«Je n’étais pas sur le bulletin de vote»
La première excuse de Trump, répétée ad nauseam sur Truth Social et lors de son discours à Miami le 5 novembre, c’est que lui-même n’était pas candidat. «Les sondeurs disent que le fait que je n’étais pas sur le bulletin de vote était le facteur le plus important», a-t-il affirmé, sans jamais citer une seule source vérifiable. C’est une logique tordue et narcissique typique de Trump: si les républicains perdent, ce n’est pas parce que ses politiques sont impopulaires, c’est parce que son nom magique n’était pas là pour sauver tout le monde. «Je ne sais pas si c’est vrai, mais j’étais honoré qu’ils aient dit ça», a-t-il ajouté, incapable de résister à l’occasion de se glorifier même dans la défaite. Mais les faits contredisent totalement cette version. En Virginie et au New Jersey, des candidats qu’il avait soutenus—ou dans le cas de Cuomo à New York, qu’il avait carrément endorsé—ont été écrasés. Son nom était partout dans ces campagnes. Les électeurs savaient que voter républicain, c’était voter pour Trump. Et ils ont dit non.
Blâmer le shutdown… qu’il a lui-même causé
Trump a également pointé du doigt le shutdown, ce qui est remarquable puisque c’est lui qui l’a provoqué et prolongé. «Le shutdown a été un facteur important, négatif pour les républicains», a-t-il reconnu mercredi matin devant les sénateurs. C’est l’aveu le plus proche d’une responsabilité que Trump ait jamais formulé—mais il s’est empressé d’ajouter que c’était les démocrates qui refusaient de rouvrir le gouvernement, pas lui. Cette réécriture de l’histoire ne trompe personne. Trump a refusé de signer tout budget qui inclurait une extension des subventions Obamacare. Il a menacé de couper l’aide alimentaire aux Américains pauvres. Il a laissé 750 000 fonctionnaires fédéraux travailler sans salaire pendant 37 jours. Et maintenant, confronté aux conséquences électorales de son propre sadisme politique, il essaie de se distancer de ses actions. Les électeurs, eux, ne se sont pas laissés berner: 52% d’entre eux tiennent Trump et les républicains responsables du shutdown, selon un sondage NBC.
Critiquer les républicains pour ne pas vanter ses succès
La troisième excuse de Trump est peut-être la plus absurde: lors d’une conférence à Miami, il a accusé les républicains de ne pas avoir suffisamment parlé des succès économiques de son administration. «Si vous voulez gagner des élections, vous devez discuter de ces faits», a-t-il déclaré. «C’est vraiment simple de gagner des élections quand vous présentez les faits.» C’est un refrain classique des présidents en difficulté: si seulement les gens connaissaient mes réussites, tout irait mieux! Barack Obama avait dit la même chose à propos de l’Obamacare. Joe Biden avait gémi que personne ne comprenait son plan économique. Mais Trump va plus loin: il blâme ses propres alliés pour ne pas avoir fait son travail de relations publiques. Il exige qu’ils vantent des usines nouvelles, des emplois créés—tout en ignorant complètement que ce qui domine l’actualité, ce n’est pas l’économie, c’est le chaos qu’il a semé avec le shutdown, ses guerres culturelles, ses menaces contre les institutions démocratiques.
Les sondages de sortie démolissent ses excuses
47% des électeurs du New Jersey désapprouvent fortement Trump
Les sondages de sortie des urnes ont pulvérisé le récit de Trump selon lequel son absence du bulletin de vote expliquait les défaites républicaines. Au New Jersey, État que Trump avait perdu de seulement six points en 2024, 47% des électeurs ont déclaré qu’ils «désapprouvaient fortement» le président. Parmi ce groupe, 97% ont voté pour la démocrate Mikie Sherrill, contre seulement 2% pour le républicain Jack Ciattarelli—que Trump avait pourtant soutenu activement, organisant même plusieurs télé-rallies pour lui. Même parmi les 8% qui «désapprouvaient quelque peu» Trump, Sherrill a gagné par 67 contre 31. En d’autres termes, Trump était omniprésent dans les esprits des électeurs. Son nom n’était peut-être pas sur le bulletin, mais sa présence politique saturait absolument cette élection.
