Des origines modestes au New Hampshire
Karoline Leavitt n’est pas née dans l’élite politique américaine. Elle a grandi à Atkinson, dans le New Hampshire, dans une famille de classe ouvrière où Fox News tournait en boucle à la télévision. Son père possède un garage de voitures d’occasion à Plaistow— »N’achetez pas avant de nous essayer! Nous prenons tous les échanges! »—et la famille gérait également un salon de glaces. Leavitt a été la première de sa famille immédiate à fréquenter l’université, obtenant une bourse de softball pour étudier au St. Anselm College, une institution bénédictine située à environ une heure de chez elle. C’était une jeune femme ambitieuse, travailleuse, déterminée à sortir de sa condition. Rien dans son parcours initial ne laissait présager qu’elle deviendrait l’une des figures les plus controversées de l’administration Trump. Mais quelque chose s’est produit pendant ses années universitaires—quelque chose qui allait façonner toute sa trajectoire politique. En deux mille quinze, alors qu’elle n’avait que dix-huit ans, Leavitt a assisté à un événement « Pancakes and Politics » organisé par l’ancien présentateur de Today Show, Matt Lauer. Donald Trump était l’invité vedette. Lorsque le micro lui a été tendu, Leavitt a posé la première question: « Monsieur Trump, comme tout le monde le sait, et je l’apprécie personnellement, vous êtes très honnête et franc… Que voudriez-vous dire aux gens qui pensent que vous êtes trop dur pour être le prochain président? »
Cette rencontre a marqué le début d’une fascination qui ne s’est jamais démentie. Leavitt a grandi politiquement en même temps que le mouvement MAGA prenait le contrôle du Parti républicain. Elle n’avait que trois ans lorsque George W. Bush a été élu pour la première fois, et seulement quinze ans lors de la campagne de Mitt Romney en deux mille douze. Pour elle, le Parti républicain pré-Trump n’existe pas vraiment—c’est une abstraction historique. Trump, en revanche, est sa réalité politique fondatrice. Pendant ses années à St. Anselm, elle a commencé à écrire pour le journal étudiant, The Saint Anselm Crier, où elle dénonçait déjà ce qu’elle appelait le biais des médias libéraux. « Dites ce que vous voulez sur Donald Trump », écrivait-elle en août deux mille seize. « Il n’est certainement pas parfait, mais il se bat sans aucun doute non seulement contre une candidate corrompue, mais aussi contre des médias corrompus et biaisés. Les médias libéraux sont injustes, déloyaux, et parfois tout simplement faux. » À vingt ans à peine, Leavitt avait déjà intégré le narratif trumpien dans son ADN politique. Elle ne questionnait pas—elle croyait. Et cette croyance allait devenir le moteur de toute sa carrière.
L’apprentissage à la Maison-Blanche
Après avoir obtenu son diplôme en mai deux mille dix-neuf, Leavitt a décroché un stage convoité à la Maison-Blanche sous la première administration Trump. Elle a commencé dans la salle de courrier du bâtiment exécutif Eisenhower, répondant aux lettres aléatoires envoyées par des Américains au président. C’était un travail humble, presque invisible, mais Leavitt l’a abordé avec une détermination féroce. Elle voulait grimper les échelons, et elle savait que dans l’univers Trump, la loyauté absolue était la clé. Un ami qui travaillait comme assistant personnel du président a transmis son CV à Kayleigh McEnany, alors attachée de presse de la Maison-Blanche. McEnany l’a embauchée comme attachée de presse adjointe. À vingt-trois ans, Leavitt se retrouvait au cœur du pouvoir américain, apprenant directement de l’une des communicantes les plus habiles de l’ère Trump. Elle a observé comment McEnany maniait les faits avec une flexibilité stratégique, comment elle transformait chaque briefing en performance télévisée, comment elle défendait l’indéfendable avec un sourire confiant. Ces leçons allaient s’avérer inestimables.
Après la défaite de Trump en deux mille vingt—une défaite que Leavitt n’a jamais vraiment acceptée—elle a rejoint le bureau de la représentante Elise Stefanik en tant que directrice des communications. C’était une période charnière pour le Parti républicain. Stefanik menait une campagne agressive pour évincer Liz Cheney de son poste de présidente de la conférence républicaine à la Chambre, principalement parce que Cheney avait osé critiquer Trump et voter pour sa destitution après l’insurrection du six janvier. Leavitt était aux premières loges de cette bataille interne, apprenant comment utiliser les médias conservateurs—en particulier le War Room de Steve Bannon—pour façonner le narratif et mobiliser la base MAGA. Elle a excellé dans ce rôle, aidant Stefanik à remporter la victoire contre Cheney en mai deux mille vingt-et-un. Mais Leavitt voulait plus. Elle ne voulait pas seulement travailler dans les coulisses—elle voulait être sous les projecteurs. Et c’est ainsi qu’en juillet deux mille vingt-et-un, à seulement vingt-trois ans, elle a annoncé sa candidature au Congrès pour le premier district du New Hampshire. C’était une décision audacieuse, presque téméraire. Elle n’avait aucune expérience électorale, peu de reconnaissance de nom, et faisait face à un champ bondé de neuf autres candidats républicains. Mais Leavitt avait un atout que ses rivaux n’avaient pas: elle parlait couramment le langage MAGA.
Il y a quelque chose de fascinant—et de profondément troublant—dans la trajectoire de Leavitt. Elle représente une génération entière de jeunes conservateurs qui n’ont connu que le trumpisme. Pour eux, les normes démocratiques, le respect des institutions, la recherche de la vérité… tout ça, ce sont des concepts dépassés, presque naïfs. Ils ont grandi dans un monde où mentir avec assurance est récompensé, où la loyauté tribale prime sur tout, où les faits sont négociables. Et Leavitt… elle incarne parfaitement cette évolution. Elle n’a pas eu à désapprendre les anciennes règles—elle ne les a jamais connues. C’est ce qui la rend si efficace. Et si dangereuse.
La campagne du New Hampshire : un laboratoire MAGA
Une candidature improbable
Le vingt juillet deux mille vingt-et-un, Karoline Leavitt a lancé sa campagne depuis le garage de voitures d’occasion de son père à Plaistow. L’annonce a été faite en exclusivité sur Fox & Friends, devant un décor minimaliste comprenant uniquement un écran plat affichant un drapeau américain statique. Leavitt rayonnait, mais son discours était précipité, haché, dans une pièce à l’acoustique médiocre. Elle a parlé d’un tweet qu’elle avait publié en mai deux mille vingt-et-un, soutenant la déclaration de Trump en faveur de Stefanik dans sa course au leadership de la Chambre contre Cheney. Twitter avait supprimé son compte en réponse—c’était l’époque pré-X, pré-Musk, où être un relais de la messagerie trumpienne pouvait violer les conditions d’utilisation. Les conservateurs, disait-elle, n’avaient pas de voix. Elle voulait s’assurer que sa génération en ait une. Ses camarades de la génération Z, affirmait-elle, avaient été « endoctrinés par les grandes technologies, les médias grand public, Hollywood, la culture de l’annulation et l’enseignement supérieur. Nos enseignants financés par les contribuables endoctrinent nos étudiants, c’est pourquoi je me présente au Congrès. »
La campagne de Leavitt allait s’appuyer fortement sur l’aspect générationnel de sa biographie. « Mon âge n’est pas le problème », a-t-elle déclaré au New York Post lors de l’une de ses premières interviews. « Le problème, c’est que nous avons des gens à Washington qui servent depuis deux fois, peut-être trois fois plus longtemps que je suis en vie. Si nous voulons un vrai changement dans notre système, nous devrions élire de jeunes leaders pour revigorer notre base. » Mais ce qui distinguait vraiment Leavitt de ses rivaux, c’était son adhésion totale au déni électoral. Elle était une ardente amplificatrice de la fausse croyance selon laquelle l’élection présidentielle de deux mille vingt avait été volée à Trump, à un moment où l’adoption par l’ancien président du déni électoral l’avait exilé de la société polie et des médias sociaux grand public. Cette position radicale allait devenir sa marque de fabrique, son ticket d’entrée dans le cœur de la base MAGA. Leavitt a également fait quelque chose de relativement nouveau pour une candidate du GOP: elle est allée sur le War Room de Steve Bannon tôt et souvent. Bannon m’a dit qu’il avait invité Leavitt parce qu’elle était « une telle outsider » et que d’autres médias ne la prendraient pas. « Voici le truc: elle n’était pas parfaite », a déclaré Bannon. « Elle avait beaucoup d’aspérités. Mais elle a appris la leçon d’Andrew Breitbart quand il a commencé. Il faisait les talk-radios les plus obscurs du Montana et du Wyoming—juste pour s’entraîner. »
La bataille contre l’establishment républicain
Leavitt faisait face à un champ bondé, mais son principal rival était Matt Mowers, un ancien collaborateur de Chris Christie et fonctionnaire du Département d’État sous la première administration Trump. Mowers avait construit une reconnaissance de nom lors de sa propre course précédente pour le siège en deux mille vingt, lorsqu’il avait perdu face au démocrate sortant Chris Pappas par cinq points de pourcentage. Le leader minoritaire de la Chambre Kevin McCarthy et le whip minoritaire Steve Scalise soutenaient Mowers. Le Congressional Leadership Fund a investi un million trois cent mille dollars dans sa campagne. Avec McCarthy soutenant Mowers et Stefanik soutenant Leavitt, la primaire s’est déroulée comme une sorte de bataille par procuration entre les figures du Congrès. Mais Mowers manquait du soutien de la seule voix qui comptait vraiment dans la politique républicaine. Mowers avait cherché l’approbation de Trump, mais Trump ne montrait pas ses cartes—au point que Leavitt se demandait jusqu’à la fin s’il approuverait dans la primaire. C’est alors qu’en mars deux mille vingt-deux, Leavitt a pris un pari politique calculé. Elle a demandé une réunion avec l’homme qui l’avait inspirée à entrer en politique: Donald Trump lui-même.
