La porte de Brandebourg sous haute surveillance
Berlin ne prend aucun risque. La capitale allemande, qui porte le poids de son histoire, déploie des mesures exceptionnelles pour protéger les célébrations de Hanoukka. La porte de Brandebourg, ce monument emblématique de la réunification et de la démocratie allemande, devient le théâtre d’un dispositif de sécurité digne d’une conférence du G7. Une ménorah électrique géante, visible de tout le centre-ville, doit être allumée en présence des autorités, des représentants de la communauté juive, et des centaines de citoyens venus manifester leur solidarité. Mais cette année, la célébration ressemble davantage à un siège. Les forces de l’ordre, en tenue anti-émeute, quadrillent le quartier. Des snipers sont postés sur les toits avoisinants. Des détecteurs de métaux sont installés à chaque point d’accès. Les sacs sont inspectés. Les identités vérifiées. La police allemande, parlant au nom du ministère de l’Intérieur, annonce « renforcer » et « intensifier » une présence déjà massive. Car Berlin le sait : l’Allemagne a une responsabilité historique. La doctrine du Staatsräson, cette politique allemande de responsabilité spéciale envers Israël et le peuple juif, n’est pas qu’un concept diplomatique. C’est un engagement concret, tangible, qui se mesure en hommes, en équipements, en budgets.
La menace est particulièrement palpable en Allemagne. Les services de renseignement estiment à plusieurs milliers le nombre d’islamistes radicaux présents sur le territoire, dont une fraction prête à passer à l’acte. Les attaques antisémites ont explosé depuis le 7 octobre 2023. Les synagogues sont vandalisées presque quotidiennement. Des écoles juives reçoivent des menaces de mort. Des commerces tenus par des juifs sont pris pour cible. Le gouvernement fédéral a investi des centaines de millions d’euros dans la protection des institutions juives. Mais est-ce suffisant ? La question hante les couloirs du pouvoir à Berlin. Chaque événement public devient un calcul de risque. Chaque célébration une potentielle cible. La communauté juive allemande, pourtant l’une des plus dynamiques d’Europe, vit dans un état de vigilance permanente. Beaucoup envisagent l’alyah, ce retour en Israël, non pas par idéal sioniste, mais par pur instinct de survie. Pendant ce temps, les extrêmes politiques, de l’ultragauche antisémite comme l’extrême-droite néonazie, prospèrent sur ce terreau de division. Berlin se barricade. Mais derrière les barrières, les fouilles, les caméras, une question demeure : jusqu’où aller pour protéger une liberté qu’on ne peut plus vraiment exercer librement ?
L’héritage historique comme fardeau
L’Allemagne contemporaine porte sur ses épaules le poids des générations. Chaque décision concernant la sécurité de la communauté juive est examinée à l’aune de l’Histoire. Quand la police berlinoise annonce des mesures « spécifiques » pour Hanoukka, ce n’est pas simple routine opérationnelle. C’est une déclaration politique. Un message envoyé au monde entier. L’Allemagne ne tolérera plus. L’Allemagne ne laissera plus faire. L’Allemagne protégera. Ce discours, martelé par le chancelier et ses ministres, cache pourtant une réalité complexe. La montée de l’antisémitisme ne vient pas seulement des milieux islamistes radicaux. Elle s’infiltre dans la société allemande elle-même. Les sondages sont alarmants. Une part significative de la population allemande nourrit des préjugés latents contre les juifs. La critique légitime de la politique israélienne se mue trop souvent en haine antisémite. Les universités deviennent des champs de bataille idéologiques où les étudiants juifs se sentent de plus en plus isolés, menacés.
La réponse sécuritaire allemande est donc paradoxale. D’un côté, un État qui mobilise des moyens considérables, qui déploie une technologie de pointe, qui forme des unités spécialisées. De l’autre, une société qui semble incapable de guérir ses propres démons. Les autorités berlinoises ont dû interdire plusieurs manifestations pro-palestiniennes prévues pendant la période de Hanoukka, craignant des débordements. Des décisions difficiles qui suscitent des critiques sur les libertés publiques, mais qui apparaissent nécessaires face au niveau de menace. La communauté juive de Berlin, pourtant si vivante, si intégrée, se retrouve de nouveau contrainte de vivre entre murailles. Pas celles du ghetto d’avant-guerre, mais des barrières de sécurité, des systèmes de surveillance, des gardes armés. Une prison dorée peut-être, mais une prison quand même. Et chaque année qui passe, le coût humain de cette protection devient plus lourd. La peur. L’anxiété. Ce sentiment permanent de devoir regarder par-dessus son épaule. Même en célébrant la lumière de Hanoukka.
Chaque fois que je vois ces images de la porte de Brandebourg protégée comme une forteresse, je pense à cette ironie tragique. L’Allemagne, qui a si longtemps cherché à expier sa faute, en arrive à construire des ghettos de sécurité pour protéger ceux qu’elle a si longtemps persécutés. Est-ce vraiment cela la réparation ? Est-ce cela la leçon de l’Histoire ? J’ai le cœur brisé de voir cette communauté allemande, si résiliente, si incroyablement vivante, forcée de célébrer sa survie dans une forteresse. Et je me demande : quand est-ce que nous comprendrons que la vraie sécurité ne viendra jamais des barrières, mais de l’ éducation, du dialogue, de cette humanité partagée que nous semblons avoir perdue de vue ?
Section 3 : New York, la mégalopole en état d'alerte
La plus grande communauté juive sous protection
New York ne plaisante pas avec la sécurité. La mégalopole américaine abrite la plus grande communauté juive hors d’Israël, plus de deux millions de personnes. Une présence visible, vibrante, essentielle au tissu urbain. De Brooklyn à Manhattan, du Queens au Bronx, les synagogues, les écoles juives, les commerces casher, les centres communautaires ponctuent le paysage new-yorkais. Mais depuis l’attaque de Sydney, cette normalité est sous tension. Le maire Eric Adams, lui-même ancien officier de police, annonce des mesures sans précédent. Pas seulement des patrouilles supplémentaires. Des unités spécialisées du NYPD dépêchées devant chaque synagogue importante. Des checkpoints installés dans les quartiers à forte densité juive. Des hélicoptères survolant les célébrations publiques. Des caméras de reconnaissance faciale activées. La technologie de surveillance déployée à grande échelle. New York devient un immense laboratoire sécuritaire.
