Les annulations du Nouvel An
Le 29 décembre 2025, le New York Times a révélé que d’autres spectacles prévus pour le réveillon du Nouvel An avaient également été annulés. Les détails restent flous, mais la tendance est claire. Les artistes fuient. Ils ne veulent plus être associés à ce que le Kennedy Center est devenu. Doug Varone and Dancers, une compagnie de danse contemporaine reconnue, a annulé ses représentations prévues. Pas d’explication officielle. Juste un silence éloquent. Le genre de silence qui en dit plus long que n’importe quel communiqué de presse.
Cette vague d’annulations n’est pas nouvelle. Elle a commencé dès février 2025, quand Trump s’est auto-proclamé président du conseil d’administration après avoir viré l’ancienne direction et remplacé les membres du conseil par ses propres alliés. Depuis, au moins vingt-six spectacles ont été annulés. Vingt-six. Lin-Manuel Miranda a retiré Hamilton, une production qui devait célébrer le 250e anniversaire de la signature de la Déclaration d’indépendance. « Ce n’est plus le Kennedy Center tel que nous le connaissions », a-t-il déclaré le 5 mars. « Le Kennedy Center n’a pas été créé dans cet esprit, et nous n’allons pas en faire partie tant que c’est le Trump Kennedy Center. »
Une liste qui s’allonge
Issa Rae a annulé sa performance du 14 février, publiant sur Instagram : « Malheureusement, en raison de ce que je crois être une atteinte aux valeurs d’une institution qui a fidèlement célébré des artistes de tous horizons à travers tous les médiums, j’ai décidé d’annuler ma présence dans ce lieu. » Low Cut Connie, le groupe de rock and soul de Philadelphie, a suivi le même jour. Le chanteur Adam Weiner a expliqué : « J’étais très enthousiaste à l’idée de me produire dans le cadre de cette merveilleuse série Social Impact de l’institution, qui met l’accent sur la communauté, la joie, la justice et l’équité à travers les arts. Après avoir appris que cette institution qui a fonctionné de manière non partisane pendant cinquante-quatre ans est maintenant présidée par le président Trump lui-même et son régime, j’ai décidé que je ne m’y produirais pas. »
Rhiannon Giddens, chanteuse et musicienne lauréate du prix Pulitzer, a déplacé son concert du 11 mai vers un autre lieu de Washington. Le Gay Men’s Chorus of Washington a vu son spectacle avec l’Orchestre symphonique national annulé sans explication claire. Fellow Travelers, un opéra sur deux fonctionnaires homosexuels qui tombent amoureux dans les années 1950, a été retiré de la saison 2025-2026 de l’Opéra national de Washington. Les créateurs Gregory Spears et Greg Pierce ont écrit dans une lettre : « Nous avons pris la décision incroyablement difficile que le Kennedy Center n’est pas un endroit où l’équipe se sent à l’aise de présenter l’œuvre. »
Chaque nom sur cette liste me frappe comme un coup de poing. Ce ne sont pas juste des annulations. Ce sont des actes de résistance. Des artistes qui disent non. Qui refusent de normaliser l’inacceptable. Et pendant ce temps, Grenell les traite d’intolérants. C’est renversant. Littéralement renversant.
Section 3 : La question de la légalité
Une loi violée
Le changement de nom du Kennedy Center n’est pas seulement controversé. Il est probablement illégal. En 1964, un an après l’assassinat de John F. Kennedy, le Congrès a adopté une loi désignant le centre comme un mémorial vivant au 35e président. Cette loi interdit explicitement au conseil d’administration de transformer le centre en mémorial pour quelqu’un d’autre ou d’ajouter le nom d’une autre personne sur l’extérieur du bâtiment. C’est écrit noir sur blanc dans le Code des États-Unis, titre 20, section 76j.
Pourtant, le 18 décembre 2025, le conseil d’administration nouvellement constitué par Trump a voté à l’unanimité pour ajouter son nom. Trump lui-même a appelé pendant la réunion, selon une source familière avec l’affaire. La représentante Joyce Beatty, une démocrate de l’Ohio et membre ex officio du conseil, a déposé une plainte le 22 décembre contestant cette décision. Dans sa plainte, elle affirme que le vote du conseil est allé au-delà de l’autorité accordée par le Congrès. Elle raconte également qu’elle a été mise en sourdine lors de la réunion quand elle a tenté d’exprimer son opposition.
