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Des origines modestes à une plateforme politique

La tradition de l’Alternative Christmas Message de Channel 4 a commencé presque par accident en 1993. La chaîne diffusait alors une série sur « Noël à New York » et a invité Quentin Crisp, une icône gay britannique exilée aux États-Unis, à donner un message alternatif. Le jeu de mots était subtil : « queen » signifiant à la fois reine et, en argot anglais, un homme homosexuel très efféminé. Ce qui devait être un simple divertissement est devenu une institution annuelle, offrant chaque année une contre-perspective au discours royal traditionnel. Au fil des décennies, ce message de trois à cinq minutes est devenu un baromètre culturel et politique, reflétant les préoccupations et les tensions de la société britannique et internationale.

Les intervenants précédents témoignent de la diversité et du courage de Channel 4 dans ses choix. En 2008, c’est Mahmoud Ahmadinejad, alors président iranien, qui s’est adressé aux Britanniques, suscitant des centaines de plaintes mais permettant à la chaîne de maintenir sa réputation d’indépendance. En 2013, Edward Snowden, le lanceur d’alerte de la NSA, a utilisé cette plateforme pour dénoncer la surveillance de masse depuis son exil en Russie. Plus récemment, des personnalités comme Stephen Fry en 2023 ont utilisé ce moment pour aborder des questions brûlantes comme l’antisémitisme. Le choix de Jimmy Kimmel pour 2025 s’inscrit parfaitement dans cette lignée : une figure controversée qui utilise cette plateforme internationale pour aborder une question fondamentale de démocratie. Ce qui rend cette année particulièrement significative, c’est que pour la première fois, le message se concentre presque exclusivement sur la politique intérieure américaine, confirmant le statut des États-Unis non seulement comme puissance mondiale, mais aussi comme source de préoccupations démocratiques globales.

Une plateforme qui divise et fait réfléchir

Chaque année, le choix de l’intervant pour l’Alternative Christmas Message génère controverse et débat. En 2020, c’était une version deepfake de la Reine Elizabeth II qui avait créé la polémique, avec plus de 200 plaintes déposées auprès de l’Ofcom. En 2022, un robot nommé Ameca avait délivré un message entièrement généré par intelligence artificielle, soulevant des questions éthiques sur l’avenir de la communication. Mais le choix de Kimmel cette année est peut-être le plus politiquement chargé depuis l’intervention d’Ahmadinejad. En invitant un humoriste américain qui se présente explicitement comme opposant à son propre gouvernement, Channel 4 envoie un message clair sur la nature universelle de la liberté d’expression et la solidarité internationale face aux menaces démocratiques.

La décision de la chaîne britannique intervient dans un contexte où les relations entre les médias et le pouvoir aux États-Unis atteignent un point de rupture. La suspension temporaire de Kimmel par ABC en septembre, following des menaces de la FCC dirigée par Brendan Carr, un nommé de Trump, a déclenché une vague de protestations aux États-Unis et international. En choisissant Kimmel, Channel 4 ne se contente pas d’offrir une plateforme à une victime de cette pression gouvernementale ; elle crée un précédent en montrant que la liberté de la presse n’a pas de frontières. Cette décision renforce également le positionnement de Channel 4 comme une voix critique indispensable dans le paysage médiatique britannique, willing à prendre des risques que d’autres chaînes éviteraient. Dans une époque où les médias sont souvent accusés de complaisance ou de polarisation excessive, l’Alternative Christmas Message de cette année rappelle que le journalisme et la satire courageux peuvent encore trouver des espaces pour s’exprimer, même quand ces espaces doivent être créés à l’étranger.

Ce qui me stupéfie dans cette histoire, c’est la résonance internationale. On parle d’un animateur de télévision américain, mais son message est diffusé au Royaume-Uni et probablement regardé dans le monde entier. Ça montre à quel point la politique américaine est devenue un sujet de préoccupation global. Quand un humoriste doit s’expatrier symboliquement pour critiquer son propre gouvernement, on n’est plus dans la simple politique intérieure, on est dans la géopolitique de la liberté d’expression. Et le fait que ce soit une chaîne britannique qui offre cette plateforme, c’est une sorte de poétique justice historique si l’on pense aux relations complexes entre les deux pays.

Sources

Sources primaires

Brisbane Times – « ‘Tyranny is booming’: Jimmy Kimmel takes aim at Trump in UK Christmas message » – 26 décembre 2025

CBS News – « Jimmy Kimmel skewers Trump, tells British viewers that ‘tyranny is booming’ in the U.S. » – 25 décembre 2025

BBC News – « Jimmy Kimmel criticises ‘fascism’ in Channel 4’s Alternative Christmas Message » – 21 décembre 2025

Channel 4 – Alternative Christmas Message 2025 – 25 décembre 2025

Sources secondaires

NPR – « Kimmel’s suspension for Kirk comments sparks furor over free speech and censorship » – 18 septembre 2025

Wikipedia – « Alternative Christmas message » – mis à jour le 25 décembre 2025

The Hollywood Reporter – « Jimmy Kimmel Rails Against Trump in Alternative Christmas Message » – 25 décembre 2025

New York Times – « Kimmel Tells U.K. Viewers ‘Tyranny Is Booming’ in America » – 25 décembre 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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