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L’Amérique retient son souffle. Le 5 novembre 2025, neuf juges vont décider si le président Donald Trump a commis l’impensable — usurper le pouvoir constitutionnel du Congrès en imposant la plus grande augmentation de taxes en temps de paix de l’histoire américaine. Derrière leurs portes closes, des petites entreprises comme Learning Resources et hand2mind, fabricants de jouets éducatifs, se battent pour leur survie contre un empire présidentiel qui a multiplié leurs coûts d’importation par quarante-cinq. Quarante-cinq fois. Imaginez un instant : ce qui vous coûtait 2,2 millions de dollars en 2024 vous en coûte désormais 100 millions en 2025. Pas à cause d’une récession, pas à cause d’une pandémie — mais à cause d’un simple décret présidentiel signé en février dernier, invoquant une urgence nationale basée sur des déficits commerciaux qui existent depuis des décennies. Cette affaire ne concerne pas seulement les tarifs douaniers ou les relations commerciales internationales. C’est un combat existentiel sur qui détient le pouvoir de taxation dans une démocratie — le peuple par ses représentants élus, ou un seul homme dans le Bureau ovale.

Les chiffres donnent le vertige, presque abstraits dans leur démesure. Trois mille milliards de dollars sur dix ans. Plus de 210 milliards déjà perçus depuis le printemps. La Cour d’appel fédérale a tranché en août dernier par 7 voix contre 4 : ces tarifs sont illégaux. Trump a outrepassé son autorité en utilisant l’International Emergency Economic Powers Act, une loi de 1977 conçue pour geler des avoirs étrangers en cas d’urgence réelle, pas pour restructurer l’ensemble du système commercial américain. Mais Trump refuse de plier. « TOUS LES DROITS DE DOUANE SONT ENCORE EN VIGUEUR! » a-t-il hurlé sur Truth Social, comptant sur « sa » Cour suprême à majorité conservatrice — celle qu’il a lui-même cimentée durant son premier mandat — pour renverser ces décisions embarrassantes. Le pari est risqué, les enjeux colossaux. Si la Cour confirme l’illégalité, l’administration devra peut-être rembourser les 210 milliards. « Ce serait dévastateur pour notre pays », a admis Trump avec une franchise inhabituelle. Mais pour les petites entreprises étranglées par ces taxes arbitraires, c’est déjà dévastateur.

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