Une contribution qui ne passe pas inaperçue
Mora Namdar n’est pas qu’une simple fonctionnaire promue par Trump. Elle est l’une des auteures du Project 2025, ce document de 900 pages qui dessine les contours d’une Amérique ultraconservatrice. Sa contribution ? Un chapitre entier consacré à l’Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), cette structure fédérale qui chapeaute des médias comme Voice of America ou Radio Free Europe. Dans ce texte, Namdar accuse l’agence de mauvaise gestion, de « risques d’espionnage » et d’utiliser des « arguments anti-américains pour répéter la propagande des adversaires de l’Amérique ». Elle va même jusqu’à suggérer une réforme radicale de l’agence… ou sa fermeture pure et simple.
Le Columbia Journalism Review a analysé cette contribution et y voit une attaque frontale contre la liberté de la presse. Namdar y dénonce les médias et le monde académique comme des « centres du pouvoir gauchiste ». Une rhétorique qui n’est pas sans rappeler celle de Trump lui-même, qui a passé des années à vilipender les « fake news » et les médias « ennemis du peuple ». Pendant sa campagne, Trump avait pourtant tenté de prendre ses distances avec le Project 2025, affirmant qu’il ne le connaissait pas vraiment. Mais les faits sont têtus : selon PBS, l’administration Trump a déjà mis en œuvre environ la moitié des objectifs de ce plan conservateur. Et les nominations comme celle de Namdar en sont la preuve vivante. Le personnel, c’est la politique. Et Trump l’a bien compris.
Une vision restrictive de la liberté d’expression
Ce qui inquiète les observateurs, c’est la cohérence idéologique de cette nomination. Namdar ne cache pas ses positions. Dans son témoignage devant le Sénat américain en octobre 2025, elle a clairement indiqué qu’elle partageait la vision du secrétaire d’État Marco Rubio sur les visas. Selon elle, les agents consulaires doivent avoir le pouvoir de révoquer un visa si une personne « viole les termes de son visa ou s’engage dans des activités qui sapent notre politique étrangère ». Une formulation vague qui laisse une marge d’interprétation considérable. Qu’est-ce qui constitue une « activité qui sape la politique étrangère » ? Critiquer Israël ? Soutenir la cause palestinienne ? Dénoncer les politiques américaines au Moyen-Orient ?
Namdar a cité Rubio dans son témoignage, signalant qu’elle semble partager son point de vue selon lequel la critique d’Israël et le plaidoyer pro-palestinien constituent une menace pour les États-Unis. Une position qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour des milliers de personnes cherchant à entrer aux États-Unis. Des universitaires. Des journalistes. Des militants des droits humains. Tous pourraient se voir refuser l’entrée sur le territoire américain simplement parce que leurs opinions ne correspondent pas à la ligne officielle de Washington. C’est un pouvoir immense. Un pouvoir qui peut briser des carrières, séparer des familles, étouffer des voix dissidentes. Et ce pouvoir, Trump vient de le confier à une femme qui possède des salons de coiffure au Texas.
Là, je dois l’avouer, ça me fout les jetons. Vraiment. Parce qu’on ne parle pas d’une simple question administrative. On parle de liberté d’expression. De droit à la dissidence. De la possibilité même de critiquer son gouvernement sans craindre des représailles. Et quand je lis que Namdar considère la critique d’Israël comme une menace pour la sécurité nationale américaine, je me dis qu’on a franchi une ligne rouge. Une ligne qu’on ne devrait jamais franchir dans une démocratie digne de ce nom. Mais voilà, on y est. Et ça fait mal.
Le Bureau des affaires consulaires : un pouvoir tentaculaire
Des millions de vies entre ses mains
Le Bureau des affaires consulaires n’est pas un petit service administratif perdu dans les méandres du Département d’État. C’est l’une des structures les plus puissantes de la diplomatie américaine. Chaque année, ce bureau traite des millions de demandes de passeports américains et de visas. Il gère les services consulaires dans plus de 200 ambassades et consulats à travers le monde. Il décide qui peut voyager aux États-Unis pour affaires, pour études, pour rejoindre sa famille ou simplement pour des vacances. C’est un pouvoir colossal. Un pouvoir qui peut changer des vies en un clic de souris.
Mora Namdar hérite donc d’une machine bureaucratique gigantesque. Elle supervise des milliers d’agents consulaires qui, chaque jour, examinent des dossiers, mènent des entretiens, vérifient des antécédents. Ces agents ont le pouvoir de dire « oui » ou « non ». Et ce « non » peut être définitif. Pas de recours. Pas d’appel. Juste une porte qui se ferme. Pour certains, c’est la fin d’un rêve américain. Pour d’autres, c’est une séparation familiale qui peut durer des années. Et maintenant, c’est Namdar qui fixe les priorités. Qui définit les critères. Qui décide de la ligne à suivre. Une responsabilité écrasante pour n’importe qui. Mais particulièrement lourde quand on sait que cette personne a contribué à un projet politique qui prône une vision restrictive de l’immigration et de la liberté d’expression.
