Le rapport du Joint Economic Committee : une analyse sans appel
Le rapport publié par le Joint Economic Committee le 11 décembre 2025 ne laisse aucune place à l’ambiguïté. En combinant les données du Département du Trésor sur les revenus tarifaires collectés entre février et novembre 2025 avec les estimations indépendantes du secteur privé sur le pourcentage de chaque dollar de tarif payé par les consommateurs américains, le comité a établi que les consommateurs américains ont payé au total près de 160 milliards de dollars en coûts tarifaires. Cette somme astronomique se traduit par une moyenne de près de 1 200 dollars par famille. La sénatrice Maggie Hassan, membre de rang du Joint Economic Committee, a déclaré sans détour : « Alors que le président Trump a promis qu’il ferait baisser les coûts, ce rapport montre que ses tarifs n’ont fait que faire grimper les prix encore plus haut pour les familles. » Cette déclaration résume parfaitement le fossé entre les promesses électorales et la réalité économique. Les droits de douane étaient censés forcer les pays étrangers à baisser leurs prix pour ne pas perdre les clients américains, mais dans le monde réel, les vendeurs étrangers n’ont pas réduit leurs marges bénéficiaires simplement à cause de la politique tarifaire américaine.
Les projections alarmantes du Yale Budget Lab
Les données du Yale Budget Lab viennent corroborer et même aggraver ce constat. Selon leur analyse publiée en avril 2025, les tarifs du 2 avril à eux seuls constituent une augmentation du taux tarifaire effectif américain de 11,5 points de pourcentage. En combinant tous les tarifs mis en place en 2025, le taux tarifaire effectif moyen des États-Unis atteint désormais 22,5%, le plus élevé depuis 1909. Cette escalade tarifaire a des conséquences directes sur le niveau des prix : une hausse de 2,3% du niveau général des prix à court terme, équivalant à une perte moyenne de pouvoir d’achat de 3 800 dollars par ménage en dollars de 2024. Pour les ménages situés au bas de l’échelle des revenus, les pertes annuelles s’élèvent à 1 700 dollars. Ces chiffres ne sont pas des projections hypothétiques — ils sont basés sur des modèles économiques rigoureux qui prennent en compte les flux commerciaux réels, les élasticités de substitution et les effets d’équilibre général. Le Yale Budget Lab a également estimé que la croissance du PIB réel américain serait inférieure de 0,9 point de pourcentage en 2025 en raison de tous les tarifs mis en place cette année-là, et que l’économie américaine serait durablement plus petite de 0,6% à long terme, soit l’équivalent de 180 milliards de dollars par an en dollars de 2024.
Ces chiffres me glacent le sang. On parle de milliards, de pourcentages, de points de PIB — mais derrière chaque statistique, il y a des vies humaines. Des familles qui doivent choisir entre acheter des médicaments ou payer l’électricité. Des parents qui renoncent à acheter des vêtements neufs pour leurs enfants parce que les prix ont explosé. Des personnes âgées qui coupent leurs repas en deux pour faire durer leur budget. Et pendant ce temps, on nous dit que c’est pour le bien de l’Amérique. Que c’est pour protéger nos emplois. Mais où sont ces emplois ? Où est cette prospérité promise ? Tout ce que je vois, c’est une classe moyenne qui s’effondre sous le poids d’une politique économique qui la sacrifie sur l’autel d’une idéologie protectionniste dépassée.
L'impact sectoriel : quand chaque produit devient plus cher
L’habillement et les textiles : une hausse de 17%
Les tarifs douaniers de Trump ne frappent pas uniformément tous les secteurs de l’économie. Certains domaines sont particulièrement touchés, avec des hausses de prix qui dépassent largement la moyenne nationale. Le secteur de l’habillement et des textiles est le plus durement touché, avec une augmentation des prix de l’habillement de 17% sous l’effet de tous les tarifs de 2025. Cette hausse spectaculaire s’explique par la dépendance massive de l’industrie américaine du vêtement aux importations en provenance de Chine, du Mexique et d’autres pays asiatiques. Pour une famille de quatre personnes qui doit renouveler sa garde-robe chaque année, cette augmentation représente des centaines de dollars supplémentaires. Les produits électroniques ne sont pas en reste, avec une hausse globale des prix de près de 11%. Les ordinateurs, les téléphones et les téléviseurs, devenus indispensables dans la vie quotidienne, coûtent désormais significativement plus cher. Cette augmentation affecte particulièrement les étudiants et les travailleurs qui dépendent de ces outils pour leurs études ou leur travail.
L’automobile et l’alimentation : des secteurs essentiels frappés de plein fouet
Le secteur automobile subit également un choc majeur. Les prix des voitures, des pièces automobiles et des autres véhicules à moteur ont augmenté de plus de 6%, et selon le Yale Budget Lab, les prix des véhicules à moteur ont grimpé de 8,4% en tenant compte de tous les tarifs mis en place en 2025. Cela équivaut à un coût supplémentaire de 4 000 dollars pour le prix d’une voiture neuve moyenne de 2024. Pour les familles américaines qui dépendent de leur véhicule pour se rendre au travail, faire les courses ou emmener les enfants à l’école, cette augmentation représente un obstacle financier considérable. Les produits alimentaires n’échappent pas non plus à cette spirale inflationniste. Les prix des produits alimentaires dans leur ensemble ont augmenté de près de 2%, avec des hausses particulièrement marquées pour les produits frais : les prix des produits frais ont augmenté de près de 3%, et ceux du riz de 4,4%. À une époque où une visite à l’épicerie pèse déjà lourdement sur les budgets des ménages, ces augmentations tarifaires ajoutent une pression supplémentaire insupportable. Les fruits et légumes, largement produits au Mexique et importés aux États-Unis, sont particulièrement touchés, avec une hausse des prix des produits frais de 4% selon certaines estimations.
Quand je lis que les prix des vêtements ont augmenté de 17%, je pense à cette mère que j’ai rencontrée dans un magasin de vêtements d’occasion. Elle cherchait des manteaux d’hiver pour ses trois enfants. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus se permettre d’acheter du neuf. Que même les prix de l’occasion avaient grimpé. Ses yeux étaient fatigués, résignés. Et je me suis demandé : est-ce que les architectes de cette politique tarifaire ont déjà mis les pieds dans un magasin de vêtements d’occasion ? Est-ce qu’ils savent ce que ça fait de compter chaque dollar, de renoncer à l’essentiel pour payer le nécessaire ? J’en doute. Parce que si ils le savaient, ils ne pourraient pas dormir la nuit en sachant ce qu’ils ont fait.
