L’Europe comme bouée de sauvetage
Le CETA, cet accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, était jusqu’ici un traité commercial parmi d’autres. Il devient soudain l’arme stratégique principale d’Ottawa dans sa guerre économique contre les diktats de Trump. Depuis l’entrée en vigueur provisoire de l’accord en 2017, les échanges commerciaux entre le Canada et l’Europe ont progressé de manière significative. Mais c’est en 2025, face à l’hostilité américaine, que le CETA révèle toute sa valeur. Les exportations canadiennes vers l’Union européenne ont augmenté de 50% vers les marchés d’outre-mer selon les données du gouvernement canadien. Cette hausse spectaculaire compense partiellement les pertes subies sur le marché américain. Elle prouve que la diversification n’est pas un vœu pieux mais une réalité tangible.
François-Philippe Champagne multiplie les déplacements en Europe. Mi-décembre, il effectue une tournée qui le mène à Paris, Berlin, Bruxelles. Son message est clair : le Canada veut renforcer ses liens avec l’Europe, approfondir le partenariat stratégique, aller au-delà du simple commerce de marchandises. Il parle d’investissements croisés, de coopération technologique, de projets communs dans les énergies renouvelables et les minéraux critiques. L’Europe, confrontée elle aussi aux caprices protectionnistes de Trump, écoute avec intérêt. Un axe Canada-Europe se dessine progressivement, fondé sur des valeurs communes et des intérêts convergents. Cette alliance pourrait redessiner les équilibres commerciaux mondiaux si elle se consolide dans la durée.
Les marchés asiatiques dans le viseur
L’Europe ne suffit pas. Le Canada regarde aussi vers l’Asie. Le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), dont le Canada est membre fondateur, offre un accès privilégié à des marchés dynamiques comme le Japon, l’Australie, le Vietnam, la Malaisie. Les exportations canadiennes vers ces pays progressent régulièrement. Les produits agricoles, les ressources naturelles, les technologies propres trouvent preneurs dans cette région en pleine expansion. Ottawa négocie également des accords bilatéraux avec des pays comme l’Inde et l’Indonésie. L’objectif est de réduire la part des États-Unis dans les exportations totales de 75% actuellement à moins de 60% d’ici 2030. Un objectif ambitieux mais réalisable si la dynamique actuelle se maintient.
Cette stratégie de diversification géographique s’accompagne d’une diversification sectorielle. Le Canada mise sur ses atouts naturels : les ressources minérales essentielles à la transition énergétique (lithium, cobalt, nickel), les technologies vertes, l’intelligence artificielle, l’aérospatiale. Ces secteurs à forte valeur ajoutée permettent de compenser la perte de parts de marché dans les secteurs traditionnels frappés par les tarifs américains. Le gouvernement investit massivement dans la recherche et développement, dans la formation de la main-d’œuvre, dans les infrastructures nécessaires à cette transformation. C’est un pari sur l’avenir, sur la capacité du Canada à se positionner comme un acteur incontournable de l’économie du 21ème siècle.
Cette diversification me fascine. Elle représente bien plus qu’une simple tactique commerciale. C’est une révolution silencieuse dans la manière dont le Canada conçoit sa place dans le monde. Pendant des décennies, Ottawa a vécu dans l’ombre de Washington, acceptant cette dépendance comme une fatalité géographique. Aujourd’hui, le pays refuse cette fatalité. Il choisit de construire son propre réseau, ses propres alliances, sa propre trajectoire. C’est un acte d’émancipation économique. Et ça me touche. Parce que ça montre qu’aucune dépendance n’est irréversible, qu’aucune situation n’est figée pour l’éternité. Le Canada nous rappelle que les nations peuvent se réinventer, qu’elles peuvent briser les chaînes invisibles qui les entravent. Cette leçon vaut pour tous les pays pris dans des relations asymétriques, dominés par des partenaires plus puissants. La diversification n’est pas seulement une stratégie économique. C’est un acte de souveraineté.
Le boycott citoyen : quand la population prend les armes économiques
Un mouvement spontané d’une ampleur inédite
Quelque chose d’inattendu s’est produit au Canada en 2025. Quelque chose que personne n’avait vraiment anticipé. Face aux attaques répétées de Trump, face à ses menaces d’annexion, face à son mépris affiché pour le Canada, la population a réagi. Spontanément. Massivement. Un boycott des produits américains s’est organisé à travers tout le pays. Pas un boycott orchestré par le gouvernement. Non. Un mouvement citoyen, organique, porté par la colère et la fierté nationale. Les Canadiens ont décidé de frapper là où ça fait mal : le portefeuille. Ils ont cessé d’acheter des produits américains. Ils ont annulé leurs voyages en Floride. Ils ont délaissé les marques américaines au profit de produits locaux ou européens. L’ampleur du phénomène a surpris tout le monde, y compris les autorités canadiennes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les ventes de produits américains au Canada ont chuté de manière spectaculaire dans certains secteurs. Les réservations pour les destinations touristiques américaines se sont effondrées. Les États frontaliers américains, qui dépendent fortement du tourisme canadien, ont vu leurs revenus s’évaporer. Un rapport du Congrès américain publié en novembre souligne l’impact dévastateur de ce boycott sur l’économie des États du Nord. Le Michigan, le Minnesota, le Montana, l’État de Washington subissent des pertes considérables. Les commerçants américains supplient leurs élus d’intervenir, de calmer le jeu avec le Canada. Mais Trump reste sourd à ces appels. Il continue sa rhétorique agressive, alimentant ainsi la colère canadienne et renforçant le boycott.