Un précédent inquiétant sous le premier mandat Trump
Ce n’est pas la première fois que Namdar occupe ce poste. En 2020, durant le premier mandat de Trump, elle avait déjà été nommée secrétaire adjointe par intérim aux affaires consulaires. Une expérience qui lui a permis de comprendre les rouages du système. De savoir où appuyer pour obtenir des résultats. Et aussi, probablement, de tisser des liens avec les équipes qui vont maintenant travailler sous ses ordres. Mais cette première expérience a aussi laissé des traces. Plusieurs médias, dont Responsible Statecraft, ont rapporté que son leadership intérimaire au sein du Bureau des affaires du Proche-Orient cette année avait suscité des inquiétudes internes concernant la gestion et le moral des équipes.
Des sources anonymes au sein du Département d’État ont évoqué un style de management autoritaire, une tendance à écarter les voix dissidentes, une volonté de faire passer la ligne politique avant les considérations humanitaires. Des accusations graves, même si elles n’ont jamais été officiellement confirmées. Mais elles jettent une ombre sur cette nomination. Parce qu’elles suggèrent que Namdar n’est pas simplement une technocrate compétente. Elle est une idéologue. Une femme qui a une vision claire de ce que devrait être la politique américaine au Moyen-Orient et ailleurs. Et qui est prête à utiliser tous les leviers à sa disposition pour faire avancer cette vision. Y compris le pouvoir de refuser des visas à ceux qui ne partagent pas ses opinions.
Je repense à toutes ces personnes que j’ai rencontrées au fil des ans. Des étudiants brillants qui rêvaient d’étudier dans une université américaine. Des chercheurs qui voulaient collaborer avec des collègues américains. Des artistes qui espéraient présenter leur travail à New York ou Los Angeles. Combien d’entre eux vont maintenant se heurter à un mur ? Combien vont voir leur demande de visa rejetée parce qu’ils ont signé une pétition, participé à une manifestation, écrit un article critique ? C’est ça qui me ronge. Cette idée qu’on est en train de fermer les portes. De construire des murs invisibles. De transformer l’Amérique en forteresse.
Les salons Bam Beauty Bar : un empire texan
Du rêve parisien à la réalité texane
Avant de devenir une figure politique controversée, Mora Namdar était surtout connue au Texas pour ses salons de beauté. Bam Beauty Bar, c’est son bébé. Son projet entrepreneurial. L’endroit où elle a investi son énergie, son argent, ses rêves. Le premier salon a ouvert ses portes dans le quartier chic de West Village à Dallas. Un espace qu’elle voulait « magnifique, sophistiqué, évoquant les rêves d’un paradis parisien à Dallas ». Un mur de fleurs de six mètres. Des fauteuils confortables. Une ambiance feutrée. Le genre d’endroit où les femmes viennent se faire chouchouter, se faire belles, se sentir spéciales.
Les prestations sont variées. Un brushing coûte 45 dollars. Un maquillage professionnel, 55 dollars. Les extensions capillaires démarrent à 325 dollars. Mais Bam Beauty Bar, ce n’est pas qu’un salon de coiffure classique. C’est aussi un service événementiel. Namdar et son équipe se déplacent pour des mariages, des fêtes privées, des événements d’entreprise. Elles installent des « bars à cils » et des « bars à tresses » pour 100 dollars par personne. Elles proposent des visites à domicile. Bref, elles ont diversifié leur offre pour toucher une clientèle aisée, celle qui est prête à payer pour un service premium. Et ça marche. Trois salons au Texas. Une équipe de professionnelles. Une réputation solide dans le milieu de la beauté texane.
Quand la beauté rencontre la politique
Mais comment concilier la gestion de salons de beauté avec une carrière dans la haute fonction publique ? C’est la question que beaucoup se posent. Namdar a longtemps jonglé entre ses activités entrepreneuriales et son cabinet d’avocate. Elle travaillait le jour sur des dossiers juridiques, et le soir, elle passait dans ses salons pour vérifier que tout se passait bien. Un rythme épuisant, mais qu’elle semblait apprécier. Dans ses interviews, elle parlait de son amour pour la beauté, pour l’art de sublimer les femmes, pour cette capacité qu’a un simple brushing de transformer une journée ordinaire en moment spécial.
Mais avec sa nomination au Département d’État, quelque chose devait changer. Le 25 décembre 2025, jour de Noël, Namdar a annoncé sur Instagram que son cabinet juridique n’était plus actif. Une manière de signaler qu’elle se consacrait désormais pleinement à ses fonctions gouvernementales. Mais qu’en est-il de ses salons ? Officiellement, ils continuent de fonctionner. Mais qui les gère au quotidien ? Namdar a-t-elle vendu ses parts ? Les a-t-elle confiées à des associés ? Le Département d’État n’a pas fourni de détails sur ce point. Ce qui laisse planer un doute. Parce qu’il y a un conflit d’intérêts potentiel. Une femme qui possède des entreprises privées et qui occupe un poste aussi sensible dans l’administration fédérale, ça pose des questions éthiques. Des questions auxquelles personne ne semble vouloir répondre pour l’instant.