La théorie contre la réalité : pourquoi les tarifs ne fonctionnent pas comme promis
Le mythe des pays étrangers qui paient les tarifs
L’une des affirmations centrales de Donald Trump concernant les droits de douane est que ce sont les pays étrangers qui les paient, et non les consommateurs américains. Cette affirmation a été répétée à maintes reprises lors de ses discours et de ses interventions publiques. Pourtant, elle est contredite par l’ensemble des données économiques disponibles et par les recherches académiques menées sur les tarifs de sa première administration. Plusieurs études ont démontré que les consommateurs américains ont payé les tarifs de Trump par le biais de prix plus élevés. Une recherche publiée par des économistes de l’Université de Californie à Los Angeles, de l’Université de Columbia et de la Réserve fédérale a montré que les tarifs imposés sur les produits chinois en 2018 et 2019 ont été presque entièrement répercutés sur les consommateurs américains, sans que les exportateurs chinois ne réduisent leurs prix. Une autre étude de l’Université de Princeton et de l’Université de Columbia a confirmé que les importateurs américains et les consommateurs finaux ont supporté la quasi-totalité du fardeau des tarifs.
La mécanique économique des tarifs : qui paie vraiment ?
La raison pour laquelle les vendeurs étrangers ne baissent pas leurs prix est simple : ils n’ont aucune incitation économique à le faire. Si un producteur chinois vend un produit à 100 dollars et qu’un tarif de 25% est imposé, le prix final pour le consommateur américain passe à 125 dollars. Le producteur chinois continue de recevoir ses 100 dollars, tandis que le gouvernement américain collecte 25 dollars de revenus tarifaires. Le consommateur américain, quant à lui, paie 25 dollars de plus. Pour que le producteur chinois baisse son prix à 80 dollars afin de maintenir le prix final à 100 dollars, il devrait accepter une réduction de 20% de ses revenus. Pourquoi le ferait-il ? Il peut simplement vendre ses produits à d’autres marchés ou accepter une légère baisse de ses ventes aux États-Unis tout en maintenant ses marges bénéficiaires. C’est exactement ce qui s’est produit lors de la première vague de tarifs de Trump. Les recherches de l’Université de Stanford ont montré que les exportateurs chinois n’ont pas réduit leurs prix en réponse aux tarifs américains. Au lieu de cela, ils ont diversifié leurs marchés d’exportation et ont continué à vendre à des prix similaires à d’autres pays.
Cette idée que les pays étrangers paient les tarifs est tellement absurde qu’elle en devient presque comique. Presque. Parce que les conséquences, elles, ne sont pas drôles du tout. C’est comme si on vous disait que quand vous payez une taxe sur l’essence, c’est l’Arabie Saoudite qui la paie. Ça n’a aucun sens. Mais le problème, c’est que cette rhétorique fonctionne. Les gens veulent croire qu’on peut punir les autres sans se faire mal soi-même. Ils veulent croire qu’il existe une solution magique qui va résoudre tous nos problèmes économiques sans aucun coût pour nous. Mais la réalité, c’est que l’économie ne fonctionne pas comme ça. Et plus vite on l’acceptera, mieux ce sera.
L'effet domino sur les produits domestiques
Les chaînes d’approvisionnement perturbées
Les tarifs douaniers n’affectent pas seulement les produits importés — ils ont également un impact sur les prix des produits fabriqués aux États-Unis. Ce phénomène s’explique par deux mécanismes principaux. Premièrement, de nombreux fabricants américains dépendent de matières premières importées ou de composants intermédiaires pour leur production. Lorsque ces intrants deviennent plus chers en raison des tarifs, les coûts de production augmentent, et ces coûts supplémentaires sont répercutés sur les consommateurs. L’industrie automobile américaine en est un exemple parfait. Les usines de fabrication américaines dépendent fortement de certaines pièces automobiles importées en provenance du Canada et du Mexique. Selon Reuters, le Mexique et le Canada représentent plus de 50% de toutes les pièces automobiles exportées vers les États-Unis, envoyant près de 100 milliards de dollars de pièces. L’imposition de tarifs augmente les coûts de toutes les voitures assemblées aux États-Unis, même celles portant la mention « Made in America ».
Le parapluie tarifaire : quand les entreprises américaines profitent de la situation
Deuxièmement, lorsque les prix des produits importés augmentent, les producteurs domestiques peuvent augmenter le prix de leurs propres produits sans craindre de perdre des parts de marché. C’est ce qui s’est produit en 2018 après que Trump a imposé des tarifs sur les machines à laver importées. Des fabricants américains comme Whirlpool et GE ont augmenté leurs propres prix, même s’ils n’étaient pas soumis aux tarifs. Une étude publiée dans l’American Economic Review a révélé que les prix des machines à laver domestiques ont augmenté de manière significative après l’imposition des tarifs, et que les consommateurs américains ont payé environ 1,5 milliard de dollars de plus pour les machines à laver et les sèche-linge en 2018. Cet effet de « parapluie tarifaire » permet aux producteurs domestiques de profiter des tarifs pour augmenter leurs marges bénéficiaires sans améliorer la qualité de leurs produits ou investir dans l’innovation. En fin de compte, ce sont les consommateurs qui paient la facture, que le produit soit importé ou fabriqué localement.
Ce qui me révolte le plus dans cette histoire, c’est l’hypocrisie. On nous dit que les tarifs vont protéger les emplois américains, soutenir l’industrie nationale, redonner sa grandeur à l’Amérique. Mais en réalité, ce sont les entreprises américaines elles-mêmes qui profitent de cette situation pour augmenter leurs prix et leurs profits. Elles se cachent derrière les tarifs pour justifier des hausses de prix qui n’ont rien à voir avec leurs coûts réels. Et pendant ce temps, les consommateurs américains, ceux-là mêmes qu’on prétend protéger, se font plumer. C’est du capitalisme de connivence déguisé en patriotisme économique. Et ça me rend malade.
