L’impensable s’est produit
C’était mercredi 10 septembre 2025, 9h32 du matin. En quelques secondes — quelques putains de secondes — tout a basculé. Larry Ellison, 81 ans, venait de dépasser Elon Musk sur l’index Bloomberg des milliardaires. Sa fortune avait explosé de 102 milliards de dollars en une seule journée, atteignant les vertigineux 395 milliards de dollars. Musk, lui, stagnait à 384 milliards. Pour la première fois depuis presque un an, le roi Tesla était détrôné.
Oracle. Cette entreprise que personne ne regardait vraiment, cette vieille dame de la Silicon Valley spécialisée dans les bases de données… venait de réaliser l’impossible. Son action avait bondi de 43% en une matinée — sa plus grosse hausse depuis 1992. Un tsunami financier d’une magnitude inouïe. Le marché n’avait pas vu ça venir. Personne n’avait vu ça venir. Et pourtant, c’était là, sous nos yeux ébahis : Larry Ellison, le cofondateur d’Oracle, venait de prendre la couronne mondiale.
La déflagration des 257 milliards
Les chiffres donnent le vertige. Oracle a ajouté 257 milliards de dollars à sa valorisation boursière en quelques heures. Sa capitalisation totale frôlait désormais les 969 milliards, à deux doigts du club très fermé des entreprises à mille milliards. Derrière cette explosion : des contrats pharaoniques avec l’intelligence artificielle. Quatre accords multi-milliardaires signés avec trois clients différents, dont un monstre de 30 milliards avec OpenAI. Oracle Cloud Infrastructure promettait une croissance de 77% cette année.
Mais ce n’était que temporaire. À la fermeture des marchés, l’action Oracle avait perdu une partie de ses gains. Musk reprenait le trône, de justesse. Pourtant, le message était passé : l’ère Musk vacillait. Tesla accusait une chute de 13% depuis le début 2025. Les ventes plongeaient en Europe et en Chine. Les actes de vandalisme contre les véhicules Tesla se multipliaient, alimentés par la controverse politique entourant son patron. L’empire semblait fragile, vulnérable.
L’oracle de la Silicon Valley
Larry Ellison n’est pas un inconnu. Depuis des décennies, cet homme au tempérament volcanique règne sur Oracle avec une poigne de fer. Co-fondateur en 1977, il a bâti un empire technologique discret mais redoutable. Propriétaire de 41% des parts d’Oracle, collectionneur d’îles hawaiiennes, Ellison incarne le capitalisme américain dans ce qu’il a de plus flamboyant. Sa fortune repose entièrement sur Oracle — contrairement à Musk qui diversifie entre Tesla, SpaceX et X.
Cette concentration lui donne une volatilité terrifiante. Quand Oracle monte, Ellison s’envole. Quand Oracle plonge, il chute avec. Mais ce mercredi de septembre, cette concentration s’est révélée être son arme fatale. L’intelligence artificielle transformait Oracle en machine à cash, et Ellison récoltait les fruits de quarante-huit années de labeur acharné.
L'explosion d'Oracle : anatomie d'un tsunami financier

Les contrats qui ont tout changé
Mardi soir, 9 septembre. Les résultats du premier trimestre fiscal 2026 d’Oracle tombent. Safra Catz, la PDG, prend la parole lors de la conférence téléphonique avec les analystes. Sa voix tremble légèrement — ou peut-être est-ce l’émotion ? Elle annonce la signature de quatre contrats multi-milliardaires avec trois clients différents. Le carnet de commandes explose : 455 milliards de dollars contre 130 milliards un trimestre plus tôt.
Les détails filtrent progressivement. OpenAI, le créateur de ChatGPT, a signé pour 30 milliards. xAI d’Elon Musk lui-même figure parmi les contractants — ironie cruelle du sort. Meta, Nvidia, AMD… tous se ruent vers Oracle Cloud Infrastructure. L’entreprise devient subitement le fournisseur privilégié de l’intelligence artificielle mondiale. Son infrastructure cloud, longtemps négligée face aux géants Amazon Web Services et Microsoft Azure, révèle soudain son potentiel terrifiant.
La prophétie des 144 milliards
Safra Catz ne s’arrête pas là. Elle prophétise : Oracle Cloud Infrastructure atteindra 144 milliards de dollars de revenus annuels d’ici 2030. Une projection délirante qui fait exploser Wall Street. Les analystes, d’habitude prudents, parlent de « quarter truly awesome ». Bloomberg Intelligence calcule qu’Oracle possède désormais un carnet de commandes quatre fois supérieur à celui de Google Cloud.
