Une cérémonie à la Maison Blanche chargée de symboles
Le 5 septembre 2025 restera gravé comme l’un de ces moments où Donald Trump a tenté de redéfinir l’identité même de l’appareil militaire américain. Ce jour-là, dans le Bureau ovale, entouré de Pete Hegseth et du général Dan Caine, président du Joint Chiefs of Staff, Trump a signé un décret exécutif portant le titre grandiloquent : « Restoring the United States Department of War » (Restaurer le Département de la Guerre des États-Unis). Le président a qualifié la décision d’après-guerre de renommer le département en 1947 de « woke », un terme qu’il utilise désormais pour discréditer tout ce qui ne correspond pas à sa vision du monde. « C’est un grand jour », a-t-il déclaré devant les caméras, avec cette assurance qui le caractérise. « Nous allons restaurer la fierté et l’esprit de victoire de l’armée américaine. » Pete Hegseth, son secrétaire à la Défense, a renchéri avec des formules martiales : « Nous allons former des guerriers, pas seulement des défenseurs. Nous allons passer à l’offensive, pas rester sur la défensive. »
Le décret autorisait le Pentagone à utiliser « Département de la Guerre » comme titre secondaire et permettait à Hegseth d’adopter le titre de « Secrétaire de la Guerre » dans ses communications officielles. Mais il y avait un hic, et de taille : le décret reconnaissait explicitement que seul le Congrès pouvait officiellement changer le nom du département, car celui-ci est inscrit dans la loi fédérale depuis 1949. Trump donnait au Pentagone deux délais — 30 jours et 60 jours après la signature — pour soumettre au Conseil de sécurité nationale les documents nécessaires pour que le Congrès puisse examiner ce changement. Mais ces délais sont passés sans qu’aucune action concrète ne soit entreprise. La Maison Blanche n’a jamais confirmé si ces échéances avaient été respectées. Le Pentagone, lui, s’est contenté de changer quelques panneaux, de modifier son URL et ses comptes sur les réseaux sociaux. Une transformation cosmétique, superficielle, qui n’a jamais eu force de loi.
Les motivations idéologiques derrière le changement
Pourquoi Trump voulait-il tant ce changement de nom ? La réponse se trouve dans sa vision du monde, une vision où la force militaire doit être affichée sans ambiguïté, où la rhétorique de la domination prime sur celle de la défense. Pour Trump, le terme « Département de la Défense » évoque la passivité, la réaction, l’attente. « Nous voulons être défensifs, mais nous voulons aussi être offensifs si nécessaire », avait-il déclaré quelques jours avant la signature du décret. Cette logique s’inscrit dans une idéologie plus large, celle du « Peace Through Strength » (la paix par la force), un slogan qui remonte à Ronald Reagan mais que Trump a réapproprié avec une agressivité renouvelée. Le « Département de la Guerre » n’est pas qu’un nom : c’est un message envoyé aux adversaires des États-Unis, un signal que l’Amérique ne se contentera plus de se défendre, qu’elle est prête à frapper en premier si nécessaire. C’est aussi un message envoyé à l’intérieur du pays, aux électeurs de Trump qui voient dans cette rhétorique guerrière une forme de virilité politique, une affirmation de puissance dans un monde qu’ils perçoivent comme de plus en plus hostile.
Mais cette vision n’est pas partagée par tous, loin de là. Le sénateur républicain Rand Paul a été l’un des premiers à critiquer publiquement ce changement, affirmant qu’il glorifiait la guerre et qu’il s’opposerait à toute tentative de le formaliser au Sénat. D’autres républicains, selon des sources parlementaires, ont exprimé en privé leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme un « projet de vanité », une distraction coûteuse alors que le pays fait face à des défis budgétaires majeurs. Les démocrates, eux, ont été encore plus virulents. Le sénateur Tim Kaine a qualifié le changement de « cosplay », une mascarade sans substance. Dix sénateurs démocrates ont envoyé une lettre au Congressional Budget Office en septembre, demandant une estimation des coûts de ce changement et dénonçant une initiative « gaspilleuse et hypocrite » alors que l’administration Trump prétend vouloir réduire les dépenses fédérales. Cette opposition bipartisane, bien que discrète, a joué un rôle crucial dans la décision du Congrès d’ignorer le décret de Trump dans le NDAA 2026.
Il y a quelque chose de profondément troublant dans cette obsession pour les mots, pour les symboles. Trump ne se contente pas de gouverner, il veut réécrire le langage lui-même, redéfinir ce que signifie être américain, ce que signifie être puissant. Et dans cette volonté de transformer le « Département de la Défense » en « Département de la Guerre », je vois une tentative de normaliser la violence, de faire de la guerre non plus une nécessité tragique mais une posture, une identité. C’est terrifiant. Parce que les mots ont un pouvoir. Ils façonnent notre perception du réel. Et quand on commence à appeler un ministère « de la Guerre » plutôt que « de la Défense », on change subtilement notre rapport à la violence, on la rend plus acceptable, plus banale. On glisse d’une logique de protection à une logique d’agression. Et ça, c’est dangereux. Vraiment dangereux.
Le NDAA 2026 : un projet de loi colossal qui ignore Trump
Les chiffres vertigineux du budget militaire américain
Le National Defense Authorization Act pour l’année fiscale 2026 est un monstre législatif. Avec ses 3 086 pages, il établit les politiques, les structures organisationnelles et les niveaux de financement recommandés pour le Département de la Défense, les programmes de sécurité nationale du Département de l’Énergie et d’autres activités liées à la défense. Le budget total s’élève à 900,6 milliards de dollars, soit 8 milliards de plus que les 892,6 milliards initialement demandés par Trump. C’est une somme astronomique, difficile à conceptualiser. Pour mettre les choses en perspective, ce budget militaire représente plus que le PIB de pays comme la Suisse, la Pologne ou la Suède. Il dépasse les budgets militaires combinés des dix pays suivants les États-Unis dans le classement mondial des dépenses de défense. C’est une machine de guerre d’une ampleur inégalée dans l’histoire de l’humanité, financée par les contribuables américains et destinée à maintenir la suprématie militaire des États-Unis sur tous les théâtres d’opération du globe.
Le NDAA est considéré comme une législation « must-pass », c’est-à-dire qu’elle doit absolument être adoptée chaque année. Elle a été promulguée annuellement depuis plus de six décennies, ce qui en fait l’un des rares textes législatifs à bénéficier d’un soutien bipartisan constant. Cette année, le projet de loi comprend une augmentation de salaire de 4 % pour les militaires, un renforcement des opérations militaires américano-israéliennes, une expansion des défenses anti-drones, un soutien total au déploiement de la Garde nationale et des troupes actives à la frontière sud-ouest pour intercepter les immigrants illégaux et les drogues, ainsi qu’un renforcement des initiatives de défense américaines dans l’Indo-Pacifique pour soutenir la défense de Taïwan. Le texte prévoit également la revitalisation de la construction navale américaine et l’expansion de la base industrielle maritime. Bref, c’est un catalogue exhaustif de tout ce que l’armée américaine compte faire dans les douze prochains mois. Mais nulle part dans ce catalogue, on ne trouve trace du « Département de la Guerre ».
L’absence remarquée du changement de nom
Le journaliste militaire Dan Lamothe du Washington Post a été l’un des premiers à le remarquer : « Ce document du Congrès s’en tient au ‘Département de la Défense’ et au ‘Secrétaire de la Défense’, comme c’est codifié dans la loi. Pas de Département de la Guerre ou de Secrétaire de la Guerre ici. » Le reporter parlementaire Jamie Dupree a enfoncé le clou sur X (anciennement Twitter) : « Voici vos devoirs — la version finale du National Defense Authorization Act est maintenant disponible, pesant 3 086 pages. Le projet de loi de défense ne change pas le nom du Département de la Défense (597 mentions) en Département de la Guerre (zéro). » Un utilisateur de X a même compté les occurrences : « Secrétaire de la Défense mentionné 695 fois. Secrétaire de la Guerre mentionné 0 fois. » Ces chiffres sont éloquents. Ils montrent que le Congrès n’a pas simplement oublié le décret de Trump — il l’a activement ignoré, refusant de lui donner la moindre légitimité législative.
