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L’enquête sur les liens avec la Russie en 2016 : une « chasse aux sorcières »

La première réclamation de Trump concerne l’enquête sur les liens entre sa campagne présidentielle de 2016 et le gouvernement russe. Cette investigation, menée par le procureur spécial Robert Mueller puis prolongée par d’autres enquêtes fédérales, a duré des années et a abouti à de nombreuses inculpations de membres de l’entourage de Trump — dont son ancien directeur de campagne Paul Manafort, son conseiller Roger Stone, et son premier conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn. Trump a constamment dénoncé cette enquête comme une « chasse aux sorcières » orchestrée par les démocrates pour délégitimer sa victoire électorale. Et maintenant qu’il est de retour au pouvoir, il veut être payé pour avoir subi cette enquête — comme si le fait d’être investigué pour des soupçons d’ingérence étrangère dans une élection présidentielle constituait un préjudice personnel méritant compensation financière.

La perquisition de Mar-a-Lago : violation de sa « vie privée »

La deuxième réclamation, déposée publiquement en 2024, concerne la perquisition du FBI à sa résidence de Mar-a-Lago en août 2022. Les agents fédéraux avaient découvert des dizaines de cartons de documents classifiés que Trump avait emportés avec lui après avoir quitté la Maison-Blanche en 2021 — des documents relatifs à la sécurité nationale, à des opérations militaires sensibles, à des renseignements étrangers. Trump prétend que cette perquisition constituait une persécution malveillante orchestrée par le procureur spécial Jack Smith et une violation de ses droits à la vie privée. Il ignore commodément le fait qu’il avait refusé pendant des mois de restituer ces documents malgré les demandes répétées des Archives nationales et du ministère de la Justice, qu’il avait ordonné à ses employés de déplacer et cacher des cartons, qu’il avait menti aux enquêteurs sur la présence de ces documents. Pour Trump, se faire prendre en train de violer la loi constitue une injustice — et il veut être payé pour cela.

Des réclamations déposées alors qu’il était hors du pouvoir

Ces deux réclamations administratives ont été déposées par les avocats de Trump en 2023 et 2024, c’est-à-dire pendant la période où il était hors du pouvoir et où il faisait face à de multiples poursuites criminelles. À l’époque, ces réclamations semblaient être des manœuvres juridiques défensives, des tentatives de créer une contre-narration selon laquelle c’était lui la victime plutôt que l’accusé. Mais maintenant qu’il est revenu au pouvoir et qu’il contrôle le ministère de la Justice, ces réclamations prennent une dimension complètement différente — elles deviennent des instruments potentiels d’enrichissement personnel aux frais du contribuable. Trump a transformé ce qui était une stratégie de défense en une opportunité de profit, utilisant sa position présidentielle pour forcer le gouvernement qu’il dirige à lui verser des sommes astronomiques.

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