À l’intérieur de la bibliothèque aux panneaux de chêne britannique de Mar-a-Lago, par une journée de printemps humide en deux mille vingt-deux, Karoline Leavitt s’est retrouvée au milieu de la réunion la plus importante de sa carrière politique encore naissante. Elle était venue à Palm Beach lors d’une tournée de collecte de fonds pour sa campagne au Congrès la plus improbable. Avec seulement cinq mois avant la primaire de septembre, elle était toujours loin derrière. Elle avait donc fait un pari politique calculé. Elle ne s’attendait pas à obtenir son approbation. Tout ce dont elle avait besoin était de s’assurer qu’il n’approuve pas son adversaire républicain dans la course. Alors que Leavitt entrait dans la bibliothèque, Trump était déjà assis à une table, devant lui une série de sondages imprimés. Comme c’est son habitude, Trump a fait la plupart de la conversation. « Ceux-ci n’ont pas l’air bons », lui a dit Trump. « Monsieur, je sais qu’ils ne le sont pas », a répondu Leavitt. « Mais je travaille très dur chaque jour, et je vous dis que l’énergie sur le terrain est différente et ne s’est pas traduite dans les sondages. » Elle ferait tout ce qu’il faudrait pour arracher cette victoire, lui a-t-elle dit. « Je demande juste que vous me laissiez faire mes preuves et regarder. » À seulement vingt-trois ans, Leavitt avait déjà réussi à transformer un stage à la Maison-Blanche dans la salle de courrier en poste d’attachée de presse adjointe. « Nous continuerons à regarder », lui a dit Trump, « et peut-être que nous serons en contact. »
Cette scène à Mar-a-Lago… elle me hante. Une jeune femme de vingt-trois ans, assise face à Trump, le suppliant essentiellement de ne pas la détruire. Et Trump, jouant avec elle comme un chat avec une souris, feuilletant ses sondages, la jaugeant. C’est ça, le trumpisme dans toute sa splendeur—ce mélange de cruauté calculée et de loyauté conditionnelle. Leavitt savait qu’elle devait se prosterner, montrer une dévotion absolue, prouver qu’elle était prête à tout pour lui. Et elle l’a fait. Sans hésitation. Sans dignité. Juste une ambition pure et dure, prête à tout sacrifier pour grimper l’échelle du pouvoir. Et ça a marché.
La victoire surprise de la primaire
La stratégie du porte-à-porte
Si le sondage avait de bonnes nouvelles pour Leavitt dans l’ensemble, il pointait également vers un problème majeur: son plus grand déficit se trouvait dans la ville ouvrière et démocrate reaganienne où elle avait fait ses armes à WMUR. « Nous avons un problème à Manchester », a déclaré Zorfas à Leavitt, « et nous devons aller le régler. » Elle était en retard non seulement sur Mowers mais aussi sur Gail Huff Brown, elle-même journaliste de télévision à Boston et épouse de l’ancien sénateur républicain Scott Brown. Gagner la ville, gagner le district, disait la sagesse politique conventionnelle à propos de Manchester. À l’époque, Leavitt vivait à Hampton, à environ une heure de Manchester. Elle passait les matinées à composer pour des dollars, puis chaque jour à quinze heures, son directeur de campagne, Michael Gorecki, directeur de la Nouvelle-Angleterre d’Axiom, la conduisait à Manchester dans son pick-up Ram mille cinq cents. Là, elle frappait aux portes jusqu’à ce qu’il fasse nuit. « Les journalistes ne frappent pas à soixante-dix-huit mille portes », m’a dit Stefanik, l’ancienne patronne de Leavitt devenue mentor tout au long de sa campagne au Congrès. « Et cela vous permet de contourner le biais médiatique et de parler directement au peuple américain de ce qui les préoccupe, et cela vous garde également ancré. Et Karoline est une personne très ancrée. »
Leavitt a commencé à prendre de l’élan. Elle et ses conseillers de campagne le savaient non pas à cause d’un autre sondage, mais parce que les groupes extérieurs soutenant Mowers et d’autres républicains ont commencé à la cibler. Un publipostage l’attaquait comme « WOKE » et « IRRESPONSABLE » et « NON QUALIFIÉE POUR LE CONGRÈS ». Un sosie de Leavitt brandissait un smartphone montrant ce qui ressemblait à l’application Twitter et un tweet de juillet deux mille vingt de Leavitt au plus fort de la pandémie: « Soyez un patriote », avait posté Leavitt. « Portez votre masque! » Puis il y a eu la publicité « hoe bag », diffusée partout sur le marché et soutenue par un PAC soutenant Mowers et les autres modérés de la course. La publicité montrait un clip de Leavitt prononçant ce mot dans ce qui semble être une vidéo publiée sur les réseaux sociaux et présentait Leavitt dans une tenue de ski coûteuse, l’accusant de « profiter de ses parents », de « accumuler d’énormes dettes de carte de crédit » et d’être une « Gen Z Woke ». « C’était assez méchant », m’a dit Baxter, l’un de ses rivaux républicains et ancien représentant de l’État. « C’était difficile à oublier. » Mais ces attaques ont eu l’effet inverse. Elles ont galvanisé la base MAGA autour de Leavitt, la transformant en martyre de l’establishment.
Le triomphe contre toute attente
En août, un sondage de son propre St. Anselm a montré qu’elle ne traînait que de quatre pour cent, avec Mowers à vingt-cinq pour cent et Leavitt à vingt-et-un pour cent. Dans le débat final de WMUR, Leavitt a reçu des attaques de Mowers et Baxter. Interrogée par le modérateur sur les derniers emplois qu’ils avaient occupés, Leavitt a pris un moment pour répondre à Mowers. « J’aimerais aborder cela, parce que Matt Mowers a récemment publié une attaque contre moi disant que je n’ai jamais occupé d’emploi en dehors du marécage de DC. Ma famille possède deux entreprises. C’est un mensonge. Vous ne pensez peut-être pas que servir des glaces et vendre des voitures et des camions est un vrai travail, mais ça l’est absolument, et je suis fière d’être une travailleuse de petite entreprise. » Une semaine plus tard, Leavitt a battu Mowers, remportant la primaire par près de sept mille voix. Elle avait pratiquement effacé son déficit à Manchester, où Mowers n’a gagné que par trente-trois voix. « Je suis convaincu à ce jour qu’elle a parlé à tous ceux qui ont voté pour elle », m’a dit Zorfas. À neuf heures trente-deux du matin le quatorze septembre, Trump a publié une note de félicitations sur Truth Social: « Travail incroyable de Karoline Leavitt dans sa grande victoire du New Hampshire. Contre toute attente, elle l’a fait—et aura une victoire encore plus grande le huit novembre. Énergie et sagesse merveilleuses!!! »
Si la campagne primaire était un marathon, la générale était un sprint: cinquante-six jours. Avec un personnel rémunéré de seulement cinq personnes, Leavitt a amené l’establishment à se soumettre: le gouverneur Chris Sununu, pas un fanatique MAGA, l’a approuvée deux semaines après la primaire, l’appelant une « nouvelle voix ». Mais le huit novembre, Pappas a nettoyé par huit points de pourcentage. La soi-disant vague rouge n’est jamais venue pour les républicains, et Leavitt et d’autres candidats ont perdu. Elle avait levé trois millions huit cent mille dollars—plus du double de ce que son consultant avait dit qu’elle aurait besoin pour réussir. Leavitt, cependant, a également accepté—et dépensé au moins deux cent mille dollars de—environ trois cent mille dollars en « contributions excessives qu’elle n’a pas déclarées et n’a pas remboursées », comme l’a rapporté NOTUS en janvier. Plus tôt ce mois-ci, elle a remboursé cinq des cent entités environ auxquelles elle est endettée, y compris ses parents. C’est devenu le principal argument libéral contre Leavitt, qui ne l’a pas encore abordé publiquement elle-même. En privé, elle a blâmé l’erreur comptable sur Axiom. Le lendemain de l’élection, autour de la table du petit-déjeuner, flanquée de son personnel rémunéré de cinq personnes, au Wentworth By the Sea, la station historique où Leavitt se marierait deux ans plus tard, elle a réfléchi à la course. Leavitt a dit à la table: « C’était la meilleure expérience que j’aurais pu avoir, vingt-cinq ans, je ne peux pas attendre ce qui vient ensuite. »
Cette défaite… elle aurait pu être un moment de réflexion. Un moment pour se demander si le chemin qu’elle avait choisi était le bon. Mais non. Pour Leavitt, c’était juste un tremplin. Une étape nécessaire vers quelque chose de plus grand. Et c’est ça qui me frappe—cette absence totale de doute, cette certitude inébranlable qu’elle est du bon côté de l’histoire. Même face à la défaite, même face aux dettes, même face aux accusations de violations de financement de campagne… rien ne l’ébranle. C’est une force, sans doute. Mais c’est aussi une forme d’aveuglement. Et dans le monde de la politique trumpienne, cet aveuglement est récompensé.
