Un pétrolier géant avec un passé trouble
Le Skipper n’est pas un navire ordinaire. C’est un VLCC — un Very Large Crude Carrier, un transporteur de brut de très grande taille. Ses dimensions sont impressionnantes : 333 mètres de long, 60 mètres de large. Un monstre d’acier capable de transporter des millions de barils de pétrole à travers les océans. Mais ce qui rend ce navire particulièrement intéressant, c’est son histoire. Avant de s’appeler le Skipper, il portait le nom de M/T Adisa. Et sous ce nom, il a été sanctionné par le Trésor américain en 2022. L’accusation ? Faire partie d’un réseau sophistiqué de pétroliers fantômes qui transportaient du pétrole brut pour le compte de l’Iran, contournant ainsi les sanctions internationales. Plus précisément, Washington affirmait que le navire servait les intérêts des Gardiens de la révolution iraniens et du Hezbollah, le groupe militant libanais soutenu par Téhéran. Ce réseau aurait été géré par un trader pétrolier ukrainien basé en Suisse, selon le département du Trésor. Un montage complexe, typique de ces opérations dans l’ombre qui permettent aux pays sanctionnés de continuer à vendre leur pétrole malgré les restrictions.
Mais le Skipper a changé de nom, comme le font souvent ces navires pour brouiller les pistes. Les données de suivi maritime montrent qu’il a visité l’Iran, l’Irak et les Émirats arabes unis entre juin et juillet 2025. Son dernier arrêt enregistré dans un port iranien remonte au 9 juillet. Ensuite, le navire semble avoir navigué vers le Venezuela. Selon les documents de PDVSA, la compagnie pétrolière d’État vénézuélienne, le Skipper a quitté le terminal pétrolier de José entre le 4 et le 5 décembre 2025, chargé d’environ 1,8 million de barils de Merey, un brut lourd et riche en soufre produit au Venezuela. Une partie de cette cargaison — environ 200 000 barils — a été transférée près de Curaçao à un autre navire, le Neptune 6, qui se dirigeait vers Cuba. Le reste était encore à bord lorsque les forces américaines ont pris d’assaut le navire. Environ la moitié de la cargaison appartenait à un importateur pétrolier cubain contrôlé par l’État, selon les documents internes de PDVSA. Le Skipper naviguait sous pavillon du Guyana, mais les autorités guyanaises ont rapidement démenti, affirmant que le navire arborait faussement leur drapeau et qu’il n’était pas enregistré dans leur pays. Un navire sans nationalité, donc. Un fantôme des mers.
Ces pétroliers fantômes… ils me fascinent autant qu’ils m’inquiètent. Imaginez un peu : des navires qui changent de nom comme on change de chemise, qui arborent de faux pavillons, qui éteignent leurs transpondeurs pour disparaître des radars, qui transfèrent leur cargaison en pleine mer à d’autres navires tout aussi louches. C’est un monde parallèle, une économie souterraine qui brasse des milliards de dollars. Et au milieu de tout ça, des pays comme l’Iran, le Venezuela, la Russie, qui utilisent ces réseaux pour contourner les sanctions. C’est du génie criminel, d’une certaine manière. Mais c’est aussi profondément déstabilisant. Parce que si ces navires peuvent transporter du pétrole en toute impunité, qu’est-ce qui les empêche de transporter autre chose ? Des armes ? Des matériaux dangereux ? On navigue en eaux troubles, littéralement.
Un réseau complexe de sociétés écrans et d’intermédiaires
Le Skipper n’opère pas seul. Derrière lui se cache un écheveau complexe de sociétés écrans et d’intermédiaires basés dans des juridictions opaques. Selon les données maritimes de MarineTraffic, le propriétaire bénéficiaire et l’opérateur du navire seraient Thomarose Global Ventures Ltd, une société enregistrée au Nigeria. Le propriétaire enregistré serait Triton Navigation Corp, basée dans les îles Marshall. Deux juridictions connues pour leur discrétion et leur faible régulation. C’est un schéma classique dans le monde du transport maritime illicite : multiplier les couches de propriété pour rendre impossible l’identification des véritables bénéficiaires. Qui contrôle vraiment Thomarose Global Ventures ? Qui se cache derrière Triton Navigation Corp ? Difficile à dire. Et c’est précisément le but. Cette opacité permet aux acteurs impliqués de nier toute responsabilité en cas de problème. Si le navire est saisi, si des sanctions sont imposées, les vrais propriétaires restent dans l’ombre, protégés par des couches successives de sociétés fantômes.
Le Venezuela, sous le poids des sanctions américaines imposées depuis 2020, a dû développer une dépendance accrue envers ces intermédiaires. Lorsque la première administration Trump a élargi sa campagne de pression maximale contre Caracas, elle a menacé de bannir du système financier américain toute personne ou entreprise faisant affaire avec le gouvernement Maduro. Résultat : les acheteurs traditionnels de pétrole vénézuélien ont fui. Mais le pétrole doit bien être vendu. Alors le Venezuela s’est tourné vers des alliés comme la Russie et l’Iran, eux-mêmes sous sanctions. Ensemble, ils ont mis en place un système sophistiqué de contournement. Les transactions impliquent des réseaux d’intermédiaires obscurs, souvent des sociétés enregistrées dans des paradis fiscaux. Les acheteurs déploient des pétroliers fantômes qui cachent leur position GPS et transfèrent leurs cargaisons en pleine mer avant d’atteindre leur destination finale. C’est un jeu du chat et de la souris à l’échelle mondiale. Et jusqu’à présent, les souris s’en sortaient plutôt bien. Jusqu’à ce que les États-Unis décident de changer les règles du jeu.
Ce qui me frappe dans tout ça, c’est l’ingéniosité. Vraiment. Ces gens ont construit un système parallèle pour contourner les sanctions les plus sévères du monde. Ils ont trouvé des failles, exploité des zones grises, créé des structures si complexes que même les agences de renseignement peinent à les démêler. C’est presque admirable, si ce n’était pas si dangereux. Parce que derrière ces montages financiers et ces sociétés écrans, il y a des États qui financent des groupes armés, qui soutiennent des régimes autoritaires, qui déstabilisent des régions entières. Le pétrole, c’est du pouvoir. Et quand ce pouvoir circule dans l’ombre, loin de tout contrôle, ça devient une menace pour tout le monde.
L'opération militaire : comment les forces américaines ont pris le contrôle
Une descente en rappel depuis le porte-avions USS Gerald R. Ford
L’opération du 10 décembre a été minutieusement planifiée et exécutée avec une précision militaire. Selon un responsable américain qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, les membres de la Garde côtière ont été transportés jusqu’au pétrolier par hélicoptère depuis le porte-avions USS Gerald R. Ford. Ce géant des mers, le plus grand porte-avions du monde, se trouvait dans les Caraïbes depuis son arrivée en novembre, dans le cadre d’un déploiement massif de forces américaines dans la région. La vidéo publiée par la procureure générale Pam Bondi montre deux hélicoptères s’approchant du Skipper. L’un d’eux, probablement un SH-60S de la Marine selon les experts, survole le pont du navire à quelques mètres seulement. Des hommes en tenue de camouflage descendent en rappel, leurs armes à la main. C’est une manœuvre appelée VBSS — Visit, Board, Search, and Seizure — que la Marine, la Garde côtière et les forces spéciales américaines pratiquent régulièrement. Mais la voir appliquée à un pétrolier de cette taille, en eaux internationales, reste extrêmement rare.
