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L’Europe comme bouée de sauvetage

Le CETA, cet accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, était jusqu’ici un traité commercial parmi d’autres. Il devient soudain l’arme stratégique principale d’Ottawa dans sa guerre économique contre les diktats de Trump. Depuis l’entrée en vigueur provisoire de l’accord en 2017, les échanges commerciaux entre le Canada et l’Europe ont progressé de manière significative. Mais c’est en 2025, face à l’hostilité américaine, que le CETA révèle toute sa valeur. Les exportations canadiennes vers l’Union européenne ont augmenté de 50% vers les marchés d’outre-mer selon les données du gouvernement canadien. Cette hausse spectaculaire compense partiellement les pertes subies sur le marché américain. Elle prouve que la diversification n’est pas un vœu pieux mais une réalité tangible.

François-Philippe Champagne multiplie les déplacements en Europe. Mi-décembre, il effectue une tournée qui le mène à Paris, Berlin, Bruxelles. Son message est clair : le Canada veut renforcer ses liens avec l’Europe, approfondir le partenariat stratégique, aller au-delà du simple commerce de marchandises. Il parle d’investissements croisés, de coopération technologique, de projets communs dans les énergies renouvelables et les minéraux critiques. L’Europe, confrontée elle aussi aux caprices protectionnistes de Trump, écoute avec intérêt. Un axe Canada-Europe se dessine progressivement, fondé sur des valeurs communes et des intérêts convergents. Cette alliance pourrait redessiner les équilibres commerciaux mondiaux si elle se consolide dans la durée.

Les marchés asiatiques dans le viseur

L’Europe ne suffit pas. Le Canada regarde aussi vers l’Asie. Le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), dont le Canada est membre fondateur, offre un accès privilégié à des marchés dynamiques comme le Japon, l’Australie, le Vietnam, la Malaisie. Les exportations canadiennes vers ces pays progressent régulièrement. Les produits agricoles, les ressources naturelles, les technologies propres trouvent preneurs dans cette région en pleine expansion. Ottawa négocie également des accords bilatéraux avec des pays comme l’Inde et l’Indonésie. L’objectif est de réduire la part des États-Unis dans les exportations totales de 75% actuellement à moins de 60% d’ici 2030. Un objectif ambitieux mais réalisable si la dynamique actuelle se maintient.

Cette stratégie de diversification géographique s’accompagne d’une diversification sectorielle. Le Canada mise sur ses atouts naturels : les ressources minérales essentielles à la transition énergétique (lithium, cobalt, nickel), les technologies vertes, l’intelligence artificielle, l’aérospatiale. Ces secteurs à forte valeur ajoutée permettent de compenser la perte de parts de marché dans les secteurs traditionnels frappés par les tarifs américains. Le gouvernement investit massivement dans la recherche et développement, dans la formation de la main-d’œuvre, dans les infrastructures nécessaires à cette transformation. C’est un pari sur l’avenir, sur la capacité du Canada à se positionner comme un acteur incontournable de l’économie du 21ème siècle.

Cette diversification me fascine. Elle représente bien plus qu’une simple tactique commerciale. C’est une révolution silencieuse dans la manière dont le Canada conçoit sa place dans le monde. Pendant des décennies, Ottawa a vécu dans l’ombre de Washington, acceptant cette dépendance comme une fatalité géographique. Aujourd’hui, le pays refuse cette fatalité. Il choisit de construire son propre réseau, ses propres alliances, sa propre trajectoire. C’est un acte d’émancipation économique. Et ça me touche. Parce que ça montre qu’aucune dépendance n’est irréversible, qu’aucune situation n’est figée pour l’éternité. Le Canada nous rappelle que les nations peuvent se réinventer, qu’elles peuvent briser les chaînes invisibles qui les entravent. Cette leçon vaut pour tous les pays pris dans des relations asymétriques, dominés par des partenaires plus puissants. La diversification n’est pas seulement une stratégie économique. C’est un acte de souveraineté.

Sources

Sources primaires

Le Figaro, « Exportations en outre-mer, Ceta… Le Canada résiste aux droits de douane de Donald Trump en ciblant de nouveaux marchés », Anne Cheyvialle, 19 décembre 2025. Statistique Canada, « Produit intérieur brut, revenus et dépenses, troisième trimestre de 2025 », 28 novembre 2025. Fonds monétaire international, « Perspectives de l’économie mondiale, octobre 2025 », 14 octobre 2025. Gouvernement du Canada, « Minister Champagne strengthens trade and defence ties with key European partners », 18 décembre 2025. Radio-Canada, « Croissance de 2,6% du PIB canadien au 3e trimestre », 28 novembre 2025.

Sources secondaires

La Presse, « Droits de douane et boycottage : L’offensive canadienne a fait des ravages », 3 septembre 2025. Le Devoir, « Le PIB canadien fait beaucoup mieux que prévu au troisième trimestre », 28 novembre 2025. Les Affaires, « Le PIB canadien dépasse les prévisions avec une croissance de 2,6% », 28 novembre 2025. Reuters, « Canada’s third-quarter annualized GDP surprises with growth of 2.6% », 28 novembre 2025. USA Today, « Canadians, furious at Trump, boycott American products », 3 mai 2025. CNN, « Canada’s ‘boycott America’ movement is hurting innocent bystanders », 13 octobre 2025. Wikipedia, « 2025 Canadian boycott of the United States », consulté le 21 décembre 2025.

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