Aller au contenu

Un frisson glacial vient de parcourir les couloirs du Conseil de sécurité de l’ONU. Vendredi 13 septembre 2025, Geng Shuang, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations Unies, a prononcé des mots qui résonnent comme un ultimatum géopolitique : les « débordements » de la crise ukrainienne menacent désormais la stabilité européenne tout entière. Cette déclaration, formulée avec la précision chirurgicale de la diplomatie chinoise, constitue bien plus qu’une simple mise en garde : c’est l’annonce que Pékin considère l’escalade du conflit ukrainien comme une menace existentielle à l’ordre mondial qu’elle entend façonner.

Derrière cette rhétorique diplomatique se cache une réalité terrifiante : la Chine vient d’officialiser sa doctrine des « trois principes » — pas d’expansion du champ de bataille, pas d’escalade du conflit, pas de provocation d’aucune partie — transformant ces règles en ultimatum non négociable adressé à l’Occident. Cette intervention survient au moment précis où 19 drones russes violent l’espace aérien polonais, déclenchant la plus grave crise entre l’OTAN et Moscou depuis le début du conflit. Pékin ne parle plus d’apaisement : elle dicte désormais les conditions de la paix mondiale selon ses propres intérêts stratégiques.

L’incident polonais : prétexte à l’ingérence chinoise

L’intrusion massive de drones russes en territoire polonais offre à la Chine le prétexte parfait pour imposer sa vision géopolitique. Geng Shuang qualifie cet incident de « débordement de la crise ukrainienne », transformant une violation flagrante du droit international en symptôme d’un dysfonctionnement occidental qu’il faut urgentement corriger. Cette interprétation révèle la sophistication de la stratégie chinoise : utiliser chaque escalade pour légitimer son rôle d’arbitre mondial incontournable.

Cette sémantique du « débordement » n’est pas innocente. Elle sous-entend que le conflit ukrainien constitue une maladie contagieuse qui risque d’infecter l’Europe entière si l’Occident ne se plie pas aux exigences chinoises d’apaisement. Cette métaphore médicale révèle la conception chinoise de la géopolitique : Pékin se présente comme le médecin capable de guérir l’Europe de ses pulsions belliqueuses, pourvu qu’elle accepte de suivre le traitement prescrit par Beijing.

La neutralité chinoise : masque de la complicité

L’intervention de Geng Shuang révèle l’hypocrisie fondamentale de la position chinoise. Pékin prétend à la neutralité tout en soutenant massivement l’effort de guerre russe par la fourniture de composants technologiques, d’équipements à double usage et de financement indirect. Cette « neutralité active » permet à la Chine de jouer simultanément les rôles de complice de Moscou et de médiateur international, maximisant son influence tout en minimisant ses responsabilités.

Cette stratégie révèle la sophistication machiavélique de la diplomatie chinoise contemporaine. En refusant de condamner l’agression russe tout en appelant à la paix, Pékin crée les conditions de prolongation du conflit qui servent parfaitement ses intérêts géostratégiques. Plus la guerre dure, plus l’Occident s’épuise, plus la Chine consolide sa position de puissance émergente face à un ordre atlantique affaibli. Cette neutralité n’est pas passive : elle est activement complice.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Commentaires

0 0 votes
Évaluation de l'article
Subscribe
Notify of
guest
1 Commentaire
Newest
Oldest Most Voted
Inline Feedbacks
View all comments
Gerry Otis
Gerry Otis
2 hours ago

C’étais prévisible, la chine est derrière l’ordre mondial qu’elle projette depuis longtemps et aujourd’hui elle a la chance de prendre la place de l’occident ou USA qui avait le contrôle mais, malheureusement l’ont remis entre les mains d’un hurluberlu qui ne pense qu’a lui.
Bravo les Américains.

More Content