Un acte de résistance populaire
Ce boycott dépasse la simple dimension économique. Il devient un symbole de résistance nationale, une affirmation d’identité face à un voisin perçu comme arrogant et méprisant. Les Canadiens, traditionnellement discrets et conciliants, montrent un visage inattendu. Celui d’un peuple fier qui refuse l’humiliation. Les réseaux sociaux amplifient le mouvement. Des campagnes virales encouragent l’achat local. Des applications permettent d’identifier l’origine des produits pour éviter ceux fabriqués aux États-Unis. Des célébrités canadiennes appellent au boycott. L’effet boule de neige est impressionnant. Ce qui a commencé comme une réaction spontanée devient un mouvement structuré, organisé, durable.
Le gouvernement canadien observe ce phénomène avec un mélange de satisfaction et de prudence. Satisfaction parce que ce boycott renforce sa position dans les négociations avec Washington. Prudence parce qu’un tel mouvement peut échapper à tout contrôle et avoir des conséquences imprévues. Mark Carney, le premier ministre canadien, évite soigneusement d’encourager officiellement le boycott. Il ne peut pas se permettre d’envenimer davantage les relations avec les États-Unis. Mais il ne le condamne pas non plus. Il laisse faire. Il comprend que ce mouvement populaire lui donne une arme de négociation supplémentaire. Trump peut ignorer les protestations diplomatiques. Il ne peut pas ignorer l’impact économique concret du boycott sur les États américains.
Ce boycott me bouleverse. Il révèle quelque chose de profondément humain, de viscéral. La dignité d’un peuple qui refuse d’être piétiné. Les Canadiens ne sont pas des guerriers. Ils ne brandissent pas d’armes. Ils ne manifestent pas violemment dans les rues. Non. Ils utilisent l’arme la plus pacifique et la plus efficace qui soit : leur pouvoir d’achat. Et ça fonctionne. Parce que l’économie américaine, malgré sa puissance, dépend aussi de ses voisins. Parce que les États frontaliers ont besoin des dollars canadiens. Ce boycott nous rappelle que les citoyens ordinaires possèdent un pouvoir immense quand ils décident de l’exercer collectivement. C’est une leçon de démocratie économique. Une leçon qui résonne bien au-delà du Canada. Dans un monde où les grandes entreprises et les États puissants semblent tout contrôler, les consommateurs peuvent encore faire entendre leur voix. Et parfois, cette voix pèse plus lourd que tous les discours politiques.
Les secteurs sacrifiés : le prix de la résistance
Le bois d’œuvre, victime collatérale
Tous les secteurs canadiens ne s’en sortent pas aussi bien. Le bois d’œuvre paie un prix terrible. Les droits de douane américains sur le bois canadien ont atteint des niveaux records. Les scieries ferment les unes après les autres. Les bûcherons se retrouvent au chômage. Les communautés forestières, souvent isolées et dépendantes d’une seule industrie, sombrent dans la détresse. « Donald Trump nous porte un coup dur », confie un exploitant forestier de Colombie-Britannique au Figaro. Son entreprise familiale, vieille de trois générations, est au bord de la faillite. Il ne comprend pas cette guerre commerciale qui détruit des emplois des deux côtés de la frontière. Parce que les constructeurs américains ont besoin du bois canadien. Ils n’ont pas d’alternative viable. Les tarifs augmentent simplement le coût de construction aux États-Unis sans créer d’emplois américains.
Le gouvernement canadien tente de soutenir le secteur. Il offre des aides financières aux entreprises en difficulté. Il négocie avec d’autres pays pour ouvrir de nouveaux marchés. La Chine, le Japon, la Corée du Sud importent du bois canadien. Mais ces marchés ne peuvent pas absorber instantanément les volumes qui allaient vers les États-Unis. La transition prend du temps. Pendant ce temps, des familles souffrent. Des villages entiers voient leur économie s’effondrer. C’est le prix de la résistance. Un prix que certains Canadiens paient plus cher que d’autres. Cette inégalité face aux conséquences de la guerre commerciale crée des tensions internes. Certaines régions prospèrent grâce à la diversification. D’autres agonisent, sacrifiées sur l’autel de la fierté nationale.
L’agriculture sous pression
L’agriculture canadienne subit également les contrecoups de la guerre commerciale. Les producteurs laitiers, les éleveurs de porcs, les cultivateurs de céréales voient leurs débouchés américains se réduire. Les tarifs rendent leurs produits moins compétitifs. Les quotas imposés par Washington limitent leurs exportations. Le système de gestion de l’offre, pilier de l’agriculture canadienne, est dans le viseur de Trump. Il exige son démantèlement comme condition pour alléger les tarifs. Le gouvernement canadien refuse catégoriquement. Ce système protège les agriculteurs canadiens depuis des décennies. Le sacrifier serait une capitulation inacceptable. Mais cette intransigeance a un coût. Les agriculteurs pris entre deux feux ne savent plus à quel saint se vouer.
