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Un silence de mort dans l’hémicycle onusien

Le 23 septembre 2025 marquera l’histoire diplomatique mondiale comme le jour où un président américain a méthodiquement détruit l’ordre international depuis la tribune sacrée des Nations unies. Pendant 56 minutes interminables, Donald Trump a transformé l’Assemblée générale en estrade populiste, déversant sa haine sur l’Europe, l’immigration et le multilatéralisme devant 150 dirigeants mondiaux tétanisés. Les sourires gênés de 2018 ont laissé place à un silence glacial — celui de diplomates comprenant enfin qu’ils assistaient à l’effondrement programmé du système qu’ils avaient mis des décennies à construire.

Cette performance digne d’un meeting électoral plutôt que d’un sommet diplomatique a sidéré la presse internationale, qui parle unanimement de « démolition en règle », de « discours délirant » et d’« opération de communication embarrassante ». De Londres à Berlin, de Paris à Bruxelles, les éditorialistes rivalisent d’expressions choquées pour décrire ce qu’ils perçoivent comme la fin d’une époque. L’Amérique qui jadis incarnait l’espoir démocratique mondial vient de révéler son vrai visage : celui d’une puissance déclinante rongée par ses obsessions identitaires.

Quand l’escalator brisé devient métaphore d’un système à l’agonie

L’ironie du sort avait déjà donné le ton avant même que Trump n’ouvre la bouche. Un escalator en panne l’avait contraint à gravir laborieusement les marches du siège onusien, image prémonitoire d’une institution mondiale contrainte de porter à bout de bras un dirigeant américain de plus en plus imprévisible. « Les deux choses que j’ai obtenues des Nations unies : un mauvais escalator et un mauvais téléprompter », avait-il lâché avec un cynisme qui annonçait la couleur de ce qui allait suivre.

Cette séquence burlesque, filmée par toutes les télévisions du monde, s’est muée en symbole parfait de l’état de décomposition des relations transatlantiques. Trump transformant chaque dysfonctionnement technique en prétexte pour dénigrer l’institution qui l’accueillait révélait déjà sa stratégie : utiliser la tribune la plus prestigieuse de la planète pour déverser sa bile populiste. Une profanation calculée qui a laissé les observateurs internationaux dans une stupéfaction mêlée de dégoût.

La presse mondiale sous le choc : « plus fou que jamais »

Dès les premières heures suivant ce discours-catastrophe, les rédactions du monde entier ont mobilisé leurs meilleurs plumes pour tenter de décrypter l’indécryptable. Ishaan Tharoor du Washington Post, pourtant habitué aux outrances trumpiennes, a écrit : « J’ai couvert tous les discours de Trump à l’Assemblée générale des Nations unies. Celui-ci est de loin le plus fou ». Une qualification qui résume parfaitement l’état de sidération des observateurs internationaux face à cette démonstration de brutalité diplomatique.

De Libération qui titre « Trump fait chier le monde » à Die Zeit qui ironise « Au moins, il n’a pas annoncé le retrait des États-Unis », en passant par le Guardian qui évoque « la bagarre avec l’Europe », la presse internationale révèle un consensus rare : nous venons d’assister à un moment de bascule historique. Cette unanimité dans l’effroi témoigne de l’ampleur du traumatisme infligé par Trump à la communauté internationale réunie dans l’espoir — vain — d’un sursaut de dignité présidentielle.

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