L’histoire réécrite
Kerry Kennedy, la nièce du président Kennedy, a promis de retirer le nom de Trump du bâtiment une fois qu’il quittera ses fonctions. Ray Smock, ancien historien de la Chambre des représentants, fait partie de ceux qui affirment que tout changement devrait être approuvé par le Congrès. Mais pour l’instant, le nom reste. Les lettres dorées brillent sur la façade. Un affront quotidien à la mémoire d’un homme qui a été tué pour avoir essayé de rendre l’Amérique meilleure.
Trump n’a pas caché ses intentions. Pendant des mois, il a plaisanté sur le fait de rebaptiser le centre « Trump Kennedy Center« . Ce qui semblait être une blague de mauvais goût est devenu réalité. Et maintenant, il ne se contente pas de mettre son nom sur le bâtiment. Il le transforme de fond en comble. Il a forcé le départ de la direction, remanié le conseil d’administration, organisé personnellement les Kennedy Center Honors de cette année (qui ont enregistré leurs pires audiences jamais enregistrées avec seulement 2,65 millions de téléspectateurs contre 4,1 millions l’année précédente), et obtenu des millions de dollars de financement du Congrès pour des rénovations.
Il y a quelque chose de profondemment obscène dans tout ça. Kennedy est mort en essayant de construire des ponts. Trump construit des murs. Kennedy parlait d’espoir. Trump parle de vengeance. Et maintenant, leurs noms sont côte à côte sur un bâtiment. C’est comme mettre une enseigne McDonald’s sur la Chapelle Sixtine.
Section 4 : La guerre culturelle de Trump
Un projet plus vaste
Le Kennedy Center n’est qu’une pièce d’un puzzle beaucoup plus grand. Depuis son retour au pouvoir en février 2025, Trump a lancé une offensive tous azimuts contre ce qu’il appelle la culture « woke » dans les institutions culturelles fédérales. À la Maison Blanche, il a fait paver le jardin de roses historique avec de la pierre blanche. Des excavateurs ont démoli l’aile Est pour faire place à une nouvelle salle de bal massive. Pour célébrer le 250e anniversaire de la nation l’année prochaine, Trump envisage un nouvel arc de triomphe de l’autre côté du fleuve Potomac depuis le Lincoln Memorial.
Tout est une question de marque. De laisser sa marque. De réécrire l’histoire à son image. Le Kennedy Center n’est pas juste un lieu de spectacle pour Trump. C’est un trophée. Une preuve qu’il peut prendre quelque chose qui appartenait à un président démocrate emblématique et le faire sien. C’est une démonstration de pouvoir. Un message aux artistes, aux intellectuels, à tous ceux qui osent le critiquer : je peux tout prendre. Même vos symboles les plus sacrés.
Le prix de la résistance
Mais cette stratégie a un coût. Les audiences des Kennedy Center Honors ont chuté de près de 35%. Les spectacles sont annulés en masse. Les donateurs se retirent. Le centre perd de l’argent. Et au lieu de reconnaître le problème, Grenell double la mise. Il menace. Il intimide. Il poursuit. Il transforme une institution culturelle en champ de bataille politique. Et dans cette guerre, les premières victimes sont les artistes et le public qui vient les voir.
W. Kamau Bell, l’un des rares artistes à avoir maintenu sa performance en février, a expliqué sa décision à NPR : « Je pense que Joe Biden était encore candidat à la présidence quand le spectacle a été réservé. Donc, ce n’était pas lié à tout ça. » Il a ajouté : « Le Kennedy Center est dans une ville appelée Washington, D.C. Donc, même si MAGA dirige la Maison Blanche, peut-être qu’ils ne dirigent pas Washington, D.C. Et Washington, D.C., a toujours été un endroit progressiste bleu vif. » C’est une position défendable. Mais de plus en plus difficile à tenir quand le bâtiment lui-même porte le nom de Trump.
