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Le prêtre Stephen Josoma, un résistant en soutane

Le Révérend Stephen Josoma n’est ni un agitateur professionnel ni un activiste du dimanche. Depuis quinze ans, ce prêtre catholique de 62 ans sert la paroisse Saint Susanna avec un dévouement unanimement reconnu. Mais depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, Josoma a découvert une autre vocation : celle de prophète moderne utilisant l’art liturgique comme arme de résistance spirituelle. « Ce n’est pas une provocation pour la provocation, c’est notre façon de vivre l’Évangile aujourd’hui », explique-t-il debout devant sa crèche controversée, entouré de paroissiens solidaires. Son approche mêle théologie de la libération et art contemporain, transformant chaque installation de Noël en miroir critique de la société américaine.

Ce qui frappe chez Josoma, c’est la cohérence entre ses actes et ses paroles. Depuis 2019, sa paroisse a activement aidé à réinstaller une dizaine de familles de réfugiés, travaillant en partenariat avec le gouvernement fédéral qui met ces familles à travers des processus de vérification approfondis avant leur arrivée. « Nous les aidons à trouver un logement, à inscrire leurs enfants à l’école, à apprendre l’anglais, à trouver du travail », détaille Phil Mandeville, membre du conseil paroissial et coordinateur d’un comité de soutien aux réfugiés. Pour Josoma, la crèche politique n’est pas un « gimmick » mais le prolongement visible d’un engagement quotidien et concret. « Ce n’est pas un spectacle, insiste-t-il. Nous travaillons chaque jour avec des réfugiés. Mais les gens s’énervent pour un peu de plâtre. Je me soucie plus des individus que d’une scène de nativity. »

Des années de provocation théologique

L’incident de 2025 n’est pas le premier acte de résistance créative de Josoma. En 2018, déjà sous la première administration Trump, il avait fait parler de lui en installant un Jésus bébé derrière les barreaux d’une cage pour protester contre la séparation des familles à la frontière. Une autre année, il avait représenté l’enfant flottant dans une eau polluée par du plastique pour dénoncer le changement climatique. Chaque fois, la réaction avait été violente, mais jamais au point d’atteindre l’intensité de la controverse actuelle. « L’art religieux est censé vous émouvoir, tous les arts sont censés vous émouvoir », défend Josoma. « Ils détestent faire face à cela parce que c’est la réalité, alors ils vous attaquent pour utiliser la religion de manière sacrilège, ce que je trouve plutôt amusant. »

Cette tradition de crèches militantes à Saint Susanna s’inscrit dans une longue histoire d’art religieux engagé. Josoma rappelle que le Vatican lui-même expose chaque année des crèches thématiques à Saint-Pierre, abordant des questions sociales contemporaines. En 2024, la crèche du Vatican présentait des huttes de pêcheurs construites avec de la boue et des roseaux, signifiant « Dieu construisant un royaume à travers les ressources humbles de notre humanité ». En 2021, elle incluait de la nourriture, des lamas et des thèmes andins pour célébrer le 200e anniversaire de l’indépendance du Pérou. « Notre espoir était d’évoquer similairement le dialogue autour d’un problème au cœur de la vie contemporaine », justifie Josoma, se positionnant en parfaite continuité avec la tradition catholique d’adaptation liturgique.

J’admire profondément ce prêtre. Il n’a pas peur du conflit, il n’a pas peur de la controverse, il n’a pas peur de déranger. Dans une église catholique souvent trop timide, trop conformiste, trop compromise avec le pouvoir, cet homme rappelle que le christianisme est né dans la rébellion. Jésus n’était pas un fonctionnaire religieux, c’était un révolutionnaire qui a défié l’empire romain et les autorités religieuses de son temps. Josoma, avec sa crèche « ICE was here », fait exactement cela. Il nous force à choisir : soit nous restons dans la confortable religion des traditions et des chants de Noël, soit nous embrassons le christianisme radical qui nous demande à nous mettre du côté des persécutés.

Sources

Sources primaires

The Independent, « Church replaces Biblical figures in Nativity scene with sign saying ‘ICE was here' », publié le 3 décembre 2025

MassLive, « Mass. priest defends ‘ICE was here’ Nativity scene after political pushback », publié le 8 décembre 2025

NBC News, « Church Nativity scenes add zip ties, gas masks and ICE to protest immigration raids », publié le 12 décembre 2025

24 Heures, « «Le Christ vient comme un enfant d’immigré sans foyer»: aux États-Unis, les crèches de Noël, nouveau haut lieu de la bataille sur l’immigration », publié le 21 décembre 2025

Sources secondaires

CBS News Boston, « Controversial ‘ICE was here’ nativity display in Massachusetts to stay », publié en décembre 2025

WCVB Boston, « Dedham church displays ‘ICE was here’ sign in Nativity scene », publié en décembre 2025

Boston.com, « ICE was here: Dedham church’s nativity scene protests immigration crackdown », publié le 2 décembre 2025

AP News, « Church Nativity scenes add zip ties, gas masks and ICE to protest immigration raids », publié le 12 décembre 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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