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La mascarade présidentielle

Ce mercredi matin, l’Amérique assiste à l’un des spectacles politiques les plus grotesques de son histoire récente. Donald Trump, debout dans la East Room de la Maison-Blanche aux côtés de Benjamin Netanyahu, proclame avec sa grandiloquence habituelle avoir conçu « l’un des plus grands jours de l’histoire de la civilisation » — un plan de paix « historique » pour Gaza composé de 20 points censés résoudre deux ans de carnage. Seulement voilà : ce plan « révolutionnaire » souffre d’un défaut majeur, presque comique dans son énormité — il oublie complètement d’inclure Hamas, l’acteur principal du conflit.

L’ironie est si brutale qu’elle en devient presque surréaliste. Trump, cet homme qui se targue d’être le « maître de l’art du deal », vient de présenter un accord de paix où l’une des deux parties belligérantes principales… n’a pas été consultée. C’est comme prétendre organiser un mariage sans inviter la mariée, ou négocier un cessez-le-feu en ignorant l’ennemi. Cette omission flagrante transforme ce qui devait être un moment de triomphe diplomatique en farce internationale, suscitant une vague de moqueries qui déferlent déjà sur les réseaux sociaux du monde entier.

L’auto-proclamation délirante

Dans un élan d’autoglorification qui dépasse même ses propres standards, Trump s’est auto-proclamé président de ce qu’il appelle pompeusement le « Conseil de la Paix » — une structure internationale qu’il dirigerait personnellement pour superviser l’application de son plan. « Ce n’est pas ma demande, croyez-moi », a-t-il déclaré avec cette fausse modestie qui le caractérise, « je suis très occupé, mais nous devons nous assurer que cela fonctionne. » Une déclaration qui révèle l’ampleur de son délire mégalomaniaque : se transformer en gouverneur mandataire de Gaza tout en prétendant que ce rôle lui a été « imposé ».

Cette auto-désignation transforme Trump en figure messianique d’un conflit qu’il prétend résoudre par sa seule volonté. L’homme qui avait promis de transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient » — accompagnant cette promesse d’une vidéo générée par intelligence artificielle montrant des complexes hôteliers Trump sur les décombres palestiniens — pousse aujourd’hui son délire encore plus loin en s’imaginant en pacificateur suprême d’une région qu’il ne comprend manifestement pas.

L’accueil sarcastique du monde

La réaction internationale à cette annonce a été immédiate et impitoyablement moqueuse. Sur Twitter, les analystes en sécurité nationale rivalisent de sarcasmes : « Donc vous connaissez un plan de paix auquel manque une partie vitale », écrit Bradley P. Moss. Steve Herman, du Jordan Center, souligne avec un flegme britannique que « tout le monde a accepté… sauf Hamas, selon le président Trump ». Cette chorégraphie de l’absurde révèle l’ampleur de l’amateurisme trumpien dans le domaine diplomatique le plus sensible de la planète.

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