Je comprends Bell. Vraiment. Il essaie de séparer la ville de l’administration. Mais comment faire quand l’administration a litéralement gravé son nom sur les murs ? Comment ignorer l’éléphant dans la pièce quand l’éléphant a son propre panneau publicitaire ?
Section 5 : Le concert de Noël qui n'a jamais eu lieu
Une tradition brisée
Le Christmas Eve Jazz Jam n’était pas un spectacle ordinaire. C’était une institution dans l’institution. Depuis 2006, Chuck Redd présidait cette soirée de jazz qui remplissait le Kennedy Center chaque 24 décembre. Avant lui, c’était William « Keter » Betts, le bassiste légendaire, qui tenait les rênes. La tradition remontait à plus de vingt ans. Des familles venaient année après année. C’était devenu un rituel. Une façon de célébrer Noël à travers la musique, dans un lieu qui incarnait le meilleur de la culture américaine.
Redd n’est pas n’importe qui. Il a tourné avec Dizzy Gillespie, Ray Brown, et d’autres géants du jazz. Il a été membre du Smithsonian Jazz Masterworks Orchestra pendant quinze ans. Il a été artiste en résidence au Smithsonian Jazz Café de 2004 à 2008. C’est un pilier de la scène jazz de Washington. Quand il a annulé le concert, ce n’était pas un caprice. C’était un acte mûrement réfléchi. « J’ai joué au Kennedy Center depuis le début de ma carrière et j’ai été attristé de voir ce changement de nom », a-t-il déclaré à CNN.
La facture d’un million
La lettre de Grenell à Redd est un document extraordinaire. Pas pour ce qu’elle dit sur Redd, mais pour ce qu’elle révèle sur l’état d’esprit de la nouvelle direction du Kennedy Center. Grenell accuse Redd d’avoir causé des pertes financières considérables. Mais le concert était gratuit. Il était diffusé en direct. Comment un concert gratuit peut-il causer un million de dollars de pertes ? Grenell mentionne de « piètres ventes de billets » et un « manque de soutien des donateurs ». Mais si les ventes étaient déjà mauvaises avant l’annulation, comment peut-on blâmer Redd ?
La vérité, c’est que cette poursuite n’a rien à voir avec l’argent. C’est un message. Un avertissement. Annulez un spectacle au Kennedy Center, et nous vous détruirons financièrement. Nous vous traînerons dans la boue. Nous ferons de vous un exemple. C’est de l’intimidation pure et simple. Et ça fonctionne. Combien d’artistes vont maintenant réfléchir à deux fois avant d’annuler ? Combien vont se taire et jouer, même s’ils sont en désaccord avec ce qui se passe ?
Un million de dollars. Pour un concert de Noël gratuit. Laissez ça vous pénétrer. C’est tellement absurde que ça en devient presque comique. Sauf que ce n’est pas drôle. C’est terrifiant. Parce que ça montre jusqu’où ils sont prêts à aller pour faire taire la dissidence.
Section 6 : Les autres victimes
Hamilton et la mémoire américaine
L’annulation de Hamilton était particulièrement symbolique. La comédie musicale de Lin-Manuel Miranda raconte l’histoire d’Alexander Hamilton, l’un des pères fondateurs des États-Unis. C’est une célébration de l’immigration, de la diversité, de l’ambition américaine. C’était censé faire partie des célébrations du 250e anniversaire de la signature de la Déclaration d’indépendance. Quelle meilleure façon de célébrer la naissance de l’Amérique qu’avec une œuvre qui incarne ses valeurs fondamentales ?
Mais Miranda a dit non. « Ce n’est plus le Kennedy Center tel que nous le connaissions », a-t-il déclaré. « Le Kennedy Center n’a pas été créé dans cet esprit, et nous n’allons pas en faire partie tant que c’est le Trump Kennedy Center. Nous n’allons tout simplement pas en faire partie. » Grenell a répondu sur les réseaux sociaux : « C’est un coup publicitaire qui va se retourner contre lui. Les arts sont pour tout le monde – pas seulement pour les gens que Lin aime et avec qui il est d’accord. » Mais c’est exactement le contraire. Miranda ne dit pas que les arts sont seulement pour certaines personnes. Il dit que les arts ne devraient pas être utilisés comme outils de propagande politique.
