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Les racines d’une obsession

Remontons le temps. 2015. Une campagne présidentielle qui changeait la face de la politique américaine. Donald Trump, alors simple candidat, lançait déjà des bombes rhétoriques : « un appel total et complet à l’interdiction des musulmans d’entrer aux États-Unis ». Les gens riaient, pensaient que c’était de l’exagération, du spectacle. Ils avaient tort. C’était un programme. Une vision. Une idéologie qui allait transformer les États-Unis et, par ricochet, le monde entier. Le premier décret exécutif sur les voyages, signé en janvier 2017, n’était que le début. Il ciblait sept pays à majorité musulmane : Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen. Le chaos qui a suivi dans les aéroports, les manifestations massives, les batailles juridiques—tout cela n’a fait que renforcer la détermination de Trump.

La Cour suprême, dans sa sagesse contestée, a finalement validé une version modifiée de cette politique en 2018, jugeant qu’elle était « fermement dans le champ de l’autorité présidentielle ». Cette victoire juridique a ouvert la porte à des expansions successives, à des raffinements techniques, à une bureaucratisation de la discrimination qui la rend plus difficile à combattre. Chaque version nouvelle est plus sophistiquée que la précédente, plus difficile à contester juridiquement, plus insidieuse dans ses effets. L’administration Trump a appris de ses erreurs, a perfectionné sa machine administrative, a créé un édifice complexe de justifications sécuritaires qui masque mal une réalité plus sombre : une vision du monde où certains sont simplement indésirables. C’est une révolution silencieuse, menée non pas avec des chars et des canons, mais avec des formulaires de visa, des critères d’éligibilité, des taux de dépassement statistiques.

La mécanique de l’exclusion

Comment ça marche, concrètement ? C’est une question de proclamations présidentielles, pas de lois votées par le Congrès. C’est plus efficace, plus rapide, moins démocratique. La première grande proclamation, la numéro 9645, sous le premier mandat Trump, a établi le cadre. Puis est venue la 10949, en juin 2025, qui a restauré et étendu ces restrictions. Et maintenant, la plus récente, qui pousse encore plus loin l’exclusion. Chaque proclamation s’appuie sur des rapports du Department of Homeland Security, sur des analyses du Department of State, sur des données quantifiables mais interprétées à travers un prisme idéologique.

La beauté perverse du système, c’est sa flexibilité. Les pays peuvent être ajoutés, retirés, modifiés selon les besoins politiques du moment. Turkmenistan, par exemple, a vu certaines restrictions levées après avoir « engagé productivement avec les États-Unis ». D’autres, comme Laos et Sierra Leone, sont passés de restrictions partielles à une interdiction totale. C’est une diplomatie du bâton, pas de la carotte. Une méthode qui envoie un message clair au monde entier : conformez-vous ou subissez les conséquences. Cette approche transforme les politiques migratoires en instrument de politique étrangère, en levier de pression diplomatique, en outil de chantage international. Et ça marche. Les pays s’adaptent, modifient leurs pratiques, parfois au détriment de leurs propres citoyens, juste pour échapper à la liste noire américaine.

Quand je vois cette mécanique bien huilée, cette machine bureaucratique qui broie les vies humaines avec une précision terrifiante, je suis pris d’un vertige. C’est Kafka meets Orwell, mais en vrai, en 2025. On a créé un système si complexe, si technique, que les gens ordinaires ne comprennent même plus comment ils sont exclus. Et c’est peut-être ça le plus pervers : la discrimination a devenu si sophistiquée qu’elle en est presque invisible.

Sources

Sources primaires

Fact Sheet: President Donald J. Trump Further Restricts and Limits the Entry of Foreign Nationals to Protect the Security of the United States – The White House, December 16, 2025

Restricting and Limiting the Entry of Foreign Nationals to Protect the Security of the United States – Presidential Proclamation, December 16, 2025

Fiscal Year 2024 Department of Homeland Security Entry/Exit Overstay Report – DHS, November 2025

Sources secondaires

Trump expands US travel ban to include Syria, Palestine – Al Jazeera, December 16, 2025

Trump expands travel ban and restrictions to include an additional seven countries – NPR, December 17, 2025

Trump signs expansion of US travel ban: See the list – USA Today, December 16, 2025

All the countries affected by Trump’s expanded travel ban – The Washington Post, December 16, 2025

Travel Ban Expanded and Revised, Effective January 1, 2026 – Fragomen Law Firm, December 2025

A Guide to the Countries on Trump’s 2025 Travel Ban List – Council on Foreign Relations, December 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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