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De la critique féroce à l’admiration sans limites

Pour comprendre l’ampleur de ce revirement politique, il faut remonter le temps. Il y a quelques années à peine, Nicki Minaj faisait partie de ces artistes qui n’hésitaient pas à critiquer sévèrement Donald Trump et sa politique. Ses tweets dénonçaient les mesures anti-immigrés, la séparation des familles à la frontière, et les discours haineux de l’administration républicaine. La rappeuse, née Onika Tanya Maraj à Trinidad et Tobago et immigrée aux États-Unis dans son enfance, incarnait alors une certaine résistance, celle des communautés marginalisées qui refusaient de se laisser faire. Son positionnement politique restait néanmoins flou, oscillant entre des revendications sociales et une fascination pour le succès et l’argent, valeurs chères à la culture trumpiste.

La transformation a commencé pendant la pandémie de COVID-19, lorsque Minaj a commencé à partager des informations controversées sur les vaccins. Elle a notamment relayé une histoire non vérifiée selon laquelle le cousin d’un ami aurait eu les testicules enflés après avoir reçu un vaccin, provoquant l’hilarité de Donald Trump lui-même. Cet épisode marqué le début de sa dérive vers les thèses complotistes et conservatrices. Progressivement, ses prises de position ont évolué, passant d’une critique générale du système à une adhésion de plus en plus évidente aux thèses MAGA. Son discours à AmericaFest n’est que l’aboutissement de ce long processus de conversion, une sorte de coming out politique qui a surpris jusqu’à ses plus proches collaborateurs.

Ce qui me fascine dans cette trajectoire, c’est cette quête désespérée de reconnaissance. Nicki Minaj a toujours voulu être la plus forte, la plus respectée, la plus adulée. Mais dans un monde qui change, où les règles deviennent plus complexes, elle semble avoir choisi le camp de ceux qui promettent des réponses simples à des questions compliquées. C’est le paradoxe de notre époque : ceux qui ont lutté contre l’oppression systemique finissent parfois par trouver refuge dans les systèmes les plus autoritaires, par pur désir de stabilité.

Les racines religieuses d’une nouvelle croisade

L’un des aspects les plus surprenants de cette conversion est sa dimension religieuse. Lors de son interview à AmericaFest, Nicki Minaj a longuement évoqué son retour à la foi chrétienne, présentant ce cheminement spirituel comme le moteur principal de son évolution politique. «C’est comme si je retrouvais une meilleure amie perdue depuis longtemps, a-t-elle confié. Retourner à Dieu, prier, lui parler, cela m’a transformée.» Cette résurgence évangélique n’est pas anodine dans le contexte du conservatisme américain contemporain, où la foi chrétienne est devenue un marqueur identitaire central du mouvement trumpiste.

La rappeuse a d’ailleurs récemment participé à une conférence aux Nations Unies sur la persécution des chrétiens au Nigeria, un sujet cher à l’administration Trump. Elle y a remercié publiquement le président américain pour son attention portée à cette cause, affirmant vivre dans un pays où elle peut «librement adorer Dieu». Cette rhétorique religieuse lui a permis de trouver un langage commun avec les conservateurs chrétiens, tout en continuant à utiliser l’esthétique et le langage de la culture urbaine. C’est cette hybridité qui rend son positionnement si déroutant : elle parle de Dieu et de valeurs traditionnelles tout en conservant son image provocatrice et sexualisée, créant une sorte de syncrétisme culturel inédit dans le paysage politique américain.

Chaque fois que j’entends une célébrité expliquer son virage politique par un «retour à Dieu», je ressens une vague de scepticisme mêlée de tristesse. Pas que je remette en cause la sincérité de leur foi, mais parce que je vois trop souvent comment la religion est instrumentalisée pour justifier des choix politiques qui ont tout à voir avec le pouvoir et rien à voir avec la spiritualité. Nicki Minaj a trouvé dans l’évangélisme trumpiste un refuge qui lui permet de concilier son désir de succès avec un besoin de légitimité morale. C’est une alchimie dangereuse, où Dieu devient un accessoire de plus dans la vitrine politique.

Sources

Sources primaires

Townhall – « Nicki Minaj Faces Massive Backlash After Pro-Trump, Pro-Christian Speech at AmericaFest » – Publié le 25 décembre 2025

People.com – « Nicki Minaj Deactivates Instagram After Turning Point USA Event Appearance with Erika Kirk » – Publié le 25 décembre 2025

Associated Press – « Nicki Minaj surprises conservatives with praise for Trump, Vance at Arizona event » – Publié le 22 décembre 2025

Sources secondaires

Vanity Fair – « Nicki Minaj Has a MAGA Coming Out Party With Erika Kirk at AmericaFest » – Publié le 22 décembre 2025

ABC3340 – « Nicki Minaj stuns at TPUSA event by praising Trump, calling Vance ‘assassin' » – Publié le 21 décembre 2025

KATV – « Nicki Minaj stuns at TPUSA event by praising Trump » – Publié le 21 décembre 2025

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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