Cette omission n’est pas passée inaperçue. Le podcaster Kevin Baron a exprimé son sarcasme sur X : « Je préfère toujours Département de la Sauce Géniale. » Derrière l’humour, il y a une critique acerbe : le changement de nom proposé par Trump est perçu par beaucoup comme une farce, un exercice de communication politique sans substance. Mais pour d’autres, c’est un soulagement. Le fait que le Congrès ait refusé de valider ce changement est vu comme un acte de résistance institutionnelle, une affirmation que le pouvoir législatif conserve son indépendance face aux caprices de l’exécutif. Le président du House Armed Services Committee, le républicain Mike Rogers de l’Alabama, a salué le NDAA comme une législation qui « tient la promesse du président Trump de paix par la force », mais il n’a fait aucune mention du changement de nom. Le speaker de la Chambre, Mike Johnson, a lui aussi vanté les mérites du projet de loi, affirmant qu’il « élimine l’idéologie woke au Pentagone » et « restaure l’ethos guerrier », mais là encore, pas un mot sur le « Département de la Guerre ». Ce silence est assourdissant.
Ce qui me frappe, c’est la manière dont le Congrès a choisi de résister. Pas de confrontation directe, pas de débat public enflammé, juste… le silence. Une absence. Une non-reconnaissance. C’est presque plus puissant qu’un refus explicite. Parce que ça dit : tu n’existes pas, ton décret n’existe pas, on ne va même pas perdre notre temps à te répondre. Et dans ce silence, il y a une forme de mépris, mais aussi une stratégie. Parce que si le Congrès avait ouvertement rejeté le changement de nom, Trump aurait pu en faire un cheval de bataille, mobiliser ses partisans, crier à l’obstruction. Mais là, en l’ignorant simplement, le Congrès lui enlève toute prise. C’est brillant, d’une certaine manière. Et terrifiant aussi, parce que ça montre à quel point nos institutions fonctionnent désormais sur des non-dits, des silences stratégiques, des omissions calculées.
Les coûts astronomiques d'un changement de nom
Deux milliards de dollars pour changer des panneaux
Si le Congrès avait décidé d’approuver le changement de nom, combien cela aurait-il coûté aux contribuables américains ? Selon six personnes informées des estimations potentielles, le coût pourrait atteindre jusqu’à 2 milliards de dollars. Oui, vous avez bien lu : deux milliards. Cette somme vertigineuse s’explique par l’ampleur de la tâche. Il faudrait remplacer des milliers de panneaux, de plaques, d’en-têtes de lettres et de badges sur les sites militaires américains du monde entier. Rien que pour la nouvelle papeterie et la signalétique du département, le coût est estimé à environ 1 milliard de dollars, selon quatre hauts responsables parlementaires et une personne informée du coût potentiel. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. L’un des plus gros contributeurs au coût serait la réécriture du code numérique pour tous les sites Web internes et externes du département, ainsi que pour d’autres logiciels informatiques sur les systèmes classifiés et non classifiés. Chaque ligne de code, chaque base de données, chaque système informatique devrait être mis à jour pour refléter le nouveau nom.
Le porte-parole en chef du Pentagone, Sean Parnell, a déclaré qu’une estimation finale des coûts n’avait pas encore été établie. « Le Département de la Guerre met en œuvre de manière agressive le changement de nom ordonné par le président Trump et rend le nom permanent », a-t-il déclaré dans un communiqué par courriel. « Une estimation finale des coûts n’a pas été déterminée pour le moment en raison du shutdown démocrate qui a mis en congé forcé beaucoup de nos civils critiques. » Cette déclaration est révélatrice à plusieurs égards. D’abord, Parnell utilise déjà le terme « Département de la Guerre » comme s’il était officiel, alors qu’il ne l’est pas légalement. Ensuite, il rejette la responsabilité du retard sur les démocrates et le shutdown gouvernemental, une tactique classique de l’administration Trump pour détourner les critiques. Mais le fond du problème reste : personne ne sait vraiment combien ce changement coûterait, et personne ne semble pressé de le découvrir.
Une dépense jugée hypocrite en temps d’austérité
Ce qui rend cette estimation de coût encore plus problématique, c’est le contexte dans lequel elle s’inscrit. Trump a promis de réduire les dépenses fédérales depuis son retour au pouvoir. Il a signé des coupes budgétaires drastiques dans plusieurs agences gouvernementales. Pete Hegseth, son secrétaire à la Défense, prévoit de supprimer des milliers de postes militaires et civils au Pentagone dans le cadre de son effort pour remodeler le budget du département et se concentrer sur ce qu’il appelle la « létalité » et un « ethos guerrier ». Dans ce contexte, dépenser 2 milliards de dollars pour changer un nom semble non seulement extravagant, mais carrément hypocrite. Les dix sénateurs démocrates qui ont écrit au Congressional Budget Office en septembre l’ont formulé sans détour : « Il semble que cela donne la priorité au théâtre politique plutôt qu’à la gouvernance responsable, tout en détournant des ressources des fonctions essentielles de sécurité nationale. »
Le sénateur républicain Rand Paul a été encore plus direct. Il a qualifié le changement de nom de glorification de la guerre et a juré de mener l’opposition pour formaliser et financer ce changement au Sénat. « Nous ne devrions pas dépenser des milliards pour un exercice de relations publiques », a-t-il déclaré. Même certains républicains, selon des sources parlementaires, ont exprimé en privé leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme un « projet de vanité ». Ils estiment que Trump devrait se concentrer sur des priorités plus urgentes, comme la modernisation de l’arsenal nucléaire, le renforcement de la cybersécurité ou l’amélioration des conditions de vie des militaires. Au lieu de cela, il dépense son capital politique sur un changement de nom qui n’apporte aucun bénéfice tangible à la sécurité nationale. C’est du symbolisme pur, et du symbolisme coûteux. Et dans un pays où des millions de personnes luttent pour joindre les deux bouts, où les infrastructures s’effondrent, où les écoles manquent de ressources, dépenser 2 milliards de dollars pour changer des panneaux semble obscène.
Deux milliards de dollars. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qu’on pourrait faire avec cette somme. Combien d’écoles on pourrait construire. Combien de ponts on pourrait réparer. Combien de familles on pourrait sortir de la pauvreté. Et tout ça pour quoi ? Pour changer un nom. Pour satisfaire l’ego d’un homme qui veut que l’histoire se souvienne de lui comme celui qui a « restauré » le Département de la Guerre. C’est grotesque. Et ce qui est encore plus grotesque, c’est que cette dépense se ferait au nom de l’austérité, au nom de la réduction des dépenses publiques. Trump coupe dans les programmes sociaux, il licencie des fonctionnaires, il ferme des agences, mais il est prêt à dépenser 2 milliards pour un changement de nom. L’hypocrisie est tellement flagrante qu’elle en devient presque comique. Presque. Parce qu’au final, ce sont les contribuables qui paieront. Ce sont eux qui financeront ce délire.
L'histoire du Département de la Défense : de la guerre à la défense
Les origines du Département de la Guerre
Pour comprendre l’enjeu du changement de nom proposé par Trump, il faut remonter aux origines. Le Département de la Guerre a été créé en 1789, peu après la fondation des États-Unis. À l’époque, le pays était jeune, fragile, entouré d’ennemis potentiels. Le nom « Département de la Guerre » reflétait une réalité brutale : les États-Unis devaient être prêts à se battre pour leur survie. Pendant plus d’un siècle et demi, ce nom est resté inchangé. Il a traversé la guerre de Sécession, les guerres indiennes, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale. Mais après 1945, quelque chose a changé. Le monde avait vu les horreurs de deux guerres mondiales, les millions de morts, les villes rasées, les camps de concentration. Il y avait un désir profond de tourner la page, de construire un ordre international basé sur la paix et la coopération plutôt que sur la guerre et la domination. C’est dans ce contexte que le président Harry Truman a poussé le Congrès à réorganiser l’appareil militaire américain.