Je ne vais pas mentir : cette histoire de salons de beauté me fascine autant qu’elle m’inquiète. Parce que d’un côté, je trouve ça plutôt cool qu’une femme puisse réussir dans plusieurs domaines à la fois. Avocate, entrepreneure, fonctionnaire. Pourquoi pas ? Mais de l’autre côté, je me demande si on ne mélange pas un peu trop les genres. Est-ce qu’on peut vraiment être impartial quand on décide de l’avenir de milliers de personnes tout en gérant des entreprises privées ? Est-ce qu’il n’y a pas un risque que les intérêts personnels viennent interférer avec les décisions publiques ? Je pose la question. Je n’ai pas la réponse. Mais je pense qu’on devrait tous se la poser.
Marco Rubio et la ligne dure sur les visas
Un tandem idéologique
Mora Namdar ne travaille pas seule. Elle est sous les ordres directs de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État de Trump. Et Rubio, c’est un faucon. Un homme qui a bâti sa carrière politique sur une ligne dure en matière de politique étrangère. Particulièrement au Moyen-Orient. Rubio est un fervent défenseur d’Israël. Il considère toute critique de l’État hébreux comme une forme d’antisémitisme déguisé. Il a soutenu les politiques les plus agressives de Benjamin Netanyahu. Et il a clairement indiqué qu’il utiliserait tous les outils à sa disposition pour défendre les intérêts israéliens, y compris le pouvoir de refuser des visas.
Dans son témoignage devant le Sénat, Namdar a cité Rubio à plusieurs reprises. Elle a repris ses arguments. Elle a validé sa vision. « Les agents consulaires ont la responsabilité de s’assurer que les visas ne sont délivrés qu’aux personnes qui remplissent les critères et ne représentent pas une menace pour les intérêts américains », a-t-elle déclaré, citant directement son patron. « Si quelqu’un viole les termes de son visa ou s’engage dans des activités qui sapent notre politique étrangère, les agents consulaires ont le pouvoir de révoquer leur visa. » Une formulation qui laisse une marge d’interprétation énorme. Et qui ouvre la porte à des abus potentiels. Parce qu’au final, qui décide de ce qui constitue une « menace pour les intérêts américains » ? Rubio ? Namdar ? Les agents consulaires sur le terrain ? Et selon quels critères ?
Les Européens dans le collimateur
La preuve que cette politique n’est pas qu’une menace théorique est arrivée le 25 décembre 2025. Ce jour-là, Trump et Rubio ont annoncé qu’ils avaient interdit l’entrée aux États-Unis à plusieurs citoyens européens. Leur crime ? Avoir, selon l’administration, censuré des « points de vue américains » sur les réseaux sociaux. Une accusation floue, qui pourrait s’appliquer à n’importe qui ayant modéré du contenu en ligne. Des responsables de plateformes de médias sociaux. Des régulateurs européens. Des fonctionnaires chargés de faire respecter les lois sur la protection des données. Tous pourraient potentiellement être visés par cette nouvelle politique.
Et ce n’est que le début. Trump et Rubio ont promis que d’autres interdictions suivraient. Qu’ils allaient « protéger la liberté d’expression américaine » en empêchant les Européens de « censurer » les contenus en ligne. Une rhétorique qui inverse complètement la réalité. Parce que ce n’est pas l’Europe qui censure les Américains. C’est l’administration Trump qui utilise le pouvoir de l’État pour punir ceux qui ne partagent pas sa vision du monde. Et Namdar est au cœur de ce dispositif. C’est elle qui va mettre en œuvre ces interdictions. C’est elle qui va décider qui peut entrer et qui doit rester dehors. Un pouvoir immense. Un pouvoir dangereux. Un pouvoir qui pourrait transformer les États-Unis en un pays où seules les voix conformes sont les bienvenues.
Je ne sais pas vous, mais moi, cette histoire d’interdiction d’Européens me glace le sang. Parce que ça montre à quel point on est loin de l’Amérique que j’ai connue. L’Amérique qui accueillait les dissidents. Qui protégeait la liberté d’expression. Qui défendait le droit de critiquer le pouvoir. Maintenant, on interdit des gens parce qu’ils ont modéré du contenu en ligne ? Sérieusement ? C’est ça, la nouvelle Amérique de Trump ? Un pays où seuls ceux qui applaudissent ont le droit d’entrer ? Ça me rend malade. Vraiment.
