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Un décret présidentiel qui dynamite les règles budgétaires

Ce matin, à 6h47, Donald Trump a signé un décret présidentiel qui fait trembler les fondations constitutionnelles américaines. En pleine fermeture du gouvernement fédéral — la troisième depuis son retour au pouvoir en janvier 2025 — le président a ordonné au Pentagone d’utiliser tous les fonds disponibles, peu importe leur provenance ou leur destination initiale, pour garantir le paiement des troupes militaires. Traduction : ignorez le Congrès. Ignorez les lois budgétaires. Ignorez la séparation des pouvoirs. Payez les soldats. Point. Sur le papier, ça semble noble. Protéger ceux qui servent le pays. Mais grattez un peu la surface et vous découvrez un acte profondément inconstitutionnel qui donne au président un contrôle absolu sur le budget militaire. Un précédent terrifiant. Parce que si le président peut rediriger des fonds à sa guise pour les militaires aujourd’hui, qu’est-ce qui l’empêchera de le faire pour n’importe quoi demain ? C’est un coup de force déguisé en geste patriotique. Et personne ne semble capable de l’arrêter.

Une fermeture du gouvernement devenue arme politique

Cette fermeture gouvernementale n’est pas accidentelle. C’est une stratégie délibérée. Trump refuse de signer le budget voté par le Congrès parce qu’il n’inclut pas les 50 milliards de dollars qu’il exige pour son mur à la frontière mexicaine — oui, encore ce maudit mur — et parce qu’il contient des restrictions sur ses pouvoirs exécutifs que les démocrates ont réussi à faire passer. Alors il bloque tout. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux ne sont pas payés. Les parcs nationaux ferment. Les services administratifs tournent au ralenti. Les Américains ordinaires souffrent. Mais Trump s’en fiche. Pour lui, c’est un levier de négociation. Une manière de forcer le Congrès à plier. Sauf que cette fois, il a ajouté une nouvelle dimension : utiliser l’armée comme otage émotionnel. En déclarant qu’il paiera les troupes peu importe quoi, il se positionne en protecteur des militaires contre un Congrès supposément indifférent. C’est du théâtre politique à son plus cynique. Et ça fonctionne auprès de sa base qui applaudit ce geste fort sans réaliser les implications constitutionnelles catastrophiques.

Un Congrès humilié et des institutions qui vacillent

Le Congrès américain détient constitutionnellement le pouvoir de la bourse. C’est lui qui vote les budgets. Qui décide comment l’argent des contribuables est dépensé. C’est un des piliers fondamentaux de la séparation des pouvoirs. Mais Trump vient de pisser dessus. Littéralement. En ordonnant au Pentagone de dépenser des fonds sans autorisation congressionnelle, il s’arroge un pouvoir qui ne lui appartient pas. Les leaders démocrates au Congrès hurlent. Ils parlent de destitution. D’inconstitutionnalité flagrante. Mais les républicains, qui contrôlent toujours les deux chambres, restent silencieux. Certains, en privé, admettent que c’est problématique. Mais publiquement, ils ne diront rien. Parce qu’ils ont peur. Peur de Trump. Peur de sa base. Peur de perdre leur siège aux prochaines élections. Alors ils laissent faire. Et pendant ce temps, les institutions américaines continuent de se dégrader. Un président qui ignore le Congrès. Un Congrès qui n’ose pas s’opposer. Une Cour suprême qui validera probablement ce décret par loyauté trumpiste. C’est l’effondrement de la démocratie en direct. Et personne ne fait rien.

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