Les menaces de Trump avant l’élection
Pendant la campagne municipale, Trump n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié Mamdani de « candidat communiste », de « petit communiste » et a menacé publiquement de réduire drastiquement les fonds fédéraux destinés à New York si le jeune démocrate remportait le scrutin. Sur sa plateforme sociale, le président américain a même écrit qu’« en tant que communiste, cette ville autrefois formidable n’a aucune chance de réussir, ni même de survivre ». Ces attaques verbales ont marqué toute la campagne, Trump allant jusqu’à soutenir Andrew Cuomo, l’ancien gouverneur démocrate devenu candidat indépendant, dans le seul but de barrer la route à Mamdani. Les menaces étaient claires : pas un centime fédéral pour une ville dirigée par un socialiste autoproclamé.
L’escalade rhétorique et les insultes
Trump a multiplié les surnoms humiliants, appelant Mamdani « Zohran Kwame Mamdani », ajoutant un deuxième prénom pour amplifier le caractère étranger du candidat—une tactique classique du président pour délégitimer ses adversaires. Il a affirmé que Mamdani ne pourrait jamais tenir ses « fausses promesses communistes » sans l’argent fédéral, ajoutant cyniquement : « Il n’en obtiendra pas un centime, alors à quoi bon voter pour lui ? » Cette stratégie d’intimidation financière visait à effrayer les électeurs new-yorkais en