La réaction du Département d'État : défense et contre-attaque
Une accusation de sexisme
Face aux critiques qui pleuvent sur la nomination de Namdar, le Département d’État a décidé de contre-attaquer. Tommy Pigott, porte-parole adjoint principal du département, a répondu aux questions du Daily Beast avec une virulence inhabituelle. « Quelle façon honteuse, pathétique et franchement sexiste de décrire sa carrière », a-t-il déclaré. « La secrétaire adjointe Mora Namdar est une avocate accomplie, une propriétaire d’entreprise et une fonctionnaire. Les Américains peuvent être fiers que des serviteurs publics patriotes comme elle se portent volontaires pour servir notre pays et faire avancer nos intérêts nationaux. »
Une défense qui joue la carte du sexisme. Qui suggère que critiquer Namdar pour son parcours atypique, c’est faire preuve de misogynie. Mais est-ce vraiment du sexisme de s’interroger sur les qualifications d’une personne pour un poste aussi crucial ? Est-ce sexiste de se demander si une propriétaire de salons de beauté a l’expérience nécessaire pour gérer un bureau qui traite des millions de demandes de visas chaque année ? Ou est-ce simplement du bon sens ? Le Département d’État semble penser que toute critique de Namdar est une attaque personnelle. Mais beaucoup d’observateurs estiment qu’il s’agit d’une question légitime de compétence et de conflit d’intérêts.
Un débat qui dépasse la personne
Le problème, c’est que ce débat ne concerne pas vraiment Mora Namdar en tant que personne. Il concerne la politique de l’administration Trump. Il concerne la manière dont le président choisit ses collaborateurs. Il concerne les priorités de cette administration en matière d’immigration et de politique étrangère. Namdar n’est qu’un pion sur l’échiquier. Un pion important, certes. Mais un pion quand même. Ce qui compte, c’est la stratégie globale. Et cette stratégie est claire : fermer les portes. Restreindre l’accès. Punir les dissidents. Transformer les États-Unis en forteresse.
Les défenseurs de Namdar soulignent qu’elle est une avocate qualifiée, qu’elle a de l’expérience gouvernementale, qu’elle connaît le système. Tout cela est vrai. Mais cela ne répond pas aux questions fondamentales. Est-elle la bonne personne pour ce poste ? Partagera-t-elle une vision inclusive de l’immigration ou appliquera-t-elle aveuglément la ligne dure de Trump et Rubio ? Utilisera-t-elle son pouvoir de manière équitable ou favorisera-t-elle ceux qui partagent ses opinions politiques ? Ce sont ces questions qui devraient être au cœur du débat. Pas la question de savoir si elle possède ou non des salons de beauté. Parce qu’au final, ce qui compte, c’est ce qu’elle va faire de son pouvoir. Et là-dessus, les signaux ne sont pas rassurants.
Je comprends la frustration du Département d’État. Vraiment. Parce que oui, il y a probablement une dose de sexisme dans certaines critiques. On n’imaginerait pas les mêmes remarques si c’était un homme qui possédait, disons, une chaîne de salles de sport. Mais voilà, le sexisme ne peut pas servir de bouclier contre toute critique légitime. Et les questions qu’on pose sur Namdar sont légitimes. Elles concernent ses qualifications, ses conflits d’intérêts potentiels, sa vision politique. Ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit une femme. Ça a tout à voir avec le fait qu’elle va exercer un pouvoir immense sur des vies humaines. Et ça, ça mérite qu’on pose des questions. Beaucoup de questions.
L'héritage iranien : une ironie cruelle
Fille d’immigrés devenue gardienne des frontières
Il y a une ironie cruelle dans cette histoire. Mora Namdar est la fille d’immigrés iraniens. Ses parents ont fui l’Iran, probablement après la révolution islamique de 1979, pour offrir à leurs enfants une vie meilleure en Amérique. Ils ont traversé des épreuves. Ils ont dû s’adapter à une nouvelle culture, une nouvelle langue, un nouveau système. Ils ont probablement fait face à la discrimination, aux préjugés, aux difficultés administratives. Et maintenant, leur fille occupe un poste où elle décide qui peut entrer aux États-Unis et qui doit rester dehors. Une position qui aurait pu être refusée à ses propres parents si les lois de l’époque avaient été aussi restrictives que celles que Trump veut imposer aujourd’hui.
Namdar parle couramment le persan. Elle connaît la culture iranienne. Elle comprend les défis auxquels font face les immigrés. Et pourtant, elle semble prête à appliquer une politique qui pourrait fermer la porte à des milliers de personnes dans la même situation que ses parents il y a quelques décennies. C’est ce qu’on appelle « tirer l’échelle après soi ». Profiter des opportunités offertes par un système ouvert, puis fermer ce système aux autres. Une attitude qui n’est malheureusement pas rare chez les immigrés de deuxième génération qui ont réussi. Mais qui reste profondément troublante. Parce qu’elle trahit une forme d’amnésie historique. Un oubli de d’où l’on vient. De ce que nos parents ont enduré pour nous offrir une chance.
