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Un shutdown historique qui bat tous les records

La machine gouvernementale américaine s’est arrêtée net le 1er octobre 2025, faute d’accord budgétaire au Congrès. Trente et un jours plus tard, ce blocage institutionnel a déjà dépassé en durée la plupart des fermetures précédentes et s’apprête à devenir le shutdown le plus long de l’histoire américaine si rien ne bouge d’ici le 6 novembre. Ce n’est pas une simple interruption administrative, c’est une hémorragie qui vide progressivement le pays de ses fonctions vitales. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux travaillent sans salaire ou sont purement et simplement mis au chômage technique, créant un effet domino sur l’économie locale dans des dizaines d’États. Le Département de l’Agriculture des États-Unis, responsable de l’administration du programme SNAP, a annoncé qu’il gelerait tous les paiements à partir du 1er novembre, arguant que les caisses étaient vides et que la loi ne lui permettait pas d’utiliser les fonds de contingence d’environ 5 milliards de dollars disponibles. Cette posture a immédiatement déclenché une tempête juridique.

Le SNAP, nerf vital de millions de foyers

Le programme SNAP — anciennement connu sous le nom de bons alimentaires — représente bien plus qu’une simple ligne budgétaire dans les comptes de l’État. C’est le dernier rempart contre la faim pour 42 millions d’Américains, dont une proportion écrasante de familles avec enfants, de personnes âgées et de travailleurs pauvres. Chaque mois, ce programme nécessite environ 8,6 milliards de dollars pour fonctionner et distribuer les prestations qui permettent à ces millions de personnes d’acheter de la nourriture dans les commerces. Sans ce filet de sécurité, les conséquences sont immédiates et dévastatrices : les banques alimentaires sont submergées, les écoles voient leurs cantines vidées, les petits commerces perdent une source de revenus critique. L’annonce du gel des paiements a provoqué une vague de panique chez les bénéficiaires, dont beaucoup dépendent exclusivement de ces aides pour survivre d’un mois à l’autre. La perspective de voir leurs cartes SNAP refusées aux caisses des supermarchés a créé ce que le juge McConnell a qualifié de « terreur » dans les communautés les plus fragiles.

Schumer et les Démocrates dans le rôle des obstinés

Si l’administration Trump porte la responsabilité exécutive de cette crise, le blocage politique trouve ses racines dans les tranchées du Sénat. Le chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer, a clairement indiqué que son camp ne cédera pas sur certaines exigences, notamment la prolongation des crédits d’impôt liés à l’Obamacare qui expirent également durant cette période. Le 28 octobre, Schumer a publiquement déclaré que le shutdown pourrait « s’étendre jusqu’en novembre », augmentant ainsi la pression sur les Républicains en laissant des millions d’Américains voir leurs primes d’assurance santé exploser lors de l’ouverture des inscriptions le 1er novembre. Cette stratégie du pire — utiliser la souffrance des citoyens comme levier de négociation — n’est pas nouvelle à Washington, mais elle atteint ici des sommets de cynisme. Pour la treizième fois consécutive, le Sénat a rejeté mardi une mesure de financement temporaire, les Démocrates insistant pour inclure les extensions fiscales d’Obamacare pendant que les Républicains exigent une réouverture du gouvernement avant toute négociation. Entre ces deux blocs idéologiques, ce sont les plus pauvres qui payent le prix.

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