Une fois sur le pont, les soldats se déploient rapidement. La vidéo les montre progressant dans les coursives du navire, armes pointées, vérifiant chaque recoin. L’opération a impliqué deux hélicoptères, dix membres de la Garde côtière, dix Marines et des forces spéciales, selon un responsable militaire qui s’est confié à CBS News. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth était informé de l’opération, et l’administration Trump envisagerait d’autres actions similaires, a indiqué une source. C’est du sérieux. Ce n’est pas une opération improvisée. C’est une démonstration de force calculée, destinée à envoyer un message clair : les États-Unis sont prêts à agir directement contre les navires qu’ils considèrent comme violant leurs sanctions, même en eaux internationales. Mark Cancian, un colonel à la retraite du Corps des Marines et conseiller principal au Center for Strategic and International Studies, a qualifié l’opération de « très inhabituelle » et « provocatrice ». Il a souligné que si les États-Unis continuent à saisir des pétroliers, cela pourrait ressembler à un blocus du Venezuela. Et un blocus, c’est un acte de guerre.
Quand j’ai vu ces images, j’ai pensé à une chose : l’escalade. Parce que c’est exactement ce que c’est. Une escalade. On passe des frappes aériennes sur des bateaux suspects à la saisie pure et simple de pétroliers en pleine mer. Et après ? Des bombardements de ports ? Une invasion terrestre ? Où s’arrête-t-on ? Trump a dit que des attaques terrestres arriveraient bientôt, sans donner de détails. Maduro se prépare à résister. Les deux camps se regardent en chiens de faïence, et personne ne veut reculer. C’est terrifiant. Parce qu’on sait comment ces choses commencent, mais on ne sait jamais comment elles finissent.
Une opération légale ou un acte de piraterie déguisé ?
La question de la légalité de cette saisie divise profondément les experts. D’un côté, les États-Unis affirment avoir agi dans le cadre de leur droit interne. La Garde côtière américaine dispose de l’autorité légale pour mener des recherches et des saisies en haute mer afin de faire respecter les lois américaines. Le Code des États-Unis stipule explicitement que la Garde côtière « peut mener des enquêtes, des examens, des inspections, des recherches, des saisies et des arrestations en haute mer » pour prévenir les violations. De plus, le navire était considéré comme apatride — il arborait faussement le pavillon du Guyana, qui a démenti toute affiliation. Selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS), les navires doivent avoir une nationalité. Si un navire arbore un faux pavillon ou refuse d’en montrer un, les États ont un « droit de visite », ce qui leur permet d’arrêter et d’inspecter le navire en haute mer. Si des doutes subsistent sur la nationalité du navire après vérification des documents, une fouille plus approfondie peut suivre. Donc, techniquement, les États-Unis pouvaient légalement aborder le Skipper pour vérifier son statut.
Mais voilà où ça se complique. Aborder un navire pour vérifier sa nationalité est une chose. Saisir le navire et sa cargaison pour faire respecter des sanctions unilatérales américaines en est une autre. Salvador Santino Regilme, politologue à l’Université de Leiden aux Pays-Bas, explique qu’il y a deux niveaux juridiques à considérer : ce que les États-Unis peuvent justifier devant leurs propres tribunaux, et ce qui est défendable selon le droit de la mer. « Sur le plan intérieur, Washington a construit une base large pour saisir des pétroliers liés à l’évasion des sanctions. À ce niveau, il est très probable que cette opération sera traitée comme ‘légale’ selon le droit américain », dit-il. Mais selon le droit international, c’est beaucoup moins certain. « L’absence de nationalité ouvre clairement la porte à l’abordage et à l’identification, mais elle ne crée pas automatiquement une licence générale pour faire respecter n’importe quel régime réglementaire unilatéral », ajoute Santino Regilme. « Ce passage du ‘droit de visite’ à la saisie complète du navire et de la cargaison se situe dans une zone grise que la recherche récente décrit explicitement comme une ‘lacune juridictionnelle’ plutôt qu’une règle établie. »
Zone grise. Lacune juridictionnelle. Des mots polis pour dire qu’on ne sait pas vraiment si c’est légal ou pas. Et c’est ça qui me dérange. Parce que quand une superpuissance agit dans une zone grise, elle crée un précédent. Elle dit au reste du monde : voilà ce qu’on peut faire, et personne ne peut nous arrêter. Et demain, quand la Chine ou la Russie feront la même chose, on ne pourra pas vraiment protester, n’est-ce pas ? On aura ouvert la porte. On aura montré que la force prime sur le droit. Et ça, c’est dangereux. Vraiment dangereux.
La réaction du Venezuela : entre indignation et impuissance
Caracas dénonce un acte de piraterie internationale
La réaction du Venezuela a été immédiate et virulente. Dans un communiqué officiel, le gouvernement vénézuélien a qualifié la saisie de « vol flagrant » et d’« acte de piraterie internationale ». Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que « les véritables raisons de l’agression prolongée contre le Venezuela ont finalement été révélées ». Selon Caracas, il ne s’agit ni de migration, ni de trafic de drogue, ni de démocratie, ni de droits de l’homme. « Il s’agissait toujours de nos ressources naturelles, de notre pétrole, de notre énergie, des ressources qui appartiennent exclusivement au peuple vénézuélien », affirme le communiqué. Le gouvernement a promis de dénoncer l’incident devant « tous » les organismes internationaux et a juré de défendre sa souveraineté, ses ressources naturelles et sa dignité nationale avec une « détermination absolue ». « Le Venezuela ne permettra à aucune puissance étrangère de tenter de prendre au peuple vénézuélien ce qui lui appartient de droit historique et constitutionnel », a-t-il ajouté. Des mots forts. Des mots de défi. Mais derrière ces déclarations, on sent aussi une certaine impuissance.
Le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a été encore plus direct. Il a traité les Américains de « meurtriers, voleurs, pirates ». Il a fait référence au film Pirates des Caraïbes, mais en précisant que contrairement au personnage de Jack Sparrow qui est un héros, « ces types sont des criminels de haute mer, des boucaniers ». Cabello a ajouté que c’est ainsi que les États-Unis « ont déclenché des guerres partout dans le monde ». Le président Nicolás Maduro, quant à lui, a adopté une posture plus théâtrale. Lors d’un rassemblement à Caracas le 10 décembre, il a chanté « Don’t Worry, Be Happy » en espagnol, un message adressé aux citoyens américains opposés à la guerre. « Aux citoyens américains qui sont contre la guerre, je réponds avec une chanson très célèbre : Don’t worry, be happy », a-t-il déclaré avant de chanter les paroles. « Pas de guerre, soyez heureux. Pas, pas de guerre folle, non, soyez heureux. » On ne sait pas si Maduro était au courant de la saisie du pétrolier avant ce rassemblement, mais le contraste entre son message et la gravité de la situation est frappant. Plus tard, il a déclaré que le Venezuela était « prêt à casser les dents de l’empire nord-américain si nécessaire ». Des paroles belliqueuses, mais qui sonnent creux face à la puissance militaire américaine.
