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Le lundi 8 septembre 2025 restera gravé dans l’histoire des relations commerciales internationales. En pleine escalade protectionniste américaine, les onze nations du bloc BRICS ont tenu une réunion virtuelle d’urgence pour dénoncer ce qu’elles qualifient de « chantage douanier » orchestré par Donald Trump. Cette alliance représentant près de 40% du PIB mondial et la moitié de la population planétaire vient de franchir un cap décisif dans sa confrontation avec Washington.

Convoquée à l’initiative du président brésilien Lula da Silva, cette session extraordinaire témoigne de l’exaspération grandissante des puissances émergentes face aux tarifs punitifs imposés par l’administration Trump. Avec des droits de douane atteignant 50% sur les exportations brésiliennes et indiennes, l’onde de choc traverse désormais l’économie mondiale comme un tsunami commercial.

L’appel de détresse de Lula face à l’agression tarifaire

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva n’a pas mâché ses mots lors de cette réunion historique. Dénonçant une « coercition tarifaire » qui devient l’approche standard de Washington pour dominer les marchés et s’immiscer dans les affaires intérieures, Lula a sonné l’alarme sur cette nouvelle forme de colonialisme économique. Ses propos, empreints d’une colère froide, résonnent comme un cri de ralliement pour toutes les nations victimes de cette politique du chantage.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les exportations brésiliennes vers les États-Unis ont chuté de 18,5% en août 2025 comparé à l’année précédente. Cette saignée économique touche de plein fouet la première puissance d’Amérique latine, transformant des décennies de partenariat commercial en guerre froide tarifaire. Trump justifie ces mesures par ce qu’il appelle une « chasse aux sorcières » contre Jair Bolsonaro, instrumentalisant ainsi le commerce international à des fins politiques personnelles.

Xi Jinping brandit l’étendard du multilatéralisme

De son côté, le président chinois Xi Jinping a livré un discours martial en faveur du système commercial multilatéral centré sur l’Organisation mondiale du commerce. Sa dénonciation de « toutes les formes de protectionnisme » sonne comme une déclaration de guerre économique contre l’unilatéralisme américain. Cette prise de position marque un tournant dans la stratégie chinoise, Beijing passant de la défensive à l’offensive diplomatique.

L’empire du Milieu, déjà confronté à des tarifs de 30% sur ses exportations vers les États-Unis, mobilise désormais tout son poids géopolitique pour fédérer une résistance internationale. Cette alliance sino-brésilienne au sein des BRICS dessine les contours d’un nouvel ordre commercial où l’hégémonie américaine se trouve frontalement contestée.

L’Inde et l’Afrique du Sud dans la tourmente tarifaire

L’Inde subit également de plein fouet cette offensive protectionniste avec des tarifs atteignant 50% sur ses produits, en représailles à ses achats persistants de pétrole russe. Cette punition collective illustre la dimension géopolitique de la guerre commerciale de Trump, où commerce et diplomatie s’entremêlent dans une logique de chantage généralisé. New Delhi, coincée entre ses intérêts énergétiques et la pression américaine, incarne parfaitement le dilemme des puissances moyennes dans ce nouveau monde multipolaire.

L’Afrique du Sud, frappée par des tarifs de 30%, complète ce tableau d’une offensive tous azimuts contre les économies émergentes. Le président Cyril Ramaphosa a appelé ses partenaires BRICS à « travailler dur pour que le système commercial mondial fonctionne pour tous », un euphémisme diplomatique qui cache mal l’urgence de la situation pour Pretoria.

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