L’entreprise prévoit également de signer plusieurs contrats supplémentaires dans les prochains mois, poussant potentiellement la valeur totale des engagements futurs au-delà des 500 milliards. Des sommes astronomiques qui redessinent complètement la hiérarchie du cloud computing. Oracle, l’ancienne gloire des années 90, redevient subitement l’acteur incontournable de l’économie numérique.
L’intelligence artificielle comme catalyseur
Pourquoi Oracle ? Pourquoi maintenant ? La réponse tient en deux mots : intelligence artificielle. Les modèles de langage comme GPT-4, Claude ou Llama nécessitent une puissance de calcul colossale. Des centaines de milliers de processeurs graphiques travaillent en parallèle dans des data centers gigantesques. Oracle s’est positionné comme le spécialiste des infrastructures haute performance, capable de gérer ces besoins computationnels extraordinaires.
L’entreprise investit massivement dans des centres de données nouvelle génération, optimisés pour l’IA. Ses services cloud offrent des performances supérieures à moindre coût — argument décisif pour des startups comme OpenAI qui brûlent des milliards en entraînement de modèles. Oracle a flairé le bon filon au bon moment, transformant une révolution technologique en mine d’or personnelle.
Elon Musk face à la tempête : l'effondrement programmé de l'empire Tesla

Les 75 milliards perdus
Revenons en arrière. Début 2025, Elon Musk culminait à 487 milliards de dollars — un record absolu dans l’histoire de l’humanité. Puis tout s’est écroulé. Tesla, sa poule aux œufs d’or, a plongé de 13% depuis janvier. Sa fortune personnelle a fondu de 75 milliards, ramenée à 384 milliards fin septembre. Une chute vertigineuse qui révèle la fragilité de son empire financier.
Tesla accumule les mauvaises nouvelles. Les ventes du deuxième trimestre ont chuté de 12%, générant 22,5 milliards de revenus contre 22,8 attendus par Wall Street. Le segment automobile s’effondre : 16,66 milliards seulement, en baisse de 16% par rapport à 2024. Même les remises massives n’arrivent plus à relancer la machine commerciale. L’Europe boude, la Chine résiste, l’Amérique hésite.
Le fardeau politique
L’engagement politique de Musk aux côtés de Donald Trump lui coûte cher. Très cher. Les actes de vandalisme contre les véhicules Tesla se multiplient en Europe et aux États-Unis. Des militants écologistes, pourtant supposés soutenir l’électrique, s’en prennent à la marque par rejet de son patron. Les réseaux sociaux regorgent d’appels au boycott. Tesla paie le prix de l’activisme controversé de son CEO milliardaire.
Le Department of Government Efficiency (DOGE), ce projet fantasque de réduction des dépenses publiques que Musk devait diriger, a tourné au fiasco. Ses déclarations incendiaires, ses tweets polémiques, son style provocateur… tout cela érode progressivement l’image de Tesla. L’entreprise, jadis symbole d’innovation écologique, devient victime collatérale de l’ego démesuré de son fondateur.
SpaceX et X : les autres fronts
SpaceX résiste mieux, portée par les contrats gouvernementaux et les missions Starlink. Mais X (ex-Twitter) saigne littéralement. Depuis le rachat pour 44 milliards, la plateforme a perdu 80% de sa valeur publicitaire. Les annonceurs fuient, les utilisateurs désertent, les revenus s’effonddrent. Musk a transformé un réseau social influent en gouffre financier béant.
Cette diversification, jadis source de puissance, devient un handicap. Tesla traîne SpaceX vers le bas, X plombe l’ensemble, et les synergies promises tardent à se matérialiser. Musk jongle entre trop de projets, disperse son attention, néglige ses fondamentaux. Oracle, elle, se concentre sur un seul métier et excelle.
Larry Ellison : portrait d'un titan méconnu

L’odyssée d’un orphelin visionnaire
Lawrence Joseph Ellison naît le 17 août 1944 à New York. Fils illégitime abandonné par sa mère biologique, il grandit chez son grand-oncle à Chicago. Une enfance de privations qui forge son caractère impitoyable. À 20 ans, il découvre l’informatique à l’University of Chicago — révélation qui changera sa vie. Il abandonne ses études, part pour la Californie, enchaîne les petits boulots tech.