Fellow Travelers et la censure
L’opéra Fellow Travelers, basé sur le roman de Thomas Mallon de 2007, raconte l’histoire de deux fonctionnaires homosexuels qui tombent amoureux pendant les années 1950, une époque de persécution intense pour la communauté LGBTQ+. Les créateurs Gregory Spears et Greg Pierce ont expliqué dans leur lettre à l’Opéra national de Washington que la prise de contrôle du Kennedy Center par Trump était en conflit avec les valeurs de « liberté et de liberté pour tous » mises en avant dans l’opéra. « Nous avons pris la décision incroyablement difficile que le Kennedy Center n’est pas un endroit où l’équipe se sent à l’aise de présenter l’œuvre », ont-ils écrit.
L’Opéra national de Washington a exprimé sa déception, ajoutant que l’ONW « restera un lieu pour les mécènes de tous horizons et croyances ». Mais c’est une promesse creuse quand le président du conseil d’administration est un homme qui a passé sa carrière à attaquer les droits LGBTQ+. Fellow Travelers a été remplacé par une nouvelle production de The Crucible de Robert Ward, un opéra sur les procès des sorcières de Salem. L’ironie n’échappe à personne. Un opéra sur la chasse aux sorcières remplace un opéra sur l’amour gay. C’est presque trop parfait.
Il y a quelque chose de profondément triste dans tout ça. Ces œuvres ne sont pas juste des spectacles. Ce sont des histoires. Des histoires qui ont besoin d’être racontées. Et maintenant, elles sont réduites au silence. Pas par la censure officielle, mais par quelque chose de plus insidieux. Par la peur. Par le calcul. Par la certitude que si vous parlez, vous serez puni.
Section 7 : Le Gay Men's Chorus et l'effacement
Un silence assourdissant
Le Gay Men’s Chorus of Washington devait se produire avec l’Orchestre symphonique national dans le cadre des célébrations de la Pride du Kennedy Center. Le spectacle a été annulé. Aucune explication officielle n’a été donnée. Le chœur a publié une déclaration : « La pièce devait faire partie de la célébration de la Pride du Kennedy Center et nous étions très enthousiastes à l’idée de collaborer avec le NSO en tant que chœur invité. Nous continuerons à défendre l’expression artistique qui reflète la profondeur et la diversité de notre communauté et de notre pays. Nous continuerons à chanter et à élever nos voix pour l’égalité. »
Trump a posté sur Truth Social à propos de l’arrêt des « spectacles de drag du Kennedy Center« . C’est peut-être ce qu’il voulait dire. Sauf que le Gay Men’s Chorus n’est pas un spectacle de drag. C’est un chœur. Un chœur qui existe depuis des décennies. Un chœur qui a chanté lors d’événements présidentiels, de cérémonies commémoratives, de célébrations nationales. Mais pour Trump et ses alliés, tout ce qui touche à la communauté LGBTQ+ est suspect. Tout doit être effacé. Tout doit être caché.
La résistance continue
Le chœur n’a pas abandonné. Ils ont trouvé un autre lieu pour leur performance. Ils chanteront dans le cadre de World Pride 2025. Ils continueront à élever leurs voix. Mais le message est clair : vous n’êtes pas les bienvenus au Kennedy Center. Pas sous cette administration. Pas tant que Trump est aux commandes. C’est un message qui résonne bien au-delà de Washington. C’est un message qui dit : si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. Et si vous êtes contre nous, nous vous effacerons.
La comédie musicale pour enfants Finn a également été annulée. Les créateurs Chris Nee, Michael Kooman et Christopher Dimond ont partagé une déclaration sur Instagram : « Bien que ce ne soit pas une surprise compte tenu des événements de la semaine dernière, c’est un déchirement. Mais nous ne serons pas réduits au silence. Et nous n’abandonnerons pas les enfants pour qui nous avons écrit ce spectacle. Ils sont déjà attaqués de tous côtés. Nous n’avons pas demandé à ce que cette bombe de joie d’un spectacle fasse partie de la résistance, mais nous y voilà. » Le Kennedy Center a dit à Deadline que c’était une « décision strictement financière ». Personne n’y croit.