Le retour dans l'orbite de Trump
De candidate défaite à porte-parole en chef
Après sa défaite au Congrès, Leavitt aurait pu disparaître dans l’obscurité politique. Beaucoup de candidats perdants le font. Mais Leavitt avait quelque chose que la plupart n’ont pas: une connexion directe avec Donald Trump et une loyauté prouvée au mouvement MAGA. Pendant la campagne présidentielle de deux mille vingt-quatre, elle est devenue l’une des porte-parole les plus visibles de Trump, apparaissant régulièrement sur Fox News, Newsmax et d’autres médias conservateurs. Elle a défendu Trump à travers ses multiples inculpations, ses procès, ses controverses. Elle n’a jamais vacillé, jamais douté, jamais montré la moindre fissure dans sa loyauté. Et Trump l’a remarqué. Lorsqu’il a remporté l’élection présidentielle en novembre deux mille vingt-quatre, l’une de ses premières décisions a été de nommer Karoline Leavitt comme attachée de presse de la Maison-Blanche. À vingt-sept ans, elle devenait la plus jeune personne à occuper ce poste dans l’histoire américaine. C’était un moment de triomphe pour Leavitt—la validation ultime de son pari politique. Mais c’était aussi un moment inquiétant pour ceux qui se soucient de la vérité et de la responsabilité dans le gouvernement américain.
Leavitt a apporté à son nouveau rôle toutes les leçons qu’elle avait apprises pendant sa campagne au Congrès. Elle savait comment mobiliser la base MAGA, comment utiliser les médias conservateurs pour contourner la presse traditionnelle, comment transformer chaque confrontation en opportunité de renforcer le narratif trumpien. Mais elle a également apporté quelque chose de plus troublant: une volonté absolue de déformer la réalité pour servir les intérêts politiques du président. Dès son premier briefing le vingt-huit janvier deux mille vingt-cinq, Leavitt a établi le ton. Elle n’était pas là pour informer—elle était là pour performer. Chaque briefing était conçu non pas pour les journalistes dans la salle, mais pour l’audience MAGA qui regardait à la maison. Peter Baker, correspondant en chef de la Maison-Blanche du New York Times, qui couvre sa dix-septième attachée de presse, m’a dit que la tension actuelle « va au-delà de tout ce qui est traditionnel au point d’une hostilité ouverte, et de la moquerie et du dénigrement d’une manière qui est destinée au public plus large, pas aux gens dans la salle. » « Ils ne voient pas la salle de briefing comme un moyen de transmettre des informations », a poursuivi Baker. « Ils ne voient même pas la salle de briefing comme un moyen de façonner les histoires des journalistes. Ils voient la salle de briefing comme un théâtre pour le public MAGA. »
La transformation du briefing de presse
Sous Leavitt, le briefing quotidien de la Maison-Blanche s’est transformé en quelque chose de fondamentalement différent de ce qu’il était sous les administrations précédentes. Traditionnellement, le briefing était un forum où les journalistes pouvaient poser des questions difficiles et obtenir des réponses—même si ces réponses étaient souvent évasives ou politiquement calculées. Mais au moins, il y avait un semblant de respect mutuel, une reconnaissance que les journalistes jouaient un rôle légitime dans la démocratie américaine. Sous Leavitt, ce respect a disparu. Les journalistes sont régulièrement ridiculisés, accusés de pousser des « narratifs mensongers », traités avec mépris. Leavitt a également ouvert la salle de briefing à ce qu’elle appelle des « médias non traditionnels »—en réalité, des influenceurs conservateurs et des podcasteurs qui posent des questions douces conçues pour permettre à Leavitt de promouvoir les points de discussion de Trump. Plus tôt cette semaine, le podcasteur conservateur Tim Pool a utilisé son temps dans la nouvelle chaise médiatique—une innovation qui était l’idée de Leavitt et du directeur des communications Steven Cheung—pour accuser la presse grand public de marcher « au pas sur de faux narratifs » et de dénoncer ce qu’il a appelé leur « comportement non professionnel ».
« Nous accueillons les journalistes impartiaux qui se soucient vraiment de la vérité et des faits et de l’exactitude », a répondu Leavitt. Elle a ensuite pris une question sur les troubles en cours au Pentagone. « Il est clair depuis le premier jour de cette administration que nous n’allons pas tolérer les individus qui fuient vers les médias grand public. » C’était le spectacle de Karoline Leavitt, et elle a parcouru son script anti-presse avec la présence et le style de la présentatrice de télévision qu’elle voulait autrefois être. Il n’y a pas de meilleur réalisateur pour une telle production que Leavitt, perfectionnée par les échanges de sa campagne. « Elle est très efficace pour faire passer leur message comme ils veulent le faire passer. Elle a une confiance et une prestance qui, je pense, ont été utiles de leur point de vue », a déclaré Baker du New York Times. Mais cette efficacité a un coût. Chaque fois que Leavitt monte sur ce podium, chaque fois qu’elle déforme la vérité ou attaque les journalistes qui tentent de la tenir responsable, elle érode un peu plus la confiance dans les institutions démocratiques. Et dans une démocratie, la confiance est tout.
Je me demande parfois si Leavitt comprend vraiment ce qu’elle fait. Si elle réalise que chaque mensonge qu’elle prononce, chaque attaque qu’elle lance contre les journalistes, chaque déformation de la réalité… tout ça contribue à quelque chose de beaucoup plus grand et plus dangereux qu’elle ne le pense. Elle ne fait pas que défendre Trump. Elle participe à la destruction systématique de l’idée même qu’il existe une vérité objective, des faits vérifiables. Et sans ça… sans cette base commune de réalité partagée… comment une démocratie peut-elle fonctionner? Comment les citoyens peuvent-ils prendre des décisions éclairées? Comment peut-on avoir un débat honnête sur quoi que ce soit? On ne peut pas. Et c’est exactement le but.
Les mensonges sur l'économie
La bataille des chiffres
Le onze décembre deux mille vingt-cinq, lors d’un briefing particulièrement tendu, Karoline Leavitt a déclaré avec une assurance déconcertante: « Chaque point de données et chaque indicateur économique montre, en fait, que l’économie s’améliore. » C’était une affirmation audacieuse. Et complètement fausse. Les Américains font face à des coûts de consommation en hausse, des coûts énergétiques en hausse, un secteur manufacturier en contraction et la pire croissance de l’emploi depuis la Grande Récession. Ce n’est pas une question d’opinion—c’est juste ce qui se passe. Mais Leavitt a continué quand même. Lorsque Kaitlan Collins de CNN a osé rappeler à l’attachée de presse de la Maison-Blanche que les prix alimentaires avaient grimpé, Leavitt l’a accusée de pousser délibérément des « narratifs mensongers », malgré le fait que les prix alimentaires ont vraiment grimpé. Alors que le briefing se poursuivait, un autre journaliste a noté que l’indice des prix à la consommation était de trois pour cent au début de l’année, et qu’il était toujours à trois pour cent en septembre, qui est le mois le plus récent pour lequel des données sont disponibles. « Non, c’est deux virgule cinq pour cent », a répliqué Leavitt. « Pas en septembre. C’est trois pour cent », a insisté le journaliste.
C’est un autre détail facile à vérifier. Il n’y a aucune raison de me croire sur parole: les données sont accessibles au public à tous, y compris à l’attachée de presse, et elles montrent très clairement que l’IPC a grimpé en deux mille vingt-deux au milieu d’une croissance économique rapide post-pandémique avant de s’améliorer à trois pour cent vers la toute fin de la présidence de Biden. Bien qu’il ait baissé un peu plus bas au printemps de deux mille vingt-cinq, selon les données les plus récentes disponibles, il est toujours à trois pour cent. Nous ne savons pas encore si l’indice s’est amélioré ou aggravé depuis septembre, mais en l’état actuel des choses, les affirmations de la Maison-Blanche, comme trop d’autres affirmations de Leavitt, sont facilement démystifiées. Plus tôt cette semaine, Leavitt a déclaré à Fox News que la Chine avait refusé d’acheter du soja américain pendant la présidence de Joe Biden parce que les dirigeants chinois « n’avaient aucun respect pour notre président, Biden, ou pour le pays à l’époque ». Heureusement, a-t-elle ajouté, Donald Trump a renversé la situation. Comme mensonges de la Maison-Blanche, celui-ci était étrange—et plutôt paresseux. Il n’a pas fallu beaucoup de recherches Google pour apprendre que les achats chinois de soja américain pendant l’ère Biden étaient assez robustes. Pékin a cessé d’acheter les produits, cependant, plus tôt cette année en réponse aux tarifs commerciaux de Trump.