En 1947, le National Security Act a fusionné le Département de la Guerre (qui supervisait l’armée de terre) et le Département de la Marine (qui supervisait les forces navales et le Corps des Marines) en une seule entité sous l’autorité d’un secrétaire à la Défense. Cette fusion visait à réduire les redondances, à améliorer la coordination entre les branches militaires et à réduire les coûts. Mais elle avait aussi une dimension symbolique importante. En 1949, le Congrès a officiellement renommé cette entité combinée le « Département de la Défense ». Ce changement de nom n’était pas anodin. Il reflétait une volonté de se distancier de la rhétorique guerrière, de présenter l’armée américaine non plus comme un instrument d’agression mais comme un instrument de protection. « Nous ne cherchons pas la guerre, nous cherchons la paix », semblait dire ce nouveau nom. « Nous nous défendons, nous ne conquérons pas. » C’était une tentative de redéfinir l’identité militaire américaine dans un monde d’après-guerre, un monde où les États-Unis aspiraient à être vus comme une force de stabilité plutôt que comme un empire expansionniste.
Pourquoi Trump veut revenir en arrière
Pour Trump, ce changement de nom en 1949 était une erreur, un signe de faiblesse, une capitulation devant le « politiquement correct ». Il a affirmé en juin 2025 que le nom avait été changé « parce que nous sommes devenus politiquement corrects ». Cette interprétation est historiquement discutable. Le changement de nom n’avait rien à voir avec le « politiquement correct » tel que Trump l’entend aujourd’hui. Il s’agissait plutôt d’une tentative de réorganiser l’appareil militaire et de projeter une image de modération dans un contexte de Guerre froide naissante. Mais pour Trump, l’histoire est malléable. Il la réécrit pour qu’elle corresponde à sa vision du monde, une vision où l’Amérique doit toujours être sur le pied de guerre, toujours prête à frapper, toujours dominante. Le « Département de la Défense » évoque pour lui la passivité, l’attente, la réaction. Le « Département de la Guerre » évoque l’action, l’initiative, la domination. C’est une différence de philosophie, mais aussi de psychologie. Trump ne veut pas que l’Amérique se défende. Il veut qu’elle attaque.
Cette vision s’inscrit dans une idéologie plus large que Trump et ses alliés appellent « America First » (l’Amérique d’abord). Cette idéologie repose sur l’idée que les États-Unis doivent privilégier leurs propres intérêts, même au détriment de leurs alliés, et qu’ils doivent être prêts à utiliser la force militaire de manière préventive pour protéger ces intérêts. Le « Département de la Guerre » n’est qu’un élément de cette vision. Il s’accompagne d’autres initiatives, comme le renforcement de la présence militaire à la frontière sud, l’augmentation des dépenses de défense, le retrait de certains traités internationaux, et une rhétorique de plus en plus agressive envers des pays comme la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Pour Trump, le nom « Département de la Guerre » n’est pas qu’un symbole. C’est un signal envoyé au monde : l’Amérique est de retour, et elle n’a pas peur de se battre. Mais ce signal est aussi envoyé à l’intérieur du pays, aux électeurs de Trump qui voient dans cette rhétorique guerrière une affirmation de puissance, une réponse à un sentiment de déclin national.
Il y a quelque chose de profondément nostalgique dans cette volonté de revenir au « Département de la Guerre ». Comme si Trump voulait ramener l’Amérique à une époque mythique où tout était plus simple, où les ennemis étaient clairement identifiés, où la guerre était glorieuse. Mais cette époque n’a jamais existé. La guerre n’a jamais été glorieuse. Elle a toujours été brutale, tragique, destructrice. Et le fait que Trump veuille glorifier la guerre en changeant un nom me terrifie. Parce que ça montre à quel point il est déconnecté de la réalité, à quel point il vit dans un fantasme où l’Amérique est toujours la plus forte, toujours la plus puissante, toujours invincible. Mais le monde a changé. Les guerres d’aujourd’hui ne se gagnent pas avec des tanks et des bombes. Elles se gagnent avec de l’information, de la technologie, de la diplomatie. Et en voulant revenir au « Département de la Guerre », Trump nous ramène en arrière, vers une époque révolue, vers une vision du monde qui n’a plus sa place au XXIe siècle.
Les réactions politiques : un clivage partisan profond
Les républicains divisés sur la question
Le changement de nom proposé par Trump a révélé des fissures au sein du Parti républicain. D’un côté, il y a les fidèles de Trump, ceux qui soutiennent inconditionnellement toutes ses initiatives. Les sénateurs Rick Scott de Floride et Mike Lee de l’Utah ont introduit une législation en septembre pour officialiser le changement de nom. « Restaurer le nom en Département de la Guerre reflète notre véritable objectif : dominer les guerres, pas simplement répondre après avoir été provoqués », a déclaré Scott dans un communiqué. Le représentant Greg Steube de Floride a introduit une législation similaire à la Chambre. Ces républicains voient dans le changement de nom une affirmation de force, une manière de montrer que l’Amérique ne se laissera plus intimider. Mais de l’autre côté, il y a les républicains plus modérés, ceux qui estiment que Trump va trop loin, qu’il sacrifie la substance au profit du symbolisme. Le sénateur Rand Paul a été le plus vocal de ce groupe, qualifiant le changement de nom de glorification de la guerre et promettant de s’y opposer au Sénat.
D’autres républicains ont exprimé leur frustration en privé. Selon des sources parlementaires, certains membres du Congrès estiment que Trump devrait se concentrer sur des priorités plus urgentes, comme la réforme de l’immigration, la réduction de la dette nationale ou la modernisation des infrastructures. Ils voient le changement de nom comme une distraction, un « projet de vanité » qui ne sert qu’à flatter l’ego de Trump. Mais ils n’osent pas le dire publiquement, de peur de s’aliéner la base électorale de Trump, qui reste extrêmement loyale au président. Cette division au sein du Parti républicain est révélatrice d’une tension plus large entre les trumpistes purs et durs et les républicains traditionnels. Les premiers veulent une rupture radicale avec le passé, une transformation complète de l’identité américaine. Les seconds veulent préserver certaines institutions, certaines normes, certaines traditions. Et le changement de nom du Pentagone est devenu un champ de bataille symbolique pour cette lutte interne.
Les démocrates unanimes dans leur opposition
Du côté démocrate, l’opposition au changement de nom a été unanime et virulente. Le sénateur Tim Kaine de Virginie a qualifié le changement de « cosplay », une mascarade sans substance. « Le département est désigné par la loi du Congrès comme le Département de la Défense, pas le Département de la Guerre », a-t-il déclaré lors d’une audition du Senate Armed Services Committee. « Le Congrès n’a pas autorisé le changement de nom… et en ce qui me concerne, il n’y a aucun effort pour que le Congrès procède au changement de nom. » Les sénateurs démocrates Tammy Duckworth de l’Illinois et Sara Jacobs de Californie ont également exprimé leur opposition, bien que pour des raisons différentes. Duckworth, une vétérane de la guerre d’Irak qui a perdu ses deux jambes au combat, a critiqué Trump pour avoir détourné l’attention des vrais problèmes auxquels sont confrontés les militaires, comme l’accès aux soins de santé et le soutien aux familles militaires. Jacobs, quant à elle, a dénoncé le changement de nom comme une tentative de normaliser la guerre et de glorifier la violence.
Les dix sénateurs démocrates qui ont écrit au Congressional Budget Office en septembre ont été encore plus directs. Ils ont qualifié le changement de nom de « gaspilleur et hypocrite », affirmant qu’il « semble donner la priorité au théâtre politique plutôt qu’à la gouvernance responsable, tout en détournant des ressources des fonctions essentielles de sécurité nationale ». Cette lettre a été signée par des poids lourds du Parti démocrate, dont les sénateurs Elizabeth Warren du Massachusetts, Bernie Sanders du Vermont et Cory Booker du New Jersey. Pour les démocrates, le changement de nom n’est pas qu’une question de sémantique. C’est une question de valeurs, de priorités, de vision du rôle de l’Amérique dans le monde. Ils estiment que Trump veut transformer les États-Unis en une puissance militariste, obsédée par la guerre et la domination, au détriment de la diplomatie, de la coopération internationale et de la résolution pacifique des conflits. Et ils sont déterminés à s’y opposer, même si cela signifie bloquer le changement de nom au Congrès.
