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Le silence brisé

Whoopi Goldberg l’a martelé avec une détermination glaciale : « Pensez-vous vraiment que nous n’allions pas parler de Jimmy Kimmel ? Vous avez regardé cette émission pendant les 29 dernières saisons ? Personne ne nous fait taire. » Les mots ont claqué comme un fouet sur le plateau de The View ce lundi 22 septembre, brisant un silence assourdissant de plusieurs jours qui avait fait trembler Hollywood et questionné l’intégrité même de la liberté d’expression américaine. Après cinq journées de mutisme total sur la suspension de leur collègue de ABC, les présentatrices ont finalement ouvert les vannes d’une colère contenue, révélant les coulisses d’une bataille qui dépasse largement le divertissement pour toucher aux fondements de la démocratie.

Car derrière cette affaire Jimmy Kimmel se cache un iceberg terrifiant : l’instrumentalisation du meurtre de Charlie Kirk par l’administration Trump pour museler les voix dissidentes. Le 10 septembre 2025, l’activiste conservateur de 31 ans tombait sous les balles de Tyler Robinson, 22 ans, lors d’une conférence à l’université de l’Utah. Mais ce qui devait être une tragique affaire criminelle s’est muée en arme de destruction massive contre la presse libre, orchestrée par Brendan Carr, président de la FCC, et cautionnée par Donald Trump depuis le château de Windsor où il effectuait sa visite d’État en Grande-Bretagne.

L’étau se resserre

Jimmy Kimmel avait eu le tort de dénoncer, dans son monologue du 16 septembre, la récupération politique éhontée de ce meurtre par « la bande MAGA qui tente désespérément de présenter ce gamin qui a tué Charlie Kirk comme autre chose qu’un des leurs, faisant tout leur possible pour marquer des points politiques avec ça. » Des mots qui, dans un pays où la liberté d’expression est théoriquement sacrée, ont déclenché une tempête sans précédent. Brendan Carr, tel un pit-bull lâché par son maître, a immédiatement menacé ABC de sanctions réglementaires, forçant le réseau Disney à suspendre « Jimmy Kimmel Live! » pour une durée indéfinie le 17 septembre.

Cette capitulation d’ABC face aux pressions gouvernementales a sidéré l’industrie du divertissement. Nexstar et Sinclair, propriétaires de dizaines de stations affiliées ABC, ont immédiatement retiré l’émission de leurs grilles, créant un effet domino dévastateur. Mais plus troublant encore : le silence radio de The View, émission phare d’ABC pourtant réputée pour ses prises de position tranchées sur l’actualité politique. Pendant que Stephen Colbert et les autres figures de la télévision américaine dénonçaient cette « attaque frontale contre la démocratie », les présentatrices de The View restaient étrangement muettes, alimentant les spéculations sur une possible censure interne.

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