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La machine de guerre médiatique

Ce mercredi, l’Amérique découvre avec effroi l’ampleur de la dérive violente qui ronge Fox News, cette chaîne qui ne se contente plus d’informer ses téléspectateurs mais les transforme systématiquement en soldats d’une guerre civile larvée. Selon les analyses les plus récentes de Media Matters et de l’UCLA, la rhétorique de Fox News a franchi un seuil critique en 2025, passant de la simple propagande conservatrice à l’incitation pure et simple à la violence politique. Greg Gutfeld appelle ouvertement à la « guerre civile », Tucker Carlson déshumanise quotidiennement ses opposants, et l’ensemble de la grille prime time transforme chaque émission en camp d’entraînement idéologique pour futurs terroristes domestiques.

Les chiffres sont accablants : Fox News utilise désormais le terme « haine » cinq fois plus souvent que MSNBC ou CNN, construisant méthodiquement un univers mental où l’adversaire politique devient l’ennemi à abattre. Cette industrialisation de la violence verbale ne relève plus de l’accident ou de l’égarement — c’est une stratégie délibérée, financièrement rentable, qui transforme l’audimat en armée et les téléspectateurs en kamikazes potentiels. Quand une chaîne de télévision devient le principal vecteur de radicalisation violente d’un pays, c’est toute la démocratie américaine qui bascule dans l’abîme.

L’escalade de l’innommable

L’assassinat de Charlie Kirk en septembre dernier a révélé les conséquences mortelles de cette escalade rhétorique. Mais plutôt que de faire son mea culpa, Fox News a doublé la mise, accusant les démocrates d’être responsables de la violence qu’elle-même attise depuis des années. Cette inversion orwellienne de la réalité — où les pyromanes accusent les pompiers d’avoir allumé l’incendie — révèle l’ampleur de la perversion qui gangrène cette organisation. Chaque émission devient désormais un laboratoire de manipulation mentale où la violence n’est plus un accident, mais un objectif.

Les presentateurs vedettes comme Sean Hannity et Jesse Watters ont perfectionné l’art de la déshumanisation de l’adversaire politique, préparant psychologiquement leurs audiences à accepter l’inacceptable. Quand on transforme systématiquement les démocrates en « ennemis de l’intérieur », en « traîtres à la patrie », en « terroristes domestiques », on franchit la ligne rouge qui sépare le débat politique de l’incitation au meurtre. Cette rhétorique génocidaire, déguisée en divertissement télévisuel, empoisonne quotidiennement l’esprit de millions d’Américains.

La normalisation de l’horreur

Ce qui terrorise le plus dans cette évolution, c’est la banalisation progressive de discours qui auraient fait scandale il y a encore quelques années. Quand Greg Gutfeld appelle à la guerre civile en prime time ou quand Tucker Carlson compare ses opposants politiques à des « parasites » à éliminer, personne ne bronche plus — cette violence verbale est devenue le nouveau standard de Fox News. Cette accoutumance collective à l’horreur révèle l’efficacité diabolique d’une stratégie qui normalise progressivement l’inacceptable pour préparer l’impensable.

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