Ce qui me frappe dans ce débat, c’est à quel point il révèle deux visions radicalement différentes de l’Amérique. D’un côté, il y a ceux qui veulent une Amérique forte, dominante, prête à se battre. De l’autre, il y a ceux qui veulent une Amérique coopérative, diplomatique, engagée dans la résolution pacifique des conflits. Et entre ces deux visions, il n’y a pas de compromis possible. C’est tout ou rien. Soit on est pour la guerre, soit on est pour la paix. Soit on est pour la domination, soit on est pour la coopération. Et dans cette polarisation, dans cette impossibilité de trouver un terrain d’entente, je vois toute la fragilité de la démocratie américaine. Parce qu’une démocratie ne peut fonctionner que si les gens sont capables de se parler, de se comprendre, de trouver des compromis. Mais aujourd’hui, on ne se parle plus. On se hurle dessus. On se diabolise. Et dans ce climat de guerre civile culturelle, le changement de nom du Pentagone n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond.
Les implications pour la politique étrangère américaine
Un message envoyé aux adversaires des États-Unis
Le changement de nom du Pentagone, même s’il n’a pas été officialisé par le Congrès, envoie un message clair aux adversaires des États-Unis. Ce message est simple : l’Amérique est prête à se battre. Elle ne se contentera plus de réagir aux menaces, elle les anticipera et les neutralisera de manière préventive. Ce message s’adresse en premier lieu à la Chine, que l’administration Trump considère comme la principale menace stratégique pour les États-Unis. Le NDAA 2026 comprend d’ailleurs plusieurs dispositions visant à renforcer les initiatives de défense américaines dans l’Indo-Pacifique, à soutenir la défense de Taïwan et à contrer l’influence chinoise dans la région. Le changement de nom du Pentagone s’inscrit dans cette stratégie de confrontation avec Pékin. Il s’agit de montrer à la Chine que les États-Unis ne reculeront pas, qu’ils sont prêts à défendre leurs intérêts et ceux de leurs alliés, y compris par la force si nécessaire.
Le message s’adresse également à d’autres adversaires, comme la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Pour ces pays, le changement de nom du Pentagone est un signal que l’Amérique de Trump est différente de celle de ses prédécesseurs. Elle est plus agressive, plus imprévisible, plus prête à utiliser la force militaire. Cette posture peut avoir un effet dissuasif, en convainquant ces pays qu’il est trop risqué de défier les États-Unis. Mais elle peut aussi avoir l’effet inverse, en créant un climat de tension et de méfiance qui augmente le risque de conflit. Certains experts en politique étrangère estiment que la rhétorique guerrière de Trump pourrait pousser des pays comme la Chine ou la Russie à adopter une posture plus défensive, à renforcer leurs propres capacités militaires et à former des alliances pour contrer l’influence américaine. Dans ce scénario, le changement de nom du Pentagone ne renforcerait pas la sécurité des États-Unis, il la fragiliserait en déclenchant une nouvelle course aux armements.
Les inquiétudes des alliés américains
Le changement de nom du Pentagone a également suscité des inquiétudes parmi les alliés des États-Unis. Des pays comme la France, l’Allemagne, le Japon et la Corée du Sud s’interrogent sur ce que ce changement signifie pour leur relation avec Washington. Vont-ils être entraînés dans des conflits qu’ils ne souhaitent pas ? L’Amérique va-t-elle privilégier l’action militaire au détriment de la diplomatie ? Ces questions sont d’autant plus pressantes que Trump a déjà montré une certaine imprévisibilité dans sa gestion des alliances. Il a critiqué l’OTAN, remis en question l’engagement américain envers la défense de l’Europe, et menacé de retirer les troupes américaines de certains pays s’ils ne payaient pas davantage pour leur propre défense. Dans ce contexte, le changement de nom du Pentagone est perçu par certains alliés comme un signe supplémentaire que l’Amérique de Trump est moins fiable, moins prévisible, moins engagée dans la coopération internationale.
Certains alliés ont exprimé leurs préoccupations en privé, selon des sources diplomatiques. Ils estiment que le changement de nom envoie un mauvais signal, qu’il donne l’impression que les États-Unis sont obsédés par la guerre plutôt que par la paix. Ils craignent que cette rhétorique guerrière ne complique les efforts de diplomatie, ne rende plus difficile la résolution pacifique des conflits et ne crée un climat de tension qui pourrait dégénérer en conflit ouvert. Mais ces alliés sont également conscients qu’ils dépendent de la protection militaire américaine, et ils hésitent à critiquer trop ouvertement Trump de peur de s’aliéner Washington. Cette situation crée un climat de malaise, où les alliés des États-Unis se sentent obligés de soutenir publiquement Trump tout en exprimant leurs doutes en privé. Et dans ce climat de malaise, la confiance qui est au cœur de toute alliance se fissure peu à peu.
Je pense aux alliés des États-Unis, à ces pays qui ont fait confiance à l’Amérique pendant des décennies, qui ont compté sur sa protection, qui ont cru en ses valeurs. Et je me demande ce qu’ils ressentent aujourd’hui, en voyant Trump transformer le Pentagone en « Département de la Guerre ». Est-ce qu’ils ont peur ? Est-ce qu’ils se sentent trahis ? Est-ce qu’ils se demandent si l’Amérique est encore le pays qu’ils croyaient connaître ? Parce que les alliances ne se construisent pas seulement sur des intérêts communs, elles se construisent aussi sur la confiance, sur la prévisibilité, sur la certitude que l’autre ne va pas soudainement changer de cap et vous entraîner dans une direction que vous n’avez pas choisie. Et avec Trump, cette certitude n’existe plus. Tout peut changer du jour au lendemain. Et dans cette imprévisibilité, dans cette instabilité, les alliances se fragilisent. Et quand les alliances se fragilisent, le monde devient plus dangereux.
Le Pentagone entre deux noms : une situation juridique floue
Le décret exécutif face à la loi fédérale
Juridiquement, la situation est complexe. Le décret exécutif de Trump autorise le Pentagone à utiliser « Département de la Guerre » comme titre secondaire, mais il ne change pas le nom officiel du département, qui reste « Département de la Défense » selon la loi fédérale. Cette distinction est importante. Cela signifie que le Pentagone peut utiliser les deux noms simultanément, mais que seul le « Département de la Défense » a force de loi. Dans la pratique, cela crée une situation confuse où le département a deux identités : une identité officielle, reconnue par la loi, et une identité secondaire, promue par le président mais non reconnue par le Congrès. Cette dualité pose des problèmes pratiques. Par exemple, quels documents officiels doivent utiliser quel nom ? Les contrats militaires doivent-ils être signés au nom du « Département de la Défense » ou du « Département de la Guerre » ? Les tribunaux reconnaîtront-ils les deux noms comme équivalents ? Ces questions n’ont pas encore de réponse claire.
Certains experts juridiques estiment que le décret de Trump dépasse ses pouvoirs constitutionnels. Selon eux, le président ne peut pas changer le nom d’un département fédéral par décret exécutif, car ce nom est établi par la loi. Seul le Congrès a le pouvoir de modifier cette loi. En autorisant le Pentagone à utiliser un nom secondaire, Trump contourne cette limitation, mais il ne peut pas forcer le Congrès à reconnaître ce nom. C’est une zone grise juridique, où le président teste les limites de son pouvoir exécutif. Jusqu’à présent, personne n’a contesté le décret devant les tribunaux, mais cela pourrait changer si le Pentagone commence à utiliser le nom « Département de la Guerre » de manière plus systématique. Une telle contestation pourrait aboutir à une décision de la Cour suprême, qui devrait trancher la question de savoir si le président a le pouvoir de changer le nom d’un département fédéral sans l’approbation du Congrès.
