Une digression qui défie l’entendement
Revenons au moment précis où tout bascule. Trump est en train de parler de la perquisition du FBI à Mar-a-Lago en août 2022. Il décrit cette opération comme « un raid contre un président populaire, un ancien président ». Il n’était pas chez lui ce jour-là, précise-t-il, comme si cela changeait quoi que ce soit à la légalité de la perquisition ordonnée par un juge fédéral. Et puis, sans transition, il se lance dans une description détaillée de la personnalité de son épouse. « Melania est une personne très méticuleuse », explique-t-il à la foule. « Elle s’assure que tout est parfait avec ses affaires. » Jusque-là, rien de choquant. Un mari qui vante les qualités de sa femme, c’est plutôt touchant. Mais Trump ne s’arrête pas là. Il ne s’arrête jamais là.
« Ses sous-vêtements – toujours beaux, parfois appelés culottes – sont pliés parfaitement, emballés », continue-t-il. La foule commence à réaliser où il veut en venir. Certains rient nerveusement. D’autres restent silencieux, mal à l’aise. « Ils sont tellement parfaits. Je pense qu’elle les repasse à la vapeur, s’assure qu’ils sont juste posés là. » On est en plein délire. Le président des États-Unis est en train de décrire publiquement comment sa femme range ses culottes. Devant des milliers de personnes. Devant les caméras de télévision. Devant l’histoire. Et il continue, imperturbable, comme si c’était la chose la plus normale du monde. « Elle a ouvert les tiroirs, et ce n’était plus comme ça », raconte-t-il en parlant de l’après-perquisition. « C’était le désordre. C’était partout. » Il affirme que les agents sont également allés dans la chambre de son fils, avant de conclure : « Ces voyous sont dégoûtants, et nous ne pouvons pas les laisser s’en tirer comme ça. »
La réaction de la foule et des médias
Dans la salle, l’ambiance est étrange. Selon le New York Times, des gens commencent à quitter le meeting alors que Trump dépasse l’heure de discours. Sur l’estrade derrière lui, certains supporters visibles à l’écran se lèvent discrètement et s’en vont. C’est rare. Très rare. Habituellement, les meetings de Trump sont des événements où les gens restent jusqu’au bout, galvanisés par son énergie, captivés par sa rhétorique. Mais là, quelque chose ne fonctionne pas. Le discours est trop long, trop décousu, trop centré sur des obsessions personnelles qui ne résonnent plus comme avant. Les gens sont fatigués. Fatigués de l’entendre ressasser les mêmes griefs. Fatigués de l’entendre parler de 2020 comme si c’était hier. Fatigués de l’entendre se plaindre alors qu’ils ont eux-mêmes des problèmes bien plus concrets à gérer au quotidien.
Sur les réseaux sociaux, la réaction est immédiate et massive. Les extraits vidéo du passage sur les sous-vêtements deviennent viraux en quelques minutes. Les commentaires oscillent entre l’incrédulité, la moquerie et l’indignation. « Est-ce que quelqu’un peut expliquer à Trump qu’on ne parle pas publiquement de la lingerie de sa femme? » écrit un utilisateur. « Melania doit être mortifiée », commente un autre. Les médias traditionnels, eux, sont plus mesurés dans leurs titres, mais le malaise est palpable. Raw Story titre : « Trump se lance dans une diatribe bizarre sur les sous-vêtements lors d’un meeting ». Le New York Times mentionne sobrement que « des gens ont quitté le meeting pendant le discours ». Mais tout le monde comprend ce qui se passe : Trump a franchi une ligne. Encore une. Et cette fois, même ses supporters les plus fidèles semblent mal à l’aise.
Il y a quelque chose de profondément dérangeant dans cette scène. Ce n’est pas juste une gaffe. Ce n’est pas juste un moment d’égarement. C’est révélateur d’un problème plus profond. Trump ne semble plus capable de faire la distinction entre ce qui relève de la sphère privée et ce qui peut être dit publiquement. Il ne semble plus avoir de filtre, de garde-fou, de limite. Et le plus inquiétant, c’est que personne autour de lui ne semble capable de l’arrêter. Ou peut-être que personne n’ose. Peut-être que tout le monde a tellement peur de sa réaction qu’on le laisse dire n’importe quoi, faire n’importe quoi, sans jamais intervenir. C’est terrifiant.
Section 3 : le contexte de la perquisition de Mar-a-Lago
Retour sur l’opération du FBI en août 2022
Pour comprendre pourquoi Trump ressasse encore et encore cette histoire de perquisition, il faut revenir aux faits. Le 8 août 2022, des agents du FBI ont exécuté un mandat de perquisition à Mar-a-Lago, la résidence de Trump en Floride. L’opération faisait suite à des mois de négociations infructueuses entre le Département de la Justice et les avocats de Trump concernant la restitution de documents classifiés que l’ancien président avait emportés avec lui en quittant la Maison Blanche en janvier 2021. Selon la loi fédérale, tous les documents présidentiels doivent être remis aux Archives nationales. Trump avait déjà rendu plusieurs cartons de documents en janvier 2022, mais les Archives avaient découvert que certains contenaient des informations classifiées. Une enquête avait été ouverte.
La perquisition a duré plusieurs heures. Les agents ont fouillé différentes parties de la propriété, y compris le bureau de Trump, des espaces de stockage et, effectivement, la chambre de Melania Trump. Ils ont saisi des centaines de documents, dont certains portaient les mentions « Top Secret » et « Secret ». Un inventaire publié plus tard a révélé que le FBI avait récupéré 48 dossiers vides marqués « CLASSIFIÉ », soulevant des questions sur ce qu’étaient devenus les documents qui s’y trouvaient initialement. L’affaire a déclenché une tempête politique. Trump a immédiatement dénoncé un « raid illégal » et une « chasse aux sorcières ». Ses supporters ont crié au scandale, certains allant jusqu’à menacer les agents du FBI impliqués dans l’opération. Mais les faits sont têtus : Trump avait en sa possession des documents qu’il n’aurait jamais dû avoir, et il avait refusé de les rendre malgré de multiples demandes.