Le budget alloué à la protection des institutions juives a explosé. Des centaines de millions de dollars annuels pour des gardes privés, des systèmes d’alarme, des barrières anti-voiture, des formations en sécurité communautaire. La Jewish Community Relations Council de New York travaille en étroite collaboration avec le NYPD, partageant des renseignements, coordonnant les patrouilles, organisant des exercices d’urgence. Car la menace est multiple. L’antisémitisme d’extrême-droite, incarné par des suprémacistes blancs comme le tueur de Pittsburgh en 2018. La haine venue de l’islamisme radical, comme l’attaque de la synagogue de Poway en Californie. Et maintenant, l’importation du conflit israélo-palestinien dans les rues américaines, avec des affrontements de plus en plus violents entre manifestants pro-palestiniens et défenseurs de la communauté juive. New York, cette ville symbole du melting pot, de la coexistence des cultures, se retrouve fracturée. Les tensions sont palpables dans les universités comme Columbia, dans les commerces du Upper West Side, dans les écoles publiques où les enfants juifs se font harceler.
Le NYPD en première ligne
Le département de police de New York est sans doute le mieux équipé du monde pour faire face à ces menaces. Des milliers d’agents spécialement formés à la protection des sites religieux. Une unité de renseignement dédiée à la veille antisémite. Des partenariats avec le FBI, la CIA, les services de renseignement israéliens. Le NYPD a même envoyé des experts en Israël pour étudier les méthodes de protection des sites publics. Mais cette expertise se heurte à une réalité démocratique complexe. Comment maintenir l’ordre et la sécurité sans porter atteinte aux libertés fondamentales ? Comment protéger la communauté juive sans stigmatiser les communautés musulmanes ? Comment réagir aux manifestations pro-palestiniennes quand certaines deviennent des vecteurs de propagande antisémite ? Ces questions déchirent la direction du NYPD.
Le quotidien des agents changé. Les patrouilles devant les synagogues sont devenues routinières. Les communications chiffrées avec les responsables communautaires permanentes. Les exercices de simulation d’attaque trimestriels. Le stress, la tension, cette conscience permanente que chaque fonctionnement pourrait devenir une tragédie. Les agents du NYPD en première ligne ressentent ce poids. Beaucoup sont eux-mêmes membres de la communauté juive. D’autres viennent de familles immigrées musulmanes. La situation met à rude épreuve la cohésion interne du département. Pendant ce temps, dans les quartiers juifs, la vie continue. Mais différemment. Les parents accompagnent leurs enfants à l’école comme s’ils les menaient à un rendez-vous périlleux. Les fidèles arrivent à la synagogue avec des minutes d’avance pour passer les contrôles de sécurité. Les célébrations publiques, comme l’allumage de la ménorah à Central Park, ressemblent à des opérations militaires. New York tient bon. La ville montre sa résilience. Mais à quel prix ? Cette normalisation de l’état de siège ne risque-t-elle pas d’installer durablement une culture de la peur ?
New York me fascine et m’inquiète à la fois. Cette ville qui a tout vu, tout absorbé, tout surmonté, se retrouve maintenant confrontée à son propre reflet. La mégalopole du melting pot devenu mégalopole du conflict melting. Je suis admiratif de la mobilisation du NYPD, de la détermination des autorités. Mais je suis aussi terrifié par ce que cela révèle de notre époque. Quand la plus grande démocratie du monde doit transformer ses quartiers en zones de surveillance pour protéger une partie de sa population, n’est-ce pas le signe que quelque chose de fondamental s’est cassé dans notre pacte social ? J’ai peur que nous nous habituions à cette anormalité. Que nous finissions par considérer comme normal de célébrer Hanoukka avec des gardes armés.
Section 4 : Londres, le Royaume-Uni sous tension
Scotland Yard face à la multiplication des menaces
Londres n’est pas épargnée. La capitale britannique, longtemps considérée comme un refuge pour les communautés persécutées, fait face à une escalade préoccupante. Scotland Yard, le quartier général de la police londonienne, se prépare au pire. Depuis l’attaque de Sydney, les menaces contre la communauté juive britannique ont atteint un niveau sans précédent. Les services de renseignement locaux estiment que plusieurs projets d’attaque sont en préparation. La réponse est immédiate et massive. Des patrouilles renforcées autour de chaque institution juive. Des unités d’intervention rapide positionnées stratégiquement. La technologie de surveillance de masse activée dans les quartiers sensibles. Le gouvernement britannique, par la voix du Home Secretary, appelle à la « vigilance maximale« .
La communauté juive britannique, bien que plus petite que celle de New York ou Paris, est profondément enracinée dans le Royaume-Uni depuis plus de trois siècles. Elle a prospéré, contribué énormément à la vie culturelle, économique, politique du pays. Mais aujourd’hui, elle vit dans un état de précarité croissante. Les statistiques sont glaçantes : les incidents antisémites ont augmenté de plus de 400% depuis octobre 2023. Les écoles juives reçoivent des menaces quotidiennes. Les synagogues sont vandalisées. Les rabbins sont insultés, agressés. Le Community Security Trust (CST), l’organisation chargée de la sécurité de la communauté juive britannique, est débordée. Ses budgets ont triplé, ses effectifs doublés, mais la demande continue d’augmenter. Chaque événement public devient un casse-tête logistique et sécuritaire.
Le défi de l’équilibre sécurité-libertés
Le Royaume-Uni se targue d’être une démocratie libérale, un État de droit où les libertés publiques sont sacrées. Mais la montée de l’antisémitisme met ce modèle à l’épreuve. Les autorités britanniques doivent naviguer entre deux écueils : ne pas assez protéger et encourager les agresseurs, ou trop sécuriser et donner l’impression d’abandonner les principes démocratiques. La police londonienne a adopté une approche pragmatique : « pas de détails publics » sur les mesures déployées, pour ne pas informer les potentiels assaillants, mais « engagement total » avec la communauté juive pour la rassurer. Une communication délicate, qui peine parfois à convaincre.
Les universités britanniques sont devenues des foyers de tension particulièrement préoccupants. Cambridge, Oxford, LSE, UCL… des campus historiquement ouverts se transforment en arènes idéologiques où les étudiants juifs se sentent de plus en plus isolés. Des conférences sur le conflit israélo-palestinien tournent au procès du sionisme, puis du judaïsme. Des associations étudiantes pro-palestiniennes appellent au boycott des universités israéliennes, puis des chercheurs juifs. Le gouvernement britannique a dû intervenir, menaçant de couper les financements aux établissements qui ne protégeraient pas leurs étudiants juifs. Une situation inédite dans l’histoire de l’enseignement supérieur britannique. Pendant ce temps, les manifestations pro-palestiniennes se multiplient dans les rues de Londres. Pour la plupart pacifiques, certaines dégénèrent, avec des slogans clairement antisémites, des drapeaux du Hezbollah ou du Hamas brandis ouvertement. Scotland Yard doit faire des choix difficiles : tolérer la liberté d’expression ou intervenir face à la haine explicite ?