Les changements cosmétiques au Pentagone
En attendant, le Pentagone a procédé à quelques changements cosmétiques pour refléter le nouveau nom. Le site Web du département a été modifié pour afficher « Department of War » dans l’URL et sur certaines pages. Les comptes de médias sociaux du Pentagone ont également été mis à jour pour inclure le nouveau nom. Pete Hegseth a remplacé la plaque à l’extérieur de son bureau, qui indique désormais « Le Bureau du Secrétaire de la Guerre ». Quelques panneaux à l’intérieur du Pentagone ont également été changés. Mais de nombreux panneaux restent inchangés, y compris une plaque en laiton qui pend à l’extérieur de l’une des entrées du Pentagone et qui indique toujours aux visiteurs qu’ils entrent dans « Le Département de la Défense ». Cette incohérence reflète la nature provisoire et incomplète du changement de nom. Le Pentagone semble hésiter entre deux identités, ne sachant pas laquelle privilégier.
Cette situation crée une confusion non seulement à l’intérieur du Pentagone, mais aussi à l’extérieur. Les médias ne savent pas quel nom utiliser. Certains continuent à parler du « Département de la Défense », d’autres adoptent le « Département de la Guerre », d’autres encore utilisent les deux noms de manière interchangeable. Les militaires eux-mêmes sont divisés. Certains embrassent le nouveau nom, y voyant une affirmation de leur rôle de guerriers. D’autres le rejettent, estimant qu’il glorifie la guerre et trahit les valeurs de défense et de protection qui sont au cœur de leur mission. Cette division interne est préoccupante, car elle mine la cohésion et l’unité qui sont essentielles au bon fonctionnement de l’armée. Une armée divisée sur son identité même est une armée affaiblie. Et dans un monde où les menaces sont de plus en plus complexes et multiformes, les États-Unis ne peuvent pas se permettre d’avoir une armée affaiblie.
Cette situation me fait penser à ces moments de l’histoire où les institutions sont prises entre deux mondes, entre l’ancien et le nouveau, entre ce qui était et ce qui pourrait être. Et dans cet entre-deux, il y a une fragilité, une vulnérabilité. Parce que quand on ne sait plus qui on est, quand on ne sait plus quel nom porter, on perd une partie de son identité, de sa cohérence. Et pour une institution comme le Pentagone, qui doit projeter une image de force et de stabilité, cette perte d’identité est dangereuse. Parce qu’elle envoie un signal de faiblesse, de confusion, d’incertitude. Et dans un monde où les adversaires guettent la moindre faille, la moindre hésitation, cette confusion peut être exploitée. C’est pour ça que le Congrès doit trancher. Il doit dire clairement : soit on change le nom, soit on ne le change pas. Mais on ne peut pas rester dans cette zone grise indéfiniment.
Les enjeux budgétaires du NDAA 2026
Un budget militaire en constante augmentation
Le NDAA 2026 prévoit un budget de 900,6 milliards de dollars pour la défense, soit une augmentation de 8 milliards par rapport à la demande initiale de Trump. Cette augmentation s’inscrit dans une tendance de long terme : le budget militaire américain n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies, passant de 300 milliards de dollars en 2000 à près de 900 milliards aujourd’hui. Cette croissance exponentielle soulève des questions sur la soutenabilité de ces dépenses. Les États-Unis dépensent plus pour leur défense que les dix pays suivants réunis. Ils consacrent environ 3,5 % de leur PIB à la défense, un pourcentage nettement supérieur à celui de la plupart de leurs alliés. Cette priorité donnée aux dépenses militaires se fait au détriment d’autres secteurs, comme l’éducation, la santé, les infrastructures ou la protection sociale. Certains économistes estiment que cette allocation des ressources est inefficace, qu’elle ne répond pas aux véritables menaces auxquelles les États-Unis sont confrontés.
Les véritables menaces du XXIe siècle ne sont pas seulement militaires. Elles incluent le changement climatique, les pandémies, les cyberattaques, les inégalités économiques, les migrations massives. Ces menaces ne peuvent pas être résolues par la force militaire seule. Elles nécessitent des investissements dans la recherche scientifique, la diplomatie, la coopération internationale, les infrastructures résilientes. Mais le budget militaire américain continue de croître, absorbant des ressources qui pourraient être utilisées pour répondre à ces défis. Cette situation crée un déséquilibre, où les États-Unis sont suréquipés pour combattre les guerres du passé mais sous-équipés pour affronter les défis du futur. Et dans ce déséquilibre, il y a un risque : celui de devenir une superpuissance militaire obsolète, incapable de s’adapter à un monde en mutation rapide.
Les priorités du NDAA 2026
Le NDAA 2026 reflète les priorités de l’administration Trump. Il met l’accent sur la « létalité », la « domination » et le « ethos guerrier ». Il prévoit une augmentation de salaire de 4 % pour les militaires, un renforcement des opérations militaires américano-israéliennes, une expansion des défenses anti-drones, un soutien total au déploiement de la Garde nationale et des troupes actives à la frontière sud-ouest, et un renforcement des initiatives de défense américaines dans l’Indo-Pacifique. Il prévoit également la revitalisation de la construction navale américaine et l’expansion de la base industrielle maritime. Ces priorités sont cohérentes avec la vision de Trump d’une Amérique forte, dominante, prête à se battre. Mais elles soulèvent également des questions. Par exemple, le déploiement de troupes à la frontière sud-ouest est-il vraiment une priorité de défense nationale, ou est-ce une utilisation politique de l’armée à des fins de contrôle de l’immigration ?
Le NDAA 2026 comprend également des dispositions controversées. Il élimine une provision sur la fécondation in vitro (FIV) qui aurait étendu la couverture de cette procédure à tous les militaires, indépendamment de leur situation de santé. Actuellement, TRICARE, le système d’assurance pour les militaires et leurs familles, ne couvre la FIV que pour les militaires dont l’infertilité a été causée par une maladie ou une blessure grave en service actif. La provision éliminée aurait étendu cette couverture à tous les militaires, reconnaissant que l’infertilité peut avoir de nombreuses causes et que tous les militaires méritent le même accès aux soins de santé reproductive. Mais le speaker de la Chambre, Mike Johnson, a fait pression pour que cette provision soit retirée, affirmant qu’elle allait à l’encontre de ses convictions personnelles. Cette décision a suscité l’indignation des démocrates et de certains républicains, qui y voient une hypocrisie flagrante : Johnson et les membres du Congrès ont accès à des plans de santé qui couvrent la FIV, mais ils refusent d’étendre cette couverture aux militaires qui servent leur pays.
Cette histoire de FIV me met en colère. Vraiment en colère. Parce qu’elle montre à quel point les priorités de Trump et de ses alliés sont déconnectées de la réalité des militaires. Ils parlent de « soutenir nos troupes », de « honorer nos héros », mais quand il s’agit de leur donner accès à des soins de santé de base, ils reculent. Ils préfèrent dépenser 2 milliards de dollars pour changer un nom plutôt que d’aider les militaires à fonder une famille. C’est grotesque. Et ce qui est encore plus grotesque, c’est que Mike Johnson, qui a fait pression pour retirer cette provision, a lui-même accès à un plan de santé qui couvre la FIV. Donc il peut avoir des enfants grâce à la FIV, mais les militaires, eux, ne le peuvent pas. L’hypocrisie est tellement flagrante qu’elle en devient obscène. Et ça me rend malade. Parce que ces militaires, ils ont sacrifié leur santé, leur fertilité, leur vie pour servir leur pays. Et en retour, on leur refuse l’accès à des soins de santé de base. C’est inacceptable.