L'impact régressif : quand les pauvres paient le prix fort
Une taxe qui frappe plus durement les ménages à faibles revenus
Les tarifs douaniers sont par nature un impôt régressif, ce qui signifie qu’ils pèsent plus lourdement sur les ménages à faibles revenus que sur les ménages aisés en proportion de leur revenu. Cette régressivité s’explique par le fait que les ménages à faibles revenus consacrent une part plus importante de leur budget aux biens de consommation de base, qui sont souvent importés ou contiennent des composants importés. Selon l’analyse du Yale Budget Lab, le changement en pourcentage du revenu disponible résultant des tarifs du 2 avril est 2,6 fois plus élevé pour les ménages du deuxième décile de revenus que pour les ménages du décile supérieur : -2,3% contre -0,9%. En termes de dollars, pour un ménage du deuxième décile de revenus le plus bas, la politique tarifaire du 2 avril entraîne une perte annuelle moyenne de 980 dollars par ménage en dollars de 2024. Pour les ménages du milieu, le fardeau s’élève à 1 700 dollars par ménage en moyenne, et pour ceux du décile supérieur, il atteint en moyenne 4 600 dollars par ménage.
Des chiffres qui révèlent une injustice sociale profonde
Lorsqu’on prend en compte tous les tarifs de 2025, la régressivité reste à peu près la même : le fardeau sur le deuxième décile est 2,5 fois celui du décile supérieur (-4,0% contre -1,6%). Le coût annuel moyen pour les ménages des deuxième, cinquième et dixième déciles s’élève respectivement à 1 700 dollars, 3 000 dollars et 8 100 dollars. Bien que les ménages aisés paient un montant absolu plus élevé en raison de leur consommation plus importante, l’impact relatif sur leur niveau de vie est beaucoup moins sévère. Pour un ménage gagnant 30 000 dollars par an, une perte de 1 700 dollars représente près de 6% de son revenu annuel — une somme qui peut faire la différence entre payer le loyer ou se retrouver à la rue. Pour un ménage gagnant 200 000 dollars par an, une perte de 8 100 dollars représente environ 4% de son revenu — une somme significative, certes, mais qui ne remet pas en question sa sécurité financière de base.
Je pense à cette statistique : 1 700 dollars de perte pour un ménage du deuxième décile. Et je me demande si ceux qui ont conçu cette politique ont la moindre idée de ce que ça représente. 1 700 dollars, c’est deux mois de nourriture. C’est les médicaments pour toute l’année. C’est la différence entre avoir un toit au-dessus de la tête ou dormir dans sa voiture. Pour les riches, c’est un week-end à la montagne. Pour les pauvres, c’est la survie. Et on ose appeler ça une politique économique ? C’est une violence économique. Une agression contre les plus vulnérables. Et le pire, c’est qu’elle est présentée comme une mesure patriotique, comme si sacrifier les pauvres sur l’autel du nationalisme économique était quelque chose de noble.
L'augmentation de la pauvreté : des chiffres qui font froid dans le dos
875 000 personnes supplémentaires dans la pauvreté
L’impact des tarifs douaniers sur la pauvreté est direct et mesurable. Parce que la pauvreté est mesurée en comparant les revenus des ménages à un seuil indexé sur l’inflation, et parce que les hausses de prix induites par les tarifs augmentent ce seuil mais laissent la plupart des formes de revenus inchangées, davantage de familles tombent sous le seuil de pauvreté. Le Yale Budget Lab a estimé que les tarifs de l’administration Trump mis en place jusqu’en septembre 2025 entraîneront une augmentation du nombre d’Américains vivant dans la pauvreté de 650 000 à 875 000 personnes, selon la mesure de pauvreté utilisée. Selon la Mesure officielle de la pauvreté (OPM), environ 875 000 personnes supplémentaires, dont environ 375 000 enfants, vivront dans la pauvreté. Cela représente une augmentation du taux de pauvreté OPM de 10,4% à 10,7%. Selon la Mesure supplémentaire de la pauvreté (SPM), qui prend en compte davantage d’informations sur les ressources des ménages et le coût de la vie, le taux passerait de 12,0% à 12,2% — une augmentation d’environ 650 000 personnes, dont 150 000 enfants.
L’avenir hypothéqué de centaines de milliers d’enfants
Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques abstraites — ils représentent des vies humaines réelles. Chaque personne qui tombe dans la pauvreté en raison des tarifs est quelqu’un qui ne peut plus se permettre de payer son loyer, de nourrir sa famille correctement ou d’accéder aux soins de santé de base. Les enfants sont particulièrement vulnérables : grandir dans la pauvreté a des effets durables sur le développement cognitif, la santé physique et mentale, et les perspectives d’avenir. Les recherches montrent que les enfants qui grandissent dans la pauvreté ont des taux de réussite scolaire plus faibles, des revenus plus faibles à l’âge adulte et des taux de morbidité plus élevés tout au long de leur vie. En poussant des centaines de milliers d’enfants dans la pauvreté, les tarifs de Trump ne compromettent pas seulement leur bien-être actuel — ils hypothèquent leur avenir et, par extension, l’avenir de l’Amérique elle-même. Le Yale Budget Lab note que les tarifs sont particulièrement régressifs à court terme, car ils réduisent à la fois les revenus du travail et les rendements anormaux du capital, mais que les propriétaires de capital conservent ces rendements plutôt que de les consommer à court terme, ce qui signifie que le fardeau tarifaire est plus régressif à court terme et plus uniformément réparti entre les ménages à long terme.
875 000 personnes. 375 000 enfants. Ces chiffres me hantent. Parce que derrière chaque nombre, il y a un visage. Un enfant qui va se coucher le ventre vide. Une mère qui pleure en silence parce qu’elle ne peut pas payer les factures. Un père qui travaille trois emplois et qui ne voit jamais ses enfants. Et tout ça pour quoi ? Pour une politique économique qui ne fonctionne pas. Pour une idéologie qui sacrifie les plus vulnérables au nom d’une vision déformée de la grandeur nationale. Je ne peux pas accepter ça. Je refuse d’accepter qu’on puisse regarder ces chiffres et hausser les épaules en disant que c’est le prix à payer pour protéger l’industrie américaine. Quel genre de société sommes-nous si nous acceptons de laisser des centaines de milliers d’enfants sombrer dans la pauvreté au nom du protectionnisme ?