Maduro qui chante « Don’t Worry, Be Happy »… c’est surréaliste. Presque pathétique. Parce qu’on sent bien qu’il essaie de projeter une image de confiance, de décontraction, alors que son pays est sous pression comme jamais. Les sanctions étranglent l’économie vénézuélienne. Les États-Unis déploient des porte-avions dans les Caraïbes. Des pétroliers sont saisis. Et lui, il chante. C’est une stratégie de communication, bien sûr. Montrer qu’on ne panique pas. Mais ça ne change rien à la réalité : le Venezuela est en position de faiblesse. Et tout le monde le sait.
Le soutien de Moscou et de Téhéran face à la pression américaine
Le Venezuela n’est pas seul dans cette confrontation. Le lendemain de la saisie, le Kremlin a annoncé que le président russe Vladimir Poutine avait eu un entretien téléphonique avec Maduro. Moscou a assuré Caracas de son soutien « face à une pression extérieure croissante ». C’est un message clair : la Russie se tient aux côtés du Venezuela. Ce n’est pas une surprise. Moscou et Caracas entretiennent des liens étroits depuis des années. La Russie a investi massivement dans le secteur pétrolier vénézuélien et a fourni un soutien militaire au régime de Maduro. Pour Poutine, le Venezuela est un allié stratégique dans l’hémisphère occidental, une épine dans le pied de Washington. Soutenir Maduro, c’est aussi défier les États-Unis. L’Iran a également réagi. L’ambassade iranienne à Caracas a condamné la saisie comme une « grave violation des lois et normes internationales » dans un message publié sur X. Téhéran et Caracas sont tous deux sous sanctions américaines sévères, et ils ont développé une coopération étroite pour contourner ces restrictions. L’Iran fournit au Venezuela du carburant, des pièces détachées et une expertise technique. En retour, le Venezuela offre à l’Iran un débouché pour son pétrole et un allié dans la région.
Cette solidarité entre pays sanctionnés crée un axe de résistance face à la pression américaine. Mais elle a aussi ses limites. Ni la Russie ni l’Iran ne peuvent vraiment protéger le Venezuela contre une action militaire américaine. Ils peuvent offrir un soutien diplomatique, économique, peut-être même militaire dans une certaine mesure. Mais si Washington décide d’intensifier encore la pression, Moscou et Téhéran ne pourront pas faire grand-chose. Ils ont leurs propres problèmes. La Russie est embourbée en Ukraine. L’Iran fait face à des tensions internes et à une économie en difficulté. Le Venezuela, malgré ses alliés, reste vulnérable. Et cette saisie de pétrolier le montre cruellement. Carlos Eduardo Pina, politologue vénézuélien, estime que l’opération pourrait déclencher une panique financière à l’intérieur du Venezuela. « Cela pourrait instiller la peur, déclencher une fuite des devises… et aggraver la crise humanitaire », prévient-il. Le Venezuela est déjà en proie à une crise économique dévastatrice. L’hyperinflation a détruit la monnaie locale. Des millions de Vénézuéliens ont fui le pays. Et maintenant, avec cette nouvelle escalade, la situation pourrait empirer encore.
Ce qui me brise le cœur dans tout ça, c’est que ce sont toujours les gens ordinaires qui paient le prix. Les sanctions, les saisies de pétroliers, les menaces militaires… tout ça se passe au niveau des gouvernements, des grandes puissances. Mais au final, ce sont les Vénézuéliens lambda qui souffrent. Ceux qui n’ont rien demandé, qui veulent juste vivre leur vie, nourrir leur famille, avoir un avenir. Et ils se retrouvent pris entre deux feux : un régime autoritaire d’un côté, une superpuissance agressive de l’autre. C’est injuste. Profondément injuste.
L'impact sur les exportations pétrolières vénézuéliennes
Une menace directe sur la principale source de revenus du pays
Le pétrole est l’épine dorsale de l’économie vénézuélienne. Le pays possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde, dépassant même l’Arabie saoudite. Mais ces dernières années, la production a chuté de manière spectaculaire. Dans les années 1990, le Venezuela produisait plus de 3 millions de barils par jour. Aujourd’hui, la production tourne autour de 1 million de barils par jour. Les sanctions américaines, la mauvaise gestion, le manque d’investissement et la corruption ont tous contribué à cette chute vertigineuse. PDVSA, la compagnie pétrolière d’État, est l’ombre de ce qu’elle était autrefois. Mais malgré tout, le pétrole reste la principale source de revenus du gouvernement vénézuélien. Sans ces exportations, l’économie s’effondrerait complètement. En novembre 2025, le Venezuela a exporté plus de 900 000 barils par jour, la troisième moyenne mensuelle la plus élevée de l’année. PDVSA a importé davantage de naphta pour diluer sa production de brut extra-lourd, ce qui a permis d’augmenter les volumes exportés. La Chine est devenue le principal acheteur de pétrole vénézuélien, mais Caracas doit vendre son brut à des prix fortement réduits en raison de la concurrence avec le pétrole sanctionné de Russie et d’Iran.
La saisie du Skipper envoie un signal alarmant aux acheteurs et aux transporteurs de pétrole vénézuélien. Si les États-Unis sont prêts à saisir des pétroliers en pleine mer, qui voudra prendre le risque de transporter du brut vénézuélien ? Francisco Rodriguez, chercheur principal au Center for Economic and Policy Research, avertit que cette action pourrait « augmenter considérablement le coût de faire affaire avec le Venezuela et précipiter un approfondissement de la récession économique du pays ». Les compagnies maritimes pourraient exiger des primes de risque plus élevées. Les assureurs pourraient refuser de couvrir ces cargaisons. Les acheteurs pourraient chercher des alternatives. Tout cela réduirait les revenus pétroliers du Venezuela, aggravant encore la crise économique. Rory Johnston, analyste chez Commodity Context, note que « saisir ce pétrolier attise encore ces préoccupations concernant l’approvisionnement immédiat, mais ne change pas immédiatement la situation fondamentalement parce que ces barils allaient de toute façon flotter pendant un moment ». Autrement dit, l’impact à court terme sur l’offre mondiale de pétrole est limité. Mais l’impact psychologique et stratégique est énorme.
Le pétrole, c’est du pouvoir. Toujours. Partout. Et quand on contrôle le pétrole, on contrôle l’économie, on contrôle les gouvernements, on contrôle les gens. Le Venezuela a du pétrole, beaucoup de pétrole. Mais il ne peut pas le vendre librement. Il est pris au piège de sanctions qui l’étranglent. Et maintenant, même les rares acheteurs qui acceptaient de prendre le risque vont y réfléchir à deux fois. Parce que personne ne veut voir son pétrolier saisi par la Marine américaine. C’est un étau qui se resserre. Lentement. Inexorablement.