Là encore, le gouvernement cherche des solutions. Il encourage les agriculteurs à se tourner vers les marchés européens et asiatiques. Le CETA offre des opportunités pour les produits agricoles canadiens en Europe. Les accords avec les pays asiatiques ouvrent d’autres portes. Mais la transition est douloureuse. Les normes diffèrent d’un marché à l’autre. Les coûts de transport augmentent. Les relations commerciales établies depuis des générations avec les acheteurs américains se brisent. Reconstruire prend du temps et de l’argent. Tous les agriculteurs n’ont pas les ressources pour opérer ce virage. Certains abandonnent. D’autres s’endettent dangereusement pour survivre. Le tableau n’est pas rose dans les campagnes canadiennes, loin de là.
Ces sacrifices me hantent. Parce que derrière les statistiques macroéconomiques encourageantes se cachent des drames humains bien réels. Des familles brisées. Des rêves anéantis. Des communautés qui meurent à petit feu. La résistance a un prix. Et ce prix, ce ne sont pas les élites urbaines qui le paient. Ce sont les travailleurs des secteurs exposés. Les bûcherons. Les agriculteurs. Les ouvriers des usines qui dépendent du marché américain. Eux n’ont pas choisi cette guerre. Elle leur est tombée dessus comme une malédiction. Et maintenant, on leur demande de tenir bon, de faire preuve de patriotisme économique, d’accepter leurs souffrances pour le bien national. C’est facile à dire depuis Ottawa ou Toronto. C’est beaucoup plus dur à vivre dans un village forestier de Colombie-Britannique où la scierie vient de fermer. Cette injustice me révolte. Pas contre la stratégie de résistance elle-même. Mais contre l’absence de solidarité nationale suffisante envers ceux qui en paient le prix fort.
Mark Carney face au défi Trump
Un premier ministre sous pression
Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, dirige le pays depuis quelques mois seulement. Il hérite d’une situation explosive. Trump le méprise ouvertement. Il le traite de « gouverneur de pacotille » sur les réseaux sociaux. Il menace de faire du Canada le 51ème État américain. Ces provocations grotesques visent à humilier, à déstabiliser, à forcer Ottawa à céder. Carney refuse de mordre à l’hameçon. Il maintient une ligne ferme mais mesurée. Il ne répond pas aux insultes. Il ne se laisse pas entraîner dans une guerre de tweets. Il travaille méthodiquement à renforcer la position canadienne, à consolider les alliances alternatives, à préparer l’économie pour un conflit prolongé.
Sa stratégie repose sur plusieurs piliers. D’abord, maintenir l’unité nationale. Les provinces canadiennes ont des intérêts divergents. Certaines, comme l’Alberta productrice de pétrole, dépendent énormément du marché américain. D’autres, comme le Québec, sont plus diversifiées. Carney doit empêcher que ces divergences ne fragmentent le front canadien. Il multiplie les consultations avec les premiers ministres provinciaux. Il négocie des compensations pour les régions les plus touchées. Il joue la carte de la solidarité nationale face à l’adversité extérieure. Ensuite, il accélère la diversification commerciale. Chaque accord signé avec un pays tiers est une victoire stratégique. Chaque nouveau marché conquis réduit la dépendance américaine. Enfin, il renforce les institutions canadiennes. La Banque du Canada maintient sa crédibilité. Les finances publiques restent sous contrôle malgré les dépenses de soutien. La stabilité institutionnelle rassure les investisseurs internationaux.
Une popularité en hausse malgré les défis
Paradoxalement, la confrontation avec Trump renforce la popularité de Carney au Canada. Les Canadiens apprécient sa fermeté face aux menaces américaines. Ils voient en lui un leader qui défend la dignité nationale sans tomber dans la provocation stérile. Les sondages montrent une hausse constante de sa cote de confiance depuis le début de la crise. Cette popularité lui donne une marge de manœuvre politique précieuse. Il peut prendre des décisions impopulaires à court terme, comme les aides massives aux secteurs en difficulté financées par la dette publique, parce que la population comprend la nécessité de tenir bon face à Washington.
Carney sait que cette popularité est fragile. Elle dépend des résultats économiques. Si la croissance s’effondre, si le chômage explose, si l’inflation repart, l’opinion publique se retournera contre lui. Il joue donc une partie serrée. Il doit maintenir l’équilibre entre fermeté et pragmatisme, entre résistance et réalisme économique. Il doit aussi gérer les tensions internes au sein de son propre gouvernement. Certains ministres plaident pour une approche plus conciliante envers Washington. D’autres veulent durcir encore la position canadienne. Carney navigue entre ces courants contradictoires, cherchant le point d’équilibre qui préserve à la fois les intérêts économiques du pays et sa souveraineté politique.
