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Le silence assourdissant qui cache une stratégie audacieuse

Washington, 16 octobre 2025. Seize jours que le gouvernement fédéral américain est paralysé. Seize jours que plus de 750 000 employés fédéraux sont chez eux sans salaire, que des services essentiels tournent au ralenti, que le chaos s’installe. Et pourtant… les démocrates ne bronchent pas. Ils ne piquent pas de crise. Ils ne cèdent pas d’un pouce. Alors que Donald Trump vient d’ordonner au Pentagone de puiser dans les fonds de recherche et développement pour payer les militaires — une manœuvre juridiquement douteuse mais politiquement astucieuse —, les démocrates refusent toujours de voter pour rouvrir le gouvernement. Pourquoi ? Parce qu’ils ont décidé, cette fois, de tenir bon. Parce qu’en mars dernier, quand Chuck Schumer et neuf sénateurs démocrates ont voté avec les républicains pour éviter un shutdown, ils se sont fait massacrer par leur propre camp. Alexandria Ocasio-Cortez les a attaqués publiquement. La gauche progressiste les a traités de lâches. Et maintenant, avec AOC qui mène Schumer de dix points dans les sondages pour la primaire sénatoriale de 2028 à New York, le leader démocrate au Sénat n’a plus le choix. Il doit montrer qu’il a une colonne vertébrale. Même si ça signifie laisser le gouvernement fermé pendant des semaines.

Trump joue aux échecs — et perd la partie

Trump croyait avoir trouvé l’arme ultime. Licencier massivement des employés fédéraux pendant le shutdown. Menacer de couper dans les « programmes démocrates ». Faire pression sur les travailleurs sans salaire pour qu’ils supplient leurs élus de capituler. Mais il a sous-estimé quelque chose de fondamental : cette fois, les démocrates ont une cause qui résonne auprès des électeurs. Ils se battent pour les subventions de l’Affordable Care Act — ces aides financières qui permettent à près de 24 millions d’Américains d’avoir une assurance santé abordable. Ces subventions expirent le 31 décembre 2025. Si elles ne sont pas renouvelées, les primes d’assurance exploseront de 114 % en moyenne dès 2026. Des petits entrepreneurs, des fermiers, des travailleurs indépendants, des familles de la classe moyenne verront leurs coûts passer de 888 dollars par an à près de 1 900 dollars. Et l’inscription ouvre le 1er novembre… dans deux semaines. Les démocrates savent que chaque jour qui passe, les Américains comprennent mieux ce qui est en jeu. Trump, lui, parle de narcotrafiquants vénézuéliens et de « programmes démocrates ». Pas exactement ce qui préoccupe les familles qui essaient de payer leurs factures médicales.

La décision militaire de Trump — un aveu de faiblesse

Mercredi 15 octobre, Trump a signé un mémorandum présidentiel ordonnant au secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, de garantir le paiement des 1,3 million de militaires en service actif malgré le shutdown. Il a invoqué son autorité de commandant en chef et ordonné au Pentagone de puiser dans les fonds déjà alloués par le Congrès pour l’année fiscale 2026 — notamment les budgets de recherche et développement. C’est une décision populaire, évidemment. Personne ne veut que les soldats ne soient pas payés. Mais c’est aussi un aveu que Trump commence à paniquer. Parce que s’il doit intervenir personnellement pour payer les militaires, ça signifie qu’il sait que le shutdown lui coûte politiquement. Les sondages montrent que les Américains blâment les deux partis à parts égales — environ 63 % pour chacun. Mais dans les États clés, dans les circonscriptions contestées, les démocrates gagnent du terrain sur le message de la santé. Trump essaie donc de limiter les dégâts en protégeant au moins les militaires. Mais ça ne change rien au fait que des centaines de milliers d’employés civils restent sans salaire. Et que les démocrates refusent toujours de bouger.

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