Le rôle de Chevron et les exemptions américaines
Il y a une ironie dans cette histoire. Alors que les États-Unis saisissent des pétroliers vénézuéliens et imposent des sanctions draconiennes, une compagnie américaine continue tranquillement à opérer au Venezuela : Chevron. Le géant pétrolier américain détient une licence spéciale qui lui permet de produire et d’exporter du brut vénézuélien malgré les sanctions. Chevron opère des coentreprises avec PDVSA et est actuellement responsable de toutes les exportations de brut vénézuélien vers les États-Unis. En novembre 2025, Chevron a augmenté ses expéditions à 150 000 barils par jour, contre 128 000 barils par jour en octobre. Après la saisie du Skipper, Chevron a déclaré que ses opérations au Venezuela se poursuivaient normalement et sans interruption. Alors, comment expliquer cette contradiction ? Comment les États-Unis peuvent-ils à la fois sanctionner le pétrole vénézuélien et permettre à une de leurs compagnies d’en acheter ? La réponse est simple : les intérêts économiques. Chevron a des investissements massifs au Venezuela. Abandonner ces actifs représenterait des pertes colossales. De plus, le pétrole vénézuélien, même en quantités réduites, contribue à l’approvisionnement énergétique américain.
Mais cette exemption crée une situation absurde. D’un côté, Washington affirme que le pétrole vénézuélien finance un régime autoritaire et doit être sanctionné. De l’autre, il autorise Chevron à acheter ce même pétrole. C’est une politique à deux vitesses qui soulève des questions sur la cohérence et la sincérité de l’approche américaine. Les critiques, notamment parmi les démocrates au Congrès, soulignent cette hypocrisie. Le sénateur Chris Van Hollen, membre démocrate de la commission des relations étrangères du Sénat, a déclaré que la saisie du pétrolier jetait un doute sur les raisons déclarées par l’administration pour le déploiement militaire. « Cela montre que toute leur histoire de couverture — que c’est pour intercepter la drogue — est un gros mensonge », a-t-il affirmé. « C’est juste une preuve supplémentaire que c’est vraiment une question de changement de régime — par la force. » Van Hollen et d’autres élus craignent que les États-Unis ne se dirigent vers une intervention militaire au Venezuela, et que toute cette rhétorique sur la drogue et les sanctions ne soit qu’un prétexte.
Chevron qui continue à pomper du pétrole vénézuélien pendant que Trump saisit des pétroliers… c’est tellement américain. Tellement cynique. On sanctionne tout le monde, on crie au scandale, on envoie des porte-avions, mais on garde une petite porte de derrière ouverte pour nos propres intérêts. Parce qu’au final, c’est ça qui compte, non ? Les intérêts. Pas les principes. Pas la cohérence. Juste les intérêts. Et tant pis si ça rend toute la politique américaine complètement incohérente.
Les conséquences pour le marché pétrolier mondial
Une hausse des prix du brut et des inquiétudes sur l’approvisionnement
La nouvelle de la saisie du Skipper a eu un impact immédiat sur les marchés pétroliers mondiaux. Les prix du brut ont augmenté mercredi 10 décembre, les traders réagissant aux préoccupations concernant l’approvisionnement à court terme. Après avoir évolué en territoire négatif plus tôt dans la journée, les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 27 cents, soit 0,4 %, pour clôturer à 62,21 dollars le baril. Les contrats à terme sur le West Texas Intermediate (WTI) américain ont gagné 21 cents, également 0,4 %, pour clôturer à 58,46 dollars le baril. Ce n’est pas une hausse spectaculaire, mais elle reflète l’inquiétude des marchés face à cette nouvelle source d’incertitude. Si les États-Unis continuent à saisir des pétroliers vénézuéliens, cela pourrait perturber les flux d’approvisionnement et créer une volatilité accrue. Les analystes avertissent que cette action pourrait menacer les transporteurs et perturber davantage les exportations pétrolières du Venezuela. Rory Johnston de Commodity Context note que « c’est juste un autre vent contraire géopolitique et lié aux sanctions qui martèle la disponibilité de l’approvisionnement au comptant ». Il ajoute que « saisir ce pétrolier attise encore ces préoccupations concernant l’approvisionnement immédiat, mais ne change pas immédiatement la situation fondamentalement parce que ces barils allaient de toute façon flotter pendant un moment ».
Le Venezuela exporte actuellement environ 900 000 barils par jour, principalement vers la Chine. Ce n’est pas une quantité énorme à l’échelle mondiale — le marché pétrolier mondial consomme environ 100 millions de barils par jour. Mais toute perturbation de l’approvisionnement peut avoir des répercussions. Si les acheteurs chinois commencent à se détourner du pétrole vénézuélien par crainte de sanctions secondaires ou de saisies, ils devront trouver des alternatives. Cela pourrait augmenter la demande pour le pétrole russe, iranien ou d’autres producteurs, ce qui pourrait à son tour affecter les prix. De plus, la saisie du Skipper crée un précédent inquiétant. Si les États-Unis peuvent saisir des pétroliers vénézuéliens, qu’est-ce qui les empêche de faire de même avec des pétroliers russes ou iraniens ? La Russie possède des centaines de pétroliers sanctionnés qui naviguent actuellement dans le monde. L’Iran continue d’exporter du pétrole malgré les sanctions. Si Washington décide d’étendre cette tactique, cela pourrait déclencher une vague de saisies et créer un chaos sur les marchés pétroliers. Les compagnies d’assurance pourraient refuser de couvrir ces cargaisons. Les transporteurs pourraient exiger des primes de risque exorbitantes. Les acheteurs pourraient hésiter à conclure des transactions. Tout cela pourrait entraîner une hausse des prix du pétrole, ce qui affecterait les consommateurs du monde entier.
Les marchés pétroliers sont nerveux. Et ils ont raison de l’être. Parce que ce qui se passe au large du Venezuela, ce n’est pas juste une affaire locale. C’est un signal envoyé au monde entier : les États-Unis sont prêts à utiliser la force pour contrôler les flux pétroliers. Et ça, ça change tout. Parce que le pétrole, c’est le sang de l’économie mondiale. Si on commence à saisir des pétroliers, à bloquer des exportations, à créer de l’incertitude, les prix vont grimper. Et qui va payer ? Nous. Les consommateurs. Les gens ordinaires qui remplissent leur réservoir d’essence ou qui chauffent leur maison. Comme toujours.
Le risque d’un blocus naval et ses implications
Si les États-Unis continuent à saisir des pétroliers vénézuéliens, cela pourrait rapidement ressembler à un blocus naval. Et un blocus, selon le droit international, est considéré comme un acte de guerre. Mark Cancian, l’expert militaire du Center for Strategic and International Studies, souligne ce point : « L’objectif dépend aussi de savoir si les États-Unis saisissent d’autres pétroliers. Dans ce cas, cela ressemble à un blocus du Venezuela. Parce que le Venezuela dépend tellement des revenus pétroliers, il ne pourrait pas résister longtemps à un tel blocus. » Un blocus empêcherait le Venezuela d’exporter son pétrole, ce qui couperait sa principale source de revenus. Sans ces revenus, le gouvernement Maduro ne pourrait plus payer ses fonctionnaires, ses militaires, ses programmes sociaux. L’économie s’effondrerait complètement. Ce serait une pression maximale, conçue pour forcer Maduro à quitter le pouvoir. Mais ce serait aussi une escalade majeure qui pourrait déclencher un conflit armé. Le Venezuela a déjà averti qu’il défendrait sa souveraineté « avec une détermination absolue ». Maduro a déclaré que son pays était « prêt à casser les dents de l’empire nord-américain si nécessaire ». Ce sont des paroles belliqueuses, mais elles reflètent la gravité de la situation.