Les révélations sur la réaction de Melania
À l’époque, plusieurs médias avaient rapporté que Melania Trump était « contrariée » par la perquisition, particulièrement par le fait que des agents aient fouillé sa chambre et son dressing. Un article de Business Insider publié en septembre 2022 citait des amis de l’ancienne Première Dame affirmant qu’elle s’était sentie « violée » par l’intrusion. Selon ces sources, Melania aurait été particulièrement choquée que des inconnus aient touché ses affaires personnelles, notamment ses sous-vêtements. « Elle déteste l’idée que des étrangers fouillent dans ses affaires. Qui sait qui a touché ses sous-vêtements pendant le raid? Elle ne se sentira plus jamais à l’aise en les portant », aurait déclaré un ami cité par Radar Online. Un autre ami aurait ajouté que Melania, décrite comme encore plus germaphobe que son mari, aurait jeté tous ses sous-vêtements et en aurait acheté de nouveaux, considérant que les anciens avaient été « contaminés ».
Ces révélations, à l’époque, avaient déjà suscité des réactions mitigées. Certains avaient exprimé de la sympathie pour Melania, estimant qu’elle était une victime collatérale de la situation créée par son mari. D’autres avaient souligné l’ironie de la situation : si Trump avait simplement rendu les documents comme la loi l’exigeait, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais personne, absolument personne, n’avait imaginé que Trump lui-même raconterait cette histoire en public, avec force détails, lors d’un meeting politique. C’est pourtant exactement ce qu’il a fait le 19 décembre 2024 à Rocky Mount. Et ce n’était même pas la première fois. Selon plusieurs sources, Trump avait déjà évoqué cette histoire lors d’événements privés et de rassemblements plus restreints. Mais là, c’était différent. C’était un discours officiel, retransmis en direct, devant des milliers de personnes. C’était franchir un cap.
Je me demande ce que Melania a ressenti en regardant ce discours. Si elle l’a regardé. Parce que franchement, comment réagir quand votre mari raconte au monde entier comment vous pliez vos culottes? Comment vous sentir quand votre intimité la plus absolue devient un argument politique? Melania Trump a toujours été une énigme. Silencieuse, distante, impénétrable. Mais là, on la comprend. On comprend pourquoi elle garde ses distances. On comprend pourquoi elle semble souvent absente. Parce que vivre avec quelqu’un qui ne respecte aucune limite, aucune frontière entre le public et le privé, ça doit être épuisant. Ça doit être insupportable.
Section 4 : l'obsession de l'élection 2020
Le retour incessant sur les théories du complot
Mais les sous-vêtements de Melania n’étaient pas le seul sujet bizarre abordé par Trump lors de ce meeting à Rocky Mount. Comme il le fait systématiquement depuis cinq ans maintenant, il est revenu sur l’élection de 2020. « Les Américains sont allés se coucher en pensant que j’avais gagné, pour se réveiller avec un résultat différent », a-t-il affirmé, répétant une fois de plus ses allégations infondées de fraude électorale. « C’était truqué », a-t-il ajouté, avant de lancer cette phrase énigmatique et menaçante : « Au fait, vous n’avez pas fini d’en entendre parler. » Qu’est-ce que cela signifie? Personne ne le sait vraiment. Trump prépare-t-il une nouvelle offensive judiciaire? Compte-t-il publier de nouvelles « preuves » de fraude? Ou est-ce simplement une menace en l’air, destinée à maintenir sa base mobilisée et à entretenir le mythe de l’élection volée?
Ce qui est certain, c’est que cette obsession pour 2020 ne faiblit pas. Malgré les dizaines de procès perdus, malgré les enquêtes qui n’ont révélé aucune fraude significative, malgré les déclarations de ses propres responsables de la sécurité électorale affirmant que 2020 avait été « l’élection la plus sûre de l’histoire américaine », Trump continue. Il continue de mentir. Il continue de semer le doute. Il continue de miner la confiance dans le système démocratique américain. Et le plus troublant, c’est que des millions d’Américains le croient. Selon un sondage réalisé en 2024, près de 70% des républicains pensent toujours que l’élection de 2020 a été volée. C’est colossal. C’est terrifiant. C’est une bombe à retardement pour la démocratie américaine. Parce que si une partie significative de la population ne croit plus en la légitimité des élections, que reste-t-il?
Les conséquences politiques et sociales
Cette rhétorique a des conséquences concrètes. Elle a conduit à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, où des supporters de Trump ont tenté d’empêcher la certification des résultats électoraux. Elle a conduit à des menaces de mort contre des responsables électoraux qui avaient simplement fait leur travail. Elle a conduit à une polarisation sans précédent de la société américaine, où les deux camps ne se parlent plus, ne se comprennent plus, ne partagent même plus une réalité commune. Et maintenant, en 2024, alors que Trump est de retour au pouvoir, cette rhétorique continue. Elle continue de faire des dégâts. Elle continue de pourrir le débat public. Elle continue de détourner l’attention des vrais problèmes.
À Rocky Mount, pendant que Trump parlait de 2020, les gens dans la salle avaient des préoccupations bien plus immédiates. Le taux de chômage local qui augmente. Les prix qui explosent. L’inflation qui grignote leur pouvoir d’achat. L’usine de batteries Natron Energy qui devait créer plus de 1000 emplois et qui a fait faillite parce que l’administration Trump n’a pas honoré les engagements de financement fédéral pris par l’administration précédente. Voilà les vraies questions. Voilà ce dont les gens voulaient entendre parler. Mais au lieu de ça, ils ont eu droit à un discours sur une élection qui a eu lieu il y a cinq ans. Un discours sur des griefs personnels. Un discours sur des culottes. C’est pathétique. C’est insultant. Et c’est révélateur d’un président complètement déconnecté des réalités de ses concitoyens.