Carney m’intrigue. Il incarne une forme de leadership rare dans notre époque de gesticulations médiatiques et de tweets incendiaires. Un leadership discret, méthodique, fondé sur la compétence plutôt que sur le charisme. Il ne cherche pas à briller. Il cherche à résoudre des problèmes. Face à Trump qui hurle et menace, Carney reste calme et déterminé. Cette asymétrie est fascinante. Elle montre deux conceptions radicalement différentes du pouvoir. Trump croit que la force brute et l’intimidation suffisent. Carney parie sur la patience stratégique et la construction d’alternatives. Qui aura raison à long terme ? L’histoire le dira. Mais pour l’instant, le Canada tient bon. Et Carney y est pour beaucoup. Son expérience de banquier central lui a appris à gérer les crises, à garder son sang-froid quand tout s’effondre autour de lui. Ces qualités servent aujourd’hui son pays dans une épreuve qui pourrait définir son avenir pour les décennies à venir.
L'ACEUM dans la tourmente : renégociation ou rupture ?
Un accord commercial menacé
L’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), qui a remplacé l’ALENA en 2020, devait garantir la stabilité des échanges commerciaux en Amérique du Nord. Il prévoit une clause de révision en 2026. Cette échéance approche. Et Trump a déjà fait savoir qu’il compte profiter de cette révision pour imposer de nouvelles conditions au Canada et au Mexique. Il veut renégocier en profondeur. Il exige des concessions majeures. Il menace de se retirer purement et simplement de l’accord si ses demandes ne sont pas satisfaites. Pour le Canada, c’est une épée de Damoclès. L’ACEUM, malgré ses imperfections, structure encore 60% des échanges commerciaux canadiens. Sa disparition serait un séisme économique.
Carney affirme publiquement que l’ACEUM « n’est pas nécessairement en danger ». Mais cette formulation prudente trahit l’inquiétude. En privé, les négociateurs canadiens se préparent au pire. Ils élaborent des scénarios de contingence. Que se passe-t-il si Trump met ses menaces à exécution ? Comment le Canada peut-il survivre économiquement sans accord commercial avec les États-Unis ? Ces questions hantent les bureaux d’Ottawa. Les réponses ne sont pas évidentes. Même avec la diversification en cours, même avec le CETA et les accords asiatiques, perdre l’accès privilégié au marché américain serait dévastateur. Le Canada doit donc négocier. Mais négocier depuis une position de faiblesse relative. Trump le sait. Il compte exploiter cette faiblesse pour arracher des concessions.
Les lignes rouges canadiennes
Le Canada a défini ses lignes rouges pour la renégociation. Le système de gestion de l’offre en agriculture n’est pas négociable. La souveraineté sur les ressources naturelles non plus. Les normes environnementales et sociales doivent être préservées. Ces positions sont fermes. Mais sont-elles tenables face à un Trump déterminé à obtenir gain de cause ? La question divise les experts. Certains pensent que le Canada devra céder sur certains points pour sauver l’essentiel. D’autres estiment qu’aucune concession n’apaisera Trump, qu’il cherche délibérément la confrontation pour des raisons de politique intérieure américaine.
François-Philippe Champagne, interrogé sur ses espoirs de conclure une entente avant la révision de l’ACEUM, se montre pessimiste. Il « entretient peu d’espoir » selon ses propres mots. Cette franchise inhabituelle pour un ministre en exercice révèle le réalisme qui prévaut à Ottawa. Le gouvernement canadien ne se fait pas d’illusions. Il sait que les mois à venir seront extrêmement difficiles. Il se prépare à toutes les éventualités, y compris les plus sombres. Pendant ce temps, il accélère la diversification commerciale. Chaque jour qui passe sans accord avec Washington est un jour de plus pour tisser des liens ailleurs. C’est une course contre la montre. Le Canada peut-il réduire suffisamment sa dépendance américaine avant que Trump ne fasse exploser l’ACEUM ? Personne ne le sait vraiment.
Cette incertitude me pèse. Parce qu’elle affecte des millions de vies. Des entreprises qui ne savent pas si elles pourront exporter demain. Des travailleurs qui ignorent si leur emploi existera encore dans six mois. Des familles qui vivent dans l’angoisse permanente. L’incertitude économique est une forme de violence. Une violence invisible mais réelle. Elle ronge les gens de l’intérieur. Elle détruit la confiance en l’avenir. Elle paralyse les décisions d’investissement. Et Trump joue délibérément de cette incertitude. Il la cultive. Il l’utilise comme une arme. Parce qu’il sait qu’un adversaire déstabilisé est plus facile à manipuler. Mais cette stratégie a ses limites. À force de menacer sans jamais vraiment frapper, Trump perd en crédibilité. À force de crier au loup, il habitue ses adversaires à ses provocations. Le Canada a appris à vivre avec cette incertitude. Il a appris à s’adapter, à construire des plans B et des plans C. Cette résilience psychologique est peut-être l’atout le plus précieux d’Ottawa dans cette confrontation.
Le rôle crucial de François-Philippe Champagne
Un ministre des Finances en première ligne
François-Philippe Champagne n’est pas un novice en politique. Ancien ministre du Commerce international, il connaît les dossiers commerciaux sur le bout des doigts. Sa nomination au ministère des Finances en fait l’homme clé de la stratégie économique canadienne face à Trump. C’est lui qui pilote la diversification commerciale. C’est lui qui négocie avec les partenaires européens et asiatiques. C’est lui qui défend la position canadienne dans les forums internationaux. Son énergie est légendaire. Il multiplie les déplacements, les rencontres, les négociations. Il dort peu. Il travaille sans relâche. Parce qu’il sait que l’avenir économique du Canada se joue maintenant, dans ces mois cruciaux où tout peut basculer.