Le déni de la crise de l’abordabilité
L’abordabilité est devenue un point d’éclair avant les élections de mi-mandat de l’année prochaine, les républicains affinant maintenant leur message sur l’économie après qu’une série de démocrates ont remporté des élections en deux mille vingt-cinq en se présentant sur une plateforme axée sur la réduction des coûts. Trump a déclaré à Politico dans une interview plus tôt cette semaine qu’il donnerait à son économie une note « A-plus-plus-plus-plus-plus », mais une enquête nationale de Fox News de novembre a révélé que quelque soixante-seize pour cent des électeurs ont déclaré qu’ils considéraient l’économie négativement, en hausse par rapport aux soixante-sept pour cent qui ont déclaré la même chose en juillet, et en hausse par rapport aux soixante-dix pour cent qui ont dit la même chose à la fin du mandat de l’ancien président Joe Biden. Les Américains ordinaires ressentent la pression. Les factures d’épicerie continuent de grimper. Les coûts de l’énergie augmentent. Les emplois manufacturiers disparaissent. Mais pour Leavitt et l’administration Trump, ces réalités n’existent tout simplement pas. Ils ont choisi de vivre dans une réalité alternative où l’économie prospère, où les prix baissent, où tout va pour le mieux. Et ils attendent du public américain qu’il accepte cette fiction sans poser de questions.
C’est un rappel opportun que, au service de l’agenda politique du président, Leavitt n’est pas seulement prête à tourner et à exagérer, elle est également prête à renverser la réalité. Alors que les Américains se retournent brusquement contre la gestion de l’économie par Trump, le président et son équipe ont d’autres options, mais ils semblent déterminés à continuer à faire semblant, espérant que la répétition de non-sens forcera la réalité à se soumettre. Le taux d’approbation de Trump suggère que Leavitt et ses collègues pourraient avoir besoin d’un plan B. Mais pour l’instant, ils s’en tiennent au plan A: mentir, mentir encore, et mentir toujours. Et espérer que si vous mentez assez fort, assez souvent, assez longtemps, les gens finiront par croire que votre mensonge est la vérité. C’est une stratégie dangereuse. Parce qu’à un moment donné, la réalité finit toujours par rattraper les mensonges. Et quand ça arrive, les conséquences peuvent être dévastatrices. Mais Leavitt ne semble pas s’en soucier. Elle est trop occupée à jouer son rôle, à performer pour l’audience MAGA, à défendre l’indéfendable avec un sourire confiant.
Ces mensonges sur l’économie… ils me mettent en colère d’une manière que peu de choses font. Parce que ce ne sont pas des mensonges abstraits sur des questions de politique étrangère lointaine ou des scandales politiques complexes. Ce sont des mensonges sur la vie quotidienne des Américains ordinaires. Sur le prix du lait et des œufs. Sur la capacité de payer le loyer. Sur la possibilité de mettre de l’essence dans la voiture. Et quand Leavitt se tient là, derrière ce podium, et dit aux Américains que l’économie va bien alors qu’ils luttent pour joindre les deux bouts… elle ne fait pas que mentir. Elle les insulte. Elle leur dit que leur réalité vécue n’a pas d’importance, que leur expérience n’est pas valide, que ce qu’ils voient de leurs propres yeux n’est pas réel. C’est cruel. Et c’est impardonnable.
L'attaque contre les médias traditionnels
La stratégie de contournement
L’une des innovations les plus significatives de Leavitt en tant qu’attachée de presse a été son effort systématique pour marginaliser les médias traditionnels et élever les voix conservatrices et les influenceurs pro-Trump. Elle a créé une nouvelle « chaise médiatique » dans la salle de briefing, réservée aux médias non traditionnels—en pratique, des podcasteurs conservateurs, des blogueurs et des influenceurs qui peuvent être comptés pour poser des questions douces et promouvoir les points de discussion de l’administration. Cette stratégie n’est pas nouvelle—Trump lui-même l’a utilisée tout au long de sa première administration. Mais Leavitt l’a systématisée et institutionnalisée d’une manière que ses prédécesseurs n’avaient jamais fait. Elle a également pris des mesures pour contrôler le pool de presse de la Maison-Blanche et aurait ciblé le plan de sièges de la salle de briefing, ainsi que l’interdiction de l’Associated Press du service de pool. Ces actions représentent une attaque sans précédent contre les normes établies de longue date régissant la relation entre la Maison-Blanche et la presse. Mais pour Leavitt, ces normes sont des obstacles à surmonter, pas des principes à respecter.
La stratégie de Leavitt reflète une compréhension profonde de l’écosystème médiatique moderne. Elle sait que la plupart des partisans de Trump ne lisent pas le New York Times ou ne regardent pas CNN. Ils obtiennent leurs informations de Fox News, de Newsmax, de podcasts conservateurs, de publications sur les réseaux sociaux. En élevant ces voix et en marginalisant les médias traditionnels, Leavitt crée effectivement une bulle informationnelle où le narratif trumpien peut prospérer sans être contesté par des vérifications de faits gênantes ou des questions difficiles. C’est une stratégie brillante d’un point de vue politique. Mais c’est aussi profondément corrosive pour la démocratie. Parce qu’une démocratie saine nécessite une presse libre et indépendante qui peut tenir le pouvoir responsable. Et lorsque l’administration elle-même travaille activement à saper cette presse, à la délégitimer, à la remplacer par des propagandistes complaisants… eh bien, ce n’est plus vraiment une démocratie, n’est-ce pas? C’est quelque chose d’autre. Quelque chose de plus sombre. Quelque chose de plus dangereux.
Les conséquences pour le journalisme
Les journalistes qui couvrent la Maison-Blanche sont dans une position impossible. D’un côté, ils doivent continuer à faire leur travail—poser des questions difficiles, vérifier les faits, tenir l’administration responsable. Mais d’un autre côté, ils savent que chaque fois qu’ils le font, ils risquent d’être ridiculisés publiquement par Leavitt, accusés de pousser des « narratifs mensongers », transformés en ennemis du peuple aux yeux de l’audience MAGA. C’est une forme d’intimidation, et c’est efficace. Certains journalistes ont commencé à s’autocensurer, à éviter les questions les plus controversées, à adoucir leur couverture pour éviter de devenir des cibles. D’autres ont doublé la mise, devenant encore plus agressifs dans leur questionnement, déterminés à ne pas se laisser intimider. Mais quelle que soit leur réponse, le résultat est le même: la relation entre la Maison-Blanche et la presse est devenue toxique, dysfonctionnelle, fondamentalement brisée. Et cela nuit à tout le monde—pas seulement aux journalistes, mais au public américain qui dépend d’eux pour des informations précises sur ce que fait leur gouvernement.
Peter Baker du New York Times, qui couvre sa dix-septième attachée de presse, m’a dit que la tension actuelle « va au-delà de tout ce qui est traditionnel au point d’une hostilité ouverte, et de la moquerie et du dénigrement d’une manière qui est destinée au public plus large, pas aux gens dans la salle. » C’est une évaluation sobre d’un journaliste chevronné qui a vu beaucoup d’administrations aller et venir. Et cela devrait nous inquiéter tous. Parce que lorsque la relation entre le gouvernement et la presse se décompose à ce point, lorsque l’hostilité remplace le respect mutuel, lorsque la propagande remplace l’information… eh bien, c’est ainsi que les démocraties meurent. Pas avec un bang, mais avec un murmure. Pas avec des chars dans les rues, mais avec des mensonges répétés si souvent qu’ils deviennent la vérité acceptée. Pas avec la suppression violente de la dissidence, mais avec la marginalisation systématique de ceux qui osent remettre en question le récit officiel. Et Karoline Leavitt, avec son sourire confiant et ses attaques calculées, est en première ligne de cette érosion démocratique.
Je pense aux journalistes dans cette salle de briefing. Je pense à ce que ça doit être de se lever chaque jour, de se préparer pour le briefing, sachant que tu vas être attaqué, ridiculisé, accusé de mentir alors que tu essaies juste de faire ton travail. Et je me demande… combien de temps peuvent-ils tenir? Combien de temps avant que l’épuisement ne s’installe, avant que la frustration ne devienne trop grande, avant qu’ils ne commencent à se demander si ça vaut vraiment la peine? Parce que c’est ça, le but de Leavitt. Pas seulement de contrôler le narratif, mais d’épuiser les journalistes, de les briser, de les faire abandonner. Et si elle réussit… si les journalistes abandonnent, si la presse capitule… alors Trump aura gagné. Et nous aurons tous perdu.
Le profil psychologique d'une loyaliste
La génération MAGA
Karoline Leavitt représente quelque chose de nouveau dans la politique américaine: une génération entière de jeunes conservateurs qui n’ont connu que le trumpisme. Elle avait trois ans lorsque George W. Bush a été élu pour la première fois, et seulement quinze ans lors de la campagne de Mitt Romney en deux mille douze. Pour elle, le Parti républicain pré-Trump n’existe pas vraiment—c’est une abstraction historique. Trump, en revanche, est sa réalité politique fondatrice. Elle n’a pas eu à désapprendre les anciennes règles du jeu politique—elle ne les a jamais connues. Elle n’a pas eu à s’adapter au trumpisme—elle y est née. Et c’est ce qui la rend si efficace. Et si dangereuse. Parce qu’elle n’a aucun point de référence pour ce qu’était la politique américaine avant Trump. Elle ne se souvient pas d’une époque où les présidents respectaient les normes démocratiques, où les attachés de presse essayaient au moins de dire la vérité, où il y avait une reconnaissance commune que certaines choses—comme l’intégrité électorale, comme la liberté de la presse, comme l’État de droit—étaient sacrées et ne devaient pas être politisées.
