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De la télévangélisation à la Maison Blanche

Paula White n’est pas arrivée à la Maison Blanche par hasard. Son parcours est celui d’une télévangéliste qui a su naviguer les eaux troubles de la prosperity gospel—cette théologie qui prêche que la richesse matérielle est un signe de bénédiction divine. Née en 1966, White a construit son empire sur la promesse que Dieu récompense financièrement ceux qui ont la foi. Et par « avoir la foi », elle entend souvent « donner de l’argent à son ministère ». Entre 2004 et 2006, son ancienne église, Without Walls International, a reçu pas moins de 150 millions de dollars. Oui, vous avez bien lu. Cent cinquante millions. Une somme qui a attiré l’attention du sénateur républicain Chuck Grassley, qui a lancé une enquête de trois ans sur les pratiques financières de l’église. L’enquête a révélé que des fonds exonérés d’impôts avaient servi à payer un million de dollars de salaires à des membres de la famille White, ainsi qu’à financer un jet privé. Mais aucune sanction n’a suivi—les employés de l’église ayant signé des accords de confidentialité à vie.

C’est dans ce contexte que White rencontre Trump. Pas dans une église, pas dans un moment de recueillement spirituel, mais dans le monde du business et de la célébrité. Leur relation remonte aux années 2000, quand White prêchait déjà à la télévision et que Trump bâtissait son empire immobilier. En 2016, elle devient la tête du conseil consultatif évangélique de sa campagne présidentielle. En 2017, elle prononce l’invocation lors de son inauguration, devant des millions de téléspectateurs. Et en février 2025, après la réélection de Trump, elle est nommée conseillère principale du tout nouveau White House Faith Office—un bureau créé spécifiquement pour « protéger la liberté religieuse » et « éradiquer les préjugés anti-chrétiens ». Un bureau qui, dans les faits, sert surtout à consolider l’emprise de l’évangélisme conservateur sur la politique américaine.

Une relation qui défie les conventions

La relation entre Paula White et Donald Trump est fascinante—et terrifiante. D’un côté, un homme qui a été marié trois fois, qui a été accusé d’agressions sexuelles par plus de vingt femmes, qui a payé une actrice pornographique pour acheter son silence. De l’autre, une femme qui se présente comme une messagère de Dieu, qui prétend parler au nom du divin, qui affirme que le sol qu’elle foule devient sacré par sa simple présence. Comment ces deux personnages peuvent-ils coexister dans une alliance aussi étroite ? La réponse est simple : parce que leur relation n’a jamais été spirituelle. Elle a toujours été transactionnelle. Trump offre à White un accès sans précédent au pouvoir politique. White offre à Trump une légitimité religieuse auprès d’une base électorale évangélique qui représente des dizaines de millions de voix.

Mais cette alliance va au-delà du simple calcul politique. White semble véritablement croire que Trump est un instrument de Dieu. Dans ses sermons, elle le compare à des figures bibliques—Cyrus, le roi perse qui a libéré les Juifs de Babylone, ou David, le roi guerrier choisi par Dieu malgré ses imperfections. Pour elle, les défauts de Trump ne sont pas des obstacles à sa mission divine—ils en font partie. C’est Dieu qui utilise des hommes imparfaits pour accomplir ses desseins. Cette logique permet à White de justifier n’importe quelle action de Trump, n’importe quelle déclaration, n’importe quel scandale. Parce que si Trump est l’élu de Dieu, alors critiquer Trump revient à critiquer Dieu lui-même. Et c’est exactement ce qu’elle a dit en 2019, le jour de l’impeachment : « Dire non à Trump, c’est dire non à Dieu. »

Il y a quelque chose de profondément troublant dans cette logique. Parce qu’elle transforme la foi en arme politique. Elle fait de Dieu un otage des ambitions humaines. Et elle rend impossible toute critique, toute remise en question, toute dissidence. Si vous osez dire que Trump a tort, vous êtes automatiquement un ennemi de Dieu. C’est du totalitarisme spirituel. C’est de la manipulation pure et dure. Et le plus effrayant, c’est que des millions de personnes y croient. Des millions de personnes ont entendu Paula White dire ces mots et ont hoché la tête en signe d’approbation. Parce qu’elles veulent croire. Parce qu’elles ont besoin de croire que leur camp est le camp de Dieu.

Sources

Sources primaires

Raw Story – « ‘This is blasphemy’: Trump’s spiritual advisor stuns with clip comparing president to God » – Alexander Willis – 26 décembre 2025 – https://www.rawstory.com/paula-white-2674830426/

The Guardian – « ‘False teacher’: Trump’s pick to head the ‘White House faith office’ roils some fellow Christians » – Adam Gabbatt – 5 avril 2025 – https://www.theguardian.com/us-news/2025/apr/05/paula-white-faith-office-trump

PBS NewsHour – Interview de Paula White – Décembre 2019

Harvard Divinity Bulletin – « At Trump’s Right Hand » – 2019 – https://bulletin.hds.harvard.edu/at-trumps-right-hand/

Sources secondaires

Christian Post – « Televangelist Paula White hawks ‘resurrection life’ $1,144 ‘seed' » – 2016

CNN – « Paula White critics » – 2017

Senate Finance Committee – Investigation Chuck Grassley sur Without Walls International – 2007-2010

Notus – Interview de Jon Root sur Paula White – 2025

The Grio – « Paula White BLM Anti-Christ Trump » – 2025

NowThis Impact – Compilation vidéo des déclarations de Paula White – 2019

Christian Broadcasting Network – Interview de Paula White sur l’immigration – 2019

People for the American Way – « Paula White: The White House is holy ground » – 2019

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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