Un blocus naval aurait également des répercussions régionales et mondiales. Les alliés du Venezuela, notamment la Russie, l’Iran, la Chine et Cuba, pourraient réagir. Moscou et Pékin pourraient fournir un soutien militaire ou économique accru à Caracas. L’Iran pourrait intensifier ses propres actions contre les intérêts américains au Moyen-Orient. Cuba, qui dépend du pétrole vénézuélien pour une grande partie de ses besoins énergétiques, serait gravement affecté. La région des Caraïbes pourrait devenir un point chaud géopolitique, avec des tensions accrues et un risque de confrontation militaire. De plus, un blocus du Venezuela pourrait créer un précédent dangereux. Si les États-Unis peuvent bloquer un pays pour le forcer à changer de régime, qu’est-ce qui empêche d’autres puissances de faire de même ? La Chine pourrait-elle bloquer Taïwan ? La Russie pourrait-elle bloquer l’Ukraine ? On entrerait dans une ère où la force brute redevient l’outil principal de la politique internationale, au détriment du droit et de la diplomatie. C’est un retour en arrière inquiétant, vers une époque où les grandes puissances imposaient leur volonté par la force, sans se soucier des conséquences.
Un blocus. Le mot fait froid dans le dos. Parce qu’un blocus, c’est la guerre. Pas officiellement, peut-être. Pas avec des déclarations formelles et des traités. Mais dans les faits, c’est la guerre. On empêche un pays de commercer, de survivre. On l’étrangle économiquement jusqu’à ce qu’il s’effondre. Et après ? Qu’est-ce qui se passe quand un pays acculé n’a plus rien à perdre ? Il peut faire des choses désespérées. Attaquer. Riposter. Entraîner d’autres pays dans le conflit. C’est comme ça que les guerres mondiales ont commencé. Par des escalades qu’on croyait contrôler, jusqu’à ce qu’on perde le contrôle.
Le contexte plus large : la stratégie de Trump envers l'Amérique latine
La doctrine Monroe revisitée au XXIe siècle
Pour comprendre la saisie du Skipper, il faut la replacer dans le contexte plus large de la stratégie de Trump envers l’Amérique latine. Dans un document stratégique publié début décembre 2025, l’administration Trump a réaffirmé la doctrine Monroe, cette politique du XIXe siècle qui proclamait que l’hémisphère occidental était la sphère d’influence exclusive des États-Unis. Le document indique que la priorité de la politique étrangère de Trump sera de réaffirmer la domination américaine dans l’hémisphère occidental. C’est un retour à une vision impérialiste des relations internationales, où les États-Unis se considèrent comme le gendarme de leur propre arrière-cour. Le Venezuela, avec son régime hostile à Washington et ses liens étroits avec la Russie, l’Iran et la Chine, est perçu comme une menace directe à cette domination. Maduro a refusé de reconnaître la victoire de l’opposition lors des élections contestées de 2024. Il a réprimé violemment les manifestations. Il a emprisonné des opposants politiques. Pour Trump, Maduro est un dictateur qui doit partir. Et tous les moyens sont bons pour y parvenir.
Cette approche s’inscrit dans une tendance plus large de l’administration Trump à utiliser la force militaire et les sanctions économiques pour remodeler l’ordre mondial selon ses intérêts. Trump a autorisé la CIA à mener des opérations au Venezuela. Il a déployé le plus grand contingent militaire dans les Caraïbes depuis des décennies. Il a mené des frappes aériennes contre des bateaux suspects, tuant des dizaines de personnes sans preuve publique qu’ils transportaient de la drogue. Il a menacé à plusieurs reprises d’envahir le Venezuela. Et maintenant, il saisit des pétroliers. C’est une escalade constante, une pression maximale conçue pour briser le régime de Maduro. Mais cette stratégie comporte des risques énormes. Elle pourrait déclencher un conflit armé. Elle pourrait déstabiliser toute la région. Elle pourrait créer une crise humanitaire encore pire que celle qui existe déjà. Et elle pourrait aliéner les alliés des États-Unis en Amérique latine, qui voient cette approche agressive comme une ingérence inacceptable dans les affaires d’un pays souverain.
La doctrine Monroe. On croyait que c’était de l’histoire ancienne, un vestige du XIXe siècle qu’on étudie dans les livres d’histoire. Mais non. Elle est de retour. Vivante. Bien réelle. Les États-Unis qui se proclament maîtres de l’hémisphère occidental, qui décident qui peut gouverner et qui doit partir, qui utilisent la force pour imposer leur volonté. C’est de l’impérialisme pur et simple. Et le pire, c’est que ça marche. Parce que personne ne peut vraiment s’opposer à la puissance militaire américaine. Alors on assiste, impuissants, à ce retour en arrière vers une époque qu’on croyait révolue.
Les frappes aériennes controversées et les questions juridiques
La saisie du Skipper n’est pas un incident isolé. Elle s’inscrit dans une campagne militaire plus large menée par l’administration Trump dans les Caraïbes et le Pacifique oriental. Depuis septembre 2025, les forces américaines ont mené au moins 22 frappes contre des embarcations suspectes, tuant plus de 80 personnes. Washington affirme que ces bateaux transportaient de la drogue, mais n’a fourni aucune preuve publique. Aucune saisie de cargaison. Aucun interrogatoire de suspects. Juste des frappes aériennes qui détruisent les bateaux et tuent leurs occupants. Cette campagne soulève de sérieuses questions juridiques et éthiques. Des experts en droit international affirment que ces frappes pourraient violer les lois régissant l’usage de la force militaire létale. Selon le droit international, l’usage de la force létale doit être proportionné et nécessaire. Il doit y avoir une menace imminente. Et il doit y avoir des preuves que les cibles sont effectivement des combattants ennemis ou des criminels dangereux. Or, dans le cas de ces frappes, aucune de ces conditions ne semble être remplie. Les bateaux visés n’ont pas ouvert le feu sur les forces américaines. Ils n’ont pas représenté une menace imminente. Et il n’y a aucune preuve publique qu’ils transportaient de la drogue.
La controverse a atteint son paroxysme début décembre lorsqu’il a été révélé qu’un commandant avait ordonné une seconde frappe pour tuer deux survivants accrochés aux débris de leur bateau après la première attaque. C’est une violation flagrante du droit de la guerre, qui interdit de tirer sur des personnes hors de combat. Les survivants d’une attaque doivent être capturés et interrogés, pas exécutés. Cette révélation a choqué même certains républicains au Congrès. Un sondage Reuters-Ipsos publié le 10 décembre montre qu’une large partie des Américains, y compris environ un cinquième des républicains de Trump, s’oppose à ces frappes. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a été interrogé lors d’un briefing classifié au Congrès sur ces frappes. Les élus ont exigé de voir les vidéos non éditées des attaques, mais Hegseth a déclaré qu’il réfléchissait encore à la question de leur divulgation. Cette opacité alimente les soupçons. Si ces frappes étaient légales et justifiées, pourquoi ne pas montrer les preuves ? Pourquoi garder les vidéos secrètes ? Le sénateur démocrate Chris Van Hollen a déclaré que la saisie du pétrolier prouvait que toute cette campagne n’avait jamais été une question de drogue, mais de changement de régime par la force.