Pour Leavitt, tout est politique. Tout est une arme. Tout est négociable. Y compris la vérité. Et elle ne voit rien de mal à cela. Pour elle, c’est juste ainsi que fonctionne la politique. C’est juste le jeu. Et elle est déterminée à gagner. Steve Bannon, qui a été l’un de ses premiers supporters, l’a décrite comme « dure comme du cuir de botte ». « Je l’appelais une Yankee coriace », m’a-t-il dit. Et c’est vrai—Leavitt a une ténacité, une résilience, une détermination qui est impressionnante. Mais cette ténacité est au service de quelque chose de profondément troublant. Elle est au service d’un mouvement qui cherche à saper les fondements mêmes de la démocratie américaine. Elle est au service d’un président qui a tenté de renverser une élection, qui a incité une insurrection, qui continue de mentir sur les résultats de deux mille vingt. Et Leavitt… elle ne voit aucun problème avec ça. Ou si elle le voit, elle a décidé que son ambition personnelle est plus importante que la préservation de la démocratie.
L’absence de doute
Ce qui est peut-être le plus frappant chez Leavitt, c’est son absence totale de doute visible. Elle ne semble jamais hésiter, jamais remettre en question, jamais se demander si elle fait la bonne chose. Elle a une certitude inébranlable qu’elle est du bon côté de l’histoire, que Trump est un grand président, que les médias sont l’ennemi, que tout ce qu’elle fait est justifié. Cette certitude est à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse. C’est une force parce qu’elle lui permet de performer avec confiance, de défendre l’indéfendable sans ciller, de mentir avec une assurance qui rend ses mensonges presque crédibles. Mais c’est aussi une faiblesse parce qu’elle l’empêche de voir la réalité telle qu’elle est vraiment. Elle l’empêche de reconnaître les dommages qu’elle cause. Elle l’empêche de comprendre que l’histoire ne sera probablement pas gentille avec elle. Dans son bureau du West Wing, où les journalistes—même ceux qu’elle vient de vilipender devant Dieu et tout le monde—sont connus pour passer après que Leavitt ait briefé la presse, il n’y a aucun rappel de sa campagne. Ils sont assis dans le New Hampshire dans des boîtes dans une maison sur la côte. Il y a, cependant, un tableau blanc juste derrière la porte de son bureau avec une affirmation, une bénédiction et une liste de dogmes trumpiens.
Le tableau blanc est un témoignage du courage auto-conçu qui l’a menée de la salle de courrier de la Maison-Blanche à ce bureau dans Upper Press. Mais aussi de son état d’esprit acharné perfectionné sur la piste de campagne. La course a représenté plus d’un an de sa vie, alors qu’elle s’acharnait, se faisait attaquer et ripostait. Ce n’est pas si différent de son travail maintenant—ou du moins du travail tel qu’elle le voit. Si elle avait autrefois pris une ligne dure contre les manifestants du six janvier au début de la campagne, elle l’avait adoucie au moment où elle s’est assise en janvier avec Fox & Friends après le pardon de Trump de plus de mille six cents personnes qui avaient été accusées de divers crimes. L’animateur Brian Kilmeade a mentionné les pardons de l’ancien président Joe Biden pour les membres de sa famille et a reconnu la « controverse ». Leavitt a regardé en avant avec un regard glacial, la Maison-Blanche derrière elle. « Je ne pense pas que cela cause beaucoup de controverse », a répondu Leavitt. « Le président Trump a fait campagne sur cette promesse. Il ne devrait pas être surprenant qu’il l’ait tenue le premier jour. Et il y a des gens qui ont été pris en otage, comme le dit le président Trump, par le DOJ de Biden. Beaucoup d’entre eux, leur droit à une procédure régulière a été refusé. Ils ont été ciblés par notre ministère de la Justice alors que le DOJ fermait les yeux sur de vrais criminels qui commettent des viols et des meurtres violents dans les communautés américaines, en particulier la criminalité des migrants illégaux. »
Cette absence de doute… elle me fascine et me terrifie à parts égales. Parce que le doute, c’est humain. Le doute, c’est sain. Le doute, c’est ce qui nous empêche de devenir des fanatiques. Mais Leavitt… elle n’a pas de doute. Ou si elle en a, elle les a enterrés si profondément qu’ils ne remontent jamais à la surface. Et ça… ça me fait peur. Parce qu’une personne sans doute est capable de n’importe quoi. Une personne sans doute peut justifier n’importe quel mensonge, n’importe quelle trahison, n’importe quelle cruauté. Tant que c’est au service de la cause. Tant que c’est pour Trump. Et c’est exactement ce que fait Leavitt, jour après jour, briefing après briefing. Sans hésitation. Sans remords. Sans doute.
Les précédents dangereux
La normalisation du mensonge
L’une des conséquences les plus dangereuses de la tenure de Leavitt en tant qu’attachée de presse est la normalisation du mensonge flagrant. Tous les attachés de presse tournent la vérité—c’est dans la nature du travail. Mais il y a une différence entre tourner et mentir carrément. Il y a une différence entre présenter les faits sous le meilleur jour possible pour votre patron et inventer des faits de toutes pièces. Et Leavitt a franchi cette ligne encore et encore. Elle a menti sur l’économie. Elle a menti sur l’inflation. Elle a menti sur les achats chinois de soja. Elle a menti sur les manifestants du six janvier. Elle a menti sur à peu près tout ce qui pourrait faire paraître Trump sous un mauvais jour. Et le plus troublant, c’est qu’elle le fait avec une telle confiance, une telle assurance, que beaucoup de gens la croient. Ou du moins, ils ne savent plus quoi croire. Et c’est exactement le but. Parce que lorsque les gens ne savent plus quoi croire, lorsqu’ils ne peuvent plus faire la différence entre la vérité et le mensonge, lorsqu’ils abandonnent l’idée même qu’il existe une vérité objective… eh bien, c’est à ce moment-là que les autocrates prospèrent.
Hannah Arendt, la philosophe politique qui a étudié le totalitarisme, a écrit que le but ultime de la propagande totalitaire n’est pas de convaincre les gens de croire en quelque chose, mais de les empêcher de croire en quoi que ce soit. De créer un cynisme si profond, une confusion si totale, que les gens abandonnent simplement l’idée qu’ils peuvent connaître la vérité. Et une fois qu’ils ont abandonné cette idée, ils deviennent malléables, manipulables, prêts à croire n’importe quoi que le leader leur dit. C’est ce que fait Leavitt. Peut-être pas consciemment—je ne pense pas qu’elle se réveille le matin en se disant « Aujourd’hui, je vais saper les fondements de la démocratie américaine. » Mais consciemment ou non, c’est l’effet de ce qu’elle fait. Chaque mensonge qu’elle prononce, chaque attaque qu’elle lance contre les journalistes qui tentent de vérifier les faits, chaque déformation de la réalité… tout cela contribue à cette érosion de la confiance, cette dissolution de la vérité partagée, cette descente dans le cynisme et la confusion. Et une fois que nous sommes là, une fois que nous avons perdu notre capacité à distinguer le vrai du faux… eh bien, il n’y a plus de retour en arrière facile. La démocratie nécessite une base commune de faits. Sans cela, elle ne peut pas fonctionner.
L’impact sur les futures administrations
Les précédents que Leavitt établit auront des conséquences bien au-delà de l’administration Trump. Chaque norme qu’elle brise, chaque ligne qu’elle franchit, devient la nouvelle norme pour les futures administrations. Si Leavitt peut mentir impunément sur l’économie, pourquoi les futurs attachés de presse ne le feraient-ils pas? Si Leavitt peut attaquer et ridiculiser les journalistes sans conséquences, pourquoi les futurs attachés de presse ne le feraient-ils pas? Si Leavitt peut marginaliser les médias traditionnels et les remplacer par des propagandistes complaisants, pourquoi les futures administrations ne le feraient-elles pas? C’est ainsi que les démocraties meurent—non pas d’un seul coup, mais progressivement, norme par norme, précédent par précédent. Et Leavitt, avec sa jeunesse et son énergie et sa loyauté inébranlable à Trump, est en train d’établir des précédents qui hanteront la politique américaine pendant des décennies. Steve Bannon ne s’attend pas à ce que Leavitt passe les quatre années entières derrière le pupitre. « Après qu’elle soit porte-parole pendant un an ou deux, je pense qu’elle va obtenir un poste au Cabinet. Peut-être chef de cabinet. » Une personne familière avec sa pensée a déclaré à POLITICO Magazine que Leavitt est ouverte à l’idée mais a dit qu’elle n’est pas qualifiée pour être chef de cabinet. Mais quelle que soit sa prochaine étape, une chose est claire: Karoline Leavitt a un avenir brillant dans la politique trumpienne. Et c’est exactement ce qui devrait nous inquiéter.
Je pense à l’avenir. Je pense à ce que la politique américaine ressemblera dans dix ans, dans vingt ans, si nous continuons sur cette voie. Si nous acceptons que les attachés de presse peuvent mentir impunément. Si nous acceptons que les journalistes peuvent être attaqués et ridiculisés pour avoir fait leur travail. Si nous acceptons qu’il n’y a plus de vérité partagée, juste des narratifs concurrents. Et ce que je vois… ça me terrifie. Parce que ce n’est plus une démocratie. C’est quelque chose d’autre. Quelque chose de plus sombre. Quelque chose de plus dangereux. Et Leavitt… elle est en train de construire ce futur, briefing par briefing, mensonge par mensonge. Et nous la laissons faire.