Cinq ans. Ça fait cinq ans que Trump ressasse la même histoire. Cinq ans qu’il refuse d’accepter sa défaite. Cinq ans qu’il empoisonne le débat public avec ses mensonges. Et le pire, c’est qu’il n’y a aucun signe que ça va s’arrêter. Au contraire, il semble s’enfoncer de plus en plus dans ses obsessions. Il semble de moins en moins capable de parler d’autre chose. Et pendant ce temps, le pays souffre. Les gens souffrent. Mais lui ne voit rien. Il n’entend rien. Il est enfermé dans sa bulle, entouré de gens qui lui disent ce qu’il veut entendre, coupé de toute réalité. C’est tragique.
Section 5 : la réalité économique que Trump ignore
Les chiffres qui contredisent le discours triomphaliste
Pendant son discours à Rocky Mount, Trump a affirmé que l’économie américaine était « la plus chaude du monde ». Il a déclaré : « Maintenant, nous sommes le pays le plus chaud du monde, parce que nous avons enfin un président qui met l’Amérique en premier. » Il a vanté sa gestion de l’inflation, ses efforts pour réduire les prix des médicaments, et les dizaines de milliers d’emplois créés en Caroline du Nord. « Qui aurait pu faire mieux? » a-t-il demandé rhétoriquement. « Je ne pense pas que quiconque aurait pu faire mieux. » C’est un discours qu’il a répété à de nombreuses reprises ces dernières semaines, notamment lors d’une allocution télévisée nationale le 18 décembre où il avait peint un tableau idyllique de l’état de l’économie américaine sous sa direction.
Le problème, c’est que les Américains ne sont pas d’accord. Pas du tout. Le sondage Fox News publié le 18 décembre, soit la veille du meeting de Rocky Mount, révèle des chiffres accablants : 72% des Américains ont une vision négative de l’économie nationale. Seulement 11% pensent que leur situation économique personnelle s’améliore. En Caroline du Nord spécifiquement, les chiffres sont tout aussi mauvais. Un sondage de l’Université Elon réalisé fin septembre-début octobre montre que seulement 39% des électeurs approuvent la performance de Trump, contre 50% qui désapprouvent. Un sondage plus récent de la même université, publié le 16 décembre et incluant à la fois les électeurs et les non-électeurs, montre des chiffres encore pires : 35% d’approbation contre 51% de désapprobation. C’est brutal. C’est sans appel. Et ça montre un fossé béant entre le discours de Trump et la réalité vécue par les Américains.
L’inflation qui ne baisse pas et les promesses non tenues
Lors de la campagne de 2024, Trump et les républicains avaient martelé un message simple : l’inflation était la faute de Joe Biden, et le retour de Trump à la Maison Blanche résoudrait le problème. Les électeurs de Caroline du Nord y ont cru, donnant à Trump 50,9% des voix, son meilleur score dans cet État. Mais un an plus tard, l’inflation continue d’augmenter. Les prix continuent de grimper. Et la dette nationale a explosé après que Trump a signé son projet de loi phare, le « One Big Beautiful Bill », qui devrait ajouter 3,4 trillions de dollars au déficit national sur la prochaine décennie selon le Congressional Budget Office, une institution non partisane. C’est exactement le contraire de ce qui avait été promis.
Trump et ses alliés républicains affirment que les prix baissent. Mais les fact-checkers, y compris PolitiFact North Carolina, partenaire de WRAL, ont démontré que ces affirmations sont fausses. Les déclarations de Trump sur la baisse des prix de l’essence et du coût des dindes de Thanksgiving ont été vérifiées et jugées inexactes. La réalité, c’est que les Américains paient plus cher pour à peu près tout : l’épicerie, l’essence, le logement, les soins de santé. Et les tarifs douaniers imposés par Trump sur la plupart des produits importés ne font qu’aggraver la situation. Un sondage de l’Université Elon réalisé en avril 2024 montrait que 80% des électeurs de Caroline du Nord pensaient que les tarifs de Trump feraient augmenter les prix. Certains – principalement des républicains – disaient à l’époque qu’ils étaient prêts à payer ce prix, faisant confiance aux promesses de Trump selon lesquelles les tarifs relanceraient l’industrie manufacturière américaine et aideraient l’économie à long terme. Mais plusieurs mois plus tard, les promesses ne se sont pas matérialisées, et les prix continuent d’augmenter.
Il y a quelque chose de profondément malhonnête dans cette façon de gouverner. Trump sait que les gens souffrent. Il sait que l’inflation les étrangle. Il sait que ses politiques n’ont pas produit les résultats promis. Mais au lieu de reconnaître la réalité, au lieu d’ajuster sa stratégie, il continue de mentir. Il continue de prétendre que tout va bien. Il continue de se féliciter alors que le pays s’enfonce. Et le plus révoltant, c’est qu’il le fait avec une telle assurance, une telle conviction, qu’on pourrait presque le croire. Presque. Mais les chiffres ne mentent pas. Les factures ne mentent pas. Les gens qui peinent à joindre les deux bouts ne mentent pas.
Section 6 : Rocky Mount, symbole d'une Amérique oubliée
Une ville qui souffre économiquement
Rocky Mount n’a pas été choisie au hasard pour ce meeting. Cette ville de Caroline du Nord, située à cheval sur les comtés de Nash et Edgecombe, représente parfaitement cette Amérique industrielle en déclin que Trump prétend défendre. Avec un taux de chômage de 5,1% en septembre 2024, en hausse par rapport aux 4,5% de l’année précédente, Rocky Mount fait face à des défis économiques considérables. La ville a perdu des milliers d’emplois au fil des décennies, victime de la désindustrialisation et de la délocalisation. L’industrie du meuble, autrefois florissante dans la région, a été décimée par la concurrence chinoise. Les usines ont fermé les unes après les autres, laissant derrière elles des bâtiments abandonnés et des communautés brisées.
