Imaginez un peu le truc. Des ouvriers, en plein chantier aux Pays-Bas, qui tombent sur une épée. Et pas n’importe laquelle, hein, une relique vieille d’un millénaire, et quasiment intacte en plus. Ça s’est passé le long de la rivière Korte Linschoten. Franchement, on ne s’attend pas à dénicher ce genre de chose en allant bosser le matin, si ? C’est quand même une sacrée surprise.
Un coup d'œil sur la lame et son sauvetage

Alors, cette fameuse épée. C’est une épée courte, à double tranchant, fabriquée en fer. Et le plus dingue, c’est son état de conservation, vraiment épatant pour un objet qui date, tenez-vous bien, de la période entre 1050 et 1150 après J.C. Un millier d’années, quoi ! Il était donc crucial de ne pas la laisser se dégrader davantage, évidemment.
Du coup, elle a eu droit à un traitement de faveur pendant dix bonnes semaines : dessalement, rinçage, séchage… la totale, le grand jeu. Maintenant, elle a même une petite couche protectrice pour éviter la corrosion. Comme le disait Hannelore Valentiin de Landgoed Linschoten, et c’est plein de bon sens, « Si on l’avait laissée telle quelle après la découverte, elle se serait vite corrodée et serait tombée en miettes. » Logique, non ? Et ce n’est pas tout, les examens aux rayons X ont même révélé des restes de bois et de cuir sur la poignée. Les vestiges de sa garde d’origine, très probablement. Fascinant.
Pas juste une déco, une vraie arme (enfin, peut-être)

Niveau dimensions, on parle d’une lame d’environ 90 centimètres – trois pieds, pour ceux qui préfèrent les anciennes mesures – pour un poids qui semble plutôt plume, moins d’un kilo en tout cas (environ 840 grammes pour être précis). Elle possède une garde cruciforme de quinze centimètres et un pommeau en forme de « noix du Brésil », un style assez typique, paraît-il, des épées franques du XIe siècle. Plutôt classe, comme design.
Hannelore Valentiin ajoutait même : « Elle est étonnamment légère, ce qui indique que c’était probablement une bonne épée, facile à manier. » On imagine bien le guerrier (ou la guerrière, qui sait ? après tout, pourquoi pas ?) la brandissant avec aisance. Enfin, « brandissant »… on va peut-être y revenir, parce que son usage n’est pas si certain.
Quand le métal se met à parler... ou presque

Ce qui rend cette épée encore plus spéciale, au-delà de son âge et de sa conservation, ce sont ses décorations. Des incrustations en fil de cuivre, assez complexes et vraiment bien faites. D’un côté de la lame, on trouve une roue solaire, ce qu’on appelle un « sonnenrad » – en gros, un cercle avec une croix dedans. C’était un symbole assez courant au Moyen Âge, donc rien d’extraordinaire en soi, mais ça reste toujours sympa à voir sur un objet pareil.
De l’autre côté, l’inspiration est un peu plus… disons, viking dans l’esprit : un nœud sans fin, composé de cinq carrés entrelacés à l’intérieur d’un cercle. Ce motif, à l’époque, ça pouvait symboliser la loyauté indéfectible et les liens éternels. Ça en dit long, non ? Ou peut-être que c’était juste un motif à la mode à ce moment-là, va savoir. Les interprétations, c’est toujours un peu délicat.
Oubliée dans la boue ou offrande sacrée ?

Alors, cette épée, simplement perdue au combat et oubliée ? Les experts, eux, penchent plutôt pour une histoire de rituel. Et ils ont quelques arguments. Déjà, à cette époque, les armées se battaient surtout avec des lances. C’était moins cher à produire et plus simple à fabriquer, faut être pragmatique. Une épée, surtout une aussi décorée, c’était un autre standing, un objet de valeur.
En plus, on l’a trouvée sans son fourreau. Ça, c’est un indice qui n’est pas anodin. Ça pourrait suggérer qu’elle a été déposée intentionnellement dans la rivière. C’était une pratique assez courante, figurez-vous, pour honorer un guerrier décédé ou pour faire une offrande à la terre, aux dieux locaux, à ce que vous voulez. Les épées médiévales, c’était souvent des possessions très personnelles, parfois même enterrées avec leurs propriétaires. Du coup, en trouver une aussi bien conservée et sortie de ce contexte, c’est un petit miracle archéologique.
D'où vient-elle, où va-t-elle... et qui a raconté cette histoire ?

Les toutes premières recherches, elles suggèrent que l’épée aurait été fabriquée quelque part en Europe de l’Ouest, peut-être dans la région qui correspond à l’Allemagne actuelle. Et le minerai de fer utilisé ? Il se pourrait qu’il vienne de la région de Veluwe, aux Pays-Bas mêmes. Un produit quasi local, finalement, ou du moins européen.
Aujourd’hui, après son petit séjour au spa de conservation (on rigole, mais c’était un travail sérieux !), elle est exposée fièrement au Rijksmuseum van Oudheden, le Musée National des Antiquités des Pays-Bas. Elle appartient conjointement à la municipalité de Montfoort et au domaine de Landgoed Linschoten, qui ont eu la bonne idée d’en faire don au musée. Un beau geste pour le patrimoine.
Comme l’a si bien dit un porte-parole du conseil municipal de Montfoort à la publication Historiek : « Cette épée raconte l’histoire d’une époque où le symbolisme et la spiritualité étaient profondément liés, et où un simple dessin pouvait traverser les siècles. » C’est vrai que son « artisanat raffiné et sa profondeur symbolique en font non seulement une relique historique, mais aussi une œuvre d’art qui reflète la complexité culturelle de l’Europe du début du Moyen Âge ». Difficile de mieux dire, je trouve.
Pour ceux qui se demandent d’où je tiens toutes ces infos, eh bien, elles proviennent principalement d’articles publiés par des médias sérieux comme Popular Mechanics, qui a relayé les communiqués officiels du musée et les détails de la découverte. Des publications plus spécialisées dans le domaine, telles que Archaeology Magazine, Archeologie Online (un site néerlandais, pour être précis) et Historiek, ont également couvert cette trouvaille. Donc, a priori, c’est du solide, pas juste des histoires qu’on se raconte au coin du feu, même si l’objet lui-même pourrait en inspirer plus d’une !
Selon la source : smithsonianmag.com