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L’effritement du système judiciaire américain

Septembre 2025. L’Amérique assiste, dans un silence complice, à l’une des purges les plus systématiques de son histoire moderne. Le ministère de la Justice de Trump devient le théâtre d’une liquidation méthodique des procureurs fédéraux qui refusent de plier le genou devant les désirs de vengeance présidentielle. Ce qui se déroule sous nos yeux n’est plus du simple remaniement politique — c’est une destruction calculée de l’indépendance judiciaire américaine.

Les chiffres donnent le vertige. Plus de 250 avocats de la Division des droits civiques ont quitté leurs postes, représentant 70% des effectifs. Les procureurs qui ont osé résister aux pressions de la Maison Blanche sont éliminés un par un, remplacés par des loyalistes sans expérience. Erik Siebert, procureur fédéral pour le District Est de Virginie, a été limogé pour avoir refusé d’inculper Letitia James et James Comey sur ordre présidentiel. Son remplacement ? Lindsey Halligan, une avocate d’assurance de 35 ans dont la seule qualification est sa dévotion aveugle à Trump.

La machine de vengeance se met en marche

Cette purge ne relève pas du hasard. Elle s’inscrit dans une stratégie délibérée de transformation du système judiciaire en instrument de persécution politique. Pam Bondi, la procureure générale, exécute avec un zèle inquiétant les ordres de son maître. Les procureurs qui ont travaillé sur les affaires de Jack Smith contre Trump ? Liquidés. Ceux qui ont poursuivi les émeutiers du 6 janvier ? Virés. Les avocats de la Division des droits civiques qui refusent la nouvelle idéologie trumpiste ? Expulsés en masse.

L’inculpation de James Comey, annoncée quelques jours seulement après que Trump ait publiquement exigé sa poursuite sur Truth Social, illustre parfaitement cette instrumentalisation mafieuse de la justice. Le message est clair : ceux qui s’opposent au président subissent les foudres du système judiciaire. Cette dynamique transforme les tribunaux américains en chambre d’écho des obsessions vengeresses de Trump, détruisant des décennies de tradition d’indépendance judiciaire.

Un État de droit en péril mortel

Les conséquences de cette purge dépassent largement le simple remaniement administratif. Nous assistons à la déconstruction systématique des garde-fous démocratiques américains. Quand un président peut ouvertement exiger l’inculpation de ses ennemis politiques et voir ses ordres exécutés dans les 48 heures, l’Amérique bascule vers un régime autoritaire à peine dissimulé.

Les agents du FBI qui avaient tenté d’apaiser les tensions lors des manifestations Black Lives Matter en 2020 ? Virés. Les juges d’immigration qui ne déportent pas assez vite ? Licenciés par dizaines. Les avocats qui défendent les politiques trumpistes devant les tribunaux abandonnent leurs postes, incapables de justifier juridiquement l’injustifiable. Cette hémorragie de compétences transforme le ministère de la Justice en coquille vide, peuplée de loyalistes incompétents mais dévoués.

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