Quand on commence à annuler des spectacles pour enfants, on a franchi une ligne. Une ligne qu’on ne devrait jamais franchir. Parce que les enfants ne devraient pas être des pions dans des guerres culturelles. Ils devraient juste pouvoir voir des spectacles. Rire. S’émerveiller. Rêver. Mais non. Même ça, c’est devenu politique.
Section 8 : Les audiences en chute libre
Le public vote avec ses pieds
Les Kennedy Center Honors de cette année, diffusés sur CBS le 24 décembre, ont enregistré leurs pires audiences jamais enregistrées. Seulement 2,65 millions de téléspectateurs ont regardé la cérémonie, contre 4,1 millions l’année précédente. C’est une chute de près de 35%. Les lauréats de cette année incluaient Kiss, Sylvester Stallone, Gloria Gaynor, et d’autres. Des noms respectables. Des artistes accomplis. Mais le public n’était pas au rendez-vous. Pourquoi ? Parce que Trump a personnellement animé la cérémonie, brisant une longue tradition de présidents servant principalement de spectateurs.
C’est un schéma qui se répète. Trump prend le contrôle. Il met son nom partout. Il transforme tout en spectacle centré sur lui. Et le public se détourne. Pas parce qu’ils n’aiment pas les artistes. Mais parce qu’ils ne veulent pas cautionner ce que le Kennedy Center est devenu. Ils ne veulent pas être complices de cette transformation d’une institution culturelle en outil de propagande personnelle. Alors ils éteignent leurs télévisions. Ils annulent leurs billets. Ils vont ailleurs.
Les conséquences financières
Le Kennedy Center perd de l’argent. C’est inévitable. Quand vous annulez vingt-six spectacles, vous perdez des revenus de billetterie. Quand vous aliénez les donateurs, vous perdez des dons. Quand vous poursuivez des artistes pour un million de dollars, vous créez une atmosphère toxique qui repousse tout le monde. Grenell peut blâmer Chuck Redd pour les pertes financières. Mais la vraie cause, c’est la décision de mettre le nom de Trump sur le bâtiment. C’est la décision de transformer le Kennedy Center en Trump Kennedy Center.
Les chiffres ne mentent pas. Les audiences sont en baisse. Les spectacles sont annulés. Les artistes fuient. Et au lieu de reconnaître le problème, la direction double la mise. Elle menace. Elle poursuit. Elle intimide. C’est une stratégie vouée à l’échec. Parce qu’on ne peut pas forcer les gens à aimer quelque chose. On ne peut pas forcer les artistes à se produire. On ne peut pas forcer le public à venir. Tout ce qu’on peut faire, c’est créer un environnement où les gens veulent être. Et le Trump Kennedy Center n’est pas cet environnement.
Il y a une justice poétique dans tout ça. Trump voulait son nom sur le Kennedy Center. Il l’a eu. Mais maintenant, ce nom est associé à l’échec. À la controverse. À la division. Il voulait un monument à sa gloire. Il a obtenu un monument à son ego démesuré. Et personne ne veut y aller.
Section 9 : La bataille juridique
Joyce Beatty contre Trump
La représentante Joyce Beatty n’a pas l’intention de laisser passer ça. Le 22 décembre, elle a déposé une plainte contestant le changement de nom du Kennedy Center. Dans sa plainte, elle argue que le vote du conseil d’administration est allé au-delà de l’autorité accordée par le Congrès. Elle cite la loi de 1964 qui désigne le centre comme un mémorial à John F. Kennedy et interdit explicitement d’ajouter le nom de quelqu’un d’autre sur l’extérieur du bâtiment. C’est clair. C’est sans ambiguïté. Et pourtant, le conseil a voté pour le faire quand même.