Londres me déroute. Cette ville qui a tant combattu pour la liberté, qui a résisté à la tyrannie nazie, qui s’est toujours enorgueillie de sa tolérance, se retrouve maintenant paralysée par sa propre ouverture. Je suis stupéfait de voir comment le multiculturalisme britannique, si longtemps vanté comme modèle, devient aujourd’hui le vecteur de sa propre fragilisation. Quand je vois ces images de manifestants célébrant le Hamas dans les rues de Londres, je me demande : comment avons-nous pu en arriver là ? Comment la haine antisémite a-t-elle pu trouver tant de complicités dans une société démocratique si avancée ? J’ai peur que nous ne réalisions pas la gravité de ce qui se passe. Que nous ne comprenions pas que chaque fois que nous tolérons l’antisémitisme, nous sapons les fondations de notre propre démocratie.
Section 5 : Paris, la République en état de siège
La France face à sa plus grande crise sécuritaire
Paris est en guerre. Non pas une guerre déclarée, mais une guerre souterraine contre l’antisémitisme qui ronge la République. L’attaque de Sydney n’a fait que confirmer ce que les autorités françaises savaient déjà : la menace est imminente. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez prend des mesures drastiques. « Vigilance maximale« , c’est le mot d’ordre. Des milliers de policiers et gendarmes mobilisés. Des patrouilles militaires de l’opération Sentinelle renforcées. Des unités d’élite du RAID et du GIGN en alerte maximale. La France déploie une force considérable pour protéger ses citoyens juifs. Une mobilisation sans précédent en temps de paix. Car la France comprend mieux que personne le danger. Elle a payé le prix fort ces dernières années.
La liste des attentats antisémites en France est longue et tragique. 2012 : Mohamed Merah tue trois enfants et un rabbin à l’école juive de Toulouse. 2015 : Amedy Coulibaly prend des otages dans une supérette casher de Paris. 2019 : une tentative de massacre déjouée contre une synagogue de Bayonne. Chaque fois, la France s’est réveillée. Chaque fois, des mesures ont été prises. Mais chaque fois, la menace est revenue, plus forte, plus organisée. La communauté juive française, la plus grande d’Europe, vit dans un état de post-traumatique permanent. Beaucoup ont fait leur alyah. D’autres envisagent de partir chaque jour. Ceux qui restent se sentent abandonnés par une partie de la classe politique, par une société qui minimise parfois l’antisémitisme au nom d’un antiracisme dévoyé.
L’Opération Sentinelle comme rempart ultime
L’Opération Sentinelle, déployée après les attentats de janvier 2015, est devenue une permanence dans le paysage français. Des milliers de soldats en armes patrouillent devant les écoles juives, les synagogues, les centres communautaires. Une visible qui rassure autant qu’elle inquiète. Rassure parce que la force de l’État est là. Inquiète parce qu’elle rappelle constamment le danger. Cette militarisations de la protection des juifs en France est un aveu d’échec. L’échec de la politique d’intégration. L’échec de la lutte contre le séparatisme islamiste. L’échec de la transmission des valeurs républicaines. La France se retrouve obligée de protéger une partie de sa population comme si elle était en territoire ennemi.
Le coût humain est énorme. Les enfants juifs grandissent avec des soldats à l’entrée de leur école. Les familles célèbrent les bar-mitsvah sous la protection de gardes armés. Les rabbins doivent avoir une formation en sécurité. La vie quotidienne est marquée par les contrôles, les alarmes, les protocoles d’urgence. Une normalisation de l’anormal qui pèse lourdement sur la communauté. Pendant ce temps, l’antisémitisme continue de progresser dans les quartiers, dans les banlieues, dans certaines franges de la société. Les discours complotistes se répandent sur les réseaux sociaux. Les stéréotypes les plus anciens ressurgissent, travestis en critique d’Israël. La France se déchire entre son histoire universaliste et la réalité des communautarismes. Entre son idéal républicain et la peur de ses propres citoyens.
La France me brise le cœur. Ce pays que j’aime, cette République que j’admire, se retrouve aujourd’hui contrainte de protéger une partie de ses enfants comme s’ils étaient en zone de guerre. J’ai vu ces images de l’école juive de Toulouse après l’attaque de Merah. J’ai entendu ces témoignages de familles qui ne dorment plus la nuit. Et chaque jour qui passe, je vois la même détermination chez ceux qui restent, qui refusent de céder à la peur. Cette France-là, cette France résiliente, courageuse, incroyablement vivante, me redonne espoir. Mais je suis aussi terrifié par ce que cette situation révèle de nos échecs collectifs. Comment avons-nous pu en arriver là, dans ce pays qui a tant donné au monde, dans cette nation des Lumières ?
Section 6 : Varsovie, le fantôme de l'Histoire
La Pologne face à ses démons et à ses responsabilités
Varsovie se réveille. La capitale polonaise, ville martyre de la Seconde Guerre mondiale, terre de tant de tragédies juives, doit aujourd’hui affronter une nouvelle réalité. L’attaque de Sydney a eu un effet électrochoc en Pologne. Le gouvernement polonais, pourtant souvent critiqué pour sa politique mémorielle controversée, prend des mesures rapides et concrètes. La sécurité autour de la synagogue principale de Varsovie est doublée. Des gardes armés supplémentaires sont déployés. La police nationale intensifie ses patrouilles dans tous les quartiers à présence juive. Une décision qui aurait été impensable il y a encore quelques années.
La communauté juive polonaise est une communauté-phanthome. Avant-guerre, la Pologne abritait plus de trois millions de juifs, la plus grande communauté d’Europe. Aujourd’hui, elle n’en compte plus que quelques milliers. Une communauté qui a tout perdu, qui a tout enduré, mais qui a survécu. Qui s’est même reconstituée, timidement, depuis la chute du communisme. Une nouvelle génération de Juifs polonais redécouvre ses racines, reconstruit des institutions, rouvre des écoles. Une renaissance incroyable, fragile, mais bien réelle. Mais cette renaissance se fait dans un contexte particulièrement difficile. La Pologne est aujourd’hui traversée par des courants nationalistes puissants, par un révisionnisme historique qui minimise la participation de Polonais aux persécutions nazies.