Le coup le plus récent est venu de l’échec du projet Natron Energy. Cette entreprise devait construire une usine de batteries qui aurait créé plus de 1000 emplois et apporté plus d’1 milliard de dollars d’investissement dans la région. C’était un projet transformateur pour Rocky Mount, une lueur d’espoir dans une économie en difficulté. Mais l’entreprise a fait faillite, en grande partie parce que l’administration Trump n’a pas honoré les engagements de soutien fédéral pris par l’administration Biden précédente. Lee Lilley, secrétaire au Commerce de Caroline du Nord, a déclaré dans une interview avec WRAL : « Le défi pour nous, c’est quand nous constatons que l’administration crée un environnement quelque peu instable. » C’est une critique diplomatique mais cinglante : les politiques erratiques de Trump rendent difficile l’attraction d’investissements à long terme. Les entreprises ont besoin de stabilité, de prévisibilité. Elles ne peuvent pas planifier quand les règles changent constamment, quand les promesses ne sont pas tenues, quand l’administration elle-même semble ne pas savoir où elle va.
Le fossé entre les promesses et la réalité
Lors de son discours, Trump a affirmé que ses tarifs douaniers protégeraient les travailleurs de Caroline du Nord et aideraient à « sauver l’industrie du meuble chérie de la Caroline du Nord, qui a été décimée par la Chine ». C’est un message qui résonne dans une région qui a effectivement souffert de la concurrence chinoise. Mais la réalité est plus complexe. Les tarifs de Trump ont certes rendu les importations chinoises plus chères, mais ils ont aussi augmenté les coûts pour les fabricants américains qui dépendent de composants importés. Ils ont déclenché des guerres commerciales qui ont nui aux exportateurs américains. Et ils ont contribué à l’inflation qui érode le pouvoir d’achat des consommateurs américains. Le résultat net? L’industrie du meuble de Caroline du Nord ne s’est pas redressée. Les emplois ne sont pas revenus. Et les gens de Rocky Mount continuent de lutter.
Trump a également vanté la création d’emplois sous son administration, affirmant : « Je construis le boom économique de Trump. C’est un boom. C’est un boom. Vous savez, ces usines, ces usines automobiles, ces usines d’IA – nous n’avons jamais rien vu de tel. » Mais encore une fois, les chiffres racontent une histoire différente. Le taux de chômage à Rocky Mount a augmenté, pas diminué. Le taux de chômage de l’État de Caroline du Nord est passé de 3,2% à 3,7% entre septembre 2023 et septembre 2024. Ce ne sont pas les signes d’un « boom économique ». Ce sont les signes d’une économie qui ralentit, qui peine, qui ne tient pas ses promesses. Et pendant ce temps, Trump continue de se féliciter, de prétendre que tout va bien, de nier la réalité que vivent quotidiennement les habitants de villes comme Rocky Mount.
Rocky Mount méritait mieux. Cette ville méritait un président qui comprenne ses problèmes, qui écoute ses préoccupations, qui propose des solutions concrètes. Au lieu de ça, elle a eu droit à un spectacle. À un discours décousu sur des griefs personnels et des obsessions anciennes. Les gens de Rocky Mount ne se soucient pas des culottes de Melania Trump. Ils se soucient de savoir comment ils vont payer leurs factures le mois prochain. Ils se soucient de savoir si leurs enfants trouveront du travail dans la région ou devront partir ailleurs. Ils se soucient de l’avenir de leur communauté. Mais Trump ne parle pas de ça. Il ne parle que de lui-même.
Section 7 : les enjeux politiques de 2026
La course sénatoriale cruciale
Si Trump était à Rocky Mount le 19 décembre 2024, ce n’était pas seulement pour parler d’économie ou ressasser ses griefs. C’était aussi – et peut-être surtout – pour préparer le terrain pour les élections de mi-mandat de 2026. La Caroline du Nord abrite l’une des courses sénatoriales les plus importantes du pays. Le sénateur républicain Thom Tillis a annoncé sa démission sous la pression de Trump, qui n’a jamais pardonné à Tillis ses critiques occasionnelles et son manque de loyauté absolue. Pour le remplacer, Trump soutient Michael Whatley, ancien président du Parti républicain national et fidèle parmi les fidèles. Whatley était d’ailleurs le premier à annoncer la visite de Trump à Rocky Mount, soulignant l’importance politique de cet événement.
Mais Whatley fait face à une primaire républicaine bondée. Parmi ses adversaires figurent Michele Morrow, une militante de l’enseignement à domicile de Cary; Don Brown, un avocat de Waxhaw; Elizabeth Temple, une éducatrice de Smithfield; Bryan Johnson, un consultant en affaires de Garner; et Margot Dupre de Charlotte. Tous se disputent la faveur de la base républicaine, et tous savent que l’endorsement de Trump peut faire la différence. Lors de son discours, Trump a loué Whatley, le qualifiant de « guerrier incroyable » et affirmant : « C’est un homme bien, et il représente vos valeurs. » C’était un message clair aux électeurs républicains de Caroline du Nord : votez pour Whatley, c’est mon candidat. Mais la question reste ouverte : l’endorsement de Trump a-t-il encore le même poids qu’avant? Avec des taux d’approbation en chute libre, Trump peut-il encore imposer ses choix au parti?
