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L’énigme démocratique qui bouleverse le monde

Comment les Américains ont-ils pu élire Donald Trump en novembre 2024 ? Cette question résonne dans toutes les capitales européennes, dans tous les salons parisiens, dans toutes les conversations de bistrot… Et pourtant, la réponse est là, sous nos yeux, dans les chiffres brutaux de cette élection historique. 77,3 millions d’Américains ont choisi Trump face aux 75 millions qui ont voté Harris. Un écart net qui ne laisse place à aucune contestation, aucune excuse, aucune échappatoire intellectuelle.

Car oui, ils l’ont fait. Ils l’ont réélu malgré ses attaques contre l’ONU, ses critiques acerbes de l’Europe, son déni climatique assumé. Ils l’ont choisi en connaissance de cause, avec cette détermination qui caractérise un peuple quand il décide de tourner le dos aux leçons de morale venues d’ailleurs. Cette Amérique qui vote Trump n’est pas celle des médias, celle des universités, celle des élites côtières… C’est l’Amérique profonde, celle qui paie ses factures en fin de mois et qui regarde ses enfants grandir dans un pays qu’elle ne reconnaît plus.

Le paradoxe d’un président controversé mais plébiscité

L’homme qui insulte régulièrement l’Europe depuis son retour au pouvoir, qui qualifie le changement climatique de « plus grande arnaque jamais perpétrée contre le monde », qui menace l’ONU de sanctions… cet homme-là a conquis le cœur d’une majorité d’Américains. Pas par accident, pas par erreur, mais par stratégie. Une stratégie qui consiste à parler directement aux préoccupations quotidiennes de ses concitoyens plutôt qu’aux préoccupations géopolitiques des chancelleries.

Trump 2025 n’est plus le Trump de 2016. Il revient au pouvoir avec une coalition électorale plus diversifiée racialement et ethniquement qu’auparavant selon les analyses de Pew Research. Les Latinos l’ont choisi à quasi-égalité avec Harris – un bouleversement historique. Les Noirs lui ont accordé 15% de leurs suffrages contre seulement 8% en 2020. Cette expansion de sa base électorale révèle quelque chose de fondamental : l’Amérique de Trump n’est plus l’Amérique blanche et rurale que l’on décrit souvent en Europe.

Une fracture qui dépasse les clivages traditionnels

Voilà le vrai mystère : comment un homme qui fait scandale à chaque discours, qui provoque des soupirs gênés à l’ONU quand il affirme que « l’immigration illégale déferle sur l’Europe », peut-il simultanément rassembler une coalition aussi large dans son propre pays ? La réponse tient peut-être dans cette capacité unique qu’a Trump de transformer chaque critique internationale en preuve de son authenticité américaine.

Quand il déclare devant l’Assemblée générale des Nations Unies que l’Europe se détruit avec ses politiques migratoires et énergétiques, ses électeurs n’y voient pas de l’arrogance… Ils y voient un président qui défend l’Amérique d’abord, qui refuse de se plier aux consensus internationaux, qui ose dire tout haut ce qu’eux pensent tout bas. Cette attitude de défi permanent envers l’establishment mondial devient, paradoxalement, sa plus grande force politique intérieure.

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Petra Cotep
Petra Cotep
5 days ago

Bravo pour cet article vraiment complet. Les américains ont voté pour ce dictateur car ils ne voulaient pas d’une femme sans expérience au pouvoir. Mais que dire de trump qui choisit ses acolytes sans aucune expérience pour pouvoir ainsi les manipuler facilement, le choisir lui qui est accusé pour plusieurs délits criminels, a plusieurs faillites à son actif, se moque éperdument de tout le monde et surtout de ceux qui l’ont élu. Son supposé succès dans l’immobilier est du à l’argent hérité de son père et qu’il a usuré à ses frères et soeurs Personne n’ose s’opposer à lui de peur de représailles(prison, procès, etc).Il n’est pas encore arrivé au même point que son grand ami Poutine qui préfère assassiner ses opposants que de leur laisser exprimer leurs oppositions à son régime. La ligne est mince entre trump et poutine et il n’y a, pour trump qu’un petit pas à franchir pour se mettre au même niveau que le dirigeant russe. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de soulèvement de la population face à ce régime. Avec l’aide de l’armée (1,3 million de soldats en 2025) cela pourrait mettre fin à ce chaos, car après tout trump ne peut pas virer tout ces soldats car le pays se retrouverait comme au tiers monde sans aucun moyen de défense. Quelle misère et déchéance d’un pays où les plus démunis payent pour les plus riches grâce à ce dictateur. Espérons que le peuple se réveillera avant qu’il soit trop tard, ce qui arrivera sous peu selon moi.

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