Beatty raconte également qu’elle a été mise en sourdine lors de la réunion du conseil quand elle a tenté d’exprimer son opposition. C’est une allégation grave. Si elle est vraie, cela signifie que le conseil a délibérément empêché un membre ex officio désigné par la loi de participer au débat. C’est une violation flagrante des procédures démocratiques. C’est une preuve supplémentaire que ce changement de nom n’était pas une décision légitime prise après un débat ouvert. C’était un coup de force orchestré par Trump et ses alliés.
Les chances de succès
La bataille juridique sera longue. Les avocats de Trump argumenteront probablement que le conseil d’administration a le pouvoir de gérer le centre comme il l’entend. Ils diront que l’ajout du nom de Trump ne transforme pas le centre en mémorial pour lui, mais reconnaît simplement ses contributions. C’est un argument faible, mais c’est celui qu’ils utiliseront. De l’autre côté, les avocats de Beatty pointeront vers le texte clair de la loi. Ils montreront que le Congrès a explicitement interdit ce genre de changement. Ils argumenteront que si le conseil voulait changer le nom, il devait d’abord obtenir l’approbation du Congrès.
Qui gagnera ? C’est difficile à dire. Les tribunaux sont imprévisibles. Mais une chose est sûre : cette bataille va durer des mois, peut-être des années. Et pendant tout ce temps, le nom de Trump restera sur le bâtiment. Les artistes continueront à annuler. Le public continuera à se détourner. Et le Kennedy Center continuera à saigner. C’est une victoire à la Pyrrhus pour Trump. Il a obtenu ce qu’il voulait, mais à quel prix ?
Je veux croire que Beatty va gagner. Je veux croire que la loi compte encore. Que les mots ont un sens. Que quand le Congrès dit « vous ne pouvez pas faire ça », ça veut dire quelque chose. Mais j’ai peur. Peur que nous vivions dans un monde où les règles ne s’appliquent plus. Où le pouvoir est la seule chose qui compte. Et si c’est le cas, alors nous avons déjà perdu.
Section 10 : Les artistes qui restent
Un choix difficile
Tous les artistes n’ont pas annulé. Certains ont choisi de rester. De se produire malgré tout. Leurs raisons varient. W. Kamau Bell, comme mentionné plus tôt, a maintenu sa performance parce qu’elle avait été réservée bien avant la prise de contrôle de Trump. Il a également argumenté qu’il jouait pour les résidents de Washington, D.C., pas pour la Maison Blanche. C’est une position défendable. Mais elle devient de plus en plus difficile à tenir à mesure que la situation se détériore.
D’autres artistes ont des contrats qu’ils ne peuvent pas rompre sans conséquences financières graves. Certains dépendent du Kennedy Center pour leur gagne-pain. Ils ne peuvent pas se permettre d’annuler. C’est compréhensible. Tout le monde n’a pas le luxe de prendre position. Tout le monde n’a pas les moyens de dire non. Et c’est exactement ce sur quoi Trump et Grenell comptent. Ils savent que la plupart des artistes ne peuvent pas se permettre de perdre un engagement. Alors ils continuent à jouer, même s’ils sont mal à l’aise. Même s’ils sont en désaccord.
Le dilemme moral
Mais il y a un coût à rester. Un coût moral. Chaque artiste qui se produit au Trump Kennedy Center normalise ce qui s’est passé. Il envoie le message que c’est acceptable. Que mettre le nom de Trump sur un mémorial à JFK est juste une autre décision administrative. Que poursuivre des artistes pour un million de dollars est une réponse raisonnable à une annulation. Que transformer une institution culturelle en outil de propagande politique est la nouvelle normalité. Et peut-être que c’est injuste de mettre ce poids sur les épaules des artistes. Peut-être qu’ils ne devraient pas avoir à choisir entre leur gagne-pain et leurs principes.
Mais nous vivons dans un monde où ces choix doivent être faits. Où le silence est une forme de complicité. Où ne rien faire est une décision en soi. Et chaque artiste doit décider pour lui-même où se situe sa ligne. Jusqu’où il est prêt à aller. Combien il est prêt à sacrifier. Ce n’est pas un choix facile. Ce n’est jamais un choix facile. Mais c’est un choix qui doit être fait.