Le redécoupage électoral et la bataille pour le Congrès
Rocky Mount se trouve également dans le 1er district congressionnel de Caroline du Nord, un district qui a récemment fait l’objet d’un redécoupage controversé. En 2024, les électeurs du district ont soutenu Trump tout en élisant Don Davis, un démocrate modéré, à la Chambre des représentants. C’est le genre de résultat qui rend Trump fou : des gens qui votent pour lui mais pas pour les autres républicains. Alors Trump a fait pression sur les dirigeants républicains de l’assemblée législative de l’État pour qu’ils redessinent les cartes électorales, créant un district plus favorable aux républicains et rendant la réélection de Davis beaucoup plus difficile. C’est du gerrymandering pur et simple, une manipulation des frontières électorales pour avantager un parti au détriment de l’autre.
Lors de son discours, Trump a pris le temps de critiquer Davis, cherchant à l’associer aux démocrates progressistes malgré le fait que Davis vote occasionnellement avec les républicains sur certaines mesures. « Don Davis ne vous représente pas », a affirmé Trump. « Il représente Nancy Pelosi et Chuck Schumer. » C’est une tactique classique : diaboliser l’adversaire, le présenter comme un extrémiste, ignorer ses positions réelles. Plusieurs républicains se préparent à affronter Davis en 2026, et Trump n’a pas encore fait d’endorsement. Mais son message était clair : Davis doit partir. Le district doit devenir républicain. Et peu importe si cela nécessite de manipuler les cartes électorales, de mentir sur les positions de Davis, ou de transformer une course locale en un référendum national sur Trump lui-même. Tout est permis dans la quête du pouvoir.
Il y a quelque chose de profondément antidémocratique dans tout ça. Le gerrymandering, c’est du vol. C’est voler aux électeurs leur droit de choisir leurs représentants. C’est manipuler le système pour garantir un résultat avant même que les votes ne soient comptés. Et Trump n’en a rien à faire. Pour lui, la démocratie n’est qu’un outil. Quand elle sert ses intérêts, il la célèbre. Quand elle ne les sert pas, il la manipule, il la contourne, il la détruit. Et le plus terrifiant, c’est que personne ne semble capable de l’arrêter. Les institutions démocratiques américaines sont censées avoir des garde-fous, des contre-pouvoirs. Mais face à Trump, elles semblent impuissantes.
Section 8 : le silence sur les fichiers Epstein
Une omission révélatrice
Il y a quelque chose que Trump n’a pas mentionné lors de son discours à Rocky Mount. Pas un mot. Pas une allusion. Rien. Et pourtant, c’était l’une des plus grandes actualités du jour. Le 19 décembre 2024, le jour même du meeting, le Département de la Justice a commencé à publier des milliers de documents liés à l’enquête sur Jeffrey Epstein, le financier accusé de trafic sexuel de mineures qui s’est suicidé en prison en 2019. Ces documents, longtemps attendus et réclamés par le public, contiennent des informations sur les relations d’Epstein avec de nombreuses personnalités puissantes, y compris des politiciens, des hommes d’affaires et des célébrités. Et parmi ces noms figure celui de Donald Trump.
Trump et Epstein étaient amis dans les années 1990 et au début des années 2000. Il existe des photos d’eux ensemble lors de fêtes à Mar-a-Lago et ailleurs. Trump a lui-même déclaré en 2002 : « Je connais Jeff depuis quinze ans. C’est un type formidable. C’est amusant d’être avec lui. On dit même qu’il aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup d’entre elles sont plutôt jeunes. » Cette citation a refait surface à de nombreuses reprises au fil des ans, et elle est profondément dérangeante à la lumière de ce que nous savons maintenant sur Epstein. Trump a depuis affirmé qu’il avait rompu avec Epstein il y a des années et qu’il ne savait rien de ses activités criminelles. Mais les questions persistent. Et la publication des fichiers Epstein ravive ces questions.
Une stratégie d’évitement
Le fait que Trump n’ait pas mentionné les fichiers Epstein lors de son discours est révélateur. Habituellement, Trump aime affronter les controverses de front. Il aime attaquer ses accusateurs, dénoncer les « fake news », clamer son innocence avec véhémence. Mais sur Epstein, il reste silencieux. Pourquoi? Peut-être parce qu’il sait que c’est un sujet trop sensible, trop dangereux. Peut-être parce que ses conseillers lui ont dit de ne pas en parler. Ou peut-être parce qu’il n’a pas de bonne réponse. Quoi qu’il en soit, ce silence est assourdissant. Il contraste fortement avec sa volubilité sur tous les autres sujets, y compris les plus triviaux comme les sous-vêtements de sa femme.
Les médias, eux, n’ont pas manqué de noter cette omission. Raw Story a spécifiquement mentionné dans son article que « Trump n’a fait aucune mention de la publication des documents liés à Jeffrey Epstein lors de ses remarques vendredi soir à Rocky Mount, Caroline du Nord. » C’est une façon polie de dire : Trump a évité le sujet comme la peste. Et on le comprend. Parce que parler d’Epstein, c’est ouvrir une boîte de Pandore. C’est inviter des questions auxquelles il ne veut pas répondre. C’est risquer de raviver des scandales qu’il préférerait voir enterrés. Alors il fait ce qu’il fait toujours dans ces situations : il détourne l’attention. Il parle d’autre chose. Il crée du bruit, de la confusion, de la distraction. Et pendant ce temps, les vraies questions restent sans réponse.
Ce silence en dit long. Plus long que n’importe quel discours. Parce que Trump ne se tait jamais. Il ne recule jamais. Il ne laisse jamais passer une occasion de se défendre, de contre-attaquer, de dominer la conversation. Sauf là. Sauf sur Epstein. Et ça devrait nous inquiéter. Ça devrait nous faire poser des questions. Qu’y a-t-il dans ces fichiers qui effraie tant Trump? Qu’est-ce qu’il ne veut pas que nous sachions? Je ne prétends pas avoir les réponses. Mais le silence de Trump est une réponse en soi. Une réponse qui dit : il y a quelque chose à cacher.