Les responsabilités historiques comme défis contemporains
La Pologne se trouve à la croisée de mémoires complexes. D’un côté, la fierté d’avoir été la nation qui a le plus résisté à l’Allemagne nazie. De l’autre, la difficulté à affronter les pages les plus sombres de son histoire. La collaboration de certains Polonais à la persécution des juifs. Les pogroms de l’après-guerre comme celui de Kielce en 1946. Ces sujets restent tabous, sources de tensions politiques et sociales. Mais la montée actuelle de l’antisémitisme international force la Pologne à faire face à ses responsabilités. Le gouvernement polonais a bien compris que protéger les quelques milliers de Juifs restant sur son sol n’est pas seulement une obligation sécuritaire. C’est un test pour la démocratie polonaise. Un test pour sa crédibilité internationale.
Les mesures déployées à Varsovie sont donc doublement significatives. D’un point de vue pratique, elles assurent la sécurité physique de la communauté juive pendant cette période particulièrement vulnérable. D’un point de vue symbolique, elles envoient un message fort : la Pologne moderne prend ses responsabilités. La synagogue de Varsovie, reconstruite après guerre sur les ruines de l’ancienne, devient le symbole de cette résilience. Les prières qui y sont dites pendant Hanoukka résonnent différemment cette année. Portées par l’espoir, mais aussi par la conscience de la fragilité de la paix, de la précarité de la tolérance. Les Juifs polonais savent mieux que personne ce que la haine peut faire. Ils savent ce que signifie célébrer la lumière dans l’obscurité la plus totale.
Varsovie me touche profondément. Cette ville qui porte en elle les stigmates de la plus grande tragédie de l’humanité, qui a été le théâtre de tant de souffrances, me fascine par sa capacité à se reconstruire sans cesse. Quand je vois ces images de la synagogue protégée par des gardes, je pense à toutes ces vies perdues, à toute cette culture anéantie. Et en même temps, je suis ému par cette ténacité incroyable de cette communauté qui refuse de disparaître. Qui refuse de laisser la haine avoir le dernier mot. C’est peut-être ça, la vraie leçon de Hanoukka. Pas seulement allumer des bougies, mais allumer cette flamme intérieure qui nous fait continuer même quand tout nous pousse à abandonner.
Section 7 : Washington, la capitale du monde sous pression
La Maison Blanche face à l’urgence
Washington ne dort plus. La capitale américaine, cœur de la démocratie mondiale, se retrouve en première ligne de la lutte contre l’antisémitisme. L’attaque de Sydney a déclenché une mobilisation sans précédent au plus haut niveau de l’État fédéral. Le Président Trump, dans une déclaration solennelle depuis la Maison Blanche, a qualifié l’attaque de « terrible » et promis une réponse « déterminée« . Le FBI a lancé une alerte nationale à toutes les forces de l’ordre locales. Le Department of Homeland Security a activé ses protocoles d’urgence. La sécurité a été renforcée autour de toutes les institutions juives de la région de Washington, du Capitole au Mémorial de l’Holocauste.
Washington abrite une communauté juive importante et influente. Des milliers de fonctionnaires, d’avocats, de lobbyistes, de chercheurs travaillent dans les ministères, les think tanks, les ambassades. Une communauté profondément intégrée à la vie politique américaine. Mais cette visibilité la rend aussi particulièrement vulnérable. Les menaces contre les élus juifs ont explosé. Les sénateurs et représentants juifs reçoivent des protections rapprochées. Le Capitole Jewish Museum, déjà touché par une attaque en mai 2025 qui avait coûté la vie à deux employés de l’ambassade d’Israël, est devenu une forteresse. Les autorités fédérales ont compris que les symboles du pouvoir américain sont devenus des cibles potentielles pour les antisémites.
Les agences fédérales en mode alerte maximale
La machine sécuritaire américaine est impressionnante. Le FBI, le CIA, la NSA, le Secret Service, tous travaillent en coordination pour identifier les menaces et les neutraliser avant qu’elles ne se matérialisent. Des centaines d’agents sont affectés à la protection de la communauté juive. Des technologies de pointe sont déployées : reconnaissance faciale, analyse comportementale, surveillance des communications suspectes. Les budgets alloués à la lutte contre l’antisémitisme ont été augmentés de manière spectaculaire. Mais cette mobilisation massive cache une inquiétude profonde.
Les services de renseignement américains estiment que la menace n’a jamais été aussi élevée sur le territoire américain. L’islamisme radical reste le danger principal, mais il n’est plus le seul. L’extrême-droite suprémaciste a montré sa capacité à passer à l’acte. Les lone wolves, ces individus radicalisés sur internet, constituent un défi particulièrement difficile. Washington doit aussi gérer les tensions diplomatiques. La politique américaine au Moyen-Orient a des répercussions directes sur la sécurité de la communauté juive domestique. Chaque décision, chaque déclaration peut déclencher des réactions imprévisibles. La capitale américaine navigue dans un environnement complexe où la politique internationale et la sécurité domestique sont de plus en plus interconnectées.
Washington m’inquiète. Cette ville qui devrait être le phare de la démocratie mondiale, l’exemple de la tolérance et de la liberté, se retrouve aujourd’hui obligée de fonctionner comme une base militaire en territoire ennemi. J’ai du mal à accepter cette réalité. Quand je vois ces images de sénateurs juifs escortés par des gardes du corps, de musées transformés en bunkers, je me demande : que sommes-nous devenus ? Comment la plus grande démocratie du monde a-t-elle pu en arriver là ? J’ai peur que nous ne perdions de vue l’essentiel. Que cette obsession sécuritaire ne finisse pas par corrompre les valeurs mêmes que nous prétendons défendre.
Section 8 : Los Angeles, la Cité des Anges sous tension
Hollywood confrontée à la haine
Los Angeles ne croit pas à ce qu’elle voit. La Cité des Anges, ce symbole du rêve américain, de la diversité, de la créativité, se retrouve confrontée à une réalité brutale. L’attaque de Sydney a eu des répercussions immédiates sur la côte Ouest. Le maire de Los Angeles a immédiatement annoncé le déploiement de renforts massifs pour protéger les célébrations de Hanoukka. Le LAPD, le département de police de Los Angeles, a activé son plan d’urgence. Des patrouilles supplémentaires dans les quartiers juifs comme Beverly Hills, Fairfax, Valley Village. Des unités spécialisées positionnées devant les synagogues, les écoles, les centres communautaires.
