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Les origines d’une alliance économique

Pour comprendre l’ampleur du bouleversement que représenterait la création du Core 5, il faut revenir aux origines du G7. Tout commence en 1975, dans un contexte de crise économique mondiale. Les chocs pétroliers ont plongé les économies occidentales dans la récession. Face à cette tempête, les dirigeants des six principales puissances économiques occidentales décident de se réunir pour coordonner leurs politiques économiques. Le premier sommet se tient au château de Rambouillet, en France. Le Canada rejoint le groupe l’année suivante, formant ainsi le G7. Pendant des décennies, ce forum informel devient le lieu où se prennent les grandes décisions économiques mondiales.

Mais le G7 n’est pas seulement un forum économique. C’est aussi un club de démocraties. Tous les membres partagent un système politique fondé sur le pluralisme et l’État de droit. Cette dimension idéologique devient encore plus évidente après la chute du mur de Berlin. La Russie est progressivement intégrée aux discussions, transformant le G7 en G8 en 1997. Mais en 2014, l’annexion de la Crimée provoque une rupture brutale. Les membres du G7 suspendent la participation de Moscou. Depuis lors, le G7 s’est positionné comme le défenseur de l’ordre international fondé sur des règles, face aux tentatives de révision menées par la Russie et la Chine.

Les fissures internes et les défis contemporains

Le G7 n’a jamais été un bloc monolithique. Mais ces dernières années, les fissures se sont élargies au point de menacer la cohésion du groupe. La première source de tension est l’attitude des États-Unis sous Trump. Dès son premier mandat, Trump a multiplié les provocations envers ses alliés européens. Il a qualifié l’OTAN d’obsolète, menacé d’imposer des tarifs douaniers, retiré les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Le sommet du G7 de 2018 au Canada a été particulièrement houleux. Ces tensions reflètent une divergence profonde sur la vision du monde.

La deuxième source de tension est la montée en puissance de la Chine. Le G7 représente aujourd’hui moins de 40% du PIB mondial, contre plus de 60% dans les années 1970. Les pays émergents, regroupés au sein des BRICS, contestent de plus en plus l’hégémonie du G7. Le G20 a progressivement supplanté le G7 comme principal forum de coordination économique internationale. Mais le G20 est trop large pour prendre des décisions rapides. Le G7, de son côté, est trop restreint pour prétendre représenter le monde entier. C’est dans ce contexte que s’inscrit la proposition du Core 5. Trump veut remplacer le G7 par un nouveau club qui reflète mieux les rapports de force réels du XXIe siècle.

Le G7 est-il condamné à disparaître ? Peut-être. Probablement, même. Mais ce qui me frappe, c’est la manière dont cette disparition est envisagée. Pas comme une évolution naturelle vers une gouvernance mondiale plus inclusive et plus représentative. Non. Comme un abandon pur et simple des principes qui ont guidé l’Occident depuis 1945. Le G7 n’était pas parfait. Il était élitiste, occidental, parfois hypocrite. Mais il incarnait une idée : celle que les démocraties doivent travailler ensemble pour défendre leurs valeurs et leurs intérêts communs. Le Core 5, lui, incarne une autre idée : celle que les valeurs n’ont pas d’importance, que seule compte la puissance. C’est un retour au XIXe siècle, à l’époque des grandes puissances qui se partageaient le monde sans se soucier des peuples qu’elles dominaient. Et cela me terrifie.

Sources primaires

Defense One, « Make Europe Great Again and more from a longer version of the National Security Strategy », Meghann Myers, 9 décembre 2025. Politico, « How a new Russia-China-US network could work », National Security Daily, Daniella Cheslow et Giselle Ruhiyyih Ewing, 10 décembre 2025. European Pravda, « Media: Trump team said to have discussed forming alliance with Russia and China as alternative to G7 », Iryna Kutielieva, 11 décembre 2025. Reuters, « Exclusive: US sets 2027 deadline for Europe-led NATO defense », 5 décembre 2025. Maison-Blanche, « National Security Strategy », décembre 2025.

Sources secondaires

Brookings Institution, « Breaking down Trump’s 2025 National Security Strategy », décembre 2025. Council on Foreign Relations, « Unpacking a Trump Twist of the National Security Strategy », décembre 2025. The Atlantic Council, « Experts react: What Trump’s National Security Strategy means for US foreign policy », décembre 2025. Reuters, « Kremlin says new US security strategy accords largely with Russia’s view », 7 décembre 2025. Politico, « Trump’s attacks force Europe to speed up post-America defense plans », décembre 2025. The New York Times, « Trump Has Long Disdained Europe’s Elites. Now, It’s Official », 6 décembre 2025. NPR, « EU leaders react with alarm to Trump administration’s new national security statement », 8 décembre 2025.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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