40% ont voté pour s’opposer à Trump
Plus révélateur encore: 40% des électeurs du New Jersey ont déclaré qu’ils avaient voté spécifiquement pour s’opposer à Trump, contre seulement 13% qui ont dit qu’ils votaient pour le soutenir. C’est un ratio catastrophique. Cela signifie que Trump n’a pas seulement échoué à mobiliser sa base—il a activement mobilisé l’opposition. Il est devenu un repoussoir électoral, quelqu’un dont la simple existence politique pousse les gens vers les démocrates, même dans des États où les républicains auraient dû être compétitifs. En Virginie, où vivent des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux frappés par le shutdown, le rejet de Trump était encore plus brutal. Un cinquième des électeurs avaient quelqu’un dans leur foyer travaillant pour le gouvernement fédéral ou comme contractant—et parmi eux, 63% ont voté pour la démocrate Abigail Spanberger.
L’approbation de Trump au plus bas de son second mandat
Un sondage CNN publié juste avant les élections a révélé que l’approbation de Trump était tombée à 37%, le niveau le plus bas de son second mandat, avec un taux de désapprobation de 63%—le plus élevé jamais enregistré pendant ses deux mandats. Ces chiffres sont presque identiques à ceux qu’il avait à la même période de son premier mandat, juste avant que les démocrates ne reprennent la Chambre aux midterms de 2018. Mais il y a une différence cruciale: en 2017, Trump pouvait encore blâmer l’establishment, prétendre qu’il n’avait pas eu assez de temps, que les médias le sabotaient. En 2025, après un an de second mandat et quatre ans d’expérience présidentielle au total, il n’a plus cette excuse. Les électeurs le connaissent. Ils savent qui il est, comment il gouverne, ce qu’il fait. Et ils le rejettent massivement.
Les démocrates célèbrent un changement d'opinion majeur
Victoires écrasantes en Virginie et au New Jersey
Les démocrates n’ont pas seulement gagné le 4 novembre—ils ont dominé. En Virginie, Abigail Spanberger a remporté le poste de gouverneur avec une marge de près de 15 points, devenant la première femme gouverneure de l’État. Au New Jersey, Mikie Sherrill a écrasé Jack Ciattarelli par 13 points, malgré les efforts de Trump pour sauver la campagne républicaine. Ces marges ne sont pas celles d’élections serrées dans des États swing—ce sont des balayages, des répudiations massives de l’agenda républicain. Et elles se sont produites dans des États où Trump avait investi du capital politique, où il avait endorsé des candidats, où il avait fait campagne. Rien de tout cela n’a fonctionné. Les électeurs ont vu à travers la stratégie républicaine et ont choisi l’alternative démocrate par des marges confortables.
Mamdani à New York: le socialiste qui défie l’establishment
À New York, la victoire de Zohran Mamdani a pris une dimension presque symbolique. Ce socialiste démocrate de 34 ans, inconnu il y a dix-huit mois, a conquis la mairie de la plus grande ville d’Amérique en promettant de taxer massivement les riches, de rendre les bus gratuits, et de geler les loyers. Trump, dans un geste désespéré, avait appelé les New-Yorkais à voter pour Andrew Cuomo, l’ancien gouverneur déchu. Ça n’a servi à rien. Mamdani a gagné largement, prouvant que même dans une course où Trump était directement impliqué, son influence était toxique. Les démocrates ont vu dans cette victoire la preuve que l’agenda progressiste—taxer les riches, investir dans les services publics, défendre les travailleurs—résonne auprès des électeurs, même dans un contexte politique compliqué.
Gains dans les courses locales à travers tout le pays
Au-delà des grandes courses de gouverneur et de maire, les démocrates ont engrangé des victoires massives dans des élections locales moins médiatisées. En Géorgie, ils ont retourné deux sièges à la Commission du service public, un organisme obscur mais important qui régule les services d’utilité publique. En Pennsylvanie, ils ont gagné plusieurs courses de juges et de shérifs. En Californie, les électeurs ont approuvé la Proposition 50, une initiative de redécoupage électoral soutenue par le gouverneur Gavin Newsom, qui donnera aux démocrates un avantage substantiel dans les courses pour la Chambre des représentants jusqu’en 2030. Toutes ces victoires, prises ensemble, dessinent une vague bleue qui commence à se former—exactement le genre de tendance qui, si elle se maintient, pourrait permettre aux démocrates de reprendre le contrôle du Congrès en 2026.
L'enthousiasme démocrate explose avant les midterms
67% des démocrates extrêmement motivés à voter
Le sondage CNN publié avant les élections a révélé un fossé d’enthousiasme massif entre démocrates et républicains. Parmi les électeurs démocrates ou penchant démocrate, 67% se disent «extrêmement motivés» à voter aux midterms de 2026, contre seulement 46% des républicains. C’est un écart de 21 points—énorme dans une élection de mi-mandat où la mobilisation est tout. Les démocrates qui citent la démocratie comme leur préoccupation principale sont motivés à 82%, tandis que même ceux qui se concentrent sur l’économie restent motivés à 57%. Cette énergie n’existait pas il y a un an, quand les démocrates étaient déprimés, divisés, incertains après la réélection de Trump. Mais le shutdown, les politiques chaotiques de Trump, et maintenant les victoires électorales ont réveillé la base démocrate d’une manière spectaculaire.