Sa tournée européenne de décembre illustre son approche. À Paris, il rencontre son homologue français pour discuter de coopération dans les technologies vertes. À Berlin, il explore des partenariats dans l’automobile électrique. À Bruxelles, il plaide pour un approfondissement du CETA. Partout, son message est le même : le Canada est un partenaire fiable, stable, démocratique. Un partenaire qui partage les valeurs européennes. Un partenaire qui peut offrir une alternative crédible aux États-Unis dans certains secteurs stratégiques. Ce discours trouve un écho favorable en Europe. L’Union européenne, elle aussi confrontée aux caprices de Trump, cherche à diversifier ses partenariats. Le Canada apparaît comme une option naturelle.
Un optimisme mesuré mais réel
Champagne affiche un optimisme prudent quand il parle de l’économie canadienne. Il souligne les bons chiffres de croissance. Il met en avant les succès de la diversification. Il insiste sur la résilience démontrée face aux chocs. Mais il ne cache pas les défis. Il reconnaît que certains secteurs souffrent terriblement. Il admet que la route sera longue et difficile. Cette honnêteté lui vaut le respect, même de ses adversaires politiques. Dans un monde politique souvent dominé par la langue de bois et les promesses irréalistes, Champagne tranche par son franc-parler. Il dit les choses comme elles sont. Les bonnes nouvelles comme les mauvaises.
Son rôle dépasse la simple gestion économique. Il incarne la résistance canadienne face à Trump. Il personnifie la stratégie de diversification. Quand il parle, c’est la voix du Canada qui se fait entendre sur la scène internationale. Cette responsabilité est écrasante. Mais Champagne semble la porter avec une aisance déconcertante. Peut-être parce qu’il croit vraiment en ce qu’il fait. Peut-être parce qu’il voit dans cette crise une opportunité historique de transformer l’économie canadienne, de la rendre plus résiliente, plus diversifiée, plus autonome. Cette vision à long terme lui donne la force de surmonter les obstacles quotidiens, les déceptions, les revers inévitables dans toute négociation complexe.
Champagne me fascine par son énergie. Dans un monde politique souvent cynique et désabusé, il dégage une forme d’enthousiasme contagieux. Il croit en ce qu’il fait. Ça se voit. Ça s’entend. Et cette conviction fait toute la différence. Parce que les négociations commerciales ne sont pas que des affaires de chiffres et de clauses juridiques. Ce sont aussi des affaires de confiance, de relations humaines, de capacité à convaincre. Champagne excelle dans cet art. Il sait parler aux Européens dans leur langue, au sens propre comme au figuré. Il comprend leurs préoccupations. Il adapte son discours. Cette intelligence relationnelle est un atout majeur pour le Canada. Elle compense partiellement le déséquilibre de puissance avec les États-Unis. Parce que si le Canada ne peut pas rivaliser avec la force brute américaine, il peut construire des alliances fondées sur la confiance et les valeurs partagées. Et ces alliances, à long terme, valent parfois plus que tous les rapports de force.
Les prévisions du FMI : un vote de confiance relatif
Deuxième du G7 pour la croissance future
Le Fonds monétaire international a publié ses Perspectives de l’économie mondiale en octobre 2025. Pour le Canada, les prévisions sont encourageantes. Le FMI place le pays comme le deuxième du G7 en termes de croissance attendue pour 2026 et 2027, juste derrière les États-Unis. Cette position est remarquable dans un contexte de ralentissement économique mondial. Elle valide la stratégie canadienne de résistance et de diversification. Elle montre que les marchés financiers et les institutions internationales font confiance à la capacité du Canada de naviguer dans la tempête. Cette confiance se traduit par des taux d’emprunt relativement bas pour le gouvernement canadien, malgré l’augmentation de la dette publique liée aux mesures de soutien.
Ces prévisions ne sont pas une garantie. Elles reposent sur des hypothèses qui peuvent se révéler fausses. Si la guerre commerciale s’intensifie, si Trump met ses menaces à exécution, si l’ACEUM explose, les perspectives pourraient se dégrader rapidement. Le FMI lui-même souligne les risques baissiers qui pèsent sur l’économie mondiale. L’incertitude politique, la fragmentation commerciale, les tensions géopolitiques menacent la croissance partout. Le Canada n’est pas à l’abri. Mais il part d’une position relativement solide. Ses fondamentaux économiques sont sains. Son système bancaire est stable. Ses finances publiques, bien que sous pression, restent gérables. Ces atouts lui donnent une marge de manœuvre que beaucoup d’autres pays n’ont pas.