Tuer des survivants accrochés à des débris… je n’arrive pas à y croire. C’est tellement barbare. Tellement inhumain. Ces gens étaient hors de combat. Ils ne représentaient aucune menace. Et on les a tués. Délibérément. Sur ordre. Comment en est-on arrivé là ? Comment une démocratie comme les États-Unis peut-elle autoriser de telles actions ? Et le pire, c’est le silence. L’absence de réaction. Comme si c’était normal. Comme si c’était acceptable. Ça ne l’est pas. Ça ne le sera jamais.
Les réactions internationales et les implications diplomatiques
Les alliés latino-américains dans l’embarras
La saisie du Skipper et la campagne militaire américaine dans les Caraïbes mettent les alliés latino-américains des États-Unis dans une position délicate. D’un côté, beaucoup de gouvernements de la région n’ont aucune sympathie pour le régime de Maduro. Ils le considèrent comme autoritaire, corrompu et responsable de la crise humanitaire qui a poussé des millions de Vénézuéliens à fuir leur pays. De l’autre, ils sont profondément mal à l’aise avec l’approche agressive de Trump. L’usage de la force militaire, les frappes aériennes, la saisie de pétroliers… tout cela rappelle les pires excès de l’impérialisme américain du XXe siècle. Les pays d’Amérique latine ont une longue mémoire des interventions américaines dans la région : le renversement de gouvernements démocratiquement élus, le soutien à des dictatures militaires, les invasions et les occupations. Ils ne veulent pas revivre cette époque. Même ceux qui souhaitent voir Maduro partir préféreraient une solution diplomatique, négociée, plutôt qu’une intervention militaire américaine. Le Brésil, le Mexique, la Colombie et d’autres pays ont tenté de jouer un rôle de médiateurs entre Washington et Caracas, mais avec peu de succès. Trump ne semble pas intéressé par la diplomatie. Il veut des résultats rapides, et il est prêt à utiliser la force pour les obtenir.
Cette approche risque d’aliéner les alliés régionaux des États-Unis. Si Washington continue à agir unilatéralement, sans consulter ses partenaires latino-américains, cela pourrait créer un fossé diplomatique. Les pays de la région pourraient se détourner des États-Unis et chercher des partenariats avec d’autres puissances, notamment la Chine, qui a considérablement accru son influence en Amérique latine ces dernières années. Pékin investit massivement dans les infrastructures, le commerce et les ressources naturelles de la région. Elle offre une alternative au modèle américain, sans les conditions politiques et les interventions militaires. Si les États-Unis continuent à se comporter comme un gendarme régional, ils pourraient finir par perdre l’influence qu’ils cherchent à préserver. De plus, la saisie du pétrolier crée un précédent inquiétant pour le droit maritime international. Si les grandes puissances peuvent saisir des navires en eaux internationales pour faire respecter leurs sanctions unilatérales, cela ouvre la porte à toutes sortes d’abus. La Chine pourrait saisir des navires taïwanais. La Russie pourrait saisir des cargos ukrainiens. L’Iran pourrait saisir des pétroliers saoudiens. On entrerait dans une ère de piraterie légalisée, où la force prime sur le droit.
Les alliés latino-américains des États-Unis sont dans une position impossible. Ils ne peuvent pas soutenir Maduro, mais ils ne peuvent pas non plus cautionner les méthodes de Trump. Alors ils se taisent. Ils regardent ailleurs. Ils espèrent que ça va se calmer. Mais ça ne se calmera pas. Parce que Trump ne recule jamais. Il double la mise. Il escalade. Et un jour, ces alliés devront choisir leur camp. Et ce jour-là, ils pourraient bien choisir de ne pas se ranger du côté de Washington.
L’opposition vénézuélienne et le prix Nobel de la paix
Le timing de la saisie du Skipper est significatif. Elle a eu lieu le même jour où María Corina Machado, la leader de l’opposition vénézuélienne, a été annoncée comme lauréate du prix Nobel de la paix 2025. Machado, qui vit dans la clandestinité depuis des mois pour échapper à la répression du régime de Maduro, a fait sa première apparition publique à Oslo pour recevoir le prix. Dans son discours, elle a qualifié les actions de Trump de « décisives » et a salué la pression américaine sur le régime de Maduro. Pour Machado et l’opposition vénézuélienne, la saisie du pétrolier est un signal que Washington est sérieux dans sa volonté de forcer Maduro à quitter le pouvoir. Ils voient Trump comme un allié dans leur lutte pour la démocratie. Mais cette alliance est problématique. En s’associant trop étroitement à une intervention militaire américaine, l’opposition risque de perdre sa légitimité aux yeux de nombreux Vénézuéliens. Beaucoup de gens dans le pays détestent Maduro, mais ils n’aiment pas non plus l’idée d’une intervention étrangère. Ils veulent un changement, mais un changement qui vienne de l’intérieur, pas imposé par une puissance extérieure. Si l’opposition est perçue comme un simple instrument de Washington, elle pourrait perdre le soutien populaire dont elle a besoin pour réussir.
De plus, le prix Nobel de Machado, bien que symboliquement important, ne change rien à la réalité sur le terrain. Maduro contrôle toujours l’armée, la police, les institutions de l’État. Il a réprimé violemment les manifestations de l’opposition. Il a emprisonné des milliers de personnes. Il a truqué les élections. Et il ne montre aucun signe de vouloir partir. Le prix Nobel ne va pas le faire changer d’avis. Seule une pression massive — économique, diplomatique, et peut-être militaire — pourrait le forcer à quitter le pouvoir. Et c’est précisément ce que Trump essaie de faire. Mais à quel prix ? Combien de Vénézuéliens devront souffrir avant que Maduro ne tombe ? Combien de personnes mourront dans des frappes aériennes, des affrontements militaires, une éventuelle invasion ? Et qu’est-ce qui se passera après ? Le Venezuela est déjà dévasté par des années de mauvaise gestion, de corruption et de crise économique. Une intervention militaire ne ferait qu’aggraver la situation. L’histoire récente — l’Irak, l’Afghanistan, la Libye — montre que renverser un dictateur par la force ne garantit pas un avenir meilleur. Souvent, cela crée le chaos, la violence et l’instabilité pour des décennies.
María Corina Machado avec son prix Nobel… c’est beau. C’est symbolique. Mais ça ne change rien. Maduro est toujours au pouvoir. Les Vénézuéliens souffrent toujours. Et maintenant, ils risquent de souffrir encore plus si Trump décide d’envahir. Parce que c’est ça, le vrai danger. Pas les sanctions. Pas les saisies de pétroliers. Mais une invasion. Une guerre. Avec tout ce que ça implique : des morts, des destructions, des années de chaos. Et pour quoi ? Pour installer un gouvernement pro-américain ? Pour mettre la main sur le pétrole ? Je ne sais pas. Mais j’ai peur de la réponse.
