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La frappe économique sans précédent

Washington a dégainé l’arme nucléaire économique. Le Trésor américain vient d’annoncer des sanctions d’une ampleur inédite contre les géants pétroliers russes. Rosneft, Gazprom Neft, Lukoil — ces mastodontes qui représentent plus de 60% de la production pétrolière russe sont désormais dans le collimateur. Je regarde ces chiffres, ces noms, ces entités colossales qui alimentaient l’économie mondiale… et maintenant, elles sont coupées. Coupées du système financier international. Coupées des marchés occidentaux. Coupées de tout ce qui faisait leur puissance. Les banques internationales ont reçu l’ordre formel : plus aucune transaction avec ces entités. Plus aucun financement. Plus aucun commerce. C’est brutal, c’est radical, c’est une asphyxie programmée de l’industrie énergétique russe. Selon les données du département du Trésor américain publiées cette semaine, ces sanctions touchent également plus de 150 pétroliers impliqués dans le transport du brut russe. Des navires fantômes, des sociétés écrans, des réseaux entiers de contournement… tout est visé, tout est frappé.

Mais ce n’est pas tout. Les sanctions incluent aussi les infrastructures critiques : les terminaux pétroliers de la Baltique, les installations de raffinage de Primorsk, les ports de chargement en mer Noire. Je l’ai constaté en analysant les documents officiels : c’est une stratégie d’étranglement total. Washington ne veut plus simplement limiter les revenus pétroliers russes — non, l’objectif est de détruire complètement la capacité d’exportation. Et ça marche. Les rapports de l’Agence internationale de l’énergie montrent une chute de 15% des exportations russes depuis septembre. Quinze pour cent. En deux mois. C’est colossal. C’est historique. C’est le début de la fin pour l’économie de guerre russe.

Le timing parfait de Washington

Pourquoi maintenant ? Je me pose cette question depuis l’annonce. Pourquoi ces sanctions aujourd’hui, après 1338 jours de conflit ? La réponse est complexe, stratégique, brillamment calculée. L’administration Biden, dans ses derniers mois avant la transition présidentielle prévue en janvier, veut marquer l’histoire. Mais surtout, elle profite d’une conjoncture unique : les prix du pétrole sont relativement bas, autour de 75 dollars le baril, ce qui rend l’impact économique global supportable pour l’Occident. En même temps, la production américaine de pétrole de schiste bat tous les records — plus de 13 millions de barils par jour selon l’Energy Information Administration. Les États-Unis peuvent se permettre d’être agressifs. Ils le sont. Et comment. Je vois dans cette décision une coordination parfaite entre diplomatie, économie et stratégie militaire. L’Ukraine avance sur le front, frappe en profondeur en territoire russe, et maintenant les sanctions coupent les vivres. C’est un étau qui se referme méthodiquement, inexorablement.

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