Les démocrates avancent de 5 points sur le bulletin générique
Sur le «bulletin générique du Congrès»—la question de savoir si les gens voteraient démocrate ou républicain si les élections avaient lieu aujourd’hui—les démocrates ont une avance de 5 points: 47% contre 42%. Ce n’est pas aussi large que l’avance de 11 points qu’ils avaient un an avant les midterms de 2018, quand ils ont repris la Chambre. Mais c’est suffisant pour mettre en jeu des dizaines de sièges républicains. Et ce qui est plus important, c’est la direction de la tendance: les démocrates gagnent du terrain, pas les républicains. Depuis le début du shutdown en octobre, chaque sondage montre les démocrates progresser et les républicains reculer. Si cette tendance se maintient pendant encore dix-huit mois, les midterms de 2026 pourraient être un massacre pour le GOP.
Le Sénat «définitivement en jeu» selon McCaskill
Claire McCaskill, ancienne sénatrice du Missouri qui connaît intimement la politique du Sénat, a déclaré après les élections du 4 novembre qu’elle était maintenant convaincue que les démocrates pouvaient reprendre le Sénat en 2026. «Nous ne pensions pas que le Sénat serait en jeu l’année prochaine. Je pense qu’après ce soir, le Sénat est définitivement en jeu», a-t-elle dit sur MSNBC. Les républicains défendent 22 des 35 sièges en jeu en 2026, et ils n’ont qu’une majorité de 53-47. Les démocrates doivent donc retourner quatre sièges pour reprendre le contrôle—un objectif qui semblait impossible il y a quelques mois, mais qui devient de plus en plus réaliste à mesure que Trump continue de s’effondrer dans les sondages et que les démocrates gagnent en momentum.
Les républicains paniquent en privé
Sénateurs nerveux face à l’impasse du shutdown
Lors du petit-déjeuner à la Maison-Blanche mercredi matin, plusieurs sénateurs républicains ont exprimé leur anxiété face à la situation politique. Ils ont vu les résultats électoraux. Ils ont lu les sondages. Ils savent que le shutdown leur fait un mal considérable. Mais ils sont piégés: défier Trump publiquement signifierait s’exposer à des attaques vicieuses sur Truth Social, à des challengers soutenus par Trump dans leurs prochaines primaires, à l’ostracisme de la base MAGA. Alors ils restent silencieux, espérant que Trump trouvera une sortie de crise qui leur permettra de sauver la face. Mais Trump ne cherche pas de sortie—il veut une victoire totale, pas un compromis. Et tant qu’il maintiendra cette position, les républicains continueront de perdre des élections.
Stratèges républicains admettent le désastre
Liam Donovan, un stratège républicain respecté, a déclaré à Politico après les élections: «Les républicains ne demandent rien, donc pour eux c’est un choix entre changer les règles ou aider les démocrates à trouver une sortie. Le résultat d’hier permet théoriquement aux démocrates de déclarer victoire et de mettre fin à tout ça selon leurs propres termes.» C’est une analyse dévastatrice venant d’un allié du GOP: elle admet que les républicains ont perdu le contrôle de la situation, que les démocrates ont gagné la bataille politique, et que la seule issue est une capitulation républicaine déguisée. D’autres commentateurs conservateurs ont été encore plus brutaux. Sur Fox News, plusieurs animateurs ont ouvertement critiqué la stratégie de Trump, quelque chose d’impensable il y a quelques mois.
Pression croissante pour défier Trump
Certains républicains modérés au Sénat commencent à discuter en privé de la possibilité de contourner Trump—de trouver un accord avec les démocrates pour rouvrir le gouvernement, puis de passer ce budget au Congrès avec une majorité bipartisane, forçant ainsi Trump à choisir entre signer ou exercer un veto qui serait ensuite renversé. C’est une option nucléaire qui nécessiterait une majorité des deux tiers dans les deux chambres, mais elle devient de plus en plus discutée à mesure que la situation se détériore. Le problème, c’est que la plupart des républicains n’ont pas le courage de franchir ce pas. Ils ont peur de Trump, peur de sa base, peur de perdre leurs sièges. Alors ils attendent, espérant que quelque chose change, que Trump cède, que les démocrates craquent. Mais rien de tout cela ne se produit. Et pendant ce temps, le parti républicain continue de s’enfoncer.
