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Une scène de guerre urbaine en plein jour

Le 14 octobre 2025, à Chicago, dans le quartier de East Side, un SUV blanc poursuit un véhicule rouge à toute allure. Puis vient le choc brutal — le véhicule des agents de la Border Patrol percute délibérément le SUV rouge, provoquant une collision spectaculaire devant des dizaines de témoins médusés. Les deux occupants du SUV tombent littéralement hors du véhicule en mouvement et s’enfuient en courant. Les agents fédéraux sautent de leur propre SUV, masqués, armés… et dans les secondes qui suivent, une foule se rassemble. Des gens sortent de partout : riverains, enfants, familles avec des bébés. Tout bascule quand les agents jettent des grenades lacrymogènes directement dans cette foule compacte, asphyxiant femmes, enfants et policiers locaux. Treize officiers de la police de Chicago se retrouvent exposés au gaz chimique… lancé par leurs supposés partenaires fédéraux. L’absurdité devient réalité : les fédéraux gazent leurs propres collègues. Cette technique de percussion intentionnelle de véhicule — interdite à Chicago et dans de nombreuses polices municipales — déclenche un soulèvement immédiat du quartier. Les vidéos inondent les réseaux sociaux en quelques minutes. On y voit des agents masqués pointer des fusils vers des habitants désarmés, frapper une adolescente avec une bombonne de gaz, plaquer au sol des jeunes qui tentaient simplement de fuir le nuage toxique. Ce n’est pas un scénario dystopique, c’est le quotidien qui s’effondre sous nos yeux.

Des méthodes qui glacent le sang

Imaginez : vous rentrez chez vous, tranquille, peut-être que vous revenez du supermarché… et soudain un SUV blanc percute violemment un autre véhicule à quelques mètres de vous. Vous sortez voir ce qui se passe — curiosité humaine banale — et en moins de deux minutes, vous toussez, vous pleurez, vos yeux brûlent. Des agents masqués hurlent, des dizaines de personnes courent dans tous les sens. Voilà exactement ce qui s’est passé sur South Avenue N, près de la frontière avec l’Indiana. Les agents de la Border Patrol (qui dépendent du DHS, Département de la Sécurité intérieure) menaient une opération d’immigration lorsqu’un conducteur aurait percuté leur véhicule avant de fuir. La réponse ? Une poursuite à grande vitesse en zone résidentielle, un choc frontal délibéré, puis une scène digne d’une zone de guerre. Eliseo Uribe, chauffeur Uber témoin de la scène, raconte avoir failli être percuté : « Je pensais qu’ils se battaient. Jamais je n’aurais imaginé que c’était l’ICE. » Des passants ont filmé les agents lancer des téléphones portables de civils qui les filmaient. D’autres vidéos montrent des projectiles — peut-être des œufs ou des pierres — jetés par la foule en colère, et la riposte immédiate : grenades lacrymogènes en rafale. Oscar Sanchez, défenseur d’un réseau de réponse rapide, était sur place : « Ces tactiques envoient les gens à l’hôpital. Il y avait des personnes âgées au sol… pourquoi cette agression ? » Une adolescente a été frappée à la tête par un projectile de gaz. Des parents fuyaient avec des bébés dans les bras.

Treize policiers gazés par leurs « alliés »

Ici, on atteint le sommet de l’absurde — et du tragique. La police de Chicago arrive pour documenter l’accident. Pas pour participer à l’opération fédérale, juste pour faire leur travail : constater, apaiser, protéger. Mais quand la foule grossit et que les tensions montent, les agents de la Border Patrol dégainent les gaz. Résultat : treize policiers de Chicago — sans masques — se retrouvent exposés aux agents chimiques balancés par les fédéraux. Treize collègues qui doivent se rincer les yeux à l’eau d’un tuyau d’arrosage, filmés en train de cracher, de tousser, de se tenir les yeux. Le chef de la police de Broadview, Thomas Mills, dénonce : « En 37 ans de carrière, je n’ai jamais vu d’agents fédéraux se comporter de manière aussi violente et non professionnelle. » Mills précise que ce n’est même pas la première fois que l’ICE utilise des lacrymogènes contre ses propres agents… « imprudemment » selon les termes employés. Samedi précédent, au moins cinq agents locaux avaient déjà été neutralisés par une bombe lacrymogène lancée depuis un SUV fédéral en mouvement. Oui, vous avez bien lu : lancée depuis un véhicule en mouvement. L’ICE est devenue incontrôlable, un État dans l’État, une force militarisée qui n’obéit qu’à sa propre logique d’escalade brutale.

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