Les voix de la résistance
Les journalistes qui tiennent bon
Malgré les attaques incessantes, malgré l’hostilité, malgré les tentatives de les marginaliser et de les délégitimer, de nombreux journalistes continuent de faire leur travail avec courage et intégrité. Kaitlan Collins de CNN, qui a été la cible de certaines des attaques les plus virulentes de Leavitt, continue de poser des questions difficiles, de vérifier les faits, de tenir l’administration responsable. Peter Baker du New York Times, malgré ses dix-sept attachés de presse et toutes les administrations qu’il a couvertes, continue de rapporter avec précision et équité. Et il y en a beaucoup d’autres—des journalistes dont les noms ne sont peut-être pas aussi connus, mais qui font le travail essentiel de documenter ce qui se passe réellement, de percer à travers le brouillard de la propagande, de dire la vérité au pouvoir. Ces journalistes sont des héros. Pas au sens dramatique et hollywoodien du terme, mais au sens le plus fondamental et le plus important. Ils font un travail difficile, souvent ingrat, face à une hostilité intense. Ils sont attaqués, ridiculisés, accusés de mentir alors qu’ils disent la vérité. Et pourtant, ils continuent. Parce qu’ils comprennent que la démocratie dépend d’eux. Parce qu’ils comprennent que sans une presse libre et indépendante, sans journalistes prêts à tenir le pouvoir responsable, la démocratie ne peut pas survivre.
Mais ils ne peuvent pas le faire seuls. Ils ont besoin de notre soutien. Ils ont besoin que nous nous abonnions à leurs publications, que nous regardions leurs émissions, que nous partagions leurs articles. Ils ont besoin que nous les défendions lorsqu’ils sont attaqués. Ils ont besoin que nous reconnaissions la valeur et l’importance de leur travail. Parce que si nous les laissons tomber, si nous les abandonnons face aux attaques de Leavitt et de l’administration Trump, alors nous abandonnons la démocratie elle-même. C’est aussi simple que ça. La bataille pour la vérité, la bataille pour la démocratie, se joue chaque jour dans cette salle de briefing de la Maison-Blanche. Et les journalistes qui y sont, qui posent ces questions difficiles, qui refusent d’être intimidés ou réduits au silence… ils se battent pour nous tous. Ils se battent pour notre droit de savoir ce que fait notre gouvernement. Ils se battent pour notre capacité à prendre des décisions éclairées. Ils se battent pour l’idée même de la vérité. Et nous devons nous battre avec eux.
Les voix au sein du Parti républicain
Il y a aussi des voix au sein du Parti républicain—bien que de plus en plus rares—qui sont prêtes à critiquer l’approche de Leavitt et de l’administration Trump envers les médias et la vérité. Fergus Cullen, l’ancien président du Parti républicain du New Hampshire qui s’oppose à Trump et a voté contre Leavitt, a reconnu son efficacité tout en exprimant des inquiétudes quant à ses méthodes. « Elle est très efficace pour faire passer leur message comme ils veulent le faire passer », a-t-il déclaré. « Elle a une confiance et une prestance qui, je pense, ont été utiles de leur point de vue. » Mais il a également reconnu les dangers de sa stratégie de nationalisation de sa campagne primaire pour obtenir des chèques de mille dollars de « gars blancs d’âge moyen à travers le pays qui sont des trumpistes hardcore ». Ces républicains—ceux qui se souviennent d’une époque où le parti se souciait de la vérité, de l’intégrité, des normes démocratiques—sont de plus en plus marginalisés au sein de leur propre parti. Mais leurs voix sont importantes. Elles rappellent que le Parti républicain n’a pas toujours été comme ça. Qu’il y avait une époque où les républicains croyaient en quelque chose de plus que la loyauté aveugle à un seul homme. Qu’il y avait une époque où le caractère comptait, où la vérité comptait, où les normes démocratiques comptaient.
Ces voix nous donnent de l’espoir que le Parti républicain pourrait un jour se rétablir, qu’il pourrait un jour redevenir un parti conservateur normal plutôt qu’un culte de la personnalité construit autour de Donald Trump. Mais pour que cela se produise, davantage de républicains doivent trouver le courage de parler. Davantage de républicains doivent être prêts à mettre le pays avant le parti, la vérité avant la loyauté, la démocratie avant l’ambition personnelle. Et franchement, je ne suis pas sûr qu’il y ait assez de républicains prêts à le faire. La peur de Trump, la peur de la base MAGA, la peur d’être primé ou ostracisé… ces peurs sont puissantes. Et elles maintiennent la plupart des républicains dans le silence, même lorsqu’ils savent que ce qui se passe est mal. Mais le silence face au mal est lui-même une forme de mal. Et l’histoire jugera durement ceux qui sont restés silencieux pendant que la démocratie américaine était attaquée de l’intérieur. Ceux qui avaient le pouvoir de parler, qui avaient la plateforme pour faire une différence, mais qui ont choisi le silence par lâcheté ou par calcul politique… ils porteront cette honte pour le reste de leur vie.
Je pense à ces républicains silencieux. Ceux qui savent que ce qui se passe est mal, mais qui ne disent rien. Ceux qui voient Leavitt mentir jour après jour, mais qui ne la critiquent pas. Ceux qui regardent Trump attaquer les institutions démocratiques, mais qui restent silencieux. Et je me demande… comment vivent-ils avec eux-mêmes? Comment se regardent-ils dans le miroir le matin? Comment expliquent-ils à leurs enfants, à leurs petits-enfants, pourquoi ils n’ont rien fait quand ils en avaient l’occasion? Parce qu’un jour—peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain, mais un jour—ils devront répondre à ces questions. Et je ne pense pas qu’ils auront de bonnes réponses.
L'érosion de la confiance publique
Les sondages qui inquiètent
Les conséquences de l’approche de Leavitt envers la vérité et les médias se reflètent dans les sondages. Malgré les affirmations répétées de l’administration selon lesquelles l’économie va bien, soixante-seize pour cent des électeurs ont déclaré dans un sondage national de Fox News de novembre qu’ils considéraient l’économie négativement. C’est en hausse par rapport aux soixante-sept pour cent qui ont déclaré la même chose en juillet, et en hausse par rapport aux soixante-dix pour cent qui ont dit la même chose à la fin du mandat de Biden. Les Américains ne croient pas ce que Leavitt leur dit. Ils croient ce qu’ils voient de leurs propres yeux—les prix qui grimpent à l’épicerie, les factures d’énergie qui augmentent, les emplois qui disparaissent. Et plus Leavitt insiste pour dire que tout va bien, plus le fossé entre ses affirmations et la réalité vécue des Américains se creuse. Ce fossé érode la confiance—non seulement dans l’administration Trump, mais dans le gouvernement en général. Si l’attachée de presse de la Maison-Blanche peut mentir si ouvertement, si flagrantement, sur quelque chose d’aussi fondamental que l’état de l’économie… alors à qui peut-on faire confiance? Quelles informations peut-on croire? Comment peut-on prendre des décisions éclairées si on ne peut même pas obtenir des faits de base de son propre gouvernement?
Cette érosion de la confiance est l’une des conséquences les plus dangereuses de l’approche de Leavitt. Parce qu’une fois que la confiance est perdue, elle est incroyablement difficile à regagner. Et sans confiance, la démocratie ne peut pas fonctionner. Les citoyens doivent pouvoir faire confiance à leur gouvernement pour leur dire la vérité—pas toute la vérité, peut-être, pas toujours, mais au moins les faits de base. Ils doivent pouvoir faire confiance aux médias pour vérifier les affirmations du gouvernement et rapporter avec précision. Ils doivent pouvoir faire confiance aux institutions démocratiques pour fonctionner équitablement et de manière transparente. Et lorsque cette confiance est systématiquement sapée, lorsque les mensonges deviennent si courants qu’ils ne sont même plus remarqués, lorsque la vérité elle-même devient une question partisane… eh bien, c’est à ce moment-là que la démocratie est en véritable danger. Et nous y sommes. Nous sommes à ce point dangereux où la confiance s’est tellement érodée que beaucoup d’Américains ne savent plus quoi croire. Ils ne font pas confiance au gouvernement. Ils ne font pas confiance aux médias. Ils ne font pas confiance aux institutions. Et dans ce vide de confiance, la désinformation prospère.
Le coût humain du mensonge
Mais au-delà des sondages et des statistiques, il y a un coût humain réel aux mensonges de Leavitt. Il y a les Américains qui luttent pour payer leurs factures, qui voient leurs économies s’évaporer, qui s’inquiètent de pouvoir se permettre les soins de santé ou l’éducation de leurs enfants. Et lorsque Leavitt leur dit que l’économie va bien, lorsqu’elle nie leur réalité vécue, elle ne fait pas que mentir—elle les insulte. Elle leur dit que leur douleur n’a pas d’importance, que leurs luttes ne sont pas réelles, que ce qu’ils vivent n’est qu’une illusion créée par les médias biaisés. C’est cruel. Et c’est profondément déshumanisant. Il y a aussi les journalistes qui sont attaqués et ridiculisés pour avoir fait leur travail. Les journalistes qui reçoivent des menaces de mort de la part de partisans de Trump enragés qui croient les accusations de Leavitt selon lesquelles ils sont des ennemis du peuple. Les journalistes qui doivent embaucher des gardes de sécurité, qui doivent déménager, qui doivent vivre dans la peur parce qu’ils ont osé poser des questions difficiles. C’est le coût humain de la rhétorique de Leavitt. Ce ne sont pas que des mots. Ce sont des mots qui ont des conséquences réelles pour de vraies personnes.
