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À Washington, on a parlé d’alliances, de soutien, de stratégies. Encore une fois. On a rempli des salles luxueuses, aligné des drapeaux, enchaîné des déclarations officielles, polies, convenues, presque calibrées. Mais à Kiev, dans les rues bombardées, dans les abris humides, la réaction est glaciale. « Ce ne sont que des réunions pour décider de nouvelles réunions », répètent des Ukrainiens épuisés par trois années d’une guerre interminable. Une phrase sèche, presque désabusée, qui condense le sentiment d’abandon qui monte, lentement, comme une marée sale. Derrière les sourires diplomatiques, une vérité crue : la patience ukrainienne s’effrite, la confiance se fissure, et l’impression d’être transformés en pièce accessoire, en simple pion de jeu dans une partie qui ne se joue même plus vraiment pour eux, se renforce chaque jour. Ce n’est pas seulement du cynisme, c’est une lucidité douloureuse. Car au même moment qu’à Washington on s’échange des dossiers, à Kharkiv on enterre des enfants. Comment surmonter ce décalage ?

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