Les questions juridiques et éthiques soulevées par cette saisie
Le droit international face à la realpolitik
La saisie du Skipper soulève des questions fondamentales sur le droit international et son application. En théorie, le droit de la mer est clair : les navires doivent avoir une nationalité, et les États ont le droit d’inspecter les navires apatrides en haute mer. Mais passer de l’inspection à la saisie complète du navire et de sa cargaison est un saut juridique considérable. Les États-Unis affirment agir dans le cadre de leur droit interne, en faisant respecter leurs sanctions contre le Venezuela et l’Iran. Mais le droit interne américain ne s’applique pas automatiquement en eaux internationales. Le droit de la mer est régi par des conventions internationales, notamment la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS). Et selon ces conventions, les États ne peuvent pas unilatéralement imposer leurs lois à des navires étrangers en haute mer, sauf dans des circonstances très spécifiques : piraterie, traite d’esclaves, diffusion non autorisée, ou si le navire est apatride. Le Skipper était effectivement apatride, ce qui donnait aux États-Unis le droit de l’inspecter. Mais cela leur donnait-il le droit de le saisir et de confisquer sa cargaison ? C’est beaucoup moins clair.
Le problème, c’est que le droit international n’a de force que si les États choisissent de le respecter. Et quand une superpuissance comme les États-Unis décide d’agir unilatéralement, il n’y a pas grand-chose que les autres pays peuvent faire pour l’en empêcher. Le Venezuela peut protester. Il peut dénoncer l’action devant les Nations unies, la Cour internationale de justice, l’Organisation des États américains. Mais ces institutions n’ont aucun pouvoir coercitif. Elles ne peuvent pas forcer les États-Unis à restituer le pétrolier ou sa cargaison. Elles ne peuvent pas imposer de sanctions. Elles ne peuvent qu’émettre des déclarations et des résolutions, qui seront largement ignorées. C’est la réalité brutale de la realpolitik : la force prime sur le droit. Les grandes puissances font ce qu’elles veulent, et les petits pays doivent subir. Cette situation crée un précédent dangereux. Si les États-Unis peuvent saisir des pétroliers en eaux internationales sans conséquences, qu’est-ce qui empêche d’autres puissances de faire de même ? La Chine pourrait saisir des navires taïwanais ou japonais. La Russie pourrait saisir des cargos ukrainiens ou baltes. L’Iran pourrait saisir des pétroliers saoudiens ou émiratis. On entrerait dans une ère de piraterie légalisée, où chaque pays impose ses propres règles par la force.
Le droit international… c’est une belle idée. En théorie. Mais dans la pratique, c’est du vent. Parce que le droit n’a de valeur que si quelqu’un peut le faire respecter. Et qui peut faire respecter le droit contre les États-Unis ? Personne. Alors ils font ce qu’ils veulent. Ils saisissent des pétroliers. Ils bombardent des bateaux. Ils envahissent des pays. Et personne ne peut les arrêter. C’est la loi du plus fort. Toujours. Partout. Et ça me rend malade.
Les implications pour la souveraineté et l’ordre mondial
Au-delà des questions juridiques, la saisie du Skipper soulève des questions plus larges sur la souveraineté et l’ordre mondial. Le Venezuela affirme que cette action constitue une violation de sa souveraineté et un vol de ses ressources naturelles. Washington, de son côté, affirme qu’il fait simplement respecter ses sanctions contre un régime qui finance le terrorisme et le trafic de drogue. Mais qui a raison ? Qui décide ? Dans un monde idéal, ce serait les institutions internationales — les Nations unies, la Cour internationale de justice, les tribunaux internationaux. Mais dans le monde réel, c’est la puissance militaire et économique qui décide. Les États-Unis ont la force militaire pour saisir des pétroliers. Le Venezuela n’a pas la force pour les en empêcher. Donc, les États-Unis gagnent. C’est aussi simple que ça. Mais cette logique de la force a des conséquences à long terme. Elle érode la confiance dans l’ordre international fondé sur des règles. Elle encourage d’autres puissances à agir de la même manière. Elle crée un monde où la force prime sur le droit, où les grandes puissances imposent leur volonté aux petits pays, où la souveraineté n’a de valeur que si on a les moyens de la défendre.
Cette évolution est particulièrement inquiétante dans le contexte actuel de rivalité entre grandes puissances. Les États-Unis, la Chine et la Russie sont engagés dans une compétition de plus en plus intense pour l’influence mondiale. Chacun cherche à étendre sa sphère d’influence, à sécuriser l’accès aux ressources naturelles, à affaiblir ses rivaux. Et dans cette compétition, les règles sont de plus en plus ignorées. La Russie a annexé la Crimée en violation du droit international. La Chine construit des îles artificielles en mer de Chine méridionale et revendique des eaux territoriales en violation des conventions maritimes. Les États-Unis saisissent des pétroliers en eaux internationales. Chacun justifie ses actions par des arguments de sécurité nationale, de lutte contre le terrorisme, de défense de ses intérêts vitaux. Mais au final, c’est la loi du plus fort qui prévaut. Et dans un monde où la loi du plus fort prévaut, les petits pays sont les perdants. Ils n’ont aucun moyen de se défendre contre les grandes puissances. Ils ne peuvent compter que sur le droit international, mais ce droit est de plus en plus ignoré. Alors ils subissent. Ils protestent. Ils dénoncent. Mais rien ne change. Parce qu’ils n’ont pas la force.
La souveraineté… c’est un concept qui n’a de sens que si on a les moyens de la défendre. Le Venezuela peut crier à la violation de sa souveraineté, mais ça ne change rien. Parce qu’il n’a pas les moyens de faire respecter cette souveraineté. Il n’a pas la force militaire. Il n’a pas les alliés puissants. Il n’a rien. Alors il subit. Et c’est ça, la réalité du monde dans lequel on vit. Un monde où la force décide de tout. Où les petits pays sont à la merci des grands. Où la justice n’existe que pour ceux qui ont les moyens de l’imposer.
Conclusion : vers une escalade incontrôlable ?
Les scénarios possibles pour l’avenir
Alors, où va-t-on à partir de là ? Plusieurs scénarios sont possibles, et aucun n’est particulièrement rassurant. Le premier scénario, c’est que Trump continue à intensifier la pression sur le Venezuela. Plus de saisies de pétroliers. Plus de frappes aériennes. Un blocus naval complet. Et finalement, peut-être, une invasion terrestre. Trump a déjà évoqué cette possibilité à plusieurs reprises. Il a autorisé la CIA à mener des opérations au Venezuela. Il a déployé des forces militaires massives dans la région. Il a multiplié les déclarations belliqueuses. Tout indique qu’il est prêt à franchir le pas si Maduro ne cède pas. Une invasion serait catastrophique. Elle coûterait des milliers de vies, peut-être des dizaines de milliers. Elle déstabiliserait toute la région. Elle créerait une crise humanitaire encore pire que celle qui existe déjà. Et elle n’offrirait aucune garantie de succès. L’Irak, l’Afghanistan, la Libye… toutes ces interventions militaires américaines ont abouti à des échecs coûteux. Pourquoi le Venezuela serait-il différent ? Le deuxième scénario, c’est que Maduro cède sous la pression. Qu’il accepte de quitter le pouvoir en échange de garanties pour sa sécurité et celle de ses proches. C’est ce que Washington espère. Mais c’est peu probable. Maduro a survécu à des années de sanctions, de pressions, de tentatives de coup d’État. Il contrôle l’armée et les institutions de l’État. Il a le soutien de la Russie, de l’Iran et de la Chine. Pourquoi partirait-il maintenant ?