Les réactions des militaires et des vétérans
Une communauté divisée
La communauté militaire et des vétérans est divisée sur le changement de nom du Pentagone. Certains militaires et vétérans soutiennent le changement, y voyant une affirmation de leur rôle de guerriers et une reconnaissance de la nature offensive de leur mission. Ils estiment que le terme « Département de la Défense » est trop passif, qu’il ne reflète pas la réalité de ce qu’ils font sur le terrain. « Nous ne nous contentons pas de nous défendre, nous attaquons, nous dominons, nous gagnons », dit un vétéran de la guerre d’Irak interrogé par un média américain. « Le nom ‘Département de la Guerre’ reflète mieux cette réalité. » Pour ces militaires, le changement de nom est une question de fierté, d’identité, de reconnaissance. Ils veulent que le public comprenne que leur travail n’est pas seulement de protéger, mais aussi de combattre, de vaincre, de dominer. Et ils estiment que le nom « Département de la Guerre » communique mieux ce message.
Mais d’autres militaires et vétérans rejettent le changement de nom, estimant qu’il glorifie la guerre et trahit les valeurs de défense et de protection qui sont au cœur de leur mission. « Je n’ai pas rejoint l’armée pour faire la guerre, j’ai rejoint l’armée pour protéger mon pays », dit une vétérane de la guerre d’Afghanistan. « Le nom ‘Département de la Défense’ reflète cette mission. Le nom ‘Département de la Guerre’ la trahit. » Pour ces militaires, la guerre n’est pas une fin en soi, c’est un moyen, un dernier recours quand toutes les autres options ont échoué. Ils estiment que le changement de nom envoie un mauvais message, qu’il donne l’impression que les États-Unis cherchent la guerre plutôt que la paix. Et ils craignent que ce message ne complique leur travail, ne rende plus difficile la coopération avec les alliés et ne crée un climat de tension qui pourrait dégénérer en conflit.
Les préoccupations des familles militaires
Les familles militaires sont également préoccupées par le changement de nom. Beaucoup d’entre elles estiment que Trump devrait se concentrer sur l’amélioration des conditions de vie des militaires plutôt que sur des changements symboliques. Elles soulignent que les militaires font face à de nombreux défis : des salaires insuffisants, des logements de mauvaise qualité, un accès limité aux soins de santé, des difficultés à trouver un emploi pour les conjoints, des problèmes de santé mentale liés au stress du combat. Ces problèmes concrets affectent la vie quotidienne des militaires et de leurs familles, et ils nécessitent des solutions concrètes, pas des changements de nom. « Mon mari est déployé en Irak depuis six mois », dit une épouse de militaire. « Il vit dans des conditions difficiles, il est loin de sa famille, il risque sa vie tous les jours. Et Trump pense que changer le nom du Pentagone va améliorer sa situation ? C’est ridicule. »
L’élimination de la provision sur la FIV dans le NDAA 2026 a particulièrement indigné les familles militaires. Beaucoup de militaires souffrent d’infertilité en raison de blessures subies au combat, d’exposition à des produits chimiques toxiques ou du stress du service militaire. Pour ces militaires, la FIV est souvent la seule option pour fonder une famille. Mais avec l’élimination de la provision, ils devront payer de leur poche pour cette procédure, qui peut coûter des dizaines de milliers de dollars. « C’est une gifle au visage », dit une militaire qui souffre d’infertilité. « On nous demande de sacrifier notre santé, notre fertilité, notre vie pour servir notre pays. Et en retour, on nous refuse l’accès à des soins de santé de base. C’est inacceptable. » Cette colère est partagée par de nombreuses familles militaires, qui estiment que le gouvernement a une obligation morale de prendre soin de ceux qui servent leur pays.
Je pense à ces familles militaires, à ces hommes et ces femmes qui servent leur pays, qui sacrifient tant pour nous protéger. Et je me demande ce qu’ils ressentent quand ils voient Trump dépenser son énergie à changer un nom plutôt qu’à améliorer leurs conditions de vie. Est-ce qu’ils se sentent trahis ? Est-ce qu’ils se sentent abandonnés ? Est-ce qu’ils se demandent si leur sacrifice en vaut vraiment la peine ? Parce que c’est facile de parler de « soutenir nos troupes » quand on est assis confortablement dans le Bureau ovale. Mais c’est beaucoup plus difficile de le faire concrètement, de s’assurer qu’ils ont des salaires décents, des logements de qualité, un accès aux soins de santé, un soutien pour leurs familles. Et quand on refuse de faire ça, quand on préfère dépenser 2 milliards de dollars pour changer un nom plutôt que d’aider les militaires à fonder une famille, on ne soutient pas nos troupes. On les trahit.
Les précédents historiques de changements de nom
Les transformations de l’appareil militaire américain
Le Pentagone a connu plusieurs changements de nom au cours de son histoire. Le premier changement majeur a eu lieu sous le président Harry Truman, qui a transformé le « Département de la Guerre » en « National Military Establishment » (Établissement militaire national) en 1947. Ce changement faisait partie d’une réorganisation plus large de l’appareil militaire américain, visant à fusionner les différentes branches militaires sous une seule autorité. Le National Security Act de 1947, signé par Truman, a organisé tous les services militaires en une seule entité dirigée par un secrétaire à la Défense. Deux ans plus tard, en 1949, le Congrès a changé le nom en « Département de la Défense », le nom qui est resté en vigueur jusqu’à aujourd’hui. Ces changements reflétaient une volonté de moderniser l’appareil militaire, de le rendre plus efficace et plus adapté aux défis de la Guerre froide naissante.
Ces précédents historiques montrent que les changements de nom ne sont pas sans précédent, mais ils montrent aussi que ces changements ont toujours été le résultat d’un processus législatif, pas d’un décret exécutif. Truman n’a pas changé le nom du Département de la Guerre par décret, il a travaillé avec le Congrès pour faire adopter une législation qui officialisait ce changement. C’est une distinction importante, car elle souligne le rôle du Congrès dans la définition de l’identité et de la structure de l’appareil militaire. Trump, en essayant de changer le nom par décret exécutif, contourne ce processus législatif. Il tente d’imposer sa vision sans passer par les canaux démocratiques normaux. Et c’est précisément pour cette raison que le Congrès a refusé de reconnaître ce changement dans le NDAA 2026. Il s’agit d’une affirmation de l’autorité législative face aux tentatives de l’exécutif de la contourner.
Les leçons du passé
Les changements de nom du passé offrent également des leçons sur les motivations et les conséquences de tels changements. Le changement de « Département de la Guerre » à « Département de la Défense » en 1949 n’était pas qu’un changement cosmétique. Il reflétait une transformation profonde de la manière dont les États-Unis concevaient leur rôle dans le monde. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ne voulaient plus être perçus comme une puissance impérialiste cherchant à conquérir et à dominer. Ils voulaient être vus comme une force de stabilité, un garant de la paix et de la sécurité internationales. Le changement de nom était un signal envoyé au monde : nous ne cherchons pas la guerre, nous cherchons la paix. Nous nous défendons, nous ne conquérons pas. Ce signal était important dans le contexte de la Guerre froide, où les États-Unis cherchaient à rallier des alliés et à contrer l’influence soviétique.
Aujourd’hui, Trump veut inverser ce signal. Il veut que les États-Unis soient perçus non plus comme une force de stabilité mais comme une force de domination. Il veut que le monde sache que l’Amérique est prête à se battre, à attaquer, à vaincre. Mais cette inversion a des conséquences. Elle change la manière dont les autres pays perçoivent les États-Unis, elle affecte les alliances, elle modifie l’équilibre des pouvoirs. Et ces conséquences ne sont pas toujours prévisibles. Le changement de nom de 1949 a contribué à créer un ordre international basé sur la coopération et la sécurité collective. Le changement de nom proposé par Trump pourrait contribuer à détruire cet ordre, à créer un monde plus fragmenté, plus conflictuel, plus dangereux. C’est une responsabilité énorme, et il n’est pas clair que Trump en mesure pleinement les implications.
