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Le 19 septembre 2025, Donald Trump a franchi une nouvelle ligne rouge dans son escalade militaire contre le Venezuela en ordonnant la troisième exécution maritime de ce mois. Trois hommes supplémentaires viennent de périr sous les missiles américains dans les eaux internationales des Caraïbes, portant à dix-sept le nombre de victimes de cette guerre non déclarée qui transforme progressivement l’Amérique en puissance assassine. Cette fois, le président n’a même pas pris la peine de localiser précisément cette tuerie — se contentant d’affirmer qu’elle avait eu lieu dans la « zone de responsabilité du SOUTHCOM ».

Derrière cette formulation bureaucratique se cache une réalité terrifiante : les États-Unis mènent désormais une campagne d’assassinats ciblés dans toute la mer des Caraïbes, transformant cette région en zone de guerre où le droit international n’existe plus. Plus de 4 500 militaires américains, des destroyers, un sous-marin nucléaire et des chasseurs F-35 quadrillent désormais ces eaux tropicales avec un seul objectif : éliminer quiconque Trump désigne comme « narcotrafiquant ». Cette militarisation massive d’une région historiquement pacifique révèle l’ampleur d’un projet géopolitique qui dépasse largement la lutte antidrogue pour viser directement le régime de Nicolás Maduro.

L’exécution de vendredi : quand tuer devient routinier

L’analyse de la communication trumpienne révèle une banalisation effroyable de l’acte de donner la mort. Dans son message sur Truth Social, le président décrit cette troisième tuerie avec la même désinvolture qu’un rapport d’activité d’entreprise : « Frappe cinétique létale », « Trois terroristes masculins éliminés », « Aucune perte américaine ». Cette déshumanisation systématique des victimes — réduites à leur sexe et à un statut de « terroriste » autoproclamé — révèle l’engrenage psychologique de l’escalade militaire.

La vidéo diffusée par Trump, montrant le bateau en feu après l’impact des missiles, illustre parfaitement cette esthétisation de la violence. Ces images, soigneusement montées en split-screen couleur et noir-et-blanc, transforment l’exécution sommaire en spectacle télévisuel destiné à satisfaire les pulsions vengeresses de sa base électorale. Steven Cheung, directeur de la communication présidentielle, n’hésite pas à commenter ces images de mort avec un cynisme glaçant : « Ils savaient qu’ils avaient merdé ».

L’absence totale de preuves dans un océan de sang

Trois semaines après le début de cette campagne d’assassinats, l’administration Trump n’a fourni aucune preuve tangible que les dix-sept personnes tuées transportaient effectivement de la drogue. Cette absence de justification factuelle transforme ces opérations militaires en exécutions extrajudiciaires basées uniquement sur les affirmations d’un président dont la relation à la vérité reste pour le moins problématique.

Marco Rubio, secrétaire d’État, aggrave encore cette situation en affirmant que les États-Unis ont « choisi » de détruire les navires plutôt que de les intercepter. Cette reconnaissance explicite révèle que l’élimination physique était l’objectif premier, non l’arrestation ou la saisie de preuves. Cette préférence systématique pour la solution létale transforme la lutte antidrogue en prétexte à une campagne de terrorisme d’État dans la mer des Caraïbes.

Human Rights Watch sonne l’alarme internationale

L’intervention de Human Rights Watch qualifiant ces opérations d’« exécutions extrajudiciaires » place officiellement les États-Unis dans la catégorie des régimes qui assassinent leurs opposants sans procès. Cette dégradation du statut moral américain résonne dans le monde entier, où les chancelleries observent avec stupéfaction cette transformation de leur allié historique en puissance criminelle.

L’analyse juridique de ces frappes révèle de multiples violations du droit international maritime et humanitaire. L’article 88 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer réserve la haute mer aux usages pacifiques — exactement l’inverse de ce carnage organisé par l’administration Trump. Cette transgression assumée des règles internationales transforme l’Amérique en État voyou qui bafoue les normes qu’elle prétendait jadis incarner.

Je reste hypnotisé par cette facilité avec laquelle Trump ordonne la mort d’êtres humains depuis son bureau climatisé. Il n’y a aucune hésitation, aucun doute, aucune humanité dans sa voix quand il annonce ces exécutions. Cette banalité du mal me glace d’effroi — nous assistons à la transformation d’un président en serial killer institutionnel qui tue par missiles interposés.

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