Débat interne chez les démocrates sur la voie à suivre
Progressistes vs modérés: qui a gagné?
Les victoires démocrates du 4 novembre ont immédiatement déclenché un débat intense au sein du parti sur les leçons à en tirer. Les progressistes pointent vers la victoire de Mamdani à New York comme preuve que l’agenda de gauche—taxer les riches, services publics gratuits, politiques sociales ambitieuses—peut gagner même dans des élections nationales à haute visibilité. Ils argumentent que les électeurs veulent du changement radical, pas des compromis tièdes. Les modérés, de leur côté, soulignent les victoires de Spanberger et Sherrill, deux candidates relativement centristes qui ont fait campagne sur la compétence, la stabilité, et la protection des services publics existants plutôt que sur des transformations systémiques. Ils insistent que pour gagner en 2026 dans des districts swing, les démocrates doivent rester pragmatiques, pas idéologiques.
L’importance de l’unité face à Trump
Malgré ces désaccords, la plupart des dirigeants démocrates reconnaissent qu’ils doivent rester unis face à Trump. Hakeem Jeffries, leader démocrate à la Chambre, a tweeté après les élections que les républicains avaient été «anéantis», un message d’unité destiné à galvaniser toutes les factions du parti. Les démocrates ont compris une leçon cruciale: tant que Trump est au pouvoir et continue de créer du chaos, ils peuvent gagner en étant simplement l’alternative stable, compétente, normale. Ils n’ont pas besoin de résoudre tous leurs débats internes immédiatement—ils doivent juste continuer à montrer un contraste clair avec le désordre républicain. Cette stratégie a fonctionné en 2018, elle a fonctionné en 2025, et elle pourrait fonctionner en 2026.
Préparation intensive pour 2026 et 2028
Les stratèges démocrates ont déjà commencé à préparer les campagnes pour les midterms de 2026, identifiant les sièges vulnérables républicains, recrutant des candidats, levant des fonds. Mais beaucoup regardent déjà au-delà, vers l’élection présidentielle de 2028. Des noms circulent déjà: Gavin Newsom, Gretchen Whitmer, Josh Shapiro, et maintenant Zohran Mamdani, dont la victoire spectaculaire à New York l’a propulsé sur la scène nationale. Les démocrates sentent qu’ils ont une opportunité historique de reconstruire leur parti, de définir une vision pour l’avenir, et de dominer la politique américaine pour une génération—à condition qu’ils ne gâchent pas tout avec des guerres internes et des erreurs stratégiques. Pour l’instant, ils sont disciplinés, focalisés, galvanisés. Mais le vrai test viendra dans les mois et années à venir.
Trump double la mise sur l'élimination du filibuster
Appels désespérés à changer les règles du Sénat
Face à l’impasse totale au Sénat, Trump a intensifié sa pression pour que les républicains éliminent le filibuster—la règle qui exige 60 votes pour faire passer la plupart des lois. «Ce serait une erreur tragique» de ne pas le faire, a-t-il déclaré aux sénateurs mercredi. «Ceci est beaucoup plus grand que le shutdown. C’est la survie de notre pays.» C’est une rhétorique apocalyptique qui révèle à quel point Trump se sent acculé. Il sait qu’il ne peut pas rouvrir le gouvernement sans faire des concessions aux démocrates, ce qui le ferait paraître faible. Alors il cherche une solution magique: changer les règles du jeu pour pouvoir gouverner sans l’opposition. Mais même ses alliés les plus proches au Sénat refusent cette option, sachant qu’elle reviendrait les hanter lorsque les démocrates reprendront le contrôle.
Les sénateurs républicains refusent catégoriquement
Mitch McConnell, le leader républicain au Sénat, a passé toute sa carrière à défendre le filibuster comme un rempart contre les excès démocratiques. Il n’a aucune intention de l’éliminer maintenant, surtout quand les sondages montrent que les démocrates sont sur le point de reprendre le Sénat en 2026. D’autres sénateurs républicains partagent cette analyse: éliminer le filibuster maintenant donnerait aux républicains peut-être un an de pouvoir absolu, suivi de plusieurs années pendant lesquelles les démocrates pourraient passer n’importe quelle loi sans opposition républicaine. C’est un calcul politique simple, et Trump ne peut rien y faire. Il peut crier, menacer, supplier—mais les sénateurs ne bougeront pas. Ils savent que leur survie politique dépend du maintien du filibuster, pas de sa destruction.