Les promesses non tenues : l'échec de la création d'emplois manufacturiers
Le mythe du retour des emplois manufacturiers
L’un des arguments centraux en faveur des tarifs douaniers de Trump était qu’ils ramèneraient les emplois manufacturiers aux États-Unis. L’idée était simple : en rendant les produits importés plus chers, les entreprises seraient incitées à produire localement, créant ainsi des emplois pour les travailleurs américains. Pourtant, les données de la première administration Trump montrent que cette promesse n’a pas été tenue. Plusieurs études ont examiné l’impact des tarifs de 2018 et 2019 sur l’emploi manufacturier américain, et les résultats sont sans appel : les tarifs n’ont pas entraîné d’augmentation significative des emplois manufacturiers, et dans certains cas, ils ont même contribué à des pertes d’emplois. Une recherche publiée par des économistes du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a révélé que les tarifs de Trump n’ont pas réussi à atteindre leur objectif déclaré de ramener des emplois manufacturiers aux États-Unis. L’étude a montré soit aucun changement, soit une diminution des emplois manufacturiers en conséquence des tarifs de Trump.
Les raisons multiples d’un échec prévisible
Les raisons de cet échec sont multiples. Premièrement, les tarifs ont augmenté les coûts des intrants importés pour les fabricants américains, réduisant leur compétitivité et leur capacité à embaucher. Deuxièmement, les tarifs ont déclenché une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, ainsi qu’avec d’autres partenaires commerciaux, entraînant des mesures de rétorsion qui ont nui aux exportations américaines. La recherche du MIT a révélé que les tarifs de Trump ont causé une perte d’emplois dans l’agriculture américaine, ainsi qu’une perte d’emplois dans les secteurs du transport et de l’entreposage et des services aux entreprises. Les agriculteurs américains, en particulier les producteurs de soja, ont été durement touchés par les tarifs de rétorsion chinois, qui ont fermé l’un de leurs plus grands marchés d’exportation. Troisièmement, même lorsque les tarifs ont créé des opportunités pour la production domestique, l’automatisation et les gains de productivité ont souvent signifié que moins de travailleurs étaient nécessaires pour produire la même quantité de biens. Une étude de l’American Enterprise Institute a estimé que même si les tarifs de Trump créaient des emplois manufacturiers, le coût par emploi créé serait astronomique — potentiellement des centaines de milliers de dollars par emploi.
Le mensonge des emplois manufacturiers me met hors de moi. Parce que c’est sur cette promesse que tant de gens ont voté. Des travailleurs qui ont vu leurs usines fermer, leurs communautés se vider, leur mode de vie disparaître. On leur a dit que les tarifs allaient tout changer. Que les emplois allaient revenir. Que l’Amérique allait redevenir grande. Et qu’est-ce qu’ils ont obtenu ? Des prix plus élevés, des emplois agricoles perdus, et toujours pas d’usines qui rouvrent. C’est une trahison. Une trahison de la confiance de millions de travailleurs qui croyaient qu’on allait enfin s’occuper d’eux. Et le pire, c’est que ceux qui ont conçu cette politique le savaient probablement. Ils savaient que ça ne marcherait pas. Mais ils l’ont fait quand même, parce que ça sonnait bien politiquement.
La guerre commerciale et ses dommages collatéraux
L’effondrement des exportations américaines
Les tarifs douaniers de Trump n’ont pas seulement échoué à créer des emplois — ils ont également déclenché une guerre commerciale qui a causé des dommages considérables à l’économie américaine. Lorsque les États-Unis ont imposé des tarifs sur les produits chinois, la Chine a riposté avec ses propres tarifs sur les exportations américaines. Le Canada et le Mexique ont également annoncé des mesures de rétorsion en réponse aux tarifs américains. Selon le Yale Budget Lab, en tenant compte de tous les tarifs américains de 2025 et des représailles mises en œuvre à ce jour, la croissance du PIB réel américain est inférieure de 0,9 point de pourcentage en 2025, et le niveau du PIB réel est durablement inférieur de 0,6% à long terme, soit l’équivalent de 160 milliards de dollars par an en dollars de 2024, tandis que les exportations sont inférieures de 18,1%. Ces chiffres montrent que les tarifs et les représailles qui en découlent ont un effet net négatif sur l’économie américaine, réduisant à la fois la production et les échanges commerciaux.
Les agriculteurs américains : premières victimes de la guerre commerciale
L’impact de la guerre commerciale ne se limite pas aux statistiques macroéconomiques — il se fait sentir dans des secteurs spécifiques et des communautés à travers le pays. Les agriculteurs américains ont été parmi les plus durement touchés. Les tarifs de rétorsion chinois sur le soja, le porc et d’autres produits agricoles ont fermé l’un des plus grands marchés d’exportation pour les agriculteurs américains. Les prix du soja ont chuté, et de nombreux agriculteurs ont été contraints de stocker leurs récoltes ou de les vendre à perte. Le gouvernement américain a tenté de compenser ces pertes en fournissant des subventions d’urgence aux agriculteurs, mais ces paiements n’ont pas entièrement compensé les pertes de revenus et ont créé une dépendance à l’aide gouvernementale. Les fabricants américains qui dépendent des exportations ont également souffert. Les tarifs de rétorsion ont rendu les produits américains plus chers sur les marchés étrangers, réduisant la demande et entraînant des pertes d’emplois. Le secteur de l’automobile, en particulier, a été touché, car les tarifs sur les pièces automobiles et les véhicules ont perturbé les chaînes d’approvisionnement intégrées de l’Amérique du Nord et augmenté les coûts pour les fabricants.
La guerre commerciale. Quel terme grandiose pour décrire ce qui n’est en réalité qu’un gâchis économique monumental. On parle de guerre comme si c’était quelque chose de noble, de nécessaire. Mais les seules victimes de cette guerre, ce sont les travailleurs américains. Les agriculteurs qui perdent leurs fermes. Les ouvriers qui perdent leurs emplois. Les familles qui perdent leur sécurité économique. Et pendant ce temps, les architectes de cette guerre sont confortablement installés dans leurs bureaux climatisés, à Washington, à débattre de stratégies commerciales qui n’ont aucun lien avec la réalité vécue par les gens ordinaires. C’est facile de jouer à la guerre quand on n’en subit pas les conséquences.
