Skip to content

Un mémorandum qui fracture l’Amérique sanitaire

Le 5 décembre 2025 restera gravé dans l’histoire de la santé publique américaine. Ce jour-là, le président Donald Trump a signé un mémorandum présidentiel ordonnant une révision complète du calendrier vaccinal infantile des États-Unis. Pas une simple mise à jour. Pas un ajustement technique. Non. Une remise en question totale d’un système établi depuis des décennies, un système qui protège des millions d’enfants américains contre dix-huit maladies différentes. Le document, sobre dans sa forme mais explosif dans son contenu, dirige le secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr. et le directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies vers une mission claire : aligner les recommandations vaccinales américaines sur celles des pays développés pairs, notamment le Danemark qui ne recommande que dix vaccins, le Japon avec quatorze, et l’Allemagne avec quinze. La Maison Blanche justifie cette décision par la nécessité de s’assurer que les Américains reçoivent les meilleurs conseils médicaux au monde, fondés sur des preuves scientifiques. Mais derrière cette rhétorique officielle se cache une réalité bien plus complexe, une bataille idéologique qui oppose deux visions radicalement différentes de la santé publique, deux conceptions antagonistes de ce que signifie protéger les enfants. D’un côté, l’establishment médical traditionnel qui défend un calendrier vaccinal robuste, testé, validé par des décennies de recherche et des millions de vies sauvées. De l’autre, une administration qui remet en question ce consensus, qui interroge la nécessité de tant de vaccins, qui pointe du doigt les différences avec d’autres nations développées.

Cette décision ne tombe pas du ciel. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large initiée dès le retour de Trump à la Maison Blanche en janvier 2025, avec la création de la Commission MAHA (Make America Healthy Again) chargée d’enquêter sur les causes profondes de la crise sanitaire américaine, particulièrement les maladies chroniques infantiles. En février, Trump signait un décret établissant cette commission. En septembre, elle publiait une stratégie ambitieuse comprenant plus de cent vingt initiatives pour inverser les politiques qui ont alimenté l’épidémie de maladies chroniques chez les enfants américains. La stratégie priorisait explicitement le développement d’un cadre vaccinal garantissant que l’Amérique dispose du meilleur calendrier de vaccination infantile. Quelques heures avant la signature du mémorandum présidentiel, le Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation du CDC votait par huit voix contre trois pour abandonner la recommandation universelle de vaccination contre l’hépatite B à la naissance, une pratique en vigueur depuis 1991. Ce vote, qualifié de « très bonne décision » par Trump sur les réseaux sociaux, marque le premier changement concret dans le calendrier vaccinal américain sous cette nouvelle approche. Les conseillers du CDC, dont plusieurs ont été nommés ou influencés par l’administration Kennedy, ont entendu des présentations remettant en question la sagesse du calendrier vaccinal américain, citant les pratiques européennes comme modèles alternatifs.


Je regarde ces chiffres. Dix-huit vaccins aux États-Unis. Dix au Danemark. Et je me demande… comment en sommes-nous arrivés là ? Comment une question aussi fondamentale que la protection de nos enfants est-elle devenue un champ de bataille politique ? Parce que c’est exactement ce qui se passe. Ce n’est plus de la science. C’est de l’idéologie. Des deux côtés. Et au milieu, il y a des parents terrifiés, des médecins déchirés, des enfants qui deviennent les pions d’une guerre qu’ils n’ont pas choisie. Je ne suis pas là pour vous dire qui a raison. Je suis là pour vous montrer ce qui se joue vraiment. Et ce qui se joue, c’est bien plus qu’une simple révision de calendrier vaccinal.

Robert F. Kennedy Jr., l’homme qui cristallise toutes les tensions

Au cœur de cette tempête se trouve un homme : Robert F. Kennedy Jr., neveu du président assassiné, fils du sénateur tué en 1968, avocat environnementaliste devenu l’une des figures les plus controversées du mouvement sceptique envers les vaccins. Nommé secrétaire à la Santé par Trump, Kennedy incarne à lui seul toutes les contradictions de cette administration. Pendant des années, il a remis en question la sécurité des vaccins, suggéré des liens entre les vaccinations et l’autisme malgré des preuves scientifiques écrasantes réfutant cette connexion, et critiqué l’industrie pharmaceutique avec une véhémence qui lui a valu autant d’admirateurs que de détracteurs. Son ascension au poste de secrétaire à la Santé a provoqué des vagues de protestation dans la communauté médicale. Des organisations comme l’Académie américaine de pédiatrie, l’Académie américaine des médecins de famille, et la Société des maladies infectieuses d’Amérique ont exprimé leur profonde inquiétude. Certaines ont même intenté des poursuites judiciaires contre le Département de la Santé et des Services sociaux, accusant Kennedy de modifications « illégales » du calendrier vaccinal. Mais Kennedy ne recule pas. Au contraire, il avance méthodiquement, restructurant le Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation avec des membres partageant sa vision, organisant des présentations qui remettent en question les pratiques établies, créant un environnement où les questions autrefois considérées comme réglées sont rouvertes.