Los Angeles abrite la deuxième plus grande communauté juive des États-Unis. Une communauté diversifiée, dynamique, influente. Des producteurs de Hollywood, des avocats de Century City, des médecins de Beverly Hills, des artistes de Venice Beach. Une communauté qui a profondément façonné l’identité culturelle et économique de la Californie. Mais cette success story est aujourd’hui menacée. L’antisémitisme progresse dans les universités californiennes comme UCLA, USC, Berkeley. Des manifestations pro-palestiniennes dégénèrent, avec des slogans visant explicitement la communauté juive. Le Skirball Cultural Center, qui accueille le grand festival de Hanoukka de Los Angeles, a dû mettre en place des mesures de sécurité dignes d’un aéroport international.
La communauté juive californienne entre peur et résilience
La réponse de la communauté juive de Los Angeles est ambivalente. D’un côté, la peur. La peur de devenir la prochaine cible. La peur d’envoyer les enfants à l’école. La peur d’arborer des symboles juifs dans l’espace public. De l’autre, une détermination féroce à continuer à vivre normalement. À célébrer Hanoukka. À montrer que la lumière l’emportera sur les ténèbres. Le Rabbi Noah Farkas, président de la Jewish Federation of Greater Los Angeles, résume ce sentiment : « Nous ne laisserons pas la peur gagner« . Une détermination qui se manifeste par une participation record aux événements de Hanoukka, par des prières publiques, par des actes de solidarité.
Cette résilience cache cependant une réalité plus complexe. La communauté juive californienne est fracturée. Une partie minimise les menaces, invoquant la traditionnelle tolérance de la Californie. Une autre, plus consciente du danger, demande des mesures toujours plus drastiques. Les débats sur la sécurité sont vifs dans les institutions communautaires. Faut-il installer des barrières anti-voiture devant chaque synagogue ? Faut-il embaucher des gardes armés ? Faut-il limiter les événements publics ? Ces questions divisent, créent des tensions. Mais elles révèlent surtout la profonde transformation d’une communauté qui a longtemps vécu dans un sentiment de sécurité relatif.
Los Angeles me déroute. Cette ville qui a tant contribué à déconstruire les préjugés, qui a été le théâtre de tant de luttes pour les droits civiques, se retrouve aujourd’hui confrontée à des haines qu’elle croyait avoir vaincues. Je suis admiratif de la résilience de cette communauté juive californienne qui refuse de céder à la peur. Mais je suis aussi inquiet de ce que cette situation révèle des failles de notre société. Comment la Californie, terre d’accueil par excellence, a-t-elle pu devenir un terreau pour l’antisémitisme ? J’ai peur que nous ne réalisions pas la gravité de ce moment. Que nous ne comprenions pas que chaque fois que la haine triomphe quelque part, c’est notre humanité toute entière qui recule.
Section 9 : Les villes européennes secondaires en première ligne
De Manchester à Milan, la même inquiétude
Les grandes métropoles ne sont pas les seules concernées. À travers l’Europe, des villes de taille moyenne se retrouvent également en première ligne. Manchester, au Royaume-Uni, vient de vivre un traumatisme majeur. En octobre 2025, une attaque à la voiture-bélier et au couteau devant une synagogue pendant Yom Kippour a fait deux morts et trois blessés graves. La communauté juive de Manchester, l’une des plus anciennes et des plus dynamiques d’Europe, est en choc. Les autorités locales ont immédiatement renforcé la sécurité autour des institutions juives. Mais la confiance est rompue.
À Milan, en Italie, la situation est similaire. La communauté juive milanaise, bien que plus modeste en nombre, est très visible et bien intégrée. Mais depuis l’attaque de Sydney, les menaces se sont multipliées. La police italienne a dû déployer des patrouilles permanentes devant la synagogue principale et le centre communautaire. Le gouvernement italien, traditionnellement proche de la communauté juive, a promis des mesures supplémentaires. Mais l’inquiétude grandit. L’Italie a aussi sa propre histoire fasciste à confronter. Ses propres fantômes à affronter.
L’Espagne et les pays nordiques confrontés à l’inédit
En Espagne, la situation est particulièrement paradoxale. Le pays qui a expulsé ses juifs en 1492, qui a vécu pendant cinq siècles sans présence juive significative, voit aujourd’hui renaître de petites communautés. À Madrid, Barcelone, Séville, des synagogues rouvrent. Des écoles juives se créent. Une renaissance improbable. Mais cette renaissance se fait dans un contexte international tendu. L’Espagne, confrontée à sa propre montée de l’islamisme radical, doit maintenant protéger ces communautés renaissantes. Une mission complexe pour un pays qui n’a pas d’expérience récente en la matière.
Les pays nordiques ne sont pas épargnés non plus. En Suède, particulièrement à Malmö, la communauté juive vit une situation critique. Les menaces, les agressions, le harcèlement sont devenus quotidiens. Beaucoup de familles ont déjà quitté la ville. Le gouvernement suédois, longtemps dans le déni, a dû admettre la gravité de la situation et prendre des mesures. Au Danemark et en Norvège, les communautés juives, plus petites mais bien établies, ressentent aussi cette montée des périls. Les gouvernements scandinaves, fiers de leurs modèles de tolérance, sont désemparés face à cette nouvelle réalité.
Ces villes secondaires me touchent particulièrement. Car elles montrent que le problème n’est pas limité aux grandes métropoles, qu’il n’est pas simplement urbain. C’est une crise globale de nos démocraties. Quand je vois ce qui se passe à Manchester, à Milan, à Malmö, je comprends que nous faisons face à quelque chose de plus profond qu’une simple montée de la criminalité. C’est notre contrat social lui-même qui est remis en question. Comment ces villes, ces communautés plus petites, moins visibles, peuvent-elles faire face à des menaces si organisées, si globales ? J’ai peur que nous ne les laissions seules face à ce danger.
Section 10 : L'Australie, du refuge à la zone de guerre
L’effondrement d’un mythe
L’Australie ne s’en remettra pas. Ce pays qui se vantait d’être l’une des sociétés les plus multiculturelles et les plus tolérantes du monde vient de perdre son innocence. L’attaque de Bondi Beach n’est pas un accident. C’est l’aboutissement d’une dégradation progressive qui dure depuis des années. Depuis octobre 2023, les incidents antisémites ont explosé en Australie. Synagogues vandalisées. Écoles juives menacées. Commerces ciblés. Manifestations haineuses dans les rues de Sydney et Melbourne. Une spirale de violence que les autorités ont longtemps minimisée.