L'inflation tarifaire : quand les prix explosent plus vite que jamais
Une hausse des prix comparable au pic post-pandémique
L’une des constatations les plus alarmantes de l’analyse du Yale Budget Lab est que les augmentations de prix estimées sous la proposition tarifaire de Trump sur les produits mexicains, canadiens et chinois feraient augmenter les prix de nombreux produits importés à un rythme plus rapide que celui auquel les prix américains ont augmenté au pire moment suivant la pandémie. Cette comparaison est particulièrement frappante car l’inflation post-pandémique a été l’une des périodes d’inflation les plus élevées que les États-Unis aient connues depuis des décennies, avec des taux d’inflation atteignant plus de 9% en juin 2022. Le fait que les tarifs puissent générer des augmentations de prix encore plus rapides dans certaines catégories de produits souligne l’ampleur de leur impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Selon le Yale Budget Lab, le niveau des prix résultant de tous les tarifs de 2025 augmente de 2,3% à court terme, en supposant qu’il n’y ait pas de réaction politique de la part de la Réserve fédérale. Cette augmentation de 2,3% s’ajoute à l’inflation de base et représente un choc de prix unique et important.
L’effacement d’une année de gains de pouvoir d’achat
Pour mettre cela en perspective, une augmentation de 2,3% du niveau général des prix équivaut à effacer environ une année de gains de pouvoir d’achat pour de nombreux ménages. Si l’on considère que les salaires réels (ajustés en fonction de l’inflation) augmentent généralement de 1 à 2% par an en période de croissance économique normale, une augmentation de 2,3% des prix due aux tarifs annule plus d’une année de progrès économique. Pour les ménages qui luttent déjà pour joindre les deux bouts, cette perte de pouvoir d’achat peut être dévastatrice. Les produits alimentaires, en particulier, connaissent des augmentations de prix disproportionnées. Les prix des produits alimentaires dans leur ensemble augmentent de 2,8% en raison de tous les tarifs de 2025, ce qui équivaut à environ la dernière année d’inflation alimentaire dans l’indice des prix à la consommation (IPC). Les produits frais augmentent de 4,0%. Ces augmentations sont particulièrement préoccupantes car les produits alimentaires représentent une part importante du budget des ménages à faibles revenus, et les prix des produits alimentaires ont déjà augmenté de manière significative au cours des dernières années.
Quand je lis que les tarifs font augmenter les prix plus vite que l’inflation post-pandémique, je suis sidéré. Nous avons tous vécu cette période. Nous avons tous vu les prix exploser à l’épicerie, à la pompe à essence, partout. C’était insupportable. Et maintenant, on nous dit que les tarifs font pire ? C’est de la folie. C’est une politique économique suicidaire. Et le plus tragique, c’est que c’est évitable. On n’est pas obligés de faire ça. On choisit de le faire. On choisit d’infliger cette souffrance économique à des millions de familles. Et pour quoi ? Pour prouver un point ? Pour gagner une guerre commerciale imaginaire ? Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais.
L'incertitude économique : le chaos comme politique
L’impact sur la confiance des consommateurs et les marchés financiers
Au-delà de l’impact direct sur les prix, les tarifs douaniers de Trump ont également créé une incertitude économique qui affecte la confiance des consommateurs et la stabilité des marchés financiers. Les plans tarifaires erratiques de Trump ont créé de la confusion sur le marché, rendant de plus en plus difficile pour les consommateurs et les entreprises américains de planifier et d’exécuter leurs projets. Après les récentes annonces de Trump selon lesquelles il irait de l’avant avec des tarifs sur le Canada, le Mexique et la Chine, le marché boursier a plongé. Cette volatilité reflète l’incertitude des investisseurs quant à l’impact des tarifs sur la rentabilité des entreprises et la croissance économique future. La confiance des consommateurs a également chuté, avec une mesure montrant que février 2025 a connu la plus forte baisse mensuelle depuis août 2021. Lorsque les consommateurs perdent confiance dans l’économie, ils ont tendance à réduire leurs dépenses, ce qui peut entraîner un ralentissement économique auto-réalisateur.
Le gel des investissements et la perturbation des chaînes d’approvisionnement
L’incertitude créée par les tarifs affecte également les décisions d’investissement des entreprises. Les entreprises ont besoin de stabilité et de prévisibilité pour planifier leurs investissements à long terme dans de nouvelles usines, équipements et technologies. Lorsque la politique commerciale change constamment et que les tarifs sont imposés, suspendus, puis réimposés de manière imprévisible, les entreprises adoptent une approche attentiste, retardant les investissements et les embauches. Ce retard dans l’investissement peut avoir des effets durables sur la productivité et la croissance économique. De plus, l’incertitude tarifaire perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales qui se sont développées au cours des dernières décennies. Les entreprises qui ont construit des réseaux de production complexes s’étendant sur plusieurs pays doivent maintenant reconsidérer leurs stratégies, ce qui entraîne des coûts de réorganisation importants et des inefficacités. Le Yale Budget Lab note que l’économie américaine est durablement plus petite de 0,6% à long terme en raison de tous les tarifs de 2025, ce qui reflète non seulement l’impact direct des tarifs sur les prix et le commerce, mais aussi les effets indirects sur l’investissement, la productivité et la croissance potentielle.
L’incertitude. C’est peut-être le pire aspect de toute cette histoire. Parce qu’au moins, si les tarifs étaient stables et prévisibles, les entreprises et les consommateurs pourraient s’adapter. Mais non. Les tarifs changent constamment. Ils sont annoncés, puis suspendus, puis réimposés. Personne ne sait ce qui va se passer demain. Et dans cette incertitude, tout le monde souffre. Les entreprises ne peuvent pas planifier. Les consommateurs ne peuvent pas budgétiser. Les investisseurs paniquent. C’est le chaos économique. Et le chaos, ça coûte cher. Très cher.
Les alternatives ignorées : ce qu'on aurait pu faire à la place
Les politiques industrielles intelligentes
Si l’objectif des tarifs douaniers était de renforcer l’industrie américaine et de créer des emplois, il existait des alternatives beaucoup plus efficaces et moins coûteuses. Les politiques industrielles modernes se concentrent sur l’investissement dans l’innovation, l’éducation et les infrastructures plutôt que sur la protection des industries existantes par le biais de barrières commerciales. Par exemple, le gouvernement pourrait investir massivement dans la recherche et développement (R&D) pour aider les entreprises américaines à développer de nouvelles technologies et de nouveaux produits qui leur donneraient un avantage concurrentiel sur le marché mondial. Les États-Unis ont une longue histoire de leadership technologique, et cet avantage pourrait être renforcé par des investissements publics stratégiques dans des domaines comme l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables, la biotechnologie et les semi-conducteurs. Le CHIPS and Science Act, adopté sous l’administration Biden, est un exemple de ce type de politique industrielle, investissant des milliards de dollars dans la production de semi-conducteurs aux États-Unis pour réduire la dépendance à l’égard des fournisseurs étrangers.