Section 9 : la fatigue de la base trumpiste
Des supporters qui commencent à partir
L’image est frappante. Inhabituelle. Presque choquante pour ceux qui connaissent les meetings de Trump. Des gens qui quittent la salle avant la fin du discours. Des supporters sur l’estrade derrière lui qui se lèvent discrètement et s’en vont. Le New York Times l’a rapporté, et les vidéos le confirment. Ce n’est pas massif. Ce n’est pas un exode. Mais c’est significatif. Parce que ça ne se produit jamais, ou presque jamais, lors des meetings de Trump. Ses rassemblements sont généralement des événements où les gens restent jusqu’au bout, captivés par son énergie, galvanisés par sa rhétorique, prêts à l’acclamer à chaque phrase. Mais à Rocky Mount, quelque chose était différent. Quelque chose ne fonctionnait pas.
Peut-être était-ce la longueur du discours. Près de 90 minutes, c’est long. Surtout quand le discours est décousu, répétitif, centré sur des obsessions personnelles plutôt que sur les préoccupations du public. Peut-être était-ce le contenu. Les gens sont venus pour entendre parler d’économie, d’emplois, d’avenir. Ils ont eu droit à des histoires sur l’élection de 2020 et les sous-vêtements de Melania. Peut-être était-ce simplement la fatigue. La fatigue d’entendre les mêmes choses encore et encore. La fatigue de voir que rien ne change vraiment. La fatigue de constater que les promesses ne se concrétisent pas. Quelle que soit la raison, le fait est là : même les supporters les plus fidèles de Trump commencent à montrer des signes de lassitude.
L’érosion du soutien dans les sondages
Jason Husser, qui dirige le sondage de l’Université Elon, a une explication. Dans une interview, il a déclaré : « La coalition de Trump ne ressemble pas à une coalition normale d’un grand parti. Il attire des indépendants, particulièrement quand il est un candidat extérieur qui combat le système. Et beaucoup de ces indépendants sont des supporters assez volages. Beaucoup d’entre eux se retourneront contre le président Trump quand les choses ne vont pas bien. Et en ce moment, beaucoup d’entre eux disent aux sondeurs que l’économie – en particulier l’inflation – leur fait vraiment mal. » C’est une analyse lucide. Trump a construit sa coalition sur une promesse : je vais secouer le système, je vais changer les choses, je vais vous rendre votre pays. Mais quand les choses ne changent pas, quand la situation empire même, ces supporters commencent à douter.
Les chiffres sont là pour le prouver. En Caroline du Nord, l’approbation de Trump est passée de 39% en octobre à 35% en décembre. C’est une chute de 4 points en seulement deux mois. Et la tendance est similaire au niveau national. Le sondage Fox News montre que 72% des Américains ont une vision négative de l’économie. Ce ne sont pas que des démocrates. Ce ne sont pas que des opposants de Trump. Ce sont aussi des gens qui ont voté pour lui, qui lui ont fait confiance, qui ont cru en ses promesses. Et maintenant, ils sont déçus. Ils sont en colère. Ils se sentent trahis. Parce que Trump leur avait promis que tout irait mieux. Il leur avait promis que l’inflation baisserait, que les emplois reviendraient, que l’Amérique serait à nouveau grande. Mais rien de tout ça ne s’est produit. Et les gens commencent à s’en rendre compte.
Il y a quelque chose de tragique dans cette histoire. Ces gens ont cru en Trump. Ils ont mis leurs espoirs en lui. Ils ont pensé qu’il serait différent, qu’il tiendrait ses promesses, qu’il changerait vraiment les choses. Et maintenant, ils réalisent qu’ils ont été dupés. Que Trump n’est pas différent. Qu’il est peut-être même pire. Parce qu’au moins, les autres politiciens ne prétendent pas être des sauveurs. Ils ne promettent pas la lune. Mais Trump, lui, a promis tout. Et il n’a rien livré. Juste du bruit. Juste du spectacle. Juste des mensonges.
Section 10 : les tarifs douaniers, une politique qui échoue
Les promesses non tenues sur le commerce
L’un des piliers de la politique économique de Trump a toujours été les tarifs douaniers. Dès sa première campagne en 2016, il avait promis d’utiliser les tarifs pour protéger les travailleurs américains, ramener les emplois manufacturiers aux États-Unis et punir les pays qui, selon lui, profitaient du commerce international au détriment de l’Amérique. Une fois au pouvoir lors de son premier mandat, il avait imposé des tarifs sur l’acier, l’aluminium et une vaste gamme de produits chinois. Et maintenant, lors de son second mandat, il a doublé la mise. Il a imposé des tarifs sur pratiquement tous les produits importés, déclenchant des guerres commerciales avec la Chine, l’Union européenne et d’autres partenaires commerciaux majeurs. À Rocky Mount, il a affirmé que ces tarifs protégeraient les travailleurs de Caroline du Nord et aideraient à « sauver l’industrie du meuble chérie de la Caroline du Nord ».
Mais la réalité est bien différente. Les tarifs de Trump ont effectivement rendu les importations plus chères. Mais qui paie ces tarifs? Ce ne sont pas les pays étrangers, comme Trump le prétend souvent. Ce sont les importateurs américains, qui répercutent ensuite ces coûts sur les consommateurs. Résultat : les prix augmentent. L’inflation s’accélère. Et les Américains ordinaires paient la facture. De plus, les tarifs ont déclenché des représailles. La Chine a imposé ses propres tarifs sur les produits agricoles américains, frappant durement les fermiers. L’Union européenne a fait de même. Et maintenant, Trump doit dépenser 12 milliards de dollars pour renflouer les agriculteurs américains touchés par ses propres politiques commerciales. C’est absurde. C’est un cercle vicieux où tout le monde perd.