Je ne juge pas les artistes qui restent. Vraiment. Je comprends. Ils ont des factures à payer. Des familles à nourrir. Des carrières à protéger. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que l’histoire dira. Dans vingt ans, quand nous regarderons en arrière sur cette période, qui seront les héros ? Ceux qui sont restés et ont joué ? Ou ceux qui sont partis et ont dit non ?
Section 11 : L'avenir du Kennedy Center
Un point de non-retour
Le Kennedy Center peut-il se remettre de tout ça ? C’est la question que tout le monde se pose. Quand Trump quittera ses fonctions, Kerry Kennedy a promis de retirer son nom du bâtiment. Mais le mal sera-t-il déjà fait ? Les artistes reviendront-ils ? Le public reviendra-t-il ? Ou est-ce que le Kennedy Center restera à jamais entaché par cette période ? C’est difficile à dire. Les institutions culturelles sont fragiles. Elles dépendent de la confiance. De la bonne volonté. De la croyance qu’elles servent un but plus élevé que la politique partisane.
Cette confiance a été brisée. Peut-être irrémédiablement. Même si le nom de Trump est retiré, même si la direction est remplacée, même si le conseil d’administration est reconstitué, les gens se souviendront. Ils se souviendront de ce qui s’est passé. Ils se souviendront que le Kennedy Center a poursuivi Chuck Redd pour un million de dollars. Ils se souviendront que des spectacles ont été annulés. Ils se souviendront que des artistes ont été menacés. Et cette mémoire ne s’effacera pas facilement.
Les leçons à tirer
Si quelque chose de bon peut sortir de tout ça, c’est peut-être une prise de conscience. Une prise de conscience que les institutions culturelles ne sont pas à l’abri de la politique. Qu’elles doivent être protégées. Défendues. Que nous ne pouvons pas les tenir pour acquises. Que si nous ne faisons pas attention, elles peuvent être détournées. Transformées. Utilisées à des fins qui n’ont rien à voir avec leur mission originale. Le Kennedy Center était censé être un mémorial à JFK. Un lieu où l’art et la culture pouvaient prospérer. Un symbole de ce que l’Amérique pouvait être à son meilleur.
Maintenant, c’est un champ de bataille. Un lieu de division et de controverse. Un symbole de ce que l’Amérique est devenue. Et c’est tragique. Parce que nous avons besoin de lieux comme le Kennedy Center. Nous avons besoin d’espaces où l’art peut exister en dehors de la politique. Où les gens de tous horizons peuvent se rassembler et partager une expérience commune. Où la beauté et la créativité peuvent nous élever au-dessus de nos différences. Mais nous ne pouvons pas avoir ces espaces si nous permettons qu’ils soient détournés. Si nous permettons qu’ils deviennent des outils de propagande. Si nous permettons que des noms soient gravés sur des bâtiments contre la volonté du Congrès et du peuple.
Je suis en colère. Je suis triste. Je suis épuisé. Mais je refuse d’abandonner l’espoir. Parce que si nous abandonnons l’espoir, ils ont gagné. Si nous acceptons que c’est comme ça que les choses sont maintenant, alors c’est vraiment fini. Alors je vais continuer à croire. À croire que le Kennedy Center peut être sauvé. Que la culture peut résister. Que l’art peut survivre. Même dans les temps les plus sombres.
Conclusion : La résistance par l'art
Un mouvement qui grandit
Les annulations au Kennedy Center ne sont pas des actes isolés. Elles font partie d’un mouvement plus large. Un mouvement d’artistes qui refusent de se taire. Qui refusent de normaliser l’inacceptable. Qui utilisent leur plateforme pour dire non. Chuck Redd n’est pas seul. Lin-Manuel Miranda n’est pas seul. Issa Rae, Low Cut Connie, Rhiannon Giddens, le Gay Men’s Chorus, les créateurs de Fellow Travelers et Finn – aucun d’entre eux n’est seul. Ils font partie d’une vague de résistance qui balaie le monde de l’art.
