Imaginez un poisson capable de survivre hors de l’eau, un peu comme dans les histoires pour enfants. Eh bien, ce poisson existe vraiment et il vient d’être découvert pour la toute première fois dans la région des Maritimes, au Canada. Cette trouvaille, faite dans une rivière de la Nouvelle-Écosse, n’a rien d’une bonne nouvelle. Les scientifiques et les autorités sont même plutôt inquiets, car cet étranger est connu pour être un véritable envahisseur.
La découverte a été confirmée le mois dernier par le ministère des Pêches et Océans Canada, après qu’une personne ait remarqué ce drôle de poisson et ait eu le bon réflexe de le signaler. C’est une première qui soulève beaucoup de questions sur la santé de nos rivières.
Qui est ce fameux poisson-anguille ?

Ce poisson porte le nom de Loche d’étang orientale. Si on l’appelle parfois poisson-anguille, c’est parce qu’il a un corps très long et fin qui peut faire penser à une petite anguille. En général, il mesure entre 8 et 18 centimètres, mais attention, certains spécimens peuvent atteindre jusqu’à près de 30 centimètres de long !
Son apparence est assez unique, avec des petites moustaches autour de la bouche, qu’on appelle des barbillons. Il est originaire d’Asie de l’Est, on le trouve normalement dans des pays lointains comme le Japon, ou même de la Sibérie jusqu’au Vietnam.
Pourquoi est-il si dangereux pour nos lacs et rivières ?

Le problème avec la loche d’étang, c’est qu’elle est une espèce dite ‘invasive’. Cela veut dire qu’elle n’a rien à faire ici et qu’elle perturbe tout l’équilibre de la nature. Voici les principaux dangers qu’elle représente :
Premièrement, elle est très gourmande et réduit la quantité d’insectes aquatiques, qui sont la nourriture de base pour beaucoup de nos poissons locaux. Deuxièmement, elle entre en compétition directe avec nos poissons pour la nourriture et pour les meilleurs endroits où pondre ses œufs. Enfin, et c’est le plus grave, elle est connue pour transporter des parasites et des maladies qui peuvent être très nocifs pour les autres animaux sauvages, et même pour les humains.
Comment a-t-il pu arriver jusqu'ici ?

Les experts ont une idée assez claire sur la question. La loche d’étang est un poisson assez populaire dans les aquariums. La théorie la plus probable est que quelqu’un s’en est débarrassé en le relâchant illégalement dans la nature. C’est une erreur qui peut avoir des conséquences désastreuses.
D’ailleurs, les autorités ont précisé qu’un seul poisson porteur d’œufs a été retrouvé près d’un village de Nouvelle-Écosse. Un seul poisson peut suffire à démarrer une invasion. C’est un bon rappel de ne jamais, au grand jamais, relâcher des animaux de compagnie ou des poissons d’aquarium dans les cours d’eau.
Un champion de la survie, et c'est bien ça le problème

Ce qui rend cette loche encore plus redoutable, c’est sa capacité de survie hors du commun. Tenez-vous bien : ce poisson peut respirer de l’air directement ! Il utilise une partie de son intestin comme un poumon d’appoint. C’est ce qui lui permet de vivre dans des eaux très pauvres en oxygène où les autres poissons ne survivraient pas.
Mais ce n’est pas tout. En période de grande sécheresse, il peut s’enfouir dans la boue ou le sable humide et attendre que l’eau revienne. Des scientifiques ont observé qu’il pouvait survivre à des conditions extrêmes, pendant plus de 81 jours sans eau ni nourriture. C’est un vrai dur à cuire, ce qui le rend très difficile à éliminer une fois qu’il est installé.
Conclusion : une menace déjà connue qu'il faut surveiller de près

Cette loche d’étang n’est pas une inconnue. Bien qu’originaire d’Asie, elle a déjà envahi plus d’une douzaine d’États aux États-Unis, y compris Hawaï. Son arrivée au Canada n’est donc pas une surprise totale, mais elle reste un signal d’alarme très sérieux.
La découverte en Nouvelle-Écosse montre à quel point il est important de rester vigilant. Si jamais vous voyez un poisson qui sort de l’ordinaire, le signaler aux autorités est le meilleur geste à faire. La protection de nos lacs et rivières, c’est l’affaire de tous. Il faut espérer que cette première découverte restera un cas isolé.
Selon la source : ctvnews.ca