L’impact réel sur les travailleurs américains
Qu’en est-il de la promesse de ramener les emplois manufacturiers? Là encore, les résultats sont décevants. Certaines entreprises ont effectivement rapatrié une partie de leur production aux États-Unis. Mais beaucoup d’autres ont simplement déplacé leur production vers d’autres pays à bas coûts, comme le Vietnam ou le Mexique, pour éviter les tarifs chinois. Et les emplois qui sont revenus ne sont souvent pas les emplois bien rémunérés et syndiqués d’autrefois. Ce sont des emplois précaires, mal payés, sans avantages sociaux. À Rocky Mount spécifiquement, l’industrie du meuble ne s’est pas redressée malgré les tarifs. Le taux de chômage a augmenté, pas diminué. Les usines n’ont pas rouvert. Les emplois ne sont pas revenus. Et les gens continuent de lutter.
Un sondage de l’Université Elon réalisé en avril 2024 avait montré que 80% des électeurs de Caroline du Nord pensaient que les tarifs de Trump feraient augmenter les prix. Ils avaient raison. Les prix ont augmenté. Et maintenant, ces mêmes électeurs sont en colère. Ils se sentent trahis. Parce que Trump leur avait dit que les tarifs seraient bons pour eux, qu’ils protégeraient leurs emplois, qu’ils rendraient l’Amérique plus forte. Mais tout ce qu’ils ont obtenu, c’est une inflation plus élevée et une économie plus instable. Trump continue de défendre ses tarifs, affirmant qu’ils finiront par porter leurs fruits à long terme. Mais combien de temps les Américains devront-ils attendre? Combien de temps devront-ils souffrir avant que les promesses de Trump se concrétisent? Et si elles ne se concrétisent jamais?
Les tarifs de Trump sont un échec. Point final. Ils n’ont pas ramené les emplois. Ils n’ont pas protégé les travailleurs. Ils n’ont pas rendu l’Amérique plus forte. Tout ce qu’ils ont fait, c’est rendre la vie plus chère pour les Américains ordinaires tout en enrichissant les entreprises qui savent comment contourner le système. Et Trump le sait. Il doit le savoir. Mais il ne peut pas l’admettre. Parce qu’admettre l’échec de ses tarifs, ce serait admettre que toute sa vision économique est fausse. Ce serait admettre qu’il a eu tort. Et Trump n’admet jamais qu’il a tort. Jamais.
Section 11 : un président déconnecté de la réalité
Le fossé entre le discours et les faits
Il y a un mot qui revient constamment quand on analyse le discours de Trump à Rocky Mount : déconnexion. Déconnexion entre ce qu’il dit et ce que vivent les Américains. Déconnexion entre ses affirmations triomphalistes et les données économiques réelles. Déconnexion entre ses priorités et celles de son public. Trump affirme que l’économie américaine est « la plus chaude du monde ». Les sondages montrent que 72% des Américains pensent le contraire. Trump affirme que les prix baissent. Les fact-checkers prouvent que c’est faux. Trump affirme que ses politiques créent des emplois. Le taux de chômage augmente dans des villes comme Rocky Mount. À chaque fois, il y a ce fossé béant entre la réalité de Trump et la réalité tout court.
Ce qui est peut-être le plus troublant, c’est que Trump semble sincèrement croire ce qu’il dit. Ce n’est pas juste de la manipulation cynique, bien que ça le soit aussi. C’est quelque chose de plus profond. Trump semble vivre dans une bulle où les mauvaises nouvelles ne pénètrent jamais, où les critiques sont toujours injustes, où les échecs sont toujours la faute de quelqu’un d’autre. Il est entouré de gens qui lui disent ce qu’il veut entendre. Il regarde des chaînes de télévision qui le louent constamment. Il lit des rapports qui sont filtrés pour ne montrer que les bonnes nouvelles. Et le résultat, c’est un président complètement coupé de la réalité, incapable de voir les problèmes réels auxquels font face les Américains, incapable d’ajuster ses politiques quand elles échouent, incapable même de reconnaître qu’il pourrait avoir tort.
Les conséquences d’un leadership narcissique
Le discours de Rocky Mount illustre parfaitement ce problème. Pendant près de 90 minutes, Trump a parlé. Mais de quoi a-t-il parlé? De lui-même. De ses griefs. De ses obsessions. De l’élection de 2020 qu’il a perdue mais refuse d’accepter. De la perquisition du FBI à Mar-a-Lago qu’il considère comme une attaque personnelle. Des sous-vêtements de sa femme qui ont été dérangés par des agents fédéraux. À aucun moment il n’a vraiment parlé des gens dans la salle. De leurs problèmes. De leurs préoccupations. De leurs espoirs et de leurs peurs. Tout était centré sur lui. C’est du narcissisme pur et simple. Et c’est profondément dangereux quand cette personne est le président des États-Unis.
Parce qu’un président narcissique ne peut pas gouverner efficacement. Il ne peut pas prendre de bonnes décisions s’il refuse d’écouter les conseils qui contredisent ses préjugés. Il ne peut pas résoudre les problèmes s’il refuse de reconnaître qu’ils existent. Il ne peut pas unir le pays s’il ne pense qu’à lui-même. Et c’est exactement ce que nous voyons avec Trump. Une présidence qui tourne en rond, qui ressasse les mêmes griefs, qui refuse d’avancer, qui s’enfonce de plus en plus dans le dysfonctionnement. Les gens de Rocky Mount méritaient mieux. L’Amérique mérite mieux. Mais avec Trump, c’est ce que nous avons : un président qui parle beaucoup mais ne dit rien, qui promet tout mais ne livre rien, qui occupe le poste le plus puissant du monde mais ne pense qu’à lui-même.
Je regarde Trump et je vois un homme perdu. Perdu dans ses obsessions. Perdu dans son ego. Perdu dans un monde qui n’existe que dans sa tête. Et le plus terrifiant, c’est que cet homme a le pouvoir de déclencher des guerres, de détruire des économies, de changer le cours de l’histoire. Comment en sommes-nous arrivés là? Comment avons-nous permis qu’une personne aussi manifestement inadaptée à la fonction occupe le Bureau ovale? Je n’ai pas de réponse. Juste une profonde inquiétude pour l’avenir.