Menaces de couper l’aide alimentaire et autres escalades
Trump, frustré par son incapacité à forcer les démocrates ou ses propres sénateurs à céder, a commencé à faire des menaces de plus en plus extrêmes. Il a tweeté qu’il couperait les allocations alimentaires SNAP tant que les démocrates ne rouvriront pas le gouvernement—une déclaration si cruelle et politiquement toxique que la Maison-Blanche a dû la corriger quelques heures plus tard. Il a menacé de couper les financements fédéraux aux villes sanctuaires. Il a parlé de licencier en masse d’autres fonctionnaires fédéraux. Toutes ces menaces révèlent un président en panique, qui ne sait plus quoi faire, qui lance des ultimatums dans toutes les directions en espérant que quelque chose finira par fonctionner. Mais rien ne fonctionne. Les démocrates tiennent bon. Les républicains paniquent. Et Trump s’enfonce de plus en plus dans un trou dont il ne peut pas sortir.
Conclusion
Le 4 novembre 2025 restera dans l’histoire comme le moment où Donald Trump a été forcé de confronter une réalité qu’il avait passé toute sa vie à éviter: il peut perdre. Et pas seulement perdre—être écrasé, humilié, rejeté par les électeurs d’un bout à l’autre du pays. Ses tentatives désespérées de minimiser ces défaites—blâmer son absence du bulletin de vote, invoquer des sondeurs imaginaires, critiquer ses propres alliés—ne trompent personne. Les faits sont là, implacables: les républicains ont été balayés en Virginie, au New Jersey, à New York, et dans des dizaines de courses locales. Le shutdown que Trump a provoqué et prolongé est devenu un boulet politique qui tire son parti vers le fond. Son taux d’approbation est au plus bas de son second mandat. Les électeurs le rejettent massivement. Et les démocrates, pour la première fois depuis sa réélection, ont un momentum réel, tangible, qui pourrait les porter jusqu’aux midterms de 2026 et au-delà. Pendant ce temps, Trump continue de vivre dans un univers parallèle où rien n’est jamais sa faute, où chaque échec est causé par quelqu’un d’autre, où la victoire est toujours à portée de main si seulement les gens écoutaient ses conseils géniaux. Mais le pays ne vit pas dans cet univers parallèle. Le pays vit dans la réalité—celle où 750 000 fonctionnaires fédéraux ne sont pas payés, où les aéroports menacent de fermer, où l’aide alimentaire pourrait être coupée à des millions de familles pauvres. Et dans cette réalité, Trump est responsable. Les démocrates, eux, ont compris qu’ils avaient trouvé une formule gagnante: rester unis, tenir ferme face aux demandes de Trump, offrir une alternative stable et compétente au chaos républicain. Cette stratégie a fonctionné brillamment le 4 novembre. Elle a galvanisé leur base, attiré les indépendants, et même convaincu certains républicains modérés. Et ils sont déterminés à continuer sur cette voie jusqu’en 2026, où 35 sièges du Sénat seront en jeu, où toute la Chambre sera renouvelée, où l’avenir du second mandat de Trump sera décidé. Claire McCaskill a raison: le Sénat est maintenant en jeu. La Chambre est en jeu. Et peut-être même la présidence de 2028 se joue déjà dans ces élections de 2025, dans ce shutdown interminable, dans ce rejet massif de Trump et de tout ce qu’il représente. Trump peut continuer à minimiser, à nier, à blâmer. Mais les chiffres ne mentent pas. Les sondages ne mentent pas. Les électeurs ne mentent pas. Et le 4 novembre 2025, ils ont envoyé un message clair: nous en avons assez. Assez du chaos, assez des mensonges, assez de l’incompétence. Les démocrates ont entendu ce message. Les républicains l’ont entendu aussi, même s’ils font semblant de ne pas comprendre. Seul Trump reste sourd, enfermé dans sa bulle narcissique, convaincu que tout ira mieux dès qu’il trouvera le bon bouc émissaire. Mais il n’y a pas de bouc émissaire cette fois. Il n’y a que lui, ses choix, ses erreurs, ses échecs. Et l’histoire se souviendra de novembre 2025 comme du moment où tout a commencé à s’effondrer pour Donald Trump—où le roi narcissique a perdu son armure, où l’illusion de son invincibilité s’est fracassée contre la réalité brutale des urnes. Les démocrates célèbrent. Les républicains paniquent. Et Trump, pour la première fois de sa vie, ne sait plus quoi dire, quoi faire, vers qui se tourner. C’est le début de la fin. Et tout le monde le sait, sauf lui.