En 1977, à 33 ans, il co-fonde Oracle avec Bob Miner et Ed Oates. Leur pari : commercialiser un système de gestion de bases de données relationnelles inspiré des travaux d’IBM. L’idée semble banale, presque ennuyeuse. Pourtant, elle révolutionnera l’informatique d’entreprise. Oracle grandit exponentiellement, devient l’épine dorsale des systèmes d’information mondiaux.
L’art de la guerre technologique
Ellison ne fait pas dans la dentelle. Ses méthodes commerciales frôlent l’agression pure. Il rachète ses concurrents, débauche leurs talents, écrase impitoyablement toute résistance. PeopleSoft, Siebel, Sun Microsystems… Oracle dévore l’industrie logicielle par acquisitions successives. Plus de 130 rachats en quarante ans, pour un montant total dépassant les 100 milliards de dollars.
Son style de management fait trembler la Silicon Valley. Ellison règne par la terreur et l’excellence. Ses équipes le craignent autant qu’elles l’admirent. Il exige la perfection, ne tolère aucune médiocrité, licencie sans états d’âme. Cette brutalité assumée forge l’ADN d’Oracle : une entreprise ultra-performante mais redoutablement efficace.
L’homme aux mille excentricités
Ellison cultive l’extravagance comme un art de vivre. Il possède l’île hawaiienne de Lanaï, achetée 300 millions en 2012. Sa collection de voitures de sport rivalise avec celle de Jay Leno. Ses yachts de 100 mètres sillonnent les mers du globe. Ses résidences s’inspirent de l’architecture japonaise traditionnelle — obsession esthétique qui confine au perfectionnisme maladif.
Passionné de voile, il a investi des fortunes dans l’Oracle Team USA pour remporter l’America’s Cup. Pilote d’avions de chasse, collectionneur d’art asiatique, pratiquant de tennis… Ellison transforme ses hobbies en quêtes épiques. Chaque passion devient prétexte à dépassement de soi, à recherche de l’excellence absolue.
L'écosystème Oracle : décryptage d'une machine à cash

Le cloud computing révolutionné
Oracle Cloud Infrastructure (OCI) représente la nouvelle frontière technologique d’Oracle. Lancé tardivement face à Amazon Web Services et Microsoft Azure, OCI rattrape son retard à vitesse grand V. Ses performances brutes surpassent souvent celles des concurrents établis. Les temps de latence diminuent, les coûts de stockage s’effondrent, la fiabilité atteint des sommets inégalés.
L’architecture technique d’OCI privilégie les charges de travail intensives. Parfait pour l’intelligence artificielle qui exige des calculs massivement parallèles. Oracle a conçu des processeurs spécialisés, optimisé ses réseaux, repensé ses data centers. Cette approche technique pure séduit les développeurs d’IA qui cherchent les meilleures performances possibles.
L’intelligence artificielle comme eldorado
Les partenariats avec OpenAI, Meta et Nvidia ne relèvent pas du hasard. Oracle propose des infrastructures sur mesure pour l’entraînement et le déploiement de modèles d’IA. Ses supercalculateurs peuvent faire tourner simultanément des milliers de GPU Nvidia H100 — les processeurs les plus puissants du marché. Cette puissance brute attire naturellement les géants de l’intelligence artificielle.
Le projet Stargate, annoncé par Trump et doté de 500 milliards, propulse Oracle au cœur de la stratégie IA américaine. L’entreprise devient fournisseur officiel de l’infrastructure computationnelle nationale. Un positionnement stratégique qui lui garantit des décennies de croissance stable, financée par les deniers publics.
La stratégie d’acquisition perpétuelle
Ellison n’a jamais cessé d’acquérir. Cerner pour 28 milliards en 2021, destiné à révolutionner la santé numérique. NetSuite pour 9,3 milliards, leader des logiciels de gestion cloud. Chaque rachat renforce l’écosystème Oracle, étend sa domination sectorielle. L’entreprise absorbe littéralement ses marchés de niche.
Cette stratégie génère des synergies colossales. Les bases de données Oracle alimentent les logiciels Cerner qui tournent sur l’infrastructure OCI. Un cercle vertueux qui fidélise la clientèle et maximise les revenus par client. Oracle ne vend plus des produits isolés mais des écosystèmes complets, difficiles à remplacer.