Et il y a le coût pour la démocratie elle-même. Chaque mensonge que Leavitt prononce, chaque attaque qu’elle lance, chaque norme qu’elle brise… tout cela contribue à l’érosion de la démocratie américaine. Et une fois que cette érosion atteint un certain point, une fois que les fondations sont suffisamment affaiblies… eh bien, l’effondrement peut venir rapidement. Nous ne sommes pas encore là. Mais nous nous rapprochons. Et si nous ne faisons rien, si nous acceptons simplement les mensonges de Leavitt comme la nouvelle norme, si nous nous résignons à vivre dans un monde où la vérité n’a plus d’importance… alors nous aurons perdu quelque chose de précieux, quelque chose d’irremplaçable. Nous aurons perdu notre démocratie. Pas d’un seul coup, mais progressivement, mensonge par mensonge, attaque par attaque, norme brisée par norme brisée. Et nos enfants, nos petits-enfants, regarderont en arrière et se demanderont comment nous avons pu laisser cela se produire. Comment nous avons pu rester les bras croisés pendant que tout s’effondrait. Et nous n’aurons pas de bonnes réponses à leur donner. Juste des excuses. Juste des regrets. Juste la honte de savoir que nous aurions pu faire quelque chose, mais que nous avons choisi de ne rien faire. Et ce sera notre héritage.
Ce coût humain… c’est ce qui me brise le cœur. Parce que derrière chaque statistique, derrière chaque sondage, derrière chaque mensonge de Leavitt… il y a des gens réels qui souffrent. Des familles qui luttent. Des journalistes qui vivent dans la peur. Des citoyens qui ne savent plus quoi croire. Et Leavitt… elle ne semble pas s’en soucier. Ou peut-être qu’elle s’en soucie, mais qu’elle a décidé que son ambition, sa loyauté envers Trump, est plus importante que leur souffrance. Et ça… ça me rend tellement triste. Parce que nous sommes tous humains. Nous sommes tous dans le même bateau. Et quand nous oublions ça, quand nous commençons à traiter les autres comme des pions dans un jeu politique plutôt que comme des êtres humains avec des sentiments et des besoins et des rêves… eh bien, c’est à ce moment-là que nous perdons notre humanité. Et c’est exactement ce qui se passe.
Les leçons de l'histoire
Les précédents autoritaires
L’approche de Leavitt envers la vérité et les médias n’est pas nouvelle. Elle a des précédents dans l’histoire—et ce ne sont pas de bons précédents. Dans les régimes autoritaires à travers le monde et à travers l’histoire, l’une des premières étapes vers la consolidation du pouvoir a toujours été de contrôler l’information, de marginaliser les médias indépendants, de créer une réalité alternative où le leader est toujours glorieux, où l’économie est toujours florissante, où tout problème est la faute des ennemis extérieurs ou des traîtres intérieurs. C’est le manuel de jeu de l’autoritarisme. Et Leavitt le suit à la lettre. Elle ne l’invente pas—elle l’emprunte à une longue lignée de propagandistes qui l’ont précédée. La différence, bien sûr, c’est que cela se passe en Amérique. Dans un pays qui s’est toujours enorgueilli de sa presse libre, de ses institutions démocratiques, de son engagement envers la vérité et la transparence. Mais ces choses ne sont pas garanties. Elles ne sont pas permanentes. Elles doivent être défendues, protégées, chéries. Et lorsque nous les laissons s’éroder, lorsque nous acceptons les mensonges comme normaux, lorsque nous permettons aux propagandistes de remplacer les journalistes… eh bien, nous nous dirigeons vers un territoire très dangereux.
Hannah Arendt, dans ses écrits sur le totalitarisme, a noté que l’une des caractéristiques déterminantes des régimes totalitaires est leur relation avec la vérité. Les régimes totalitaires ne se contentent pas de mentir—ils créent une réalité alternative si complète, si omniprésente, que les gens perdent leur capacité à distinguer le vrai du faux. Ils créent ce qu’Arendt appelait un « monde fictif » où tout est possible parce que rien n’est vrai. Et une fois que les gens sont piégés dans ce monde fictif, ils deviennent malléables, manipulables, prêts à croire n’importe quoi que le leader leur dit. C’est le danger ultime de l’approche de Leavitt. Elle ne crée pas seulement de la confusion—elle crée un monde fictif où les faits n’ont plus d’importance, où la vérité est ce que Trump dit qu’elle est, où la réalité elle-même est négociable. Et une fois que nous sommes dans ce monde fictif, une fois que nous avons perdu notre ancrage dans la réalité partagée… eh bien, il n’y a plus de limite à ce qui peut se passer. Parce que si rien n’est vrai, alors tout est permis. Et c’est exactement ce que veulent les autocrates. C’est exactement ce dont ils ont besoin pour consolider leur pouvoir. Et Leavitt, consciemment ou non, leur donne exactement ce dont ils ont besoin. Elle construit ce monde fictif, briefing par briefing, mensonge par mensonge.
Les avertissements des historiens
Les historiens qui étudient la montée de l’autoritarisme ont identifié des schémas communs—des signes avant-coureurs qui apparaissent encore et encore lorsque les démocraties commencent à glisser vers l’autoritarisme. L’un de ces signes est l’attaque contre les médias indépendants. Un autre est la création d’une réalité alternative où les faits sont négociables. Un troisième est la normalisation du mensonge au plus haut niveau du gouvernement. Et nous voyons tous ces signes maintenant, en Amérique, sous l’administration Trump, avec Karoline Leavitt comme l’un des principaux architectes de cette transformation. Les historiens nous avertissent. Ils nous disent que nous sommes sur une pente glissante, que nous nous dirigeons vers un territoire dangereux, que nous devons agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Mais combien d’entre nous écoutent? Combien d’entre nous prennent ces avertissements au sérieux? Ou est-ce que nous nous disons que ça ne peut pas arriver ici, que l’Amérique est différente, que nos institutions sont trop fortes, que notre démocratie est trop enracinée? C’est ce que les gens se disaient dans d’autres pays avant que leurs démocraties ne s’effondrent. « Ça ne peut pas arriver ici. » Mais ça peut. Et ça arrive. Lentement, progressivement, mais inexorablement. Et si nous ne nous réveillons pas, si nous ne commençons pas à prendre ces avertissements au sérieux, si nous ne commençons pas à défendre notre démocratie avec la même férocité que Leavitt la défend… alors nous allons la perdre. Et une fois qu’elle sera partie, il sera incroyablement difficile de la récupérer.
Ces avertissements des historiens… ils me hantent. Parce que je sais qu’ils ont raison. Je sais que nous sommes sur une pente glissante. Je sais que nous nous dirigeons vers un endroit sombre. Mais je me sens aussi tellement impuissant. Qu’est-ce que je peux faire? Qu’est-ce que n’importe lequel d’entre nous peut faire face à cette machine de propagande massive, face à cette érosion systématique de la vérité? Parfois, j’ai l’impression que nous sommes juste en train de regarder un accident au ralenti, incapables de l’arrêter, incapables de changer de cap. Mais ensuite je me rappelle… nous ne sommes pas impuissants. Nous avons du pouvoir. Nous avons des voix. Nous avons des votes. Nous avons la capacité de résister, de nous battre, de défendre ce en quoi nous croyons. Et peut-être que c’est suffisant. Peut-être que si suffisamment d’entre nous se lèvent, si suffisamment d’entre nous disent « non », si suffisamment d’entre nous refusent d’accepter les mensonges… alors peut-être que nous pouvons changer de cap. Peut-être que nous pouvons sauver notre démocratie. Peut-être.
Le rôle des citoyens
La responsabilité individuelle
Face à la machine de propagande de Leavitt et de l’administration Trump, il est facile de se sentir impuissant. Mais nous ne le sommes pas. Chacun d’entre nous a un rôle à jouer dans la défense de la vérité et de la démocratie. Le premier pas est de rester informé. De lire des sources d’information fiables. De vérifier les faits. De ne pas accepter aveuglément ce que nous dit le gouvernement ou ce que nous voyons sur les réseaux sociaux. Nous devons être des consommateurs critiques d’information, toujours en train de questionner, toujours en train de vérifier, toujours en train de chercher la vérité. Le deuxième pas est de soutenir le journalisme indépendant. De nous abonner aux journaux et aux magazines. De regarder les émissions d’information qui font du vrai journalisme. De partager les articles qui sont bien rapportés et factuels. Les journalistes ne peuvent pas faire leur travail sans notre soutien. Ils ont besoin de nous pour survivre financièrement, et ils ont besoin de nous pour les défendre lorsqu’ils sont attaqués. Le troisième pas est de parler. De ne pas rester silencieux face aux mensonges. De corriger la désinformation lorsque nous la voyons. De défendre la vérité même lorsque c’est inconfortable ou impopulaire. Nous ne pouvons pas laisser les mensonges passer sans être contestés. Nous ne pouvons pas laisser la propagande devenir la nouvelle norme.
