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L’annonce qui brise le silence

L’impossible vient de se produire. Vendredi soir, en pleine nuit méditerranéenne, le Hamas a officiellement annoncé accepter de libérer tous les otages israéliens, vivants ou morts, selon les termes du plan proposé par le président américain Donald Trump. Cette capitulation — car il faut bien l’appeler par son nom — intervient quelques heures seulement après l’ultimatum glacial lancé par le locataire de la Maison-Blanche : « un accord doit être conclu d’ici dimanche soir à 18h, heure de Washington, sinon l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas ».

Cette acceptation bouleverse radicalement l’échiquier géopolitique du Moyen-Orient. Après presque deux années de guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, le mouvement islamiste palestinien semble enfin plier l’échine face à la pression américaine. Mais cette reddition apparente cache-t-elle des calculs plus complexes ? Car derrière cette acceptation se dessinent des négociations sur les « détails » — un terme qui, dans le vocabulaire diplomatique, peut signifier tout… ou son contraire.

Un ultimatum présidentiel implacable

La méthode Trump frappe encore. Fidèle à son style brutal et direct, le président américain n’a pas mâché ses mots dans son message sur Truth Social : « La plupart des combattants du Hamas qui restent sont cernés et piégés militairement, et ils n’attendent que mon signal, ‘GO’, pour être rapidement exterminés ». Cette menace explicite d’anéantissement total résonne comme un glas dans les tunnels de Gaza. Trump exhorte même « tous les Palestiniens innocents à quitter immédiatement cette zone potentiellement très meurtrière » — un avertissement qui glace le sang.

L’ultimatum fixé au dimanche 6 octobre à 18h (heure de Washington) n’est pas choisi au hasard. Cette date symbolique, à quelques heures du deuxième anniversaire de l’attaque du 7 octobre 2023, transforme cette échéance en véritable compte à rebours apocalyptique. Trump semble déterminé à tenir sa promesse électorale de « mettre fin à la guerre avant le deuxième anniversaire ». Coûte que coûte.

Une acceptation sous conditions

Mais le diable se cache dans les détails. Dans son communiqué diffusé sur Telegram, le Hamas précise qu’il accepte « le principe de la libération de tous les otages israéliens, sous conditions de négociations supplémentaires sur les modalités pratiques ». Cette formulation alambiquée laisse entrevoir des zones d’ombre considérables. Le mouvement islamiste mentionne également sa volonté de voir le pouvoir remis à un « organisme palestinien indépendant » — une nuance subtile mais cruciale par rapport au « Conseil de paix » international envisagé par Washington.

Cette demi-acceptation ressemble davantage à une manœuvre dilatoire qu’à une capitulation franche. Le Hamas, acculé militairement, tente de gagner du temps en acceptant le principe tout en se réservant le droit de négocier sur l’application. Une stratégie risquée face à un Trump qui n’hésite pas à brandir la menace d’« extermination rapide ».

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