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L’analyse du Washington Post

Le Washington Post a fait ce que personne d’autre n’osait faire : compter. Compter les sièges vides, analyser les données de vente, comparer avec les années précédentes. Le résultat est accablant. Entre le trois septembre et le dix-neuf octobre, sur environ cent quarante-trois mille places disponibles dans les trois principales salles du Kennedy Center, plus de cinquante mille sont restées vacantes. Cinquante mille. Imaginez ces rangées de fauteuils rouges, vides, silencieux, alors que sur scène des artistes donnent tout ce qu’ils ont. L’humiliation pour les performeurs, le gâchis pour l’institution, la perte sèche pour les finances. En deux mille vingt-quatre, à la même période, seulement sept pour cent des billets restaient invendus. En deux mille vingt-trois, vingt pour cent. Cette année? Quarante-trois pour cent. La courbe ne ment pas. Elle plonge, vertigineuse, inexorable.

Mais ce n’est pas tout. Le journal a découvert que le centre distribue massivement des billets gratuits — des « comps » dans le jargon — pour tenter de remplir les salles. Cinq fois plus que les années précédentes. Une pratique désespérée qui masque temporairement le désastre mais aggrave la situation financière. Car un siège occupé gratuitement ne rapporte rien. Pire, il crée l’illusion d’un succès qui n’existe pas. Les employés actuels confirment recevoir bien plus de billets gratuits qu’avant, signe que la direction panique. Cinq spectacles cette saison ont vendu moins de cinquante pour cent de leurs places. Certaines productions ont dû être déplacées dans des salles plus petites. D’autres, purement et simplement annulées. Michael Kaiser, ancien président du Kennedy Center de deux mille un à deux mille quatorze, tire la sonnette d’alarme : « La baisse des ventes de billets ne cause pas seulement un manque à gagner immédiat. Elle compromet aussi les futures levées de fonds. » Car les donateurs sont d’abord des spectateurs. S’ils ne viennent plus, ils ne donnent plus non plus.

Le cas Casse-Noisette

Il y a des symboles qui ne trompent pas. Casse-Noisette en est un. Ce ballet de Tchaïkovski, tradition immuable des fêtes de fin d’année, remplit habituellement les salles sans effort. Les familles viennent en masse, génération après génération, perpétuant un rituel aussi américain que l’arbre de Noël. Au Kennedy Center, c’était une valeur sûre, un pilier financier, un événement qui ne déçevait jamais. Jusqu’à cette année. Les données internes révélées par CNN sont sans appel : environ dix mille billets vendus pour sept représentations, contre quinze mille chacune des quatre années précédentes. Une chute de trente-trois pour cent. Le budget prévoyait un million et demi de dollars de recettes. Le spectacle n’en rapportera qu’un million. Un demi-million de manque à gagner sur une seule production.

Et pour tenter de sauver les apparences, le centre a distribué cinq fois plus de billets gratuits que d’habitude. Résultat : des salles qui semblent pleines mais des caisses qui restent vides. Un porte-parole du Kennedy Center minimise, expliquant que « vendre tous les billets de Casse-Noisette ne paie absolument pas les factures » à cause des coûts de production énormes et des dix-neuf syndicats à rémunérer. Mais cet argument sonne creux. Si même Casse-Noisette ne se vend plus, qu’est-ce qui se vendra? Si la production la plus populaire, la plus familiale, la plus consensuelle de toute la saison peine à remplir les gradins, c’est que le problème dépasse largement la question des coûts. C’est que le public ne veut plus venir. Point. Les familles qui faisaient de cette sortie un rituel annuel choisissent désormais d’aller ailleurs. Ou de rester chez elles. Le Kennedy Center n’est plus un lieu où l’on a envie d’être.

Casse-Noisette qui ne se vend plus. Laissez-moi vous dire ce que ça signifie vraiment. Ça signifie que des parents ont décidé de priver leurs enfants d’une tradition pour ne pas cautionner ce qui se passe. Ça signifie que l’indignation est plus forte que la nostalgie. Plus forte que l’habitude. C’est énorme. Les gens ne boycottent pas à la légère un spectacle qu’ils aiment. Ils le font quand ils n’ont plus le choix, quand leur conscience leur interdit de faire comme si de rien n’était. Et ça, Trump et Grenell ne le comprennent pas. Ils pensent que c’est une question de marketing, de prix, de programmation. Non. C’est une question de valeurs.

Sources

Sources primaires

Washington Post, « Kennedy Center ticket sales have plummeted since Trump takeover », par Travis M. Andrews, Jeremy B. Merrill et Shelly Tan, publié le 31 octobre 2025. The Guardian, « Kennedy Center ticket sales fall to lowest in years after Trump’s takeover », par Anna Betts, publié le 31 octobre 2025. The Daily Beast, « Trump Takeover Dooms Kennedy Center Shows as Audiences Stay Away », par Ewan Palmer, publié le 31 octobre 2025. CNN Politics, « Inside Trump’s transformation of the Kennedy Center », par Betsy Klein, publié le 6 décembre 2025.

Sources secondaires

The Hill, « Ticket sales plummet at Kennedy Center after Trump takeover », publié en octobre 2025. Playbill, « Report: Kennedy Center Ticket Sales Fall Sharply After Trump’s Takeover », publié en 2025. New Republic, « Trump’s Takeover of Kennedy Center Leads to Stunning Sales Collapse », publié en 2025. The Violin Channel, « Kennedy Center’s Ticket Sales Continue to Decline Following Trump Takeover », publié en 2025. Foreign Policy, « Trump’s Kennedy Center Takeover Is a Dictator’s Move », publié le 13 février 2025. NPR, « New board elects President Trump chair of Kennedy Center », publié le 12 février 2025. New York Times, « Senate Democrats Investigate Kennedy Center Deals With Trump », publié le 20 novembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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