L’investissement dans l’éducation et les infrastructures
Une autre alternative serait d’investir dans l’éducation et la formation de la main-d’œuvre. L’un des défis majeurs auxquels est confrontée l’industrie manufacturière américaine n’est pas le manque de demande ou la concurrence étrangère, mais le manque de travailleurs qualifiés. De nombreux fabricants signalent qu’ils ont du mal à trouver des travailleurs possédant les compétences techniques nécessaires pour faire fonctionner des équipements de fabrication modernes. En investissant dans des programmes de formation professionnelle, des apprentissages et des partenariats entre les écoles et l’industrie, le gouvernement pourrait aider à combler ce déficit de compétences et à créer des emplois bien rémunérés pour les travailleurs américains. De plus, l’investissement dans les infrastructures — routes, ponts, ports, réseaux électriques et internet haut débit — améliorerait la compétitivité des entreprises américaines en réduisant les coûts de transport et en facilitant le commerce. Ces investissements créeraient également des emplois à court terme dans la construction et auraient des avantages économiques durables. Contrairement aux tarifs, qui sont un jeu à somme nulle où les gains d’un secteur se font au détriment des consommateurs et d’autres secteurs, les investissements dans l’innovation, l’éducation et les infrastructures créent de la valeur pour l’ensemble de l’économie.
Ce qui me frustre le plus, c’est qu’on avait le choix. On n’était pas obligés de choisir les tarifs. Il y avait d’autres options. Des options meilleures. Des options qui auraient vraiment aidé les travailleurs américains sans les appauvrir en même temps. Mais ces options demandent du temps, de la patience, de la vision à long terme. Et apparemment, c’est trop demander. Il est plus facile de brandir le bâton des tarifs et de prétendre qu’on fait quelque chose. Même si ce quelque chose ne fonctionne pas. Même si ce quelque chose fait plus de mal que de bien. C’est de la politique spectacle. Et pendant ce temps, les vrais problèmes — le manque de formation, les infrastructures vieillissantes, le sous-investissement dans la R&D — restent non résolus.
La coopération internationale plutôt que la confrontation
Le système commercial international fondé sur des règles
Une autre alternative aux tarifs unilatéraux aurait été de travailler avec les partenaires commerciaux internationaux pour résoudre les problèmes commerciaux par le biais de la négociation et de la coopération. Les États-Unis ont longtemps été un leader dans la création et le maintien d’un système commercial international fondé sur des règles, incarné par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce système a permis de résoudre les différends commerciaux de manière pacifique et prévisible, et a contribué à une croissance économique mondiale sans précédent au cours des dernières décennies. Plutôt que d’imposer des tarifs unilatéraux qui violent les règles de l’OMC et déclenchent des guerres commerciales, les États-Unis auraient pu travailler au sein de l’OMC pour résoudre les problèmes spécifiques avec la Chine, le Canada et le Mexique. Par exemple, si les États-Unis estimaient que la Chine subventionnait injustement ses exportations ou volait la propriété intellectuelle américaine, ils auraient pu déposer une plainte auprès de l’OMC et obtenir une décision contraignante.
Les alliances commerciales abandonnées
De plus, les États-Unis auraient pu renforcer leurs alliances commerciales avec des partenaires partageant les mêmes idées pour créer un contrepoids à la Chine. Le Partenariat transpacifique (TPP), dont les États-Unis se sont retirés sous l’administration Trump, était conçu précisément dans ce but. En créant un bloc commercial de pays démocratiques et orientés vers le marché dans la région Asie-Pacifique, le TPP aurait établi des normes élevées pour le commerce, le travail et l’environnement, et aurait donné aux États-Unis un levier pour influencer le comportement de la Chine. Au lieu de cela, les États-Unis se sont retirés, et les autres pays membres ont poursuivi l’accord sans eux, réduisant l’influence américaine dans la région. La coopération internationale n’est pas un signe de faiblesse — c’est un signe de leadership intelligent. En travaillant avec d’autres pays pour résoudre les problèmes commerciaux, les États-Unis auraient pu obtenir de meilleurs résultats pour leurs travailleurs et leurs entreprises sans imposer de coûts énormes aux consommateurs américains. Mais cette approche nécessite de la diplomatie, de la patience et une volonté de faire des compromis — des qualités qui semblent en pénurie dans la politique commerciale actuelle.
La coopération internationale. Quel concept révolutionnaire. Travailler avec d’autres pays au lieu de les combattre. Résoudre les problèmes par la négociation au lieu de la confrontation. Mais non. C’est trop simple. C’est trop raisonnable. Il faut qu’on joue les durs. Il faut qu’on montre qu’on est les plus forts. Même si ça nous coûte des milliards. Même si ça appauvrit nos propres citoyens. Parce que l’ego national est plus important que le bien-être économique. C’est pathétique. Et c’est tragique.
Les leçons de l'histoire : quand les tarifs ont déjà échoué
Le précédent de Smoot-Hawley et la Grande Dépression
L’histoire économique offre des leçons claires sur les dangers des tarifs protectionnistes, et la plus célèbre de ces leçons est le Tariff Act de Smoot-Hawley de 1930. Adopté au début de la Grande Dépression, ce tarif a augmenté les droits de douane sur plus de 20 000 produits importés, dans le but de protéger les agriculteurs et les fabricants américains de la concurrence étrangère. Les partisans du tarif affirmaient qu’il créerait des emplois et stimulerait l’économie américaine. Au lieu de cela, il a déclenché une vague de représailles de la part des partenaires commerciaux des États-Unis, qui ont imposé leurs propres tarifs sur les exportations américaines. Le commerce mondial s’est effondré, chutant de plus de 60% entre 1929 et 1934. Les exportations américaines ont été dévastées, et les agriculteurs américains — ceux-là mêmes que le tarif était censé protéger — ont été parmi les plus durement touchés. Les économistes s’accordent largement à dire que le tarif Smoot-Hawley a aggravé et prolongé la Grande Dépression, transformant une récession sévère en une catastrophe économique mondiale.
