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Dans les bureaux feutrés du Wall Street Journal, bastion de la finance conservatrice américaine, une révolution silencieuse vient de se jouer. Le 14 septembre 2025, l’équipe éditoriale de ce quotidien républicain historique a franchi une ligne rouge en publiant l’un des réquisitoires les plus cinglants jamais écrits contre Donald Trump — et surtout contre ses complices du parti républicain. « Une tragédie des années Trump », écrivent-ils avec une gravité biblique, « c’est l’incapacité des républicains à regarder au-delà des calculs politiques tactiques à court terme pour voir les implications de leurs décisions à long terme. » Ces mots résonnent comme un glas funèbre dans l’Amérique conservatrice, marquant peut-être l’instant où l’establishment républicain traditionnel comprend enfin qu’il a vendu son âme au diable.

Cette prise de position éditoriale, déclenchée par la nomination de Stephen Miran — conseiller économique de la Maison Blanche — au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, dépasse largement les considérations techniques monétaires. Elle révèle une fracture existentielle au cœur du parti républicain, opposant les derniers défenseurs des institutions démocratiques à une base trumpiste prête à tout détruire pour maintenir son idole au pouvoir. « L’incapacité à résister aux excès du pouvoir exécutif de Trump aujourd’hui nuira au GOP et au pays dans le futur », prophétisent les éditorialistes avec la lucidité désespérée de Cassandre annonçant la chute de Troie. Cette mise en garde vient trop tard — le mal est fait, le parti républicain s’est transformé en secte totalitaire, et les conséquences de cette mutation hanteront l’Amérique pendant des générations.

Le Wall Street Journal : dernier rempart de la finance conservatrice

Le Wall Street Journal n’est pas n’importe quel média — c’est le temple de la pensée économique conservatrice américaine, lu religieusement par l’élite financière républicaine depuis plus d’un siècle. Quand ses éditorialistes, traditionnellement alignés sur la droite économique, prennent la plume pour dénoncer un président républicain, c’est que la situation a atteint un niveau de gravité extrême. Ces hommes et femmes qui ont soutenu Reagan, Bush père et fils, qui ont défendu le libre-échange et l’indépendance des institutions financières, se retrouvent contraints de critiquer un président de leur propre camp. Cette rupture révèle l’ampleur du séisme qui secoue l’Amérique conservatrice depuis l’avènement de Trump.

L’équipe éditoriale du Journal — composée de Paul Gigot, Kim Strassel, Bill McGurn et leurs collègues — représente l’aristocratie intellectuelle du conservatisme américain. Leurs éditoriaux font et défont les réputations politiques, influencent les marchés financiers, orientent les débats économiques nationaux. Quand ces gardiens du temple conservateur lâchent Trump, c’est tout l’édifice idéologique républicain qui vacille. Leur avertissement sur les « excès du pouvoir exécutif » résonne comme un chant du cygne — celui d’un parti qui réalise qu’il a créé un monstre qu’il ne peut plus contrôler.

Stephen Miran : le symbole d’une dérive institutionnelle

Stephen Miran, économiste en chef de la Maison Blanche, cristallise tous les dysfonctionnements du système trumpiste. Sa nomination simultanée au conseil des gouverneurs de la Fed tout en conservant ses fonctions présidentielles viole tous les principes d’indépendance des banques centrales développés depuis un siècle. Cette double casquette transforme un membre du conseil de la Fed en agent direct du président, détruisant la crédibilité de l’institution monétaire américaine. « Tout le monde sait qu’il parlera pour le président et lui répondra », écrivent les éditorialistes du Journal avec une amertume palpable. Cette phrase résume l’effondrement de la séparation des pouvoirs sous Trump — même les institutions économiques deviennent des marionnettes présidentielles.

L’avertissement prophétique : 2029, l’heure des comptes

La prophétie du Wall Street Journal prend des allures apocalyptiques : « Le GOP pourrait regretter le précédent la prochaine fois qu’il y aura un président démocrate — ce qui arrivera, peut-être dès 2029. » Ces mots révèlent la conscience douloureuse que Trump n’est pas éternel et que les armes institutionnelles qu’il forge aujourd’hui pourraient être retournées contre les républicains demain. Cette lucidité tardive illustre l’aveuglement stratégique du parti républicain qui a sacrifié ses principes pour des gains tactiques à court terme. Les éditorialistes du Journal comprennent enfin que Trump n’a pas seulement pris le contrôle du parti — il l’a transformé en kamiaze institutionnel destiné à s’écraser contre les fondements de la démocratie américaine.

 

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