La communauté juive australienne, bien que modeste en taille (environ 120 000 personnes), est très ancienne et bien établie. Les premiers Juifs sont arrivés avec les premiers colons britanniques en 1788. La communauté a prospéré, contribué énormément à la vie australienne. Mais aujourd’hui, elle se sent en danger. Le Premier ministre Anthony Albanese a été accusé de laxisme, de ne pas avoir pris la mesure du péril. L’Australian Jewish Association dénonce « des années d’avertissements ignorés« . L’Australie se retrouve aujourd’hui confrontée à ses propres démons. Sa propre incapacité à intégrer certaines communautés immigrées. Sa propre complaisance face à la radicalisation.
Les conséquences diplomatiques et politiques
L’attaque de Bondi Beach aura des répercussions profondes sur la politique australienne. Le gouvernement a dû expulser l’ambassadeur d’Iran après avoir découvert que Téhéran était derrière plusieurs attaques antisémites sur le sol australien. Une décision dramatique qui montre la gravité de la situation. L’Australie revoit sa politique d’immigration. Renforce ses services de renseignement. Repense sa stratégie de lutte contre le terrorisme. Le multiculturalisme australien, si longtemps vanté comme modèle, est aujourd’hui remis en question.
Sur le plan diplomatique, l’Australie se retrouve isolée. Ses relations avec les pays du Moyen-Orient se tendent. Sa crédibilité internationale est mise à mal. Comment le pays peut-il prétendre être un modèle de coexistence quand il ne parvient pas à protéger sa propre communauté juive ? La crise force l’Australie à un examen de conscience brutal. La réponse sécuritaire est massive, nécessaire, mais elle ne suffira pas. Il faudra aussi s’attaquer aux racines profondes de la haine. À l’échec de l’intégration. À la propagation des idéologies extrémistes. Un travail de longue haleine que l’Australie commence à peine à entreprendre.
L’Australie me brise. Ce pays que j’imaginais comme un paradis de tolérance, comme une réussite du multiculturalisme, se révèle aujourd’hui pour ce qu’il est vraiment : une société profondément fragmentée. Quand je vois ces images de Bondi Beach transformé en scène de crime, je pense à toutes ces familles qui sont venues en Australie chercher la paix, la sécurité. Et je suis envahi par une colère noire. Colère contre ceux qui ont laissé faire. Contre ceux qui ont minimisé les menaces. Contre cette cécité collective qui nous a conduits à cette tragédie. J’ai peur que nous ne comprenions pas que l’Australie n’est qu’un symptôme. Que le même mal ronge d’autres sociétés qui refusent de le voir.
Section 11 : La technologie au service de la sécurité
L’intelligence artificielle comme rempart
Face à cette menace globale, les gouvernements et les communautés juives investissent massivement dans la technologie. L’intelligence artificielle est devenue un outil essentiel dans la prévention des attaques. Des systèmes sophistiqués analysent en temps réel les réseaux sociaux pour détecter les discours haineux, les menaces directes, les projets d’attaque. Des algorithmes identifient les radicalisés potentiels. Des caméras intelligentes équipées de reconnaissance faciale surveillent les zones à risque. La Chine et Israël sont en pointe dans ce domaine, et leurs technologies se répandent rapidement dans les démocraties occidentales.
Les drones sont devenus omniprésents. Ils survolent les grandes manifestations, les événements publics de Hanoukka. Ils peuvent intervenir en quelques minutes en cas d’incident. Les systèmes de détection d’armes, de produits chimiques, d’explosifs se multiplient à l’entrée des synagogues, des écoles, des centres communautaires. La biométrie est devenue courante. Scanners rétiniens, reconnaissance vocale, analyse comportementale… un arsenal technologique digne d’un film de science-fiction déployé pour protéger des célébrations religieuses. Une paradoxe saisissant entre les traditions millénaires et les technologies de pointe.
Les limites éthiques de la surveillance
Cette démocratisation des technologies de surveillance pose des questions éthiques profondes. Jusqu’où aller dans la collecte de données ? Où s’arrête la protection de la communauté juive et où commence la surveillance de masse ? Les libertés individuelles, la vie privée, le droit à l’anonymat sont-ils sacrifiés sur l’autel de la sécurité ? Les débats sont vifs dans toutes les démocraties. En Europe, le RGPD limite certaines pratiques. Aux États-Unis, la Constitution protège contre les abus. Mais la pression est forte pour assouplir ces cadres légaux au nom de l’urgence sécuritaire.
Les risques de dérive sont réels. Ces technologies développées pour lutter contre l’antisémitisme pourraient être utilisées contre d’autres minorités. Les bases de données créées pour identifier les menaces antisémites pourraient servir à profilier des populations entières. Les erreurs de l’IA, les biais algorithmiques, les faux positifs peuvent avoir des conséquences dramatiques. La dépendance excessive à la technologie peut aussi créer un sentiment de sécurité illusoire. Rien ne remplace le renseignement humain, la communauté, la confiance. Les technologies sont des outils, pas des solutions miracles.
La technologie me fascine et m’effraie à la fois. D’un côté, je vois comment elle peut sauver des vies, comment elle peut nous aider à anticiper et prévenir les attaques. De l’autre, je suis terrifié par ce qu’elle révèle de notre incapacité à régler nos problèmes humains par des moyens humains. Quand je vois ces caméras de reconnaissance faciale devant des synagogues, ces algorithmes analysant nos conversations, je me demande si nous ne sommes pas en train de construire des prisons dorées. Si nous ne sacrifions pas notre liberté au nom de la sécurité. J’ai peur que nous ne réalisions pas que la vraie protection ne viendra jamais des machines, mais de notre capacité à vivre ensemble.
Section 12 : Le coût économique de la protection
Des budgets explosifs qui étouffent les communautés
La protection a un prix. Et ce prix est devenu insupportable pour de nombreuses communautés juives. Dans le monde entier, les budgets alloués à la sécurité ont explosé. Des millions, parfois des dizaines de millions de dollars par an pour chaque grande communauté. Gardes armés, systèmes d’alarme, barrières, caméras, formations, assurances… les dépenses sont colossales. Aux États-Unis, le Secure Communities Network estime que les communautés juives dépensent plus d’un milliard de dollars par an en sécurité. En France, le chiffre est également vertigineux. En Europe, les gouvernements aident, mais leur contribution est souvent insuffisante.