Le parcours de Kennedy vers ce poste de pouvoir est fascinant et troublant à la fois. Durant la première présidence de Trump, en 2017, il avait été question qu’il préside une commission sur la sécurité vaccinale. Rien n’en était sorti à l’époque. Mais Trump n’avait jamais abandonné l’idée. Il a toujours eu une histoire compliquée avec les vaccins, suggérant publiquement des liens avec l’autisme, remettant en question le calendrier vaccinal, exprimant des doutes que la communauté scientifique considère comme dangereux et infondés. Avec Kennedy à la tête du HHS, Trump a trouvé l’homme capable de concrétiser sa vision. Et Kennedy, de son côté, a trouvé la plateforme ultime pour promouvoir ses idées. Le mémorandum présidentiel du 5 décembre lui donne carte blanche pour réviser le calendrier vaccinal, avec le soutien explicite du président. « Je suis pleinement confiant que le secrétaire Robert F. Kennedy Jr. et le CDC accompliront cela rapidement et correctement pour les enfants de notre nation », a écrit Trump sur Truth Social. Cette confiance présidentielle, combinée au pouvoir institutionnel du HHS, fait de Kennedy l’homme le plus influent sur la politique vaccinale américaine depuis des décennies. Un homme dont les positions ont été qualifiées de dangereuses par l’establishment médical, mais qui résonnent auprès d’une partie significative de la population américaine fatiguée de ce qu’elle perçoit comme une médecine trop interventionniste, trop liée aux intérêts pharmaceutiques, trop sourde aux préoccupations parentales.


Kennedy. Ce nom porte tellement de poids en Amérique. Tellement d’histoire. Tellement d’espoir et de tragédie. Et maintenant, il porte aussi la controverse vaccinale. Je me souviens avoir lu ses articles sur l’environnement, son combat contre la pollution. Brillant. Passionné. Puis il a bifurqué vers les vaccins. Et là… tout s’est compliqué. Parce que remettre en question Big Pharma, c’est légitime. Mais remettre en question des décennies de science vaccinale ? C’est autre chose. Complètement autre chose. Et pourtant, des millions d’Américains l’écoutent. Lui font confiance. Voient en lui un héros qui ose défier le système. Alors qui a raison ? Les médecins qui crient au danger ? Ou les parents qui applaudissent enfin quelqu’un qui pose les questions qu’ils se posent depuis des années ?

Sources

Sources primaires

Maison Blanche des États-Unis, Mémorandum présidentiel : Aligning United States Core Childhood Vaccine Recommendations with Best Practices from Peer, Developed Countries, 5 décembre 2025. Maison Blanche des États-Unis, Fiche d’information : President Donald J. Trump Begins Process to Align U.S. Core Childhood Vaccine Recommendations with Best Practices from Peer, Developed Countries, 5 décembre 2025. Centers for Disease Control and Prevention, Communiqué de presse : ACIP Recommends Individual-Based Decision-Making for Hepatitis B Vaccine for Infants Born to Women Who Test Negative for the Virus, 5 décembre 2025. Department of Health and Human Services, HHS Takes Bold Step to Restore Public Trust in Vaccines by Reconstituting ACIP, 2025.

Sources secondaires

Politico, Trump asks RFK Jr. to ‘fast track’ vaccine schedule review, Lauren Gardner, 5 décembre 2025. Reuters, Trump signs memo to align US child vaccines with certain other countries, 6 décembre 2025. The New York Times, Panel Votes to Stop Recommending Hepatitis B Shots at Birth for Most Babies, 5 décembre 2025. NPR, CDC’s ACIP changes recommendations for hepatitis B vaccination for newborns, 5 décembre 2025. KFF Health News, In RFK Jr.’s Upside-Down World of Vaccines, Panel Votes To End Universal Newborn Hep B Recommendation, 5 décembre 2025. American Academy of Pediatrics, AAP: Changes to hepatitis B recommendations ‘irresponsible and dangerous’, décembre 2025. American Academy of Pediatrics, Fact Checked: U.S. Vaccine Recommendations are Appropriate for Children in the United States, 4 décembre 2025. STAT News, Childhood vaccines facing scrutiny by Kennedy’s ACIP panel, 5 décembre 2025. The Washington Post, Trump orders review of childhood vaccine schedule, calls U.S. an outlier, 5 décembre 2025. CNN, December 5, 2025 — CDC advisers vote in support of major change to hepatitis B vaccine guidance, 5 décembre 2025. Nature, Hepatitis B vaccine guidance set to be rolled back for US babies, décembre 2025. PBS NewsHour, Fact-checking the CDC panel’s reasons for dropping universal newborn hepatitis B vaccine recommendation, décembre 2025. Le Figaro, États-Unis : nommés sous Donald Trump, des experts recommandent de ne plus vacciner l’ensemble des nouveaux-nés contre l’hépatite B, 5 décembre 2025. Le Devoir, Vers la fin de la vaccination des bébés contre l’hépatite B aux États-Unis, décembre 2025. Radio-Canada, Vaccins contre l’hépatite B : des experts chamboulent les recommandations aux États-Unis, décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
0 Commentaires
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
Plus de contenu