Wall Street en émoi : l'onde de choc du 10 septembre

L’explosion boursière historique
9h30, mercredi 10 septembre 2025. L’ouverture de Wall Street commence normalement. Puis Oracle explose. En quelques minutes, l’action bondit de 20%, puis 30%, puis 40%. Les algorithmes de trading haute fréquence s’affolent, amplifient le mouvement. Les gérants de fonds se ruent sur leurs téléphones, les traders hurlent leurs ordres. Oracle réalise sa plus grosse hausse depuis 1992.
Les volumes d’échanges battent tous les records. Plus de 100 millions d’actions changent de mains en une séance — dix fois la normale. La capitalisation boursière d’Oracle gagne 257 milliards de dollars dans la journée, équivalent au PIB de la Finlande. Un tsunami financier qui déstabilise l’ensemble des indices technologiques.
Les analystes en état de choc
Les analystes financiers n’en reviennent pas. Bank of America relève immédiatement son objectif de cours Oracle de 140 à 200 dollars. Goldman Sachs évoque un « game changer » pour l’industrie du cloud. Morgan Stanley parle de « révolution copernicienne » dans le secteur. Tous augmentent massivement leurs prévisions de revenus.
Daniel Ives, analyste vedette chez Wedbush Securities, déclare sur CNBC : « Nous assistons à la naissance du nouvel Amazon du cloud computing. Oracle vient de prouver qu’il peut rivaliser avec les GAFAM sur leur propre terrain. » Les recommandations d’achat pleuvent, les objectifs de cours s’envolent. Oracle devient subitement le chouchou de Wall Street.
L’effet domino sur les concurrents
L’explosion Oracle déstabilise ses concurrents. Amazon Web Services voit son action chuter de 3% dans la foulée — les investisseurs craignent une érosion de parts de marché. Microsoft Azure résiste mieux mais accuse tout de même une baisse de 1,5%. Google Cloud, le plus fragile, plonge de 4%. Le succès d’Oracle redistribue les cartes du cloud computing.
Les entreprises clientes d’Oracle s’envolent par ricochet. Palantir, qui utilise massivement OCI, gagne 8%. Snowflake, partenaire privilégié, bondit de 6%. L’écosystème Oracle tire l’ensemble de son secteur vers le haut. Un effet d’entraînement qui démontre l’influence colossale de l’entreprise d’Ellison.
Le duel des géants : Ellison vs Musk, deux visions du capitalisme

Deux philosophies antagonistes
Larry Ellison et Elon Musk incarnent deux conceptions radicalement différentes de la richesse. Ellison, le bâtisseur patient, a construit Oracle pierre par pierre pendant près de cinquante ans. Chaque acquisition, chaque innovation, chaque décision stratégique s’inscrit dans une vision long terme. Sa fortune découle d’un seul métier maîtrisé à la perfection.
Musk, lui, joue sur tous les tableaux simultanément. Tesla, SpaceX, Neuralink, The Boring Company, xAI… Il disperse ses forces, mise sur des paris technologiques hasardeux, promet l’impossible. Son génie réside dans sa capacité à vendre du rêve, à convaincre les investisseurs de financer ses utopies. Deux stratégies, deux tempéraments, deux destins.
L’âge contre la jeunesse
Ellison a 81 ans, Musk 54. Cette différence générationnelle influence profondément leurs approches respectives. Ellison privilégie la consolidation, la rentabilité immédiate, l’optimisation de l’existant. Il gère Oracle comme un patrimoine familial, avec prudence et méthode. Sa richesse doit traverser les siècles.
Musk incarne l’urgence de la disruption. Il veut révolutionner le transport, conquérir l’espace, fusionner l’homme et la machine. Peu lui importent les pertes temporaires si l’objectif final transforme l’humanité. Cette impatience créatrice séduit mais inquiète. Elle génère des fortunes colossales… et des chutes spectaculaires.
Silicon Valley face à son miroir
Le dépassement temporaire de Musk par Ellison symbolise les mutations profondes de la Silicon Valley. L’époque des startups révolutionnaires cède la place au retour des fondamentaux. Les investisseurs privilégient désormais la rentabilité aux promesses futuristes. Oracle incarne cette nouvelle rationalité économique.
Tesla, SpaceX et consorts représentent l’ancien monde tech, celui des « fake it till you make it » et des croissances exponentielles. Oracle prouve qu’on peut encore créer de la valeur avec de la vraie technologie, des vrais clients, de vrais bénéfices. Un message que Wall Street commence à entendre.
