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« Je ne prévois pas soutenir de candidats après ce cycle électoral »

Les mots de Suárez, prononcés lors du symposium intitulé « Dieu, le gouvernement et l’algorithme », ont l’effet d’une bombe dans le monde évangélique. « Je ne prévois pas soutenir de candidats après ce cycle électoral », a-t-il déclaré, établissant une ligne claire dans le sable. Pour un homme qui a voté pour Trump trois fois — en 2016, 2020 et 2024 — et qui a conseillé l’administration Trump pendant des années, c’est un virage à 180 degrés. Suárez explique qu’il veut désormais se concentrer sur « la politique, pas la personnalité », privilégiant les discussions sur les concepts, les idées et les politiques plutôt que de remettre en question les choix de vote des autres. Mais cette décision n’est pas née d’une simple lassitude — elle est le fruit d’une désillusion profonde, d’une trahison ressentie viscéralement par un pasteur qui croyait servir à la fois Dieu et son pays.

L’idolâtrie trumpiste : « Cela confine à l’idolâtrie »

Suárez n’hésite pas à employer des termes théologiques durs pour décrire le phénomène MAGA. « Cela confine à l’idolâtrie », a-t-il affirmé, faisant référence à l’attitude de soumission aveugle qui entoure le mouvement de Trump. « Je ne peux pas y participer. » Pour un pasteur évangélique, accuser un mouvement politique d’idolâtrie est l’une des condamnations les plus sévères possibles — c’est dire que les partisans de Trump ont remplacé Dieu par un homme, qu’ils adorent une figure politique au lieu de suivre les enseignements du Christ. Cette critique fait écho aux préoccupations croissantes d’une partie de la communauté chrétienne qui voit dans le culte de la personnalité autour de Trump une dérive dangereuse, une forme de religion politique qui détourne les fidèles de leur foi véritable.

Stephen Miller : le véritable architecte de la cruauté

Si Suárez ménage encore partiellement Trump, il ne fait aucune concession concernant Stephen Miller, le conseiller principal de la Maison-Blanche et architecte des politiques d’immigration. Miller, figure controversée de l’administration, est connu pour ses positions extrêmement dures sur l’immigration et sa volonté de mettre en œuvre des mesures de répression massive. Suárez le tient directement responsable de la peur qui règne dans les congrégations hispaniques — des églises où les fidèles n’osent plus se rassembler par crainte d’être arrêtés, où les familles vivent dans la terreur quotidienne d’une descente de l’ICE. « Je le tiens responsable de beaucoup de l’idéologie actuelle », répète Suárez, insistant sur le fait que Miller incarne la ligne dure qui a transformé les promesses de réforme en machine de déportation massive.

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