Les parallèles frappants avec aujourd’hui
Les parallèles entre Smoot-Hawley et les tarifs de Trump sont frappants. Dans les deux cas, les tarifs ont été imposés dans le but de protéger les industries nationales et de créer des emplois. Dans les deux cas, les tarifs ont déclenché des représailles de la part des partenaires commerciaux, entraînant une réduction du commerce et des pertes d’emplois dans les secteurs exportateurs. Dans les deux cas, les coûts pour les consommateurs ont été ignorés ou minimisés par les partisans des tarifs. Et dans les deux cas, les tarifs n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs déclarés. La différence, bien sûr, est que nous avons maintenant près d’un siècle de recherche économique et de données empiriques qui démontrent les effets néfastes des tarifs protectionnistes. Nous savons ce qui s’est passé avec Smoot-Hawley. Nous savons que les tarifs déclenchent des guerres commerciales. Nous savons qu’ils augmentent les prix pour les consommateurs. Nous savons qu’ils ne créent pas d’emplois durables. Et pourtant, nous répétons les mêmes erreurs. Comme l’a dit le philosophe George Santayana : « Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter. »
Smoot-Hawley. Un nom qui devrait faire frémir tout économiste. Un nom qui devrait servir d’avertissement éternel contre les dangers du protectionnisme. Et pourtant, nous voilà, presque un siècle plus tard, en train de refaire exactement les mêmes erreurs. C’est comme si l’histoire n’avait rien à nous apprendre. Comme si les leçons du passé n’avaient aucune valeur. Je suis en colère. Je suis frustré. Mais surtout, je suis triste. Triste de voir que nous sommes capables d’une telle amnésie collective. Triste de voir que nous sommes prêts à sacrifier le bien-être de millions de personnes sur l’autel d’une idéologie qui a déjà prouvé son échec.
Les tarifs de la première administration Trump : un échec prévisible
Les données de 2018-2020 : un avertissement ignoré
Nous n’avons même pas besoin de remonter à la Grande Dépression pour trouver des preuves de l’échec des tarifs protectionnistes. Les tarifs imposés par Trump lors de sa première administration (2018-2020) offrent un cas d’étude récent et pertinent. Lors de son premier mandat, Trump a imposé des tarifs sur les produits chinois et sur l’acier et l’aluminium étrangers. Les résultats ont été largement négatifs. Plusieurs études ont montré que les consommateurs américains ont payé les tarifs de Trump par le biais de prix plus élevés. Les tarifs n’ont pas réussi à atteindre leur objectif déclaré de ramener des emplois manufacturiers aux États-Unis. Au contraire, les recherches montrent soit aucun changement, soit une diminution des emplois manufacturiers en conséquence des tarifs de Trump. Les tarifs ont causé une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a entraîné une perte d’emplois dans l’agriculture américaine, ainsi qu’une perte d’emplois dans les secteurs du transport et de l’entreposage et des services aux entreprises. Les tarifs de Trump sur tous les produits et les tarifs de 60% sur les produits chinois affecteraient presque 10 fois la valeur des produits que Trump a ciblés avec ses tarifs de 2018 et 2019.
La persistance dans l’erreur : un choix politique
Malgré ces preuves accablantes, l’administration Trump a doublé sa politique tarifaire lors de son second mandat, imposant des tarifs encore plus larges et plus élevés. Cette persistance face à l’échec suggère soit une ignorance des données économiques, soit une volonté délibérée de poursuivre une politique qui sert des objectifs politiques plutôt qu’économiques. Les tarifs sont populaires auprès d’une certaine base électorale qui les perçoit comme une défense de l’Amérique contre la concurrence étrangère déloyale. Mais la popularité politique ne change pas la réalité économique. Les tarifs augmentent les prix. Ils réduisent le pouvoir d’achat. Ils ne créent pas d’emplois durables. Ils déclenchent des guerres commerciales. Et ils nuisent le plus aux personnes qu’ils sont censés aider — les travailleurs à faibles revenus et les communautés qui dépendent du commerce. Le fait que nous répétions les erreurs de la première administration Trump, malgré toutes les preuves de leur échec, est un échec de la gouvernance et un échec de la responsabilité démocratique.
On dit que la définition de la folie, c’est de faire la même chose encore et encore en espérant des résultats différents. Si c’est vrai, alors la politique tarifaire de Trump est de la pure folie. On a essayé les tarifs lors de son premier mandat. Ça n’a pas marché. Ça a fait mal. Ça a coûté cher. Et maintenant, on recommence. Mais en pire. Avec des tarifs plus élevés, plus larges, plus destructeurs. Et on s’attend à quoi ? À ce que cette fois, magiquement, ça fonctionne ? C’est de la pensée magique. C’est du déni de réalité. Et c’est criminel, parce que les conséquences ne sont pas supportées par ceux qui prennent les décisions, mais par les millions d’Américains ordinaires qui n’ont pas demandé cette guerre commerciale et qui n’en veulent pas.
Conclusion : le vrai coût de l'Amérique d'abord
Un bilan accablant pour les ménages américains
Après avoir examiné les données, les analyses et les impacts réels des tarifs douaniers de Trump, le bilan est sans appel : cette politique a été un échec coûteux pour les ménages américains. Les 1 200 dollars déjà payés par famille entre février et novembre 2025 ne sont que la partie visible de l’iceberg. Les projections pour l’année complète suggèrent que les coûts pourraient atteindre entre 1 600 et 2 000 dollars supplémentaires par foyer, portant le fardeau total à près de 3 000 dollars par famille. Pour les ménages à faibles revenus, ces coûts représentent une part encore plus importante de leur budget, poussant des centaines de milliers de personnes, dont des dizaines de milliers d’enfants, dans la pauvreté. Les promesses de Donald Trump de faire baisser les coûts et de ramener les emplois manufacturiers se sont révélées être des illusions. Les prix ont augmenté, les emplois n’ont pas été créés, et l’économie américaine est plus petite et moins compétitive qu’elle ne l’aurait été sans ces tarifs. Le taux tarifaire effectif moyen des États-Unis a atteint 22,5%, le plus élevé depuis 1909, marquant un retour en arrière d’un siècle dans la politique commerciale américaine.