Le paradoxe de l’assimilation
Le parcours de Namdar illustre aussi un paradoxe plus large de l’assimilation américaine. Pour réussir en Amérique, surtout quand on vient d’une famille d’immigrés, il faut souvent prouver qu’on est « plus américain que les Américains ». Il faut montrer qu’on partage les valeurs dominantes. Qu’on est loyal. Qu’on n’est pas une menace. Et parfois, cette surenchère identitaire mène à des positions extrêmes. À une volonté de se démarquer de ses origines. De montrer qu’on n’a rien à voir avec « ces gens-là ». Que oui, mes parents viennent d’Iran, mais moi, je suis une vraie Américaine. Une patriote. Quelqu’un qui défend les intérêts de son pays avant tout.
Ce phénomène n’est pas propre à Namdar. On le retrouve chez de nombreux enfants d’immigrés qui embrassent des positions politiques conservatrices, voire nationalistes. Comme s’ils devaient constamment prouver leur appartenance. Comme si leur loyauté était toujours suspecte. Et dans le cas de Namdar, cette dynamique prend une dimension particulièrement troublante. Parce qu’elle occupe maintenant un poste où elle peut décider du sort d’autres immigrés. Où elle peut reproduire — ou non — les barrières que ses propres parents ont dû franchir. Et tout indique qu’elle choisira la première option. Qu’elle appliquera la ligne dure de Trump. Qu’elle fermera les portes que ses parents ont eu la chance de franchir. Une trahison ? Peut-être pas. Mais certainement une tragédie. Une tragédie humaine qui se répète à chaque génération.
Cette partie de l’histoire me touche particulièrement. Parce que je connais des gens comme Namdar. Des enfants d’immigrés qui ont tellement peur d’être associés à leurs origines qu’ils en deviennent les pires ennemis de ceux qui leur ressemblent. C’est triste. C’est pathétique. Et c’est profondément humain. Parce qu’on veut tous appartenir. On veut tous être acceptés. Et parfois, pour être accepté, on est prêt à renier d’où l’on vient. À fermer la porte derrière soi. À dire : « Moi, j’ai réussi, tant pis pour les autres. » C’est ça qui me brise le cœur dans cette histoire. Pas le fait que Namdar possède des salons de beauté. Mais le fait qu’elle semble avoir oublié d’où elle vient.
Les précédents inquiétants : quand le pouvoir consulaire devient une arme
L’histoire des révocations de visas sous Trump
Ce n’est pas la première fois que l’administration Trump utilise le pouvoir consulaire comme une arme politique. Durant son premier mandat, entre 2017 et 2021, Trump avait déjà mis en place plusieurs mesures restrictives. Le fameux « Muslim Ban », cette interdiction de voyager visant plusieurs pays à majorité musulmane. Les restrictions sur les visas étudiants. Les révocations de visas pour des universitaires et des chercheurs accusés d’avoir des liens avec des gouvernements étrangers. Chaque fois, c’était la même rhétorique : protéger la sécurité nationale. Défendre les intérêts américains. Empêcher les « mauvaises personnes » d’entrer sur le territoire.
Mais derrière cette rhétorique se cachait une réalité plus sombre. Des familles séparées. Des carrières brisées. Des rêves anéantis. Des étudiants qui avaient été acceptés dans des universités prestigieuses et qui se voyaient refuser leur visa à la dernière minute. Des chercheurs qui avaient passé des années à préparer des collaborations internationales et qui se retrouvaient bloqués à la frontière. Des artistes qui devaient annuler des tournées. Des entrepreneurs qui ne pouvaient plus développer leurs affaires. Tout cela au nom de la « sécurité nationale ». Un terme fourre-tout qui permet de justifier à peu près n’importe quoi. Et maintenant, avec Namdar à la tête du Bureau des affaires consulaires, on peut s’attendre à ce que cette politique se poursuive. Voire s’intensifie.
Le cas des universitaires et des journalistes
Un des groupes les plus touchés par ces politiques restrictives a été celui des universitaires et des journalistes. Sous le premier mandat de Trump, plusieurs chercheurs étrangers se sont vu refuser des visas ou ont vu leurs visas révoqués parce qu’ils avaient critiqué la politique américaine au Moyen-Orient. Des journalistes ont été empêchés d’entrer aux États-Unis pour couvrir des événements importants. Des conférenciers invités par des universités américaines ont dû annuler leurs interventions. Tout cela parce que leurs opinions ne correspondaient pas à la ligne officielle de Washington.