Ce coût économique a des conséquences directes sur la vie communautaire. Des écoles juives doivent augmenter leurs frais de scolarité pour payer la sécurité, les rendant inaccessibles pour certaines familles. Des synagogues doivent réduire leurs activités culturelles pour financer les gardes. Des centres communautaires doivent annuler des événements faute de moyens suffisants pour assurer la protection. La pression financière pèse lourdement sur les donateurs, déjà sollicités par mille autres causes. Certaines petites communautés, déjà fragiles, risquent tout simplement de disparaître, étouffées par des coûts qu’elles ne peuvent assumer.
L’impact sur les services communautaires essentiels
Derrière ces chiffres se cache une réalité humaine préoccupante. L’argent consacré à la sécurité n’est pas disponible pour d’autres besoins essentiels. Les services sociaux, l’aide aux personnes âgées, l’éducation, la culture… toutes ces missions vitales des communautés juives sont sacrifiées sur l’autel de la sécurité. Des programmes d’aide aux familles défavorisées sont coupés. Des activités pour enfants sont annulées. Des initiatives culturelles sont reportées. Une dévitalisation progressive de la vie communautaire au profit exclusif de la protection.
Les conséquences sont particulièrement graves pour les petites communautés rurales ou périphériques. Déjà fragilisées par la perte de leurs membres qui partent vers les grandes métropoles ou Israël, elles se retrouvent confrontées à des coûts de sécurité qu’elles ne peuvent absolument pas assumer. Beaucoup risquent la fermeture. Un phénomène de désertification qui laisserait des Juifs complètement isolés, sans structure communautaire, sans soutien. Une précarisation qui pourrait à terme rendre ces communautés encore plus vulnérables. Le coût économique de la protection n’est donc pas seulement financier. Il est aussi social, culturel, humain.
Ces chiffres me révoltent. Quand je vois ces budgets de sécurité qui explosent, cet argent qui pourrait aller à l’éducation, à la culture, à l’aide sociale, je suis pris d’une colère noire. Comment avons-nous pu en arriver là ? Comment avons-nous pu accepter que des communautés doivent dépenser des fortunes simplement pour exister ? Ce n’est pas seulement injuste, c’est immoral. C’est une admission d’échec collectif. Échec de nos sociétés. Échec de nos gouvernements. Échec de notre humanité. J’ai honte quand je pense à toutes ces écoles qui augmentent leurs frais de scolarité, à tous ces programmes sociaux qui sont coupés, simplement parce que nous avons échoué à protéger nos propres citoyens.
Section 13 : Les conséquences psychologiques sur les communautés
Le traumatisme collectif qui s’installe
Au-delà des mesures de sécurité et des coûts financiers, il y a une realité plus profonde, plus insidieuse : le traumatisme psychologique qui s’installe dans les communautés juives du monde entier. Les psychologues parlent de « stress post-traumatique collectif« . Un syndrome qui affecte des populations entières. L’anxiété, la paranoïa, la dépression, les troubles du sommeil, les phobies… les symptômes se multiplient. Les enfants grandissent avec la peur. Les adolescents développent des stratégies d’évitement. Les adultes souffrent de burnout traumatique.
Les thérapeutes spécialisés dans le soutien aux communautés juives sont débordés. Les associations d’aide psychologique voient leurs demandes exploser. Les hôpitaux mettent en place des cellules de crise. Mais la prise en charge de ce traumatisme collectif est complexe. Il ne s’agit pas de pathologies individuelles, mais d’une souffrance partagée, transmise de génération en génération. La mémoire de la Shoah, déjà présente, se trouve réactivée, amplifiée par les menaces contemporaines. Chaque nouvelle attaque, chaque nouvelle menace rouvre des plaies qu’on croyait cicatrisées.
L’impact sur l’identité et la transmission
Ce traumatisme a des conséquences profondes sur l’identité juive elle-même. Comment transmettre une fierté identitaire quand cette identité devient une source de danger ? Comment éduquer les enfants à la joie de leurs traditions quand ces traditions sont associées à la peur ? De nombreux parents juifs sont confrontés à des dilemmes existentiels. Faut-il continuer à envoyer les enfants dans les écoles juives ? Faut-il afficher visiblement sa judéité ? Faut-il célébrer publiquement Hanoukka ?
Les rabbins et les éducateurs sont en première ligne de cette bataille psychologique. Ils doivent à la fois rassurer leurs communautés et maintenir la flamme de la tradition. Un équilibre délicat entre prudence et fierté, entre protection et transmission. Certains prônent un « juif fort« , assumant son identité avec défi. D’autres appellent à la discrétion, à la prudence. Ces débats divisent les communautés, créent des tensions. Mais ils révèlent surtout la profonde mutation de l’expérience juive contemporaine. Une expérience marquée par l’insécurité permanente, par la conscience constante d’être une cible.
Ce trauma collectif me brise le cœur. Quand je parle avec ces familles, ces enfants, ces adolescents qui vivent dans la peur constante, je suis envahi par une profonde tristesse. Comment une communauté peut-elle survivre psychologiquement à ce niveau de menace ? Comment ces enfants peuvent-ils grandir sainement avec le poids de cette peur ? Je suis admiratif de la résilience incroyable de ces communautés, de leur capacité à continuer à célébrer, à transmettre, à vivre malgré tout. Mais je suis aussi terrifié par ce que cette situation fait à leurs âmes, à leur capacité à faire confiance au monde, à leur espoir en l’avenir.
Section 14 : Les perspectives d'avenir et les stratégies à long terme
Repenser la sécurité pour les décennies à venir
Face à cette crise structurelle, les gouvernements et les communautés juives commencent à réfléchir à des stratégies de long terme. La sécurité réactive ne suffit plus. Il faut imaginer de nouveaux modèles, de nouvelles approches. Certains experts proposent la création de « zones de sécurité » urbaines, des quartiers entièrement protégés où les communautés juives pourraient vivre en sécurité. D’autres suggèrent le développement de technologies prédictives encore plus sophistiquées, capables d’identifier les menaces avant même qu’elles ne se forment.
L’approche globale s’impose. La sécurité ne peut plus être seulement physique. Elle doit être aussi sociale, éducative, culturelle. Il faut investir massivement dans l’éducation contre les préjugés, dans les programmes de dialogue intercommunautaire, dans la lutte contre la désinformation en ligne. Plusieurs pays lancent des initiatives ambitieuses. L’Allemagne renforce son enseignement de l’Holocauste. Les États-Unis créent un poste d’envoyé spécial pour la lutte contre l’antisémitisme. La France lance des programmes de sensibilisation dans les écoles. Des mesures nécessaires mais qui prendront des années avant de porter leurs fruits.