L'intelligence artificielle : nouveau terrain de jeu des milliardaires

La ruée vers l’or numérique
L’intelligence artificielle redessine complètement la hiérarchie mondiale des fortunes. Jensen Huang, PDG de Nvidia, a vu sa richesse multipliée par dix grâce aux processeurs IA. Sam Altman d’OpenAI devient milliardaire du jour au lendemain. Mark Zuckerberg repositionne Meta sur l’IA et regagne 50 milliards. Une nouvelle aristocratie émerge, bâtie sur les algorithmes et les données.
Oracle s’impose comme le fournisseur d’armes de cette guerre technologique. Ses infrastructures cloud alimentent les modèles d’IA les plus avancés au monde. Plus l’intelligence artificielle progresse, plus Oracle prospère. Ellison a trouvé la poule aux œufs d’or du XXIe siècle : vendre de la puissance de calcul aux créateurs d’intelligence artificielle.
Les investissements pharaoniques
Les montants en jeu donnent le vertige. OpenAI a levé plus de 13 milliards de dollars depuis sa création. Anthropic a récolté 7 milliards. Google dépense 50 milliards par an en recherche IA. Microsoft investit 100 milliards dans ses data centers. Ces sommes astronomiques alimentent directement les revenus d’Oracle qui monétise la course à l’IA.
Le projet Stargate de Trump, doté de 500 milliards, représente l’aboutissement de cette logique. L’État américain finance massivement le développement de l’IA pour conserver son avance technologique face à la Chine. Oracle devient bénéficiaire indirect de cette guerre froide numérique, positionnement stratégique génial d’Ellison.
Les risques du tout-IA
Cette dépendance totale à l’intelligence artificielle comporte des risques énormes. Si la bulle IA éclate comme celle d’internet en 2000, Oracle chutera plus violemment que ses concurrents. Ellison mise tout sur une technologie encore balbutiante, aux promesses peut-être surévaluées. Un pari extraordinairement risqué pour un octogénaire.
Les régulateurs commencent à s’inquiéter des monopoles émergents dans l’IA. L’Union européenne prépare des lois restrictives, la Chine contrôle étroitement ses champions nationaux. Si les gouvernements décident de fragmenter l’écosystème IA, Oracle pourrait perdre ses positions dominantes. La géopolitique menace la stratégie globale d’Ellison.
Conclusion

L’oracle de septembre a parlé
Ce mercredi 10 septembre 2025 restera gravé dans l’histoire financière mondiale. Pour quelques heures magiques, Larry Ellison a détrôné Elon Musk au sommet de la richesse planétaire. Oracle avait transformé l’essai de l’intelligence artificielle, propulsant son fondateur vers des sommets inédits. 395 milliards de dollars — un chiffre qui dépasse l’entendement humain.
Mais au-delà des montants astronomiques, cet épisode révèle les mutations profondes de l’économie numérique. L’époque des promesses futuristes cède la place à celle des résultats concrets. Oracle incarne cette nouvelle rationalité : moins de storytelling, plus de bénéfices. Moins de disruption, plus d’exécution. Une leçon que Wall Street commence enfin à intégrer.
Le crépuscule de l’ère Musk ?
Elon Musk garde encore sa couronne, mais pour combien de temps ? Tesla s’enlise, X saigne, ses frasques politiques lui aliènent une clientèle jadis conquise. Sa fortune, jadis inébranlable, révèle sa fragilité structurelle. Trop d’entreprises, trop de projets, trop de dispersion — la stratégie muskienne atteint ses limites.
Face à lui, Ellison incarne la patience et la détermination. Quarante-huit ans à bâtir Oracle, pierre après pierre, contrat après contrat. Sa fortune repose sur des fondations solides : une entreprise rentable, des technologies éprouvées, des clients fidèles. Le capitalisme à l’ancienne reprend ses droits face aux startups disruptives.
L’avenir appartient aux bâtisseurs
L’intelligence artificielle redistribue les cartes de la richesse mondiale. Mais contrairement aux bulles précédentes, elle génère de la vraie valeur économique. Oracle le prouve en transformant l’IA en machine à cash colossale. Ellison a flairé le bon filon au bon moment — génie ou intuition, le résultat reste le même.
Cette alternance au sommet des fortunes mondiales préfigure peut-être l’avenir du capitalisme technologique. Moins spectaculaire mais plus durable, moins médiatique mais plus efficace. Oracle contre Tesla, Ellison contre Musk, l’expérience contre l’audace. Que le meilleur gagne… et que l’histoire se souvienne de ce mercredi de septembre où tout a basculé.