Et maintenant, avec la nomination de Namdar, cette tendance risque de s’aggraver. Parce que Namdar a clairement indiqué qu’elle considérait la critique de la politique étrangère américaine comme une menace. Qu’elle était prête à utiliser le pouvoir de révocation de visas pour faire taire les voix dissidentes. Qu’elle partageait la vision de Rubio selon laquelle le soutien à la cause palestinienne constituait une forme de menace pour les intérêts américains. Concrètement, cela signifie que des milliers de personnes — universitaires, journalistes, militants des droits humains, artistes — pourraient se voir refuser l’accès aux États-Unis simplement parce qu’elles ont exprimé des opinions politiques qui déplaisent à l’administration. C’est une dérive autoritaire. Une dérive qui transforme les États-Unis en un pays où seules les voix conformes sont les bienvenues. Et c’est terrifiant.
Je me souviens d’une époque où l’Amérique était le pays de la liberté. Où on pouvait dire ce qu’on pensait sans craindre d’être banni. Où les universités américaines accueillaient des chercheurs du monde entier, quelle que soit leur opinion politique. Où les journalistes pouvaient faire leur travail sans être menacés d’expulsion. Cette Amérique-là semble appartenir au passé. Et ça me fait mal. Parce que je croyais en cette Amérique. Je croyais en ses valeurs. En sa capacité à être un phare pour le monde. Mais maintenant, je ne sais plus. Je ne sais plus si cette Amérique existe encore. Ou si elle n’a jamais vraiment existé.
Les réactions internationales : inquiétude et condamnation
L’Europe s’interroge
La nomination de Namdar et les récentes interdictions d’entrée visant des citoyens européens ont provoqué des remous en Europe. Plusieurs gouvernements européens ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une dérive autoritaire de l’administration Trump. Des responsables européens ont dénoncé l’utilisation du pouvoir consulaire comme une arme politique. Ils ont rappelé que la liberté d’expression était un droit fondamental, protégé par les conventions internationales. Et que les États-Unis ne pouvaient pas punir des citoyens européens simplement parce qu’ils appliquaient les lois de leurs propres pays en matière de modération de contenu en ligne.
Mais au-delà des déclarations officielles, c’est surtout l’inquiétude qui domine. Parce que si les États-Unis peuvent interdire l’entrée à des Européens pour des raisons aussi floues que la « censure de points de vue américains », qu’est-ce qui empêchera l’administration Trump d’aller plus loin ? De cibler des responsables politiques européens ? Des journalistes ? Des militants ? La pente est glissante. Et une fois qu’on commence à utiliser le pouvoir consulaire comme une arme, il est difficile de s’arrêter. C’est ce qui inquiète les Européens. Cette idée qu’on est en train de franchir une ligne rouge. Que les États-Unis ne sont plus un partenaire fiable. Qu’ils sont devenus un pays imprévisible, capable de punir ses alliés pour des raisons purement idéologiques.
Les organisations de défense des droits humains sonnent l’alarme
Les organisations de défense des droits humains ne sont pas en reste. Amnesty International, Human Rights Watch et d’autres ONG ont publié des communiqués dénonçant la nomination de Namdar et la politique restrictive de l’administration Trump en matière de visas. Elles rappellent que le droit de voyager est un droit humain fondamental. Que les États ne peuvent pas refuser l’entrée à des personnes simplement parce qu’elles ont exprimé des opinions politiques. Que l’utilisation du pouvoir consulaire comme une arme politique constitue une violation des normes internationales.
Ces organisations appellent également le Congrès américain à exercer un contrôle plus strict sur le Département d’État. À exiger des comptes. À s’assurer que le pouvoir consulaire n’est pas utilisé de manière abusive. Mais dans le contexte politique actuel, avec un Congrès largement acquis à Trump, ces appels risquent de rester lettre morte. Ce qui laisse les organisations de défense des droits humains dans une position difficile. Elles peuvent dénoncer. Elles peuvent alerter. Mais elles ne peuvent pas empêcher l’administration Trump de faire ce qu’elle veut. Et c’est précisément ce qui rend la situation si dangereuse. Parce qu’il n’y a plus de garde-fous. Plus de contre-pouvoirs. Juste une administration qui fait ce qu’elle veut, quand elle veut, sans avoir à rendre de comptes à personne.
Je lis ces communiqués des organisations de défense des droits humains et je me sens impuissant. Parce que je sais qu’ils ont raison. Je sais que ce qui se passe est grave. Mais je sais aussi que personne n’écoute. Que Trump s’en fiche. Que Rubio s’en fiche. Que Namdar s’en fiche. Ils ont leur agenda. Ils ont leur vision. Et ils vont l’imposer, quoi qu’en disent les défenseurs des droits humains. C’est ça qui me désespère. Cette impression que les mots ne servent plus à rien. Que les principes ne comptent plus. Que seul le pouvoir compte. Et que ceux qui ont le pouvoir peuvent faire ce qu’ils veulent sans craindre de conséquences.
L'avenir de l'immigration américaine : vers une forteresse ?