Le troisième scénario, c’est une impasse prolongée. Les États-Unis continuent à exercer une pression maximale, mais sans parvenir à renverser Maduro. Le Venezuela continue à souffrir sous le poids des sanctions et de la crise économique. Des millions de personnes continuent à fuir le pays. La situation humanitaire continue à se détériorer. Et personne ne trouve de solution. C’est peut-être le scénario le plus probable, et c’est aussi le plus déprimant. Parce que ça signifie que les Vénézuéliens ordinaires continueront à payer le prix de cette confrontation entre Washington et Caracas. Ils continueront à manquer de nourriture, de médicaments, d’opportunités. Ils continueront à fuir leur pays par millions. Et personne ne fera rien pour les aider. Le quatrième scénario, c’est une solution diplomatique. Une négociation entre Washington et Caracas, peut-être avec la médiation de pays tiers comme le Brésil ou le Mexique. Un accord qui permettrait une transition politique au Venezuela, avec des élections libres et équitables, en échange de la levée des sanctions et de garanties pour Maduro et ses proches. C’est le scénario le plus souhaitable, mais aussi le moins probable. Parce que Trump ne semble pas intéressé par la diplomatie. Il veut des résultats rapides, et il est prêt à utiliser la force pour les obtenir. Et Maduro, de son côté, ne fait confiance à personne. Il sait que s’il quitte le pouvoir, il risque d’être poursuivi pour crimes contre l’humanité. Alors il s’accroche.
Aucun de ces scénarios ne me rassure. Vraiment aucun. Parce que dans tous les cas, ce sont les Vénézuéliens ordinaires qui vont souffrir. Soit ils subissent une invasion et une guerre. Soit ils continuent à vivre sous un régime autoritaire et des sanctions écrasantes. Soit ils restent dans une impasse sans fin. Il n’y a pas de bonne issue. Pas de happy ending. Juste de la souffrance. Et ça me brise le cœur.
Un appel à la raison et à l’humanité
Face à cette situation, on ne peut que lancer un appel à la raison et à l’humanité. Aux dirigeants américains : la force n’est pas toujours la solution. L’histoire l’a montré à maintes reprises. Les interventions militaires créent souvent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Elles coûtent des vies, déstabilisent des régions, créent du ressentiment et de la haine. Il existe d’autres moyens de faire pression sur un régime autoritaire : la diplomatie, les sanctions ciblées contre les dirigeants plutôt que contre la population, le soutien à la société civile et à l’opposition démocratique. Ces moyens prennent du temps, certes. Ils ne donnent pas de résultats immédiats. Mais ils sont plus durables et moins destructeurs. Aux dirigeants vénézuéliens : le peuple vénézuélien mérite mieux que ce que vous lui offrez. Il mérite un gouvernement qui respecte ses droits, qui gère l’économie de manière responsable, qui permet des élections libres et équitables. S’accrocher au pouvoir à tout prix, réprimer l’opposition, truquer les élections… tout cela ne fait qu’aggraver la souffrance de votre peuple. Il est temps de penser à l’avenir du Venezuela plutôt qu’à votre propre survie politique. Aux autres pays du monde : ne restez pas silencieux. Le Venezuela a besoin de votre soutien, pas pour un camp ou pour l’autre, mais pour son peuple. Offrez une aide humanitaire. Accueillez les réfugiés. Soutenez les initiatives de médiation. Faites pression pour une solution pacifique et négociée.
Et à nous tous, citoyens du monde : ne détournons pas le regard. Ce qui se passe au Venezuela nous concerne tous. Parce que c’est un test pour l’ordre international. Si les grandes puissances peuvent agir unilatéralement, sans respecter le droit international, sans se soucier des conséquences humanitaires, alors nous entrons dans une ère dangereuse. Une ère où la force prime sur le droit. Où les petits pays sont à la merci des grands. Où la justice n’existe que pour ceux qui ont les moyens de l’imposer. Ce n’est pas le monde dans lequel nous voulons vivre. Ce n’est pas le monde que nous voulons laisser à nos enfants. Alors parlons-en. Informons-nous. Exigeons de nos dirigeants qu’ils agissent de manière responsable et humaine. Soutenons les organisations qui viennent en aide aux Vénézuéliens. Et surtout, n’oublions jamais que derrière les statistiques, les déclarations politiques et les opérations militaires, il y a des êtres humains. Des hommes, des femmes, des enfants qui souffrent. Qui ont peur. Qui espèrent un avenir meilleur. Ils méritent notre attention. Ils méritent notre compassion. Ils méritent notre solidarité. Parce qu’au final, nous sommes tous humains. Et l’humanité, c’est ce qui devrait nous guider. Toujours.
Je ne sais pas comment cette histoire va se terminer. Personne ne le sait. Mais je sais une chose : on ne peut pas rester indifférents. On ne peut pas regarder ailleurs pendant que des gens souffrent. On ne peut pas accepter que la force prime sur le droit, que la violence soit la réponse à tout. Il faut résister. Il faut parler. Il faut agir. Chacun à notre niveau, avec nos moyens. Parce que si on ne fait rien, si on laisse faire, alors on devient complices. Complices de l’injustice. Complices de la souffrance. Complices de la barbarie. Et ça, je refuse. De tout mon cœur, je refuse.
Sources primaires
NPR, « Trump says the U.S. has seized an oil tanker off the coast of Venezuela », publié le 11 décembre 2025. BBC News, « US seizes oil tanker off Venezuela as Caracas condemns ‘act of piracy' », publié le 11 décembre 2025. Reuters, « US seizes sanctioned oil tanker off coast of Venezuela, Trump says », publié le 10 décembre 2025. Al Jazeera, « ‘Act of piracy’ or law: Can the US legally seize a Venezuelan tanker? », publié le 11 décembre 2025. The Washington Post, « U.S. forces seize oil tanker off Venezuelan coast », publié le 10 décembre 2025. CNN, « December 11, 2025 – Machado calls Trump’s actions ‘decisive’ after oil tanker seizure », publié le 11 décembre 2025.
Sources secondaires
USA Today, « US seizes oil tanker off Venezuela coast, Trump says », publié le 10 décembre 2025. Newsweek, « Putin and Maduro Speak After US Seizes Venezuelan Oil Tanker », publié le 11 décembre 2025. Radio Free Europe/Radio Liberty, « Tanker Seized By US Off Venezuela Was Part Of Iranian Shadow Fleet », publié le 11 décembre 2025. The Hill, « US seizes oil tanker near Venezuela: What to know », publié le 10 décembre 2025. CNBC, « Seized oil tanker Skipper hid location, visited Iran, Venezuela », publié le 11 décembre 2025. NBC News, « Noem says Coast Guard-led tanker seizure near Venezuela was lawful », publié le 10 décembre 2025. The Guardian, « What we know about the oil tanker seized by the US off Venezuela », publié le 11 décembre 2025.
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