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Une condamnation pour blanchiment d’argent

Changpeng Zhao, souvent appelé CZ dans le monde des cryptomonnaies, n’est pas un entrepreneur ordinaire. En 2023, il a plaidé coupable devant la justice américaine pour avoir violé les lois sur le blanchiment d’argent. L’accusation était lourde et sans équivoque : sous sa direction, Binance avait sciemment omis de mettre en place des contrôles anti-blanchiment, permettant ainsi à des groupes terroristes de déplacer des fonds en toute impunité. Ce n’était pas une erreur administrative, c’était une défaillance systémique et intentionnelle. Les procureurs fédéraux ont démontré que Binance avait facilité des transactions illégales à une échelle industrielle, compromettant la sécurité nationale des États-Unis et de leurs alliés. Pour ces crimes, CZ a été condamné à quatre mois de prison, une peine ridiculement légère compte tenu de l’ampleur des dégâts causés. Mais ce n’est pas tout. Il a également dû payer une amende personnelle de 50 millions de dollars, tandis que Binance, son entreprise, a écopé d’une pénalité record de 4,3 milliards de dollars. Ces chiffres vertigineux témoignent de la gravité des infractions commises, des infractions qui ont mis en danger des vies humaines et des économies entières.

Un empire bâti sur des zones d’ombre

L’histoire de Binance est celle d’un empire construit dans l’opacité. Fondée en 2017, la plateforme a rapidement dominé le marché mondial des cryptomonnaies en offrant des services dans un flou réglementaire total. Pendant des années, Binance a opéré sans véritable siège social identifiable, changeant constamment de juridiction pour échapper aux régulateurs. Cette stratégie d’évitement a permis à la plateforme de prospérer, mais elle a aussi créé un environnement propice aux abus. Les contrôles KYC (Know Your Customer) et AML (Anti-Money Laundering) étaient soit inexistants, soit délibérément contournés. Résultat? Binance est devenue le refuge de choix pour les criminels, les trafiquants de drogue, les groupes terroristes et les régimes autoritaires cherchant à déplacer de l’argent hors des circuits légaux. Les enquêtes fédérales ont révélé que des milliards de dollars avaient transité par la plateforme sans aucune surveillance, alimentant des réseaux criminels à travers le monde. Ce n’est pas un accident, c’est un modèle d’affaires. Et CZ en était le cerveau, l’architecte d’un système conçu pour maximiser les profits au détriment de toute responsabilité sociale ou légale. Aujourd’hui, grâce à Trump, cet homme est libre, ses droits civiques restaurés, comme si rien ne s’était passé.

Les conséquences humaines d’un crime financier

Mais derrière les chiffres et les condamnations, il y a des victimes réelles. Le blanchiment d’argent n’est pas un crime abstrait. Chaque dollar blanchi à travers Binance a potentiellement financé des attentats terroristes, des trafics d’êtres humains, des réseaux de drogue qui détruisent des communautés entières. Les groupes terroristes utilisent ces fonds pour acheter des armes, recruter des combattants, et perpétrer des actes de violence qui tuent des innocents. Les cartels de la drogue utilisent ces canaux pour inonder les rues américaines de fentanyl et d’autres substances mortelles, contribuant à une crise des opioïdes qui a déjà fait des centaines de milliers de morts. Et pourtant, Trump a choisi de gracier l’homme qui a rendu tout cela possible. Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire cette trahison. En effaçant la condamnation de CZ, Trump envoie un message clair : si vous êtes assez riche, si vous avez les bonnes connexions, la loi ne s’applique pas à vous. Les victimes de ces crimes ne verront jamais justice, et les criminels savent désormais qu’ils peuvent agir en toute impunité tant qu’ils ont les moyens de s’acheter une grâce présidentielle.

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