Les zones d’ombre persistent
Malgré ces éléments positifs, des zones d’ombre subsistent. L’inflation canadienne, bien qu’en baisse, reste supérieure à la cible de 2% de la Banque du Canada. Les hausses de taux d’intérêt nécessaires pour la contrôler pèsent sur l’investissement et la consommation. Le marché immobilier, surchauffé depuis des années, montre des signes de fragilité. Une correction brutale pourrait avoir des effets en cascade sur l’ensemble de l’économie. La productivité canadienne, problème structurel de longue date, ne s’améliore pas significativement. Sans gains de productivité, la croissance à long terme sera limitée. Ces défis structurels ne disparaîtront pas avec la fin de la guerre commerciale. Ils nécessitent des réformes profondes que le gouvernement peine à mettre en œuvre dans le contexte actuel de crise.
Le FMI souligne également les risques liés au vieillissement de la population canadienne. Comme dans la plupart des pays développés, le ratio actifs/retraités se dégrade. Les dépenses de santé et de retraite augmentent. Les recettes fiscales par habitant stagnent. Cette dynamique démographique menace la soutenabilité des finances publiques à moyen terme. Le Canada doit trouver des solutions : augmenter l’immigration qualifiée, repousser l’âge de la retraite, réformer le système de santé. Autant de sujets politiquement sensibles que le gouvernement préfère éviter en période de crise. Mais ces problèmes ne disparaîtront pas en les ignorant. Ils resurgiront avec plus de force dans quelques années si rien n’est fait maintenant.
Ces prévisions du FMI me laissent un goût amer. Pas parce qu’elles sont mauvaises. Au contraire. Mais parce qu’elles révèlent notre dépendance collective aux oracles économiques. Nous scrutons les rapports du FMI comme les anciens scrutaient les entrailles des poulets. Nous cherchons des certitudes dans un monde fondamentalement incertain. Et nous oublions que ces prévisions ne sont que des modèles, des constructions intellectuelles qui peuvent se tromper lourdement. Le FMI a raté la crise de 2008. Il a sous-estimé l’impact de la pandémie. Il pourrait se tromper encore sur le Canada. Pas par incompétence. Mais parce que l’économie est un système complexe, chaotique, imprévisible. Les chiffres rassurants d’aujourd’hui peuvent devenir les cauchemars de demain. Cette humilité face à l’incertitude devrait nous guider. Elle devrait nous inciter à la prudence, à la préparation de multiples scénarios, à la construction de résilience plutôt qu’à l’optimisation de court terme. Le Canada semble avoir compris cette leçon. Espérons qu’il ne l’oubliera pas quand la tempête actuelle sera passée.
L'impact sur les relations canado-américaines à long terme
Une confiance brisée
Au-delà des enjeux économiques immédiats, la guerre commerciale de Trump laissera des traces profondes dans les relations canado-américaines. La confiance, patiemment construite au fil des décennies, s’est fissurée. Les Canadiens ont découvert que leur voisin pouvait se transformer en adversaire du jour au lendemain. Que les traités signés ne valaient rien face aux caprices d’un président américain. Que la proximité géographique et culturelle ne garantissait aucune protection contre l’hostilité économique. Cette prise de conscience est traumatisante pour un pays qui a toujours considéré les États-Unis comme un allié naturel, presque comme un membre de la famille. La famille peut se disputer, certes. Mais elle ne se menace pas d’annexion. Elle ne cherche pas à détruire économiquement ses membres.
Cette rupture de confiance aura des conséquences durables. Même si Trump quitte le pouvoir, même si un président plus conciliant lui succède, les Canadiens n’oublieront pas. Ils ont appris la leçon : ne jamais dépendre d’un seul partenaire, aussi proche soit-il. Cette leçon guidera la politique économique canadienne pour les décennies à venir. La diversification ne sera plus une option. Elle deviendra une nécessité existentielle. Le Canada investira massivement pour réduire sa dépendance américaine dans tous les secteurs stratégiques. Cette évolution transformera profondément l’économie nord-américaine. L’intégration qui s’était approfondie depuis l’ALENA de 1994 s’inversera partiellement. Les chaînes de valeur se réorganiseront. Les flux commerciaux se redessineront.
Vers un nouveau paradigme géopolitique
Le Canada pourrait émerger de cette crise avec une nouvelle identité géopolitique. Moins nord-américain, plus atlantique. Plus proche de l’Europe, plus engagé en Asie. Cette évolution s’inscrit dans un mouvement plus large de fragmentation de l’ordre économique mondial. Les blocs commerciaux se recomposent. Les alliances se redéfinissent. Le multilatéralisme cède du terrain au régionalisme. Dans ce nouveau paysage, le Canada doit trouver sa place. Il ne peut plus se contenter d’être le petit frère des États-Unis. Il doit devenir un acteur à part entière, avec sa propre stratégie, ses propres alliances, sa propre vision du monde.
Cette transformation ne sera pas facile. Elle exigera des investissements massifs. Elle nécessitera des réformes structurelles. Elle demandera du courage politique pour affronter les intérêts établis qui bénéficient du statu quo. Mais elle est inévitable. Trump, paradoxalement, aura rendu service au Canada en forçant cette évolution. Sans la brutalité de ses attaques, Ottawa aurait probablement continué à vivre dans l’illusion confortable de la dépendance américaine. Maintenant, cette illusion est brisée. Le Canada doit grandir, mûrir, s’émanciper. C’est douloureux. C’est difficile. Mais c’est nécessaire. Et peut-être, dans vingt ans, les historiens verront dans cette crise le moment où le Canada est vraiment devenu un pays souverain, maître de son destin économique.
