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L’Amérique sombre dans l’autoritarisme militaire

Le samedi 4 octobre 2025 restera gravé comme le jour où Donald Trump a franchi un seuil irréversible. Trois cents gardes nationaux ont reçu l’ordre de marcher sur Chicago, transformant les rues américaines en théâtre d’opérations militaires. Cette décision brutale intervient dans un contexte où une juge fédérale vient de bloquer un déploiement similaire à Portland, créant une fracture béante au cœur du système judiciaire américain. L’escalade autoritaire n’a plus de limite.

Chicago devient ainsi la cinquième ville démocrate ciblée par cette militarisation systématique. Après Los Angeles, Washington, Memphis, et maintenant l’Illinois, Trump dessine une carte de guerre sur le territoire national. Chaque déploiement révèle une stratégie calculée : frapper les bastions démocrates, instiller la peur, normaliser la présence militaire dans les rues. Le gouverneur JB Pritzker l’a dénoncé sans détour : « Il est absolument scandaleux et anti-américain d’exiger d’un gouverneur qu’il envoie des troupes militaires à l’intérieur de nos propres frontières ».

Une nation fracturée par les uniformes

L’annonce de Abigail Jackson, porte-parole de la Maison-Blanche, résonne comme une déclaration de guerre civile : « Le président Trump ne détournera pas le regard de l’état de non-droit qui affecte les villes américaines ». Ces mots glacials cachent une réalité terrifiante — l’utilisation de l’armée contre des citoyens américains devient la norme. Le département de la Défense a confirmé que ces réservistes, habituellement mobilisés lors de catastrophes naturelles, sont désormais transformés en force de répression urbaine.

Simultanément, à Portland, la juge fédérale Karin Immergut — ironiquement nommée par Trump lors de son premier mandat — a bloqué le déploiement de 200 gardes nationaux jusqu’au 18 octobre. Sa décision, cinglante, démonte la rhétorique présidentielle : « Il n’y a pas d’insurrection, il n’y a pas de menace pour la sécurité nationale ». Cette résistance judiciaire dessine les contours d’une bataille institutionnelle sans précédent.

Le spectre de l’insurrection act

Trump invoque l’Insurrection Act de 1807, cette loi d’exception qui autorise l’usage des forces militaires fédérales en cas de rébellion. Mais où sont les rebelles ? Les manifestations de Portland, décrites comme « petites et calmes » par les procureurs de l’Oregon, ne justifient aucunement une intervention militaire. Vingt-cinq arrestations en juin, puis plus aucune pendant trois mois et demi — voilà la « guerre » que dénonce Trump. Cette manipulation des faits révèle une stratégie de déstabilisation démocratique.

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