Le prix de notre humanité collective
Les secteurs les plus touchés — l’habillement, l’électronique, l’automobile et l’alimentation — sont précisément ceux dont dépendent les familles américaines pour leur vie quotidienne. Les hausses de prix dans ces secteurs ne sont pas des inconvénients mineurs — elles représentent des choix difficiles entre payer le loyer ou acheter de la nourriture, entre chauffer la maison ou acheter des médicaments. La guerre commerciale déclenchée par les tarifs a causé des dommages collatéraux considérables, en particulier pour les agriculteurs américains qui ont perdu l’accès à des marchés d’exportation cruciaux. L’incertitude créée par les changements constants de politique tarifaire a ébranlé la confiance des consommateurs et des entreprises, entraînant une volatilité des marchés financiers et un retard dans les investissements. Le Yale Budget Lab estime que l’économie américaine sera durablement plus petite de 0,6% à long terme en raison de tous les tarifs de 2025, soit l’équivalent de 180 milliards de dollars par an en dollars de 2024. Ce n’est pas seulement une perte économique abstraite — c’est une perte de prospérité réelle, de salaires plus élevés, d’emplois meilleurs et d’opportunités pour les générations futures.
Je termine cette analyse avec un sentiment de colère et de tristesse mêlées. Colère parce que tout cela était évitable. Nous savions que les tarifs ne fonctionneraient pas. Les économistes l’avaient dit. L’histoire l’avait prouvé. Les données de la première administration Trump l’avaient confirmé. Et pourtant, nous avons choisi de poursuivre cette voie destructrice. Tristesse parce que je pense à toutes les familles qui souffrent en ce moment. À tous ces enfants qui vont se coucher le ventre vide. À tous ces parents qui travaillent deux ou trois emplois et qui n’arrivent toujours pas à joindre les deux bouts. À tous ces rêves brisés, ces espoirs déçus, ces vies gâchées par une politique économique qui les a sacrifiés au nom d’une idéologie nationaliste creuse. L’Amérique d’abord ? Non. C’est l’Amérique dernière. Dernière en compassion. Dernière en sagesse économique. Dernière en responsabilité envers ses citoyens les plus vulnérables. Et tant que nous ne reconnaîtrons pas cette vérité, tant que nous ne changerons pas de cap, nous continuerons à payer le prix — un prix bien plus élevé que 1 200 dollars par famille. Le prix de notre humanité collective.
Sources primaires
Joint Economic Committee – United States Senate, « American Families Have Already Paid Nearly $1,200 Each in Tariff Costs Since Trump Entered Office », communiqué de presse publié le 11 décembre 2025, disponible sur le site officiel du Sénat américain. Ce rapport combine les données du Département du Trésor sur les revenus tarifaires collectés entre février et novembre 2025 avec les estimations du secteur privé sur le pourcentage de chaque dollar de tarif payé par les consommateurs américains.
Yale Budget Lab, « Where We Stand: The Fiscal, Economic, and Distributional Effects of All U.S. Tariffs Enacted in 2025 Through April 2 », rapport publié le 2 avril 2025. Cette analyse présente les effets fiscaux et économiques de la politique tarifaire du 2 avril ainsi que de tous les tarifs américains mis en œuvre en 2025, y compris les effets de toutes les représailles internationales mises en œuvre à la date de publication.
Yale Budget Lab, « The Effect of Tariffs on Poverty », rapport publié le 9 septembre 2025. Cette étude estime que les tarifs de l’administration Trump mis en place jusqu’en septembre 2025 augmenteront le nombre d’Américains vivant dans la pauvreté de 650 000 à 875 000 personnes, selon la mesure de pauvreté utilisée.
Joint Economic Committee Democrats, « Trump’s Tariff Plans Will Drive up Costs for the Average American Family between $1,600 and $2,000 per year », rapport publié le 3 mars 2025. Ce document analyse l’impact des tarifs proposés de 25% sur les importations en provenance du Canada et du Mexique et de 10% supplémentaires sur les produits chinois.
Sources secondaires
Tax Foundation, « Trump Tariffs: Tracking the Economic Impact of the Trump Trade War », analyse continue mise à jour régulièrement en 2025. Cette ressource suit l’impact économique des tarifs de Trump, y compris les effets sur l’emploi, les prix à la consommation et la croissance économique.
American Economic Review, études multiples sur l’impact des tarifs de 2018-2019, notamment l’analyse de l’impact des tarifs sur les machines à laver qui a révélé que les consommateurs américains ont payé environ 1,5 milliard de dollars de plus pour les machines à laver et les sèche-linge en 2018.
Massachusetts Institute of Technology (MIT), recherche sur l’emploi manufacturier publiée en 2024, montrant que les tarifs de Trump n’ont pas réussi à ramener des emplois manufacturiers aux États-Unis et ont causé des pertes d’emplois dans l’agriculture, le transport et les services aux entreprises.
Université de Californie à Los Angeles, Université de Columbia et Réserve fédérale, études conjointes publiées entre 2019 et 2025 démontrant que les tarifs imposés sur les produits chinois ont été presque entièrement répercutés sur les consommateurs américains.
Université de Princeton et Université de Columbia, recherches confirmant que les importateurs américains et les consommateurs finaux ont supporté la quasi-totalité du fardeau des tarifs de 2018-2019.
Université de Stanford, études sur le comportement des exportateurs chinois face aux tarifs américains, montrant qu’ils n’ont pas réduit leurs prix mais ont diversifié leurs marchés d’exportation.
Reuters, analyses des chaînes d’approvisionnement automobiles nord-américaines, documentant que le Mexique et le Canada représentent plus de 50% de toutes les pièces automobiles exportées vers les États-Unis.
Congressional Budget Office (CBO), projections économiques et démographiques utilisées pour estimer l’impact des tarifs sur la pauvreté et le pouvoir d’achat des ménages, publiées en 2024 et 2025.
Bureau of Labor Statistics (BLS), données sur l’indice des prix à la consommation (IPC) et les pondérations d’importance pour décembre 2024, utilisées pour calculer l’impact des tarifs sur différentes catégories de produits.
American Enterprise Institute, estimations du coût par emploi créé par les tarifs, suggérant que même si les tarifs créaient des emplois manufacturiers, le coût serait de plusieurs centaines de milliers de dollars par emploi.
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