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Des statistiques impressionnantes mais contestées

Les chiffres racontent une histoire remarquable. Sous la direction de Pamela Smith, la criminalité globale à Washington D.C. a chuté de 8% sur deux ans, passant de 60 404 incidents signalés à 55 515. Mais c’est dans les catégories de crimes violents que les améliorations semblent les plus spectaculaires. Les homicides ont diminué de 27% sur la période, avec une réduction de 30% rien qu’en 2025. Les agressions avec armes dangereuses et les vols à main armée ont tous deux baissé de 30%. Les cambriolages ont chuté de 16%, les abus sexuels de 25%, et les vols dans les véhicules de 19% — soit près de 3 000 incidents de moins. Peut-être encore plus impressionnant : le taux de résolution des homicides a grimpé en flèche. Quand Smith a pris ses fonctions, le département résolvait 52% des meurtres. Ce chiffre est passé à 60% en 2024, puis a bondi à 82% en 2025 — une augmentation de 30 points de pourcentage en seulement deux ans. Sur le papier, c’est un succès éclatant. Une chef de police qui arrive dans un département en crise et qui, en deux ans, fait chuter la criminalité violente de manière dramatique tout en améliorant considérablement la capacité de la police à résoudre les crimes les plus graves.

Mais ces chiffres sont devenus le centre d’une controverse explosive qui a fini par engloutir Smith et son département. Le syndicat de la police de Washington D.C. a jeté un pavé dans la mare en questionnant publiquement l’intégrité des données. Dans un communiqué cinglant, le syndicat a déclaré : « Cependant, le syndicat questionne le moment de cette annonce, qui intervient au milieu d’enquêtes actives menées par le Comité de surveillance de la Chambre et le Département de la Justice sur des allégations de manipulation des statistiques criminelles et de mauvaise gestion au sein du MPD. Ces enquêtes exigent transparence et responsabilité, et nous demandons une coopération totale pour garantir que l’intégrité de notre département soit maintenue. » Le message était clair : les chiffres pourraient avoir été manipulés, et des enquêtes fédérales étaient en cours pour déterminer si le département avait délibérément sous-déclaré ou mal classé certains crimes pour faire paraître la situation meilleure qu’elle ne l’était réellement. Ces accusations n’étaient pas nouvelles — elles circulaient depuis des mois dans les cercles policiers et politiques de Washington — mais le fait que le syndicat les rende publiques au moment de l’annonce de la démission de Smith leur donnait un poids considérable.

La bataille politique pour s’attribuer le mérite

Les statistiques criminelles sont devenues un champ de bataille politique où chaque camp revendique le mérite des améliorations. Donald Trump a attribué la baisse de la criminalité en 2025 au déploiement fédéral qu’il a ordonné en août. Lors de conférences de presse et sur les réseaux sociaux, il a martelé le même message : Washington était une ville en perdition jusqu’à ce qu’il intervienne, et maintenant que les forces fédérales patrouillent les rues, la criminalité s’effondre. « Nous avons repris notre capitale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en août, flanqué de son attorney général Pam Bondi, de son secrétaire à la Défense Pete Hegseth et du directeur du FBI. « Nous allons nous débarrasser des bidonvilles. » Le ton était triomphaliste, sans aucune reconnaissance du travail accompli par les autorités locales avant son intervention. Mais les données racontent une histoire différente. Les tendances à la baisse de la criminalité violente avaient commencé en 2024 — bien avant l’arrivée des agents fédéraux — avec des diminutions dans presque toutes les catégories majeures pendant la première année complète de Smith en tant que chef. En d’autres termes, les améliorations étaient déjà en cours quand Trump a décidé d’intervenir.

Cette bataille pour s’attribuer le mérite n’est pas qu’une question d’ego politique — elle a des implications profondes pour l’avenir de l’autonomie locale à Washington D.C. Si Trump réussit à convaincre le public que seule l’intervention fédérale a pu sauver la capitale, cela renforce son argument selon lequel les autorités locales démocrates sont incapables de gérer leurs propres villes et que le gouvernement fédéral doit intervenir. C’est exactement le récit que la mairesse Bowser et l’attorney général du district ont tenté de contrer. Bowser a souligné à plusieurs reprises que la criminalité violente avait atteint des creux historiques sur 30 ans en 2024 et avait encore baissé de 26% en 2025. L’attorney général Brian Schwalb, un démocrate, a été encore plus direct : « Il n’y a pas d’urgence criminelle dans le District de Columbia. » Il a qualifié les actions de l’administration Trump de « sans précédent, inutiles et illégales ». Mais ces protestations ont été largement ignorées par les médias conservateurs et par la base électorale de Trump, qui voyaient dans l’intervention fédérale la preuve que leur président tenait ses promesses de rétablir l’ordre dans les villes américaines.

Cette bataille pour les chiffres me rend malade. Parce qu’au fond, ce n’est pas vraiment une question de savoir qui a raison ou qui a tort sur les statistiques. C’est une question de pouvoir. Trump veut prouver que les villes dirigées par des démocrates sont des échecs, que seule une intervention fédérale musclée peut les sauver. Et peu importe si les données montrent que la criminalité baissait déjà avant son intervention — il va réécrire l’histoire pour qu’elle corresponde à son récit. Pendant ce temps, Pamela Smith est prise entre deux feux : accusée par le syndicat de manipuler les chiffres, ignorée par Trump qui s’attribue tout le mérite, et défendue mollement par des autorités locales qui savent qu’elles ont déjà perdu la bataille politique.

Sources

Sources primaires

Associated Press, « Washington’s Mayor Bowser says the city’s police chief, Pamela Smith, is stepping down », 8 décembre 2025. PBS NewsHour, « Trump says he’s placing Washington police under federal control and deploying the National Guard », 11 août 2025. WUSA9, « DC sees 27% drop in homicides under Chief Smith, but data integrity questioned amid federal probes », 8 décembre 2025.

Sources secondaires

Fox News, « DC police chief resigns amid Trump pressure and crime data manipulation probe », 8 décembre 2025. The Washington Post, « D.C. Police Chief Pamela Smith steps down », 8 décembre 2025. NBC Washington, « DC police chief Pamela Smith to step down », 8 décembre 2025. The Guardian, « Washington DC police chief resigns after less than two years », 8 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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