Le rôle crucial de l’éducation et du dialogue
Tous les spécialistes s’accordent sur un point : la solution à long terme ne viendra pas des barrières et des gardes armés. Elle viendra de l’éducation, du dialogue, de la compréhension mutuelle. Il faut reconstruire le pont entre les communautés. Briser les stéréotypes. Combattre les préjugés. Une tâche immense qui demande du temps, des ressources, une volonté politique forte. Les initiatives se multiplient. Des jumelages entre écoles juives et musulmanes. Des programmes de dialogue interreligieux. Des campagnes de sensibilisation dans les médias.
Le challenge est énorme. Les haines sont profondément ancrées, entretenues par des réseaux sociaux, des idéologies politiques, des conflits internationaux. Les jeunes sont particulièrement vulnérables à la radicalisation. Les réseaux de propagande antisémite sont sophistiqués, bien financés, mondiaux. La lutte doit donc être elle aussi globale. Coordonnée à l’échelle internationale. Elle implique les gouvernements, mais aussi les entreprises technologiques, les éducateurs, les chefs religieux, la société civile dans son ensemble. Une guerre de l’esprit aussi importante que la guerre sécuritaire.
Ces stratégies à long terme me donnent un espoir mitigé. D’un côté, je vois que les gouvernements prennent enfin la mesure du danger, que des initiatives se mettent en place. De l’autre, je suis terrifié par l’ampleur du travail qui reste à faire. J’ai peur que nous ne sous-estimions la profondeur des haines que nous devons combattre. Que nous ne réalisions pas que ce ne sont pas quelques gardes armés ou quelques programmes d’éducation qui résoudront ce problème. J’ai peur qu’il faille une génération, peut-être deux, pour guérir nos sociétés de ce mal. Et je me demande si nous avons le temps, si nous avons la volonté politique nécessaire pour un combat aussi long, aussi difficile.
Conclusion : la lumière dans les ténèbres
Hanoukka, symbole éternel de résistance
Alors que le monde entier se barricade, que les synagogues deviennent des forteresses, que les communautés juives vivent sous la menace permanente, Hanoukka prend une signification nouvelle, plus profonde, plus poignante. Cette fête qui commémore la victoire des Maccabées contre l’oppression, le miracle de la lumière qui persiste face à l’obscurité, devient le symbole de la résilience contemporaine. Chaque bougie allumée cette année n’est pas seulement un acte religieux. C’est un acte de défi. Une affirmation de vie face à la mort. Une déclaration d’existence face à ceux qui veulent l’effacer.
À travers le monde, des millions de Juifs allumeront leurs ménorahs. Certains dans l’intimité de leur foyer, entourés de leur famille. D’autres dans l’espace public, sous la protection de gardes armés. Chaque flamme sera différente, mais le message sera le même : nous sommes là. Nous existons. Nous survivrons. Cette détermination incroyable, cette force de vie qui traverse les générations, est peut-être la réponse la plus puissante à la haine. Les antisémites peuvent attaquer, blesser, tuer. Ils ne pourront jamais éteindre cette lumière.
Un appel à la conscience universelle
La crise que nous vivons ne concerne pas seulement les Juifs. Elle concerne toute l’humanité. Chaque fois que la haine triomphe, chaque fois qu’une communauté est visée pour ce qu’elle est, ce sont nos démocraties qui sont attaquées. Ce sont nos valeurs universelles qui sont menacées. Protéger les Juifs n’est pas un acte de charité ou de solidarité communautaire. C’est un devoir républicain. Un impératif démocratique. C’est protéger la diversité qui fait notre richesse. La tolérance qui fait notre force. L’humanité qui définit notre humanité.
Hanoukka 2025 sera peut-être le plus triste de l’histoire récente. Mais il sera aussi le plus significatif. Il montrera ce que signifie vraiment résister. Ce que coûte vraiment la liberté. Ce que représente vraiment la lumière dans les ténèbres. Alors que nous allumons nos bougies cette année, n’oublions pas ce qu’elles symbolisent. N’oublions pas les larmes qui les accompagnent. N’oublions pas les peurs qui les entourent. Mais surtout, n’oublions pas l’espoir qu’elles portent. L’espoir que demain sera meilleur. Que la haine finira par céder la place à l’amour. Que les ténèbres finiront par disparaître devant la lumière. C’est peut-être un rêve. Mais c’est ce rêve, justement, qui nous fait continuer.
En écrivant ces lignes, mon cœur est en équilibre entre la désolation et l’espérance. La désolation face à tant de haine, tant de souffrance, tant de peur. L’espérance face à cette incroyable résilience du peuple juif, cette capacité à continuer à allumer la lumière même dans les ténèbres les plus profondes. Je pense à toutes ces familles qui célèbreront Hanoukka cette année avec le cœur serré mais la tête haute. Et je suis profondément humilié par leur courage. Humilié mais aussi inspiré. Inspiré par cette leçon de vie qu’ils nous donnent. Une leçon sur la signification véritable de la liberté, sur le prix réel de la dignité, sur la puissance de l’esprit humain face à la barbarie. Alors oui, Hanoukka sera sombre cette année. Mais il sera aussi plus lumineux que jamais. Car dans l’obscurité la plus totale, même la plus petite flamme devient un phare. Un phare d’espoir pour nous tous.
Sources
Sources primaires
CNN – « As Hanukkah begins, the US Jewish community is on edge in the wake of a deadly Australian antisemitic attack » – 14 décembre 2025
Jewish Post and News – « Hanukkah Security Ramped Up Around the World After Bondi Shootings » – 14 décembre 2025
Déclarations officielles du NYPD, Scotland Yard, Police de Berlin – 14-15 décembre 2025
Communiqués du ministère de l’Intérieur français – 14 décembre 2025
Annonce du maire de New York Eric Adams – 14 décembre 2025
Déclaration du Premier ministre australien Anthony Albanese – 14 décembre 2025
Rapports du Community Security Trust britannique – décembre 2025
Sources secondaires
Anti-Defamation League – « Over 10,000 antisemitic incidents recorded in US since Oct 7, 2023 » – octobre 2024
Secure Communities Network – Rapport annuel sur la sécurité des communautés juives américaines – 2025
Crif France – « Rapport sur l’antisémitisme en France » – 2025
European Union Agency for Fundamental Rights – « Antisemitism in the EU » – 2025
World Jewish Congress – « Global antisemitism index » – 2025
Pew Research Center – « Attitudes toward Jews in Western countries » – 2025
Institute for Strategic Dialogue – « Online hate and antisemitism » – 2025
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