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Ces mots-là résonnent comme un uppercut. Angelina Jolie, icône planétaire, ambassadrice des Nations Unies, femme de tous les combats… elle qui a parcouru les zones de guerre les plus dangereuses de la planète, qui a côtoyé la souffrance dans sa forme la plus brute, vient de lâcher une phrase qui glace le sang : « J’aime mon pays, mais je ne le reconnais plus. » Prononcée dimanche dernier au Festival de San Sebastián, cette déclaration fracassante frappe comme un coup de tonnerre dans un ciel déjà chargé de menaces.

L’actrice de 50 ans n’a pas choisi ses mots au hasard. Pas une seule syllabe n’est innocente. Quand on lui demande ce qu’elle craint « en tant qu’artiste et en tant qu’Américaine », elle marque une pause de dix secondes — dix secondes d’éternité qui en disent plus long que tous les discours politiques du monde. Cette pause, c’est celle de la terreur. Celle de quelqu’un qui sait que chaque mot peut désormais être retourné contre elle, transformé en arme, en prétexte pour la réduire au silence. Nous assistons à la naissance d’une Amérique que personne n’avait imaginée. Une Amérique où même les stars les plus puissantes tremblent avant de parler.

La confession glaçante d’une icône

« C’est une question très difficile », avoue-t-elle d’emblée, la voix lourde d’une angoisse palpable. Difficile ? Le mot est faible. Impossible serait plus juste. Comment répondre quand on sait que la machine de répression s’est mise en marche ? Comment s’exprimer quand Jimmy Kimmel, géant du divertissement américain, vient d’être pulvérisé par ABC pour avoir osé critiquer la récupération politique de l’assassinat de Charlie Kirk ? Le message est clair : bouclez-la, ou subissez les conséquences.

Angelina Jolie poursuit, chaque mot pesé comme de l’or : « Ma vision du monde est égalitaire, unie et internationale. Tout ce qui divise ou limite l’expression personnelle et la liberté de chacun est, à mon avis, très dangereux. » Très dangereux. Elle ne dit pas « inquiétant » ou « préoccupant ». Non. Dangereux. Comme si elle flairait déjà l’odeur de poudre, comme si elle sentait le sol se dérober sous les pieds de la démocratie américaine. Cette femme qui a vu naître et mourir des dictatures sait reconnaître les signes avant-coureurs.

Le silence assourdissant de Hollywood

Et pendant qu’Angelina Jolie brise courageusement le silence, que fait le reste d’Hollywood ? Rien. Ou presque. Quelques célébrités ont bien signé une lettre de soutien à Jimmy Kimmel — plus de 400, certes —, mais combien osent encore lever la voix publiquement ? Combien acceptent encore de risquer leur carrière pour défendre des principes qui semblaient jusqu’alors inébranlables ? La peur s’est installée dans les studios, dans les agents artistiques, dans les conseils d’administration. Une peur silencieuse mais dévastatrice.

Car derrière cette déclaration d’Angelina Jolie se cache une réalité bien plus sombre qu’il n’y paraît. L’actrice, qui « a toujours vécu à l’étranger », qui considère sa « famille comme internationale », sent bien que l’Amérique de 2025 n’est plus celle qu’elle a connue. Cette Amérique-là broie désormais ceux qui pensent différemment, qui osent contrarier le pouvoir en place. Cette Amérique-là ressemble dangereusement à ces régimes autoritaires qu’elle a combattus toute sa vie.

La machine de destruction en marche

« La période actuelle est si grave qu’il faut faire très attention à ce qu’on dit », confie-t-elle encore, et ces mots font froid dans le dos. Faire attention à ce qu’on dit ? Dans le pays qui a inventé le Premier Amendement ? Dans la nation qui se vantait d’être le phare de la liberté d’expression mondiale ? L’ironie est grinçante, presque obscène. Nous vivons désormais dans une Amérique où les célébrités les plus influentes doivent mesurer chacune de leurs paroles.

Et pour cause : l’affaire Jimmy Kimmel a montré à quel point la machine de répression était désormais rodée. En quelques heures à peine, l’animateur vedette d’ABC s’est retrouvé suspendu « indéfiniment » après avoir critiqué la récupération politique de l’assassinat de Charlie Kirk. Le processus a été d’une efficacité redoutable : pression du président de la Federal Communications Commission, menaces de retrait de licences, et hop ! Plus de Jimmy Kimmel. Un homme rayé de la carte médiatique américaine comme on efface un fichier sur un ordinateur.

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