Et cette résistance compte. Elle compte parce qu’elle montre que tout le monde n’est pas prêt à se plier. Que tout le monde n’est pas prêt à accepter que le pouvoir fait le droit. Que certaines personnes sont prêtes à sacrifier leur carrière, leur argent, leur confort pour défendre leurs principes. C’est inspirant. C’est nécessaire. C’est ce qui nous donne de l’espoir dans les moments les plus sombres. Parce que tant qu’il y a des gens prêts à résister, il y a de l’espoir. Tant qu’il y a des artistes prêts à dire non, il y a de l’espoir. Tant qu’il y a des institutions prêtes à se battre, il y a de l’espoir.
Le combat continue
Le 29 décembre 2025, alors que de nouvelles annulations étaient annoncées pour le réveillon du Nouvel An, il était clair que cette bataille était loin d’être terminée. Le Kennedy Center continuera à saigner tant que le nom de Trump restera sur le bâtiment. Les artistes continueront à annuler. Le public continuera à se détourner. Et Grenell continuera à menacer et à poursuivre. C’est un cycle vicieux qui ne peut se terminer que d’une seule façon : en retirant le nom de Trump et en restaurant le Kennedy Center à sa mission originale.
Mais jusque-là, la résistance continue. Les artistes trouvent d’autres lieux. Le Gay Men’s Chorus chantera à World Pride. Finn sera joué au Town Hall de New York avec une distribution étoilée. Hamilton trouvera un autre endroit pour célébrer le 250e anniversaire de l’Amérique. L’art survivra. Il survit toujours. Parce que l’art est plus fort que la politique. Plus fort que l’ego. Plus fort que le pouvoir. L’art est ce qui reste quand tout le reste s’effondre. Et c’est pourquoi, malgré tout, malgré la colère et la tristesse et l’épuisement, il y a encore de l’espoir.
Le Kennedy Center porte maintenant le nom de Trump. Mais il ne lui appartient pas. Il appartient au peuple américain. Il appartient aux artistes qui y ont joué. Au public qui y est venu. Aux générations qui ont grandi en le visitant. Et un jour, ce nom sera retiré. Un jour, le Kennedy Center redeviendra ce qu’il était censé être. Un mémorial à un président qui croyait en l’art, en la culture, en la beauté. Un lieu où les gens de tous horizons peuvent se rassembler. Un symbole de ce que l’Amérique peut être à son meilleur. Ce jour viendra. J’en suis certain. Parce que l’histoire a un arc. Et cet arc penche vers la justice. Toujours.
Sources
Sources primaires
Politico – « Kennedy Center Christmas Eve jazz concert canceled after Trump name added to building » – 24 décembre 2025 – https://www.politico.com/news/2025/12/24/kennedy-center-christmas-eve-jazz-concert-canceled-after-trump-name-added-to-building-00706530
CNN – « Annual Christmas Eve jazz concert canceled after Trump‘s name installed on Kennedy Center » – 24 décembre 2025 – https://www.cnn.com/2025/12/24/politics/kennedy-center-christmas-eve-concert-trump
BBC News – « Kennedy Center seeks $1m from musician who cancelled after Trump name added to venue » – 27 décembre 2025 – https://www.bbc.com/news/articles/cz68q3p8xqxo
Rolling Stone – « Kennedy Center‘s Annual Christmas Eve Concert Canceled Due to Trump‘s Venue Name Change » – 25 décembre 2025 – https://www.rollingstone.com/music/music-news/kennedy-center-christmas-eve-concert-canceled-trump-name-1235490436/
New York Times – « More Kennedy Center Performances Are Canceled After Trump‘s Renaming » – 29 décembre 2025 – https://www.nytimes.com/2025/12/29/arts/kennedy-center-new-years-eve-concerts-canceled.html
Sources secondaires
Vulture – « All the Kennedy Center Cancellations Under Trump » – Mis à jour le 9 mai 2025 – https://www.vulture.com/article/kennedy-center-canceled-events.html
Associated Press – Diverses dépêches sur les annulations au Kennedy Center – Décembre 2025
NPR – « Jazz artist Chuck Redd cancels over Kennedy Center name change » – 27 décembre 2025 – https://www.npr.org/2025/12/27/g-s1-103808/kennedy-center-lawsuit-chuck-redd-cancellation-trump
Cornell Law School – U.S. Code Title 20, Section 76j – Loi sur le Kennedy Center de 1964
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