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L’alarme vient de sonner à Washington

Un démocrate vient de lâcher une bombe. Pas une petite remarque politique de couloir, non. Une prédiction apocalyptique sur l’avenir du ministère de la Justice américain. Selon lui — un élu expérimenté qui a vu défiler plusieurs administrations — les dégâts causés par Pam Bondi à la tête du département ne se répareront pas en quelques années. Pas même en une décennie. Non, il parle de « décennies » nécessaires pour rétablir l’intégrité institutionnelle massacrée sous sa direction. Des décennies. Laissez ce mot résonner un instant. Nous ne parlons pas d’une passade politique, d’un mauvais moment à traverser. Nous parlons d’une destruction systémique si profonde que les enfants qui naissent aujourd’hui seront adultes avant que le ministère de la Justice ne retrouve sa crédibilité. Bondi, ancienne procureure générale de Floride et fidèle parmi les fidèles de Trump, a été confirmée à ce poste clé au printemps 2025 après le retrait controversé de la première nomination présidentielle. Depuis, elle transforme méthodiquement le département en bras armé politique de la Maison-Blanche. Et selon ce démocrate — qui refuse que son institution soit ainsi prostituée — les conséquences dépasseront largement le mandat Trump.

Bondi n’est pas une juriste ordinaire

Pam Bondi n’arrive pas au ministère de la Justice avec un CV neutre. Cette femme a construit toute sa carrière politique sur une loyauté absolue envers Donald Trump. Procureure générale de Floride de 2011 à 2019, elle s’est illustrée par son refus catégorique d’enquêter sur les pratiques frauduleuses présumées de Trump University dans son État, alors même que d’autres procureurs généraux poursuivaient l’affaire. Coïncidence étrange : la fondation de Trump avait versé vingt-cinq mille dollars à son comité de réélection peu avant cette décision. Bondi a toujours nié tout lien. Pendant le premier mandat de Trump, elle a défendu le président lors de sa première procédure de destitution, déployant une rhétorique combative qui a ravi la base républicaine. Elle est ensuite devenue lobbyiste pour des clients aux intérêts parfois troubles. Bref, elle n’incarne pas exactement l’indépendance judiciaire. Son profil hurle militante partisane plutôt que gardienne impartiale de la loi. Et c’est précisément pour cela que Trump l’a choisie. Il ne voulait pas un procureur général indépendant qui pourrait le contraindre ou le freiner. Il voulait un soldat loyal qui exécuterait ses ordres sans états d’âme.

Le ministère de la Justice comme arme politique

Traditionnellement — du moins en théorie — le ministère de la Justice américain maintient une certaine distance avec la Maison-Blanche. Les procureurs fédéraux sont censés suivre les preuves où qu’elles mènent, y compris potentiellement vers le président lui-même ou ses alliés. Cette indépendance relative constitue un pilier de l’État de droit démocratique. Mais Trump a toujours considéré cette tradition comme une absurdité. Pour lui, le procureur général est « son » avocat, le département de la Justice « son » outil pour poursuivre ses ennemis et protéger ses amis. Il l’a dit explicitement à plusieurs reprises, comparant sa situation à celle de présidents précédents dont les procureurs généraux étaient, selon lui, plus « loyaux ». Avec Bondi aux commandes, cette vision devient réalité. Le département lance des enquêtes contre les adversaires politiques de Trump — procureurs qui l’ont poursuivi, juges qui l’ont condamné, responsables électoraux qui ont certifié sa défaite en 2020. Simultanément, il abandonne discrètement des poursuites contre des alliés du président. La politisation est totale, assumée, revendiquée. Et selon ce démocrate qui tire la sonnette d’alarme, les dommages seront irréversibles pendant des générations.

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