Une politique de fermeture assumée
Avec la nomination de Namdar, l’administration Trump envoie un message clair : les États-Unis se ferment. Ils ne veulent plus être le pays de l’immigration. Le pays qui accueille les réfugiés, les étudiants, les travailleurs qualifiés. Ils veulent être une forteresse. Un pays qui choisit minutieusement qui peut entrer et qui doit rester dehors. Un pays où seuls ceux qui partagent les valeurs de l’administration sont les bienvenus. C’est une rupture radicale avec l’histoire américaine. Une histoire faite d’immigration, de diversité, de brassage culturel. Mais Trump n’en a cure. Il a bâti sa carrière politique sur le rejet de l’immigration. Et maintenant qu’il est de retour au pouvoir, il met en œuvre sa vision.
Les conséquences de cette politique seront énormes. Pour les universités américaines, qui attirent des étudiants du monde entier. Pour les entreprises américaines, qui recrutent des talents internationaux. Pour les familles américaines, qui attendent de pouvoir faire venir leurs proches. Pour les artistes, les chercheurs, les entrepreneurs qui voient dans l’Amérique une terre d’opportunités. Tous vont se heurter à des barrières de plus en plus hautes. À des procédures de plus en plus complexes. À des refus de plus en plus fréquents. Et au final, ce sont les États-Unis eux-mêmes qui vont en pâtir. Parce qu’un pays qui se ferme est un pays qui s’appauvrit. Culturellement. Intellectuellement. Économiquement. C’est une leçon que l’histoire a enseignée maintes fois. Mais que Trump semble déterminé à ignorer.
Les alternatives possibles : résistance et contournement
Face à cette politique de fermeture, des voix s’élèvent pour proposer des alternatives. Des États américains, notamment la Californie et New York, ont annoncé qu’ils continueraient à accueillir les immigrés, quelles que soient les politiques fédérales. Des universités ont mis en place des programmes pour aider les étudiants étrangers à naviguer dans le système complexe des visas. Des organisations de la société civile offrent un soutien juridique à ceux qui se voient refuser l’entrée aux États-Unis. C’est une forme de résistance. Une manière de dire que l’Amérique ne se résume pas à Trump. Qu’il existe une autre Amérique. Une Amérique ouverte, tolérante, accueillante.
Mais cette résistance a ses limites. Parce qu’au final, c’est le gouvernement fédéral qui contrôle les frontières. C’est le Département d’État qui délivre les visas. Et tant que Trump sera au pouvoir, tant que Rubio sera secrétaire d’État, tant que Namdar sera à la tête du Bureau des affaires consulaires, la politique restera la même. Restrictive. Punitive. Idéologique. Les États et les organisations peuvent atténuer les effets de cette politique. Ils peuvent offrir du soutien. Ils peuvent créer des espaces de résistance. Mais ils ne peuvent pas changer fondamentalement la donne. Pour cela, il faudrait un changement politique. Une nouvelle administration. De nouvelles priorités. Et en attendant, des milliers de personnes vont continuer à se heurter aux portes fermées de l’Amérique.
Je veux croire qu’il y a de l’espoir. Que cette résistance compte. Que ces États, ces universités, ces organisations font une différence. Mais parfois, je me demande si ce n’est pas juste une goutte d’eau dans l’océan. Si on ne se bat pas contre un système trop puissant, trop bien huilé, trop déterminé. Et ça me fatigue. Cette lutte permanente. Cette impression de devoir toujours se battre pour des choses qui devraient être évidentes. Le droit de voyager. Le droit de s’exprimer. Le droit d’être traité avec dignité. Pourquoi faut-il se battre pour ça ? Pourquoi n’est-ce pas simplement la norme ?
Conclusion : quand la beauté cache la laideur
Un symbole troublant
Mora Namdar est devenue, malgré elle peut-être, le symbole d’une Amérique en pleine mutation. Une Amérique où les parcours atypiques peuvent mener aux plus hautes fonctions, mais où cette ascension se fait au prix d’une allégeance idéologique totale. Une Amérique où une fille d’immigrés peut devenir la gardienne des frontières, à condition qu’elle accepte de fermer la porte derrière elle. Une Amérique où les salons de beauté côtoient les bureaux du pouvoir, où le vernis et les extensions capillaires se mêlent aux décisions qui changent des vies. C’est troublant. C’est dérangeant. Et c’est profondément révélateur de l’état actuel de la politique américaine.
Namdar n’est pas une méchante. Elle n’est probablement pas animée par la haine ou le mépris. Elle croit sincèrement servir son pays. Elle pense que sa politique est juste. Qu’elle protège les intérêts américains. Qu’elle fait ce qui doit être fait. Mais c’est précisément ce qui rend la situation si dangereuse. Parce que les pires politiques ne sont pas toujours mises en œuvre par des gens mauvais. Elles sont souvent mises en œuvre par des gens convaincus de bien faire. Par des gens qui croient en leur mission. Qui pensent agir pour le bien commun. Et qui, ce faisant, causent des dommages irréparables. C’est le cas de Namdar. Une femme brillante, talentueuse, qui a réussi dans plusieurs domaines. Mais qui va maintenant utiliser son pouvoir pour fermer des portes. Pour refuser des visas. Pour séparer des familles. Tout cela au nom de la sécurité nationale et de la défense des intérêts américains.