L’histoire nous enseigne que les mots ont un pouvoir. Ils ne sont pas neutres, ils ne sont pas innocents. Ils façonnent notre perception du monde, ils influencent nos actions, ils créent des réalités. Quand on change le nom d’un département de « Défense » à « Guerre », on ne change pas qu’un mot, on change une vision, une philosophie, une identité. Et cette transformation a des conséquences réelles, tangibles, mesurables. Elle affecte la manière dont les militaires se perçoivent, la manière dont les alliés nous perçoivent, la manière dont les adversaires nous perçoivent. Elle change l’équilibre des pouvoirs, elle modifie les dynamiques géopolitiques, elle crée de nouvelles tensions. Et dans un monde déjà fragile, déjà instable, ces tensions peuvent dégénérer en conflits. C’est pour ça que le Congrès doit être vigilant. Il doit comprendre que ce changement de nom n’est pas qu’un symbole, c’est un acte politique avec des conséquences réelles.
L'avenir du changement de nom : que va-t-il se passer maintenant ?
Les options de Trump face au refus du Congrès
Maintenant que le Congrès a refusé de reconnaître le changement de nom dans le NDAA 2026, Trump a plusieurs options. La première est de continuer à utiliser le nom « Département de la Guerre » comme titre secondaire, en espérant que l’usage finira par s’imposer. C’est une stratégie de fait accompli : si le Pentagone utilise systématiquement le nouveau nom dans ses communications, si les médias l’adoptent, si le public s’y habitue, alors le Congrès pourrait finir par céder et officialiser le changement. Cette stratégie a l’avantage d’être progressive, de ne pas nécessiter de confrontation directe avec le Congrès. Mais elle a aussi des limites : tant que le changement n’est pas officialisé par la loi, il reste précaire, réversible, contestable. Un futur président pourrait simplement annuler le décret de Trump et revenir au nom « Département de la Défense ».
La deuxième option est de faire pression sur le Congrès pour qu’il adopte une législation officialisant le changement de nom. Les sénateurs Rick Scott et Mike Lee, ainsi que le représentant Greg Steube, ont déjà introduit des projets de loi en ce sens. Mais ces projets de loi n’ont pas encore été examinés par les commissions compétentes, et il n’est pas clair qu’ils bénéficient d’un soutien suffisant pour être adoptés. Trump pourrait utiliser son influence politique pour faire pression sur les républicains au Congrès, en menaçant de retirer son soutien à ceux qui s’opposent au changement de nom. Mais cette stratégie est risquée : elle pourrait créer des divisions au sein du Parti républicain, aliéner des alliés importants et détourner l’attention d’autres priorités législatives. De plus, même si les républicains contrôlent le Congrès, ils n’ont pas une majorité suffisante pour surmonter une obstruction démocrate au Sénat, où 60 voix sont nécessaires pour faire avancer la plupart des législations.
Les scénarios possibles pour les prochains mois
Plusieurs scénarios sont possibles pour les prochains mois. Dans le premier scénario, Trump abandonne le changement de nom face à l’opposition du Congrès et se concentre sur d’autres priorités. C’est le scénario le moins probable, car Trump n’a jamais été du genre à reculer face à l’opposition. Il est plus probable qu’il double la mise, qu’il intensifie ses efforts pour imposer le changement de nom, quitte à créer une confrontation avec le Congrès. Dans le deuxième scénario, Trump continue à utiliser le nom « Département de la Guerre » comme titre secondaire, en espérant que l’usage finira par s’imposer. Le Pentagone continue à changer progressivement ses panneaux, ses documents, ses communications pour refléter le nouveau nom. Les médias commencent à l’adopter. Le public s’y habitue. Et dans quelques années, le changement de nom devient une réalité de fait, même s’il n’est pas officialisé par la loi.
Dans le troisième scénario, Trump fait pression sur le Congrès pour qu’il adopte une législation officialisant le changement de nom. Il mobilise ses partisans, il fait campagne pour les républicains qui soutiennent le changement, il menace de retirer son soutien à ceux qui s’y opposent. Après des mois de lutte politique, le Congrès finit par céder et adopte la législation. Le « Département de la Guerre » devient le nom officiel du Pentagone. Mais cette victoire a un coût : elle crée des divisions profondes au sein du Parti républicain, elle aliène les alliés des États-Unis, elle envoie un signal agressif au monde. Dans le quatrième scénario, le changement de nom devient un enjeu électoral. Les démocrates en font un symbole de l’agressivité et de l’irresponsabilité de Trump. Ils promettent de revenir au nom « Département de la Défense » s’ils reprennent le pouvoir. Les élections de 2026 deviennent en partie un référendum sur cette question. Et selon le résultat, le changement de nom est soit consolidé, soit annulé.
Je ne sais pas quel scénario va se réaliser. Mais ce que je sais, c’est que cette bataille autour du nom du Pentagone est révélatrice de quelque chose de plus profond. Elle révèle une lutte pour l’âme de l’Amérique, pour sa vision d’elle-même, pour son rôle dans le monde. Est-ce que l’Amérique veut être une force de paix ou une force de guerre ? Est-ce qu’elle veut être un leader coopératif ou un dominateur agressif ? Est-ce qu’elle veut construire des ponts ou des murs ? Ces questions ne sont pas nouvelles, elles ont toujours été au cœur du débat politique américain. Mais aujourd’hui, elles sont plus urgentes que jamais. Parce que le monde est à un tournant. Les vieilles certitudes s’effondrent, les anciennes alliances se fissurent, les nouveaux défis émergent. Et dans ce contexte, le choix que l’Amérique fait aujourd’hui aura des conséquences pour les décennies à venir. C’est pour ça que cette bataille autour du nom du Pentagone est importante. Pas parce que le nom lui-même importe tant, mais parce qu’il symbolise un choix plus large, un choix qui définira l’avenir.
Les implications pour la démocratie américaine
La séparation des pouvoirs mise à l’épreuve
Le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom du Pentagone est un test important pour la séparation des pouvoirs aux États-Unis. La Constitution américaine établit un système de freins et contrepoids, où chaque branche du gouvernement (exécutif, législatif, judiciaire) a le pouvoir de limiter les actions des autres branches. Ce système est conçu pour empêcher la concentration du pouvoir et protéger contre la tyrannie. Mais ce système ne fonctionne que si chaque branche est prête à exercer son pouvoir de manière indépendante, à résister aux pressions de l’exécutif quand nécessaire. Le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom est un exemple de ce système en action. Le Congrès affirme son autorité législative face aux tentatives de Trump de la contourner par décret exécutif. C’est un signal important : le Congrès n’est pas une simple chambre d’enregistrement des décisions présidentielles, il est un acteur indépendant avec ses propres pouvoirs et responsabilités.
Mais cette affirmation d’indépendance est fragile. Elle dépend de la volonté des membres du Congrès de résister aux pressions politiques, de mettre l’intérêt national au-dessus de la loyauté partisane. Et dans le climat politique actuel, cette volonté est de plus en plus rare. De nombreux républicains au Congrès sont réticents à s’opposer à Trump, de peur de s’aliéner sa base électorale. Ils préfèrent rester silencieux, éviter la confrontation, espérer que le problème se résoudra de lui-même. Cette passivité est dangereuse, car elle permet à l’exécutif d’étendre progressivement ses pouvoirs, de contourner le Congrès, de gouverner par décret. Et si cette tendance se poursuit, la séparation des pouvoirs pourrait devenir une fiction, un principe constitutionnel vidé de sa substance. C’est pour ça que le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom est important : il montre que la séparation des pouvoirs fonctionne encore, que le Congrès est encore capable de dire non au président.
Les dangers de la normalisation de l’autoritarisme
Le changement de nom du Pentagone, et la manière dont Trump a tenté de l’imposer, soulèvent des questions plus larges sur la normalisation de l’autoritarisme aux États-Unis. Trump a gouverné en grande partie par décrets exécutifs, contournant le Congrès quand il ne pouvait pas obtenir ce qu’il voulait par la voie législative. Il a attaqué les médias, les tribunaux, les agences de renseignement, toute institution qui osait le critiquer ou le contredire. Il a cultivé un culte de la personnalité, encourageant ses partisans à lui être loyaux personnellement plutôt qu’aux institutions démocratiques. Et il a utilisé un langage de plus en plus autoritaire, parlant de « domination », de « force », de « victoire », comme si la politique était une guerre et que seul le plus fort pouvait survivre. Le changement de nom du Pentagone s’inscrit dans cette logique. C’est une tentative de redéfinir l’identité américaine en termes guerriers, de normaliser la violence, de faire de la force militaire le cœur de l’identité nationale.