Conclusion : le crépuscule d'une ère
Un moment symbolique dans l’histoire américaine
Le meeting de Rocky Mount du 19 décembre 2024 restera dans les mémoires. Pas pour les bonnes raisons. Pas parce que Trump y a prononcé un discours inspirant ou proposé des solutions innovantes aux problèmes du pays. Mais parce qu’il symbolise parfaitement où en est l’Amérique aujourd’hui. Un président qui parle des sous-vêtements de sa femme devant des milliers de personnes. Des supporters qui commencent à partir avant la fin du discours. Une ville qui souffre économiquement et qui n’obtient aucune réponse concrète à ses problèmes. Des sondages qui montrent une désapprobation croissante. Une économie qui peine malgré les affirmations triomphalistes. C’est l’image d’une présidence qui s’effrite, d’un mouvement politique qui perd de son élan, d’un pays qui cherche désespérément une direction.
Ce qui s’est passé à Rocky Mount n’est pas un incident isolé. C’est le symptôme d’un problème plus large. Trump a toujours été un personnage controversé, imprévisible, provocateur. Mais il y avait une époque où son énergie, son audace, sa capacité à briser les conventions semblaient rafraîchissantes pour beaucoup d’Américains. Il représentait une rupture avec le statu quo, une voix pour ceux qui se sentaient ignorés par l’establishment politique. Mais maintenant, cinq ans après avoir quitté la Maison Blanche la première fois et un an après y être retourné, cette énergie semble s’être transformée en quelque chose de plus sombre. En obsession. En ressentiment. En incapacité à avancer. Trump est coincé dans le passé, ressassant des griefs anciens, incapable de se concentrer sur l’avenir. Et l’Amérique est coincée avec lui.
Vers où allons-nous maintenant?
La question qui se pose maintenant est simple mais terrifiante : où va l’Amérique? Les élections de mi-mandat de 2026 approchent. Elles détermineront si les républicains gardent le contrôle du Congrès ou si les démocrates peuvent reprendre le pouvoir et bloquer l’agenda de Trump pour les deux dernières années de sa présidence. Les sondages actuels suggèrent que les républicains sont en difficulté. L’approbation de Trump est en chute libre. Les électeurs indépendants, qui avaient été cruciaux pour sa victoire en 2024, se détournent de lui. Même certains de ses supporters les plus fidèles commencent à montrer des signes de fatigue. Mais il reste encore plus d’un an avant ces élections. Beaucoup de choses peuvent changer. Trump a déjà prouvé par le passé qu’il ne faut jamais le sous-estimer.
Ce qui est certain, c’est que l’Amérique est à un tournant. Le pays ne peut pas continuer comme ça indéfiniment. Il ne peut pas continuer à être dirigé par quelqu’un qui refuse de voir la réalité, qui ment constamment, qui ne pense qu’à lui-même. Il ne peut pas continuer à être déchiré par des divisions de plus en plus profondes, où les deux camps ne partagent même plus une réalité commune. Il ne peut pas continuer à voir ses institutions démocratiques affaiblies, manipulées, détournées. Quelque chose doit changer. La question est : quoi? Et quand? Et comment? Les réponses à ces questions détermineront non seulement l’avenir de l’Amérique, mais peut-être aussi celui de la démocratie elle-même. Parce que si la démocratie peut échouer en Amérique, elle peut échouer n’importe où. Et c’est une pensée terrifiante.
Je termine cet article avec un sentiment de malaise. Un malaise profond. Parce que je ne sais pas comment cette histoire va se terminer. Je ne sais pas si l’Amérique va se ressaisir, retrouver ses repères, se souvenir de ce qu’elle est censée représenter. Ou si elle va continuer à s’enfoncer dans le chaos, la division, l’absurdité. Ce qui s’est passé à Rocky Mount n’est qu’un épisode parmi tant d’autres. Mais c’est un épisode révélateur. Il montre un président en déroute. Un pays en souffrance. Une démocratie en danger. Et personne ne semble savoir comment arrêter la chute. Peut-être que les élections de 2026 changeront les choses. Peut-être que les Américains se réveilleront et diront : ça suffit. Ou peut-être pas. Peut-être que nous sommes condamnés à répéter les mêmes erreurs, encore et encore, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Je l’espère pas. Mais je n’en suis pas sûr. Et c’est ça qui me fait peur.
Sources
Sources primaires
Raw Story, « We have to do something about it!: Trump unleashes bizarre underwear rant at rally », Erik De La Garza, publié le 19 décembre 2024. WRAL, « As voters see clouds over the economy, Trump gives sunny forecast in North Carolina », Will Doran, publié le 19 décembre 2024, mis à jour le 20 décembre 2024. The New York Times, « Trump Administration Live Updates: Justice Dept. to Appeal Ruling Blocking Deportations », publié le 19 décembre 2024. Fox News Poll, sondage sur l’économie américaine, publié le 18 décembre 2024. Elon University Poll, sondages sur l’approbation de Trump en Caroline du Nord, publiés en octobre et décembre 2024.
Sources secondaires
Business Insider, « Melania Trump felt violated by FBI agents contaminating her bedroom during Mar-a-Lago raid, report says », Joshua Nelken-Zitser, publié le 3 septembre 2022. CNN, « The latest on the Trump administration as the president », publié le 19 décembre 2024. NPR, « Newly released Epstein files include many already public documents », publié le 19 décembre 2024. PolitiFact North Carolina, vérifications des faits sur les déclarations de Trump concernant les prix, 2024. Congressional Budget Office, analyse du « One Big Beautiful Bill » de Trump, 2024. Wikipedia, « FBI search of Mar-a-Lago », dernière mise à jour 2024.
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