Et le quatrième pas est de voter. De participer au processus démocratique. De tenir nos élus responsables. De voter pour des candidats qui valorisent la vérité, l’intégrité, les normes démocratiques. Parce qu’en fin de compte, c’est nous qui avons le pouvoir. C’est nous qui décidons qui nous gouverne. C’est nous qui pouvons changer de cap si nous le voulons. Mais nous devons le vouloir. Nous devons nous soucier suffisamment pour agir. Nous devons être prêts à nous battre pour notre démocratie. Parce que personne d’autre ne le fera pour nous. Les journalistes peuvent rapporter la vérité, mais ils ne peuvent pas nous forcer à la croire. Les historiens peuvent nous avertir, mais ils ne peuvent pas nous forcer à écouter. Les institutions démocratiques peuvent exister, mais elles ne peuvent pas se défendre elles-mêmes. C’est à nous. C’est notre responsabilité. Et si nous échouons, si nous laissons notre démocratie s’effondrer parce que nous étions trop apathiques, trop cyniques, trop occupés pour nous en soucier… eh bien, nous n’aurons personne d’autre à blâmer que nous-mêmes. Et nos enfants, nos petits-enfants, vivront avec les conséquences de notre échec. Ils vivront dans un monde où la vérité n’a plus d’importance, où les autocrates règnent, où la démocratie n’est qu’un souvenir lointain.
L’action collective
Mais la responsabilité individuelle n’est pas suffisante. Nous avons également besoin d’action collective. Nous avons besoin de mouvements, d’organisations, de groupes de citoyens qui se rassemblent pour défendre la démocratie. Nous avons besoin de gens qui organisent, qui manifestent, qui font pression sur leurs élus, qui construisent des coalitions à travers les lignes partisanes. Parce que la défense de la démocratie ne devrait pas être une question partisane. Ce n’est pas une question démocrate contre républicain. C’est une question de démocratie contre autoritarisme. C’est une question de vérité contre mensonge. C’est une question de liberté contre oppression. Et nous devrions tous être du même côté de ces questions, peu importe nos différences politiques sur d’autres sujets. Il y a déjà des organisations qui font ce travail. Des groupes de défense de la liberté de la presse. Des organisations de surveillance de la démocratie. Des coalitions de citoyens engagés. Mais ils ont besoin de plus de soutien. Ils ont besoin de plus de membres. Ils ont besoin de plus de ressources. Ils ont besoin de nous. Et nous devons répondre à cet appel. Nous devons nous joindre à ces efforts. Nous devons faire partie de la solution. Parce que si nous ne le faisons pas, si nous restons sur la touche pendant que d’autres se battent pour notre démocratie… alors nous sommes complices de son effondrement.
Cette idée d’action collective… elle me donne de l’espoir. Parce que je sais que je ne suis pas seul. Je sais qu’il y a des millions d’Américains qui se soucient de la vérité, qui se soucient de la démocratie, qui sont prêts à se battre pour ce en quoi ils croient. Et quand je pense à tous ces gens, quand j’imagine ce que nous pourrions accomplir si nous nous unissions, si nous travaillions ensemble… eh bien, ça me donne de l’espoir. Ça me fait croire que nous pouvons gagner cette bataille. Que nous pouvons sauver notre démocratie. Que nous pouvons construire un avenir meilleur pour nos enfants. Mais seulement si nous agissons. Seulement si nous nous levons. Seulement si nous refusons d’accepter les mensonges, la propagande, l’érosion de nos institutions démocratiques. Alors levons-nous. Ensemble. Et battons-nous.
Conclusion : le moment de vérité
Un choix à faire
Nous sommes à un moment de vérité dans l’histoire américaine. Les actions de Karoline Leavitt—ses mensonges répétés, ses attaques contre les journalistes, sa création d’une réalité alternative—ne sont pas que des tactiques politiques. Ce sont des symptômes d’une maladie plus profonde qui ronge la démocratie américaine. Et nous devons décider, maintenant, comment nous allons répondre. Allons-nous accepter cette nouvelle norme? Allons-nous nous résigner à vivre dans un monde où la vérité n’a plus d’importance, où les attachés de presse peuvent mentir impunément, où les journalistes sont traités comme des ennemis? Ou allons-nous nous lever et dire « non »? Allons-nous défendre la vérité, défendre le journalisme indépendant, défendre les normes démocratiques qui ont fait de l’Amérique ce qu’elle est? C’est le choix auquel nous sommes confrontés. Et c’est un choix que chacun d’entre nous doit faire. Pas demain. Pas la semaine prochaine. Maintenant. Parce que chaque jour que nous attendons, chaque jour que nous restons silencieux, chaque jour que nous acceptons les mensonges sans les contester… c’est un jour de plus où notre démocratie s’affaiblit. C’est un jour de plus où les autocrates gagnent du terrain. C’est un jour de plus où nous nous rapprochons du point de non-retour.
Karoline Leavitt n’est pas le problème—elle est un symptôme. Le vrai problème, c’est un système politique qui récompense le mensonge, qui élève les propagandistes, qui traite la vérité comme une question partisane. Le vrai problème, c’est une culture politique où la loyauté tribale prime sur tout, où gagner est plus important que gouverner de manière responsable, où l’ambition personnelle justifie n’importe quelle trahison des principes. Le vrai problème, c’est nous—les citoyens qui permettons que cela se produise, qui restons silencieux face aux mensonges, qui votons pour des candidats qui ne respectent pas la vérité ou la démocratie. Et si nous voulons résoudre ce problème, nous devons commencer par nous regarder dans le miroir. Nous devons nous demander: qu’est-ce que je fais pour défendre la démocratie? Qu’est-ce que je fais pour soutenir le journalisme indépendant? Qu’est-ce que je fais pour tenir mes élus responsables? Et si la réponse est « rien », alors nous faisons partie du problème. Mais nous pouvons aussi faire partie de la solution. Nous pouvons choisir, dès maintenant, de nous lever, de parler, d’agir. Nous pouvons choisir de défendre la vérité même lorsque c’est difficile. Nous pouvons choisir de soutenir les journalistes même lorsqu’ils sont attaqués. Nous pouvons choisir de voter pour des candidats qui respectent les normes démocratiques même si nous ne sommes pas d’accord avec eux sur tout. Nous pouvons faire ces choix. Et nous devons les faire. Parce que l’avenir de notre démocratie en dépend. L’avenir de nos enfants en dépend. L’avenir de tout ce que nous chérissons en dépend. Alors que choisirons-nous? Le mensonge ou la vérité? La propagande ou le journalisme? L’autoritarisme ou la démocratie? Le choix est le nôtre. Et le moment de choisir est maintenant.
Je termine cet article avec un mélange d’espoir et de peur. Peur parce que je vois clairement où nous nous dirigeons si nous ne changeons pas de cap. Peur parce que je sais à quel point il est facile de perdre une démocratie et à quel point il est difficile de la récupérer. Peur parce que je regarde Karoline Leavitt derrière ce podium, mentant avec une telle confiance, attaquant avec une telle férocité, et je me demande si nous avons encore la force collective de lui résister. Mais aussi de l’espoir. Espoir parce que je crois encore en l’Amérique, en ses citoyens, en sa capacité à se corriger. Espoir parce que je vois des journalistes courageux qui continuent de dire la vérité malgré les attaques. Espoir parce que je vois des citoyens ordinaires qui se lèvent, qui s’organisent, qui se battent pour leur démocratie. Espoir parce que je crois que nous sommes meilleurs que ça. Que nous pouvons être meilleurs que ça. Que nous serons meilleurs que ça. Mais seulement si nous le choisissons. Seulement si nous agissons. Seulement si nous refusons d’accepter les mensonges de Leavitt et de tous ceux qui, comme elle, mettent leur ambition avant la vérité, leur loyauté à un homme avant leur loyauté à la démocratie. Alors choisissons. Choisissons la vérité. Choisissons la démocratie. Choisissons l’espoir. Et battons-nous comme si nos vies en dépendaient. Parce que, d’une certaine manière, c’est le cas.
Sources primaires
Fox News, « Leavitt accuses CNN reporter of trying to ‘push narratives’ during heated White House exchange », publié le 11 décembre 2025. MS NOW (MSNBC), « White House’s Leavitt keeps arguing with reporters. Her real fight is with reality », par Steve Benen, publié le 12 décembre 2025. POLITICO Magazine, « The Political Education of Karoline Leavitt », par Adam Wren, publié le 25 avril 2025. The White House, « Press Briefing by Press Secretary Karoline Leavitt », publié le 11 décembre 2025. Federal Reserve Economic Data (FRED), « Consumer Price Index for All Urban Consumers », données consultées en décembre 2025.
Sources secondaires
CNN, « A White House press briefing for an audience of one », analyse publiée en janvier 2025. The New York Times, « Trump Calling Reporter ‘Piggy’ Was ‘Frankness,’ White House Says », publié en novembre 2025. BBC News, « Who is Karoline Leavitt, the youngest White House press secretary? », publié en janvier 2025. NPR, « Trump calls affordability crisis a ‘hoax.’ The data tells a different story », publié le 11 décembre 2025. Reuters, « US inflation may slow, but the affordability debate is likely to keep raging », publié le 12 décembre 2025. CBS News, « Trump says U.S. prices are ‘coming down tremendously' », analyse publiée en décembre 2025. The Guardian, « White House press secretary defends Trump’s ‘piggy’ insult », publié en novembre 2025.
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