Cette normalisation de l’autoritarisme est insidieuse. Elle ne se fait pas d’un coup, par un coup d’État ou une suspension de la Constitution. Elle se fait progressivement, par petites étapes, par des changements apparemment anodins qui, cumulés, transforment la nature du système politique. Un changement de nom ici, un décret exécutif là, une attaque contre les médias, une remise en question de l’indépendance des tribunaux. Chacune de ces actions, prise isolément, peut sembler mineure. Mais ensemble, elles créent un climat où l’autoritarisme devient normal, acceptable, banal. Et dans ce climat, la démocratie se fragilise. Les institutions perdent leur légitimité, les normes s’effondrent, les freins et contrepoids cessent de fonctionner. C’est pour ça que le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom est important : il montre que la résistance est encore possible, que les institutions démocratiques peuvent encore fonctionner, que l’autoritarisme n’est pas inévitable.
Je regarde ce qui se passe en Amérique, et j’ai peur. Vraiment peur. Parce que je vois un pays qui glisse lentement vers l’autoritarisme, un pays où les institutions démocratiques sont de plus en plus fragiles, où les normes sont de plus en plus contestées, où la violence est de plus en plus normalisée. Et je me demande : est-ce qu’on peut encore inverser cette tendance ? Est-ce qu’on peut encore sauver la démocratie américaine ? Je veux croire que oui. Je veux croire que le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom du Pentagone est un signe que la résistance est encore possible. Mais je sais aussi que la résistance ne suffit pas. Il faut une mobilisation massive, une volonté collective de défendre la démocratie, de protéger les institutions, de résister à l’autoritarisme. Et je ne suis pas sûr que cette volonté existe encore. Parce que trop de gens sont fatigués, découragés, résignés. Ils ont l’impression que rien ne peut changer, que le système est trop corrompu, que les élites sont trop puissantes. Et dans cette résignation, il y a un danger mortel pour la démocratie.
Conclusion : un symbole qui révèle une fracture profonde
Au-delà du nom, une bataille pour l’identité américaine
Le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom du Pentagone n’est pas qu’une querelle bureaucratique. C’est un symbole d’une fracture profonde qui traverse la société américaine. D’un côté, il y a ceux qui veulent une Amérique forte, dominante, prête à se battre, une Amérique qui impose sa volonté au monde par la force si nécessaire. De l’autre, il y a ceux qui veulent une Amérique coopérative, diplomatique, engagée dans la résolution pacifique des conflits, une Amérique qui travaille avec ses alliés pour construire un ordre international basé sur des règles et des normes communes. Ces deux visions sont irréconciliables. Elles reflètent des valeurs différentes, des priorités différentes, des conceptions différentes de ce que signifie être américain. Et dans cette fracture, il y a un danger : celui d’une polarisation croissante, d’une incapacité à trouver un terrain d’entente, d’une dérive vers le conflit interne.
Le changement de nom du Pentagone est devenu un champ de bataille symbolique pour cette lutte. Pour Trump et ses partisans, c’est une affirmation de force, une manière de montrer que l’Amérique ne se laissera plus intimider, qu’elle est prête à défendre ses intérêts par tous les moyens nécessaires. Pour ses opposants, c’est une glorification dangereuse de la guerre, une tentative de normaliser la violence, une trahison des valeurs de défense et de protection qui sont au cœur de la mission militaire. Ces deux interprétations ne peuvent pas coexister. L’une doit l’emporter sur l’autre. Et le résultat de cette bataille déterminera non seulement le nom du Pentagone, mais aussi l’identité même de l’Amérique dans les décennies à venir. C’est un enjeu énorme, qui dépasse largement la question d’un simple changement de nom. C’est une question de qui nous sommes, de ce que nous voulons être, de l’héritage que nous voulons laisser aux générations futures.
L’urgence de choisir notre avenir
Le temps presse. Le monde est à un tournant, et les choix que l’Amérique fait aujourd’hui auront des conséquences pour les décennies à venir. Le changement climatique s’accélère, les inégalités se creusent, les tensions géopolitiques s’intensifient, les technologies disruptives transforment nos sociétés. Dans ce contexte, l’Amérique doit choisir : va-t-elle être une force de stabilité ou une force de chaos ? Va-t-elle travailler avec ses alliés ou les aliéner ? Va-t-elle investir dans la diplomatie ou dans la guerre ? Ces choix ne peuvent plus être reportés. Ils doivent être faits maintenant, avec lucidité, avec courage, avec une conscience aiguë de leurs implications. Le refus du Congrès de reconnaître le changement de nom du Pentagone est un premier pas. Il montre que la résistance est encore possible, que les institutions démocratiques peuvent encore fonctionner. Mais ce n’est qu’un premier pas. Il faut aller plus loin, il faut mobiliser, il faut résister, il faut construire une alternative.
Cette alternative ne viendra pas de Washington. Elle viendra de la base, des citoyens ordinaires qui refusent de se résigner, qui croient encore en la démocratie, qui sont prêts à se battre pour la défendre. Elle viendra des militaires et des vétérans qui comprennent que la guerre n’est pas une gloire mais une tragédie, et qui veulent que leur pays soit une force de paix plutôt qu’une force de destruction. Elle viendra des jeunes générations qui héritent d’un monde en crise et qui refusent de répéter les erreurs du passé. Elle viendra de tous ceux qui, face à la tentation de l’autoritarisme, de la violence, de la domination, choisissent la démocratie, la coopération, la solidarité. C’est un combat difficile, un combat de longue haleine. Mais c’est un combat nécessaire. Parce que l’avenir de l’Amérique, et peut-être du monde, en dépend. Et dans ce combat, chaque voix compte, chaque action compte, chaque choix compte. Y compris le choix d’un nom pour le Pentagone.
Je termine cet article avec un sentiment mitigé. D’un côté, je suis soulagé que le Congrès ait refusé de reconnaître le changement de nom. C’est un signe que la démocratie fonctionne encore, que les institutions résistent encore. Mais de l’autre côté, je suis inquiet. Parce que cette bataille n’est pas terminée. Trump ne va pas abandonner. Il va continuer à pousser, à faire pression, à essayer d’imposer sa vision. Et je ne sais pas si le Congrès aura la force de résister indéfiniment. Je ne sais pas si les citoyens américains auront la volonté de se mobiliser, de défendre leurs institutions, de protéger leur démocratie. Tout ce que je sais, c’est que le moment est crucial. Que les choix que nous faisons aujourd’hui détermineront l’avenir. Et que nous ne pouvons plus nous permettre d’être passifs, résignés, indifférents. Il faut agir. Maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard.
Sources
Sources primaires
AlterNet, « House defense bill ignores Trump’s ‘Department of War’ name change », 8 décembre 2025. CBS News, « Trump signs executive order renaming Department of Defense to Department of War », 5 septembre 2025. The White House, « Restoring the United States Department of War – Executive Order », 5 septembre 2025. NBC News, « Trump’s Pentagon name change could cost up to $2 billion », 12 novembre 2025. Military.com, « 2026 National Defense Authorization Act Targets ‘Woke Ideology,’ Cuts IVF for Military Families », 8 décembre 2025.
Sources secondaires
The Washington Post, « Trump to rebrand Defense Department as War Department », 4 septembre 2025. BBC News, « Trump rebrands Department of Defense as Department of War », septembre 2025. NPR, « President Trump signs order to rename the Defense Department as Department of War », 4 septembre 2025. Reuters, « Trump to rename Department of Defense the ‘Department of War' », 5 septembre 2025. The New York Times, « The Return of the ‘War Department’ Is a Message From Trump », 5 septembre 2025.
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