L’Amérique à la croisée des chemins
Cette nomination intervient à un moment crucial de l’histoire américaine. Les États-Unis sont à la croisée des chemins. Ils peuvent choisir de rester ouverts, de continuer à accueillir les talents du monde entier, de maintenir leur position de leader mondial en matière d’innovation et de diversité. Ou ils peuvent choisir de se fermer, de construire des murs — réels et symboliques —, de devenir une forteresse repliée sur elle-même. Avec Trump au pouvoir, avec Rubio au Département d’État, avec Namdar au Bureau des affaires consulaires, le choix semble déjà fait. L’Amérique se ferme. Elle se replie. Elle devient ce qu’elle a toujours prétendu combattre : un pays où la liberté est conditionnelle, où l’accueil est sélectif, où les droits dépendent de l’allégeance politique.
Mais l’histoire n’est pas écrite. Il reste des espaces de résistance. Des voix qui s’élèvent. Des gens qui refusent d’accepter cette dérive. Et peut-être, juste peut-être, ces voix finiront par être entendues. Peut-être que l’Amérique se réveillera. Qu’elle se souviendra de ce qu’elle est censée représenter. De ce qui a fait sa grandeur. Non pas les murs et les interdictions. Mais l’ouverture et l’accueil. Non pas la peur et le repli. Mais le courage et la générosité. C’est cet espoir qui me fait tenir. Cet espoir que l’Amérique de Namdar, de Trump, de Rubio n’est pas la vraie Amérique. Qu’il existe une autre Amérique. Une Amérique qui n’a pas oublié d’où elle vient. Une Amérique qui n’a pas peur de l’autre. Une Amérique qui reste, malgré tout, une terre d’espoir.
Je termine cet article avec un sentiment mitigé. De la colère, oui. De la tristesse, aussi. Mais aussi, étrangement, un peu d’espoir. Parce que je refuse de croire que tout est perdu. Je refuse de croire que l’Amérique va se laisser transformer en forteresse sans réagir. Je refuse de croire que des gens comme Namdar vont pouvoir exercer leur pouvoir sans être tenus responsables. Alors oui, la situation est grave. Oui, les signaux sont inquiétants. Mais non, ce n’est pas fini. Tant qu’il y aura des gens pour résister, pour dénoncer, pour se battre, il y aura de l’espoir. Et moi, je choisis l’espoir. Même quand tout semble perdu. Surtout quand tout semble perdu.
Sources
Sources primaires
The Independent – « Trump promotes attorney and part-time salon owner to oversee US visas » – 26 décembre 2025 – https://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-politics/mora-namdal-promotion-state-department-visas-b2890806.html
The Daily Beast – « Trump Hires Beauty Salon Owner to Decide Who to Ban From U.S. » – 26 décembre 2025 – https://www.thedailybeast.com/trump-hires-beauty-salon-owner-mora-namdar-to-decide-who-to-ban-from-us/
Times of India – « Meet Mora Namdar: Trump appoints beauty salon owner to oversee US passport and visa approvals » – 27 décembre 2025 – https://timesofindia.indiatimes.com/world/us/meet-mora-namdar-trump-appoints-beauty-salon-owner-to-oversee-us-passport-and-visa-approvals/articleshow/126194936.cms
Sources secondaires
U.S. Department of State – Biographie officielle de Mora Namdar – https://www.state.gov/biographies/mora-namdar
Columbia Journalism Review – « How Project 2025 Kneecapped the US Press » – https://www.cjr.org/analysis/how-project-2025-kneecapped-the-us-press.php
Senate Foreign Relations Committee – Témoignage de Mora Namdar – Octobre 2025 – https://www.foreign.senate.gov/download/10/27/2025/102325namdarkhantestimonypdf
Voyage Dallas Magazine – Interview de Mora Namdar – https://voyagedallas.com/interview/meet-mora-namdar-namdar-law-pllc-bam-beauty-bar-llc-uptown/
DMagazine – Article sur Bam Beauty Bar – Novembre 2017 – https://www.dmagazine.com/publications/d-magazine/2017/november/bam-beauty-bar-salon/
PBS – « Tracking how much of Project 2025 the Trump administration achieved this year » – Décembre 2025 – https://www.pbs.org/newshour/politics/tracking-how-much-of-project-2025-the-trump-administration-achieved-this-year
Responsible Statecraft – « Is there a brewing crisis in the State Dept’s Mideast Bureau? » – https://responsiblestatecraft.org/mora-namdar-state-department/
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