Cette rupture me bouleverse. Parce qu’elle marque la fin d’une époque. La fin de l’innocence canadienne. Pendant des décennies, le Canada a vécu dans une bulle de sécurité. Protégé par sa proximité avec les États-Unis. Bénéficiant de l’ordre libéral américain sans en payer le prix. Cette époque est révolue. Le Canada découvre la dureté du monde réel. Un monde où les alliances sont fragiles. Où les traités peuvent être déchirés. Où la force prime souvent sur le droit. Cette découverte est traumatisante. Mais elle est aussi libératrice. Parce qu’elle force le Canada à se réinventer. À devenir adulte sur la scène internationale. À assumer ses responsabilités. À construire sa propre puissance. Cette transformation sera longue et douloureuse. Mais elle est nécessaire. Et peut-être qu’au bout du compte, le Canada en sortira plus fort. Plus résilient. Plus indépendant. Plus lui-même.
Les leçons pour les autres nations
La diversification comme impératif stratégique
L’expérience canadienne offre des leçons précieuses pour d’autres nations confrontées à des situations similaires. La première leçon est évidente : la diversification économique n’est pas un luxe. C’est une nécessité stratégique. Dépendre d’un seul partenaire commercial, aussi important soit-il, crée une vulnérabilité mortelle. Cette vulnérabilité peut être exploitée à tout moment par ce partenaire pour obtenir des concessions politiques ou économiques. La diversification réduit cette vulnérabilité. Elle donne des options. Elle permet de résister aux pressions. Le Canada l’a compris à ses dépens. D’autres pays feraient bien de tirer les leçons de cette expérience avant de se retrouver dans une situation similaire.
La deuxième leçon concerne le rôle des institutions. Le Canada résiste parce qu’il possède des institutions solides. Une banque centrale indépendante et crédible. Un système judiciaire fiable. Une administration publique compétente. Des mécanismes démocratiques qui fonctionnent. Ces institutions créent la stabilité nécessaire pour traverser les crises. Elles rassurent les investisseurs. Elles permettent de prendre des décisions difficiles sans sombrer dans le chaos. Les pays aux institutions fragiles ne peuvent pas se permettre de défier des partenaires puissants. Ils n’ont pas les ressources institutionnelles pour gérer les conséquences. Le renforcement institutionnel devrait donc être une priorité pour tout pays cherchant à accroître son autonomie stratégique.
Le pouvoir de la résilience collective
La troisième leçon touche à la cohésion sociale. Le boycott citoyen des produits américains montre la puissance d’une population unie derrière son gouvernement. Cette unité donne une force considérable dans les négociations internationales. Elle permet de tenir bon face aux pressions extérieures. Mais cette unité ne se décrète pas. Elle se construit. Elle nécessite un sentiment d’identité nationale fort. Elle exige que les citoyens fassent confiance à leurs dirigeants. Elle demande que les sacrifices soient partagés équitablement. Le Canada bénéficie de ces conditions. D’autres pays, plus fragmentés, plus divisés, auraient du mal à mobiliser leur population de la même manière.
Enfin, l’expérience canadienne souligne l’importance de la patience stratégique. La diversification économique ne se fait pas du jour au lendemain. Elle prend des années. Elle nécessite des investissements massifs. Elle implique des coûts à court terme pour des bénéfices à long terme. Les gouvernements doivent avoir le courage de maintenir le cap malgré les difficultés immédiates. Ils doivent résister aux pressions pour des solutions rapides qui hypothèqueraient l’avenir. Cette patience est rare en politique, où les cycles électoraux encouragent le court-termisme. Le Canada montre qu’elle est possible. Et qu’elle paie à long terme. D’autres nations feraient bien de s’en inspirer dans leurs propres stratégies de développement économique.
Ces leçons me parlent. Elles dépassent largement le cas canadien. Elles touchent à des questions universelles de souveraineté, d’autonomie, de dignité nationale. Dans un monde de plus en plus fragmenté, où les grandes puissances jouent des coudes pour imposer leur volonté, les nations moyennes doivent trouver leur voie. Elles ne peuvent pas rivaliser frontalement avec les géants. Mais elles peuvent construire leur résilience. Elles peuvent diversifier leurs partenariats. Elles peuvent renforcer leurs institutions. Elles peuvent mobiliser leurs populations. Le Canada nous montre que c’est possible. Pas facile. Pas sans douleur. Mais possible. Cette démonstration est précieuse. Elle offre un modèle alternatif à la soumission ou à l’isolement. Une troisième voie faite de pragmatisme, de patience, de détermination tranquille. Une voie qui pourrait inspirer bien d’autres nations dans les années à venir.
Conclusion : un pays à la croisée des chemins
Les défis qui restent à relever
Le Canada a prouvé sa résilience face aux assauts de Trump. Mais la bataille est loin d’être gagnée. Les mois à venir seront cruciaux. La renégociation de l’ACEUM en 2026 sera un test décisif. Le pays devra maintenir son équilibre entre fermeté et pragmatisme. Il devra continuer à diversifier son économie tout en préservant les liens essentiels avec les États-Unis. Il devra soutenir les secteurs en difficulté sans compromettre la santé des finances publiques. Il devra maintenir l’unité nationale malgré les tensions régionales. Ces défis sont immenses. Ils exigeront du leadership, de la vision, du courage politique. Le gouvernement Carney sera jugé sur sa capacité à les relever.
La transformation structurelle de l’économie canadienne prendra des années. La diversification commerciale est bien engagée mais loin d’être achevée. Les investissements dans les secteurs d’avenir portent leurs fruits mais restent insuffisants. Les réformes nécessaires pour améliorer la productivité sont à peine esquissées. Le Canada doit accélérer cette transformation tout en gérant les coûts sociaux qu’elle implique. Les travailleurs des secteurs traditionnels doivent être accompagnés dans leur reconversion. Les régions dépendantes d’industries déclinantes doivent trouver de nouvelles sources de prospérité. Cette transition juste est un impératif moral autant qu’économique. Sans elle, la cohésion sociale qui fait la force du Canada pourrait se fissurer.
L’espoir d’un nouveau modèle
Malgré les difficultés, l’expérience canadienne porte un message d’espoir. Elle montre qu’un pays moyen peut résister aux pressions d’une grande puissance. Qu’il peut construire son autonomie stratégique sans rompre complètement avec ses partenaires traditionnels. Qu’il peut transformer une crise en opportunité de réinvention. Le Canada de 2030 sera différent de celui de 2024. Plus diversifié économiquement. Plus autonome politiquement. Plus confiant en ses capacités. Cette transformation, forcée par les circonstances, pourrait finalement se révéler bénéfique. Elle pourrait donner naissance à un nouveau modèle de développement, plus résilient, plus durable, plus équilibré.
Ce modèle pourrait inspirer d’autres nations. Dans un monde où les guerres commerciales se multiplient, où le protectionnisme gagne du terrain, où les alliances traditionnelles se fissurent, la voie canadienne offre une alternative. Ni soumission ni isolement. Mais diversification, résilience, patience stratégique. Cette voie n’est pas facile. Elle exige des sacrifices. Elle demande du temps. Mais elle préserve la souveraineté tout en maintenant l’ouverture économique. Elle permet de naviguer dans un monde turbulent sans perdre son âme. Le Canada est en train de tracer cette voie. Le monde observe. Et peut-être que dans quelques années, d’autres suivront. Parce que face aux tempêtes qui s’annoncent, nous aurons tous besoin de la résilience canadienne.
Je termine cet article avec un sentiment étrange. Un mélange d’admiration et d’inquiétude. Admiration pour la résilience canadienne. Pour ce peuple qui refuse de plier. Pour ces dirigeants qui osent défier le géant américain. Pour cette stratégie patiente de diversification qui commence à porter ses fruits. Mais aussi inquiétude. Parce que rien n’est gagné. Parce que Trump peut encore frapper plus fort. Parce que l’économie mondiale vacille. Parce que les défis structurels du Canada restent immenses. L’histoire du Canada face à Trump n’est pas terminée. Elle s’écrit en ce moment même. Chaque jour apporte son lot de nouvelles, de rebondissements, d’incertitudes. Mais une chose est sûre : le Canada a changé. Il ne sera plus jamais le voisin docile et prévisible que Washington prenait pour acquis. Il a découvert sa force. Il a appris à se tenir debout. Et cette leçon, personne ne pourra la lui enlever. Quoi qu’il arrive dans les mois à venir, le Canada aura prouvé qu’un pays peut choisir son destin. Même face à l’adversité. Même face à la puissance. Même face à Trump.
Sources
Sources primaires
Le Figaro, « Exportations en outre-mer, Ceta… Le Canada résiste aux droits de douane de Donald Trump en ciblant de nouveaux marchés », Anne Cheyvialle, 19 décembre 2025. Statistique Canada, « Produit intérieur brut, revenus et dépenses, troisième trimestre de 2025 », 28 novembre 2025. Fonds monétaire international, « Perspectives de l’économie mondiale, octobre 2025 », 14 octobre 2025. Gouvernement du Canada, « Minister Champagne strengthens trade and defence ties with key European partners », 18 décembre 2025. Radio-Canada, « Croissance de 2,6% du PIB canadien au 3e trimestre », 28 novembre 2025.
Sources secondaires
La Presse, « Droits de douane et boycottage : L’offensive canadienne a fait des ravages », 3 septembre 2025. Le Devoir, « Le PIB canadien fait beaucoup mieux que prévu au troisième trimestre », 28 novembre 2025. Les Affaires, « Le PIB canadien dépasse les prévisions avec une croissance de 2,6% », 28 novembre 2025. Reuters, « Canada’s third-quarter annualized GDP surprises with growth of 2.6% », 28 novembre 2025. USA Today, « Canadians, furious at Trump, boycott American products », 3 mai 2025. CNN, « Canada’s ‘boycott America’ movement is hurting innocent bystanders », 13 octobre 2025. Wikipedia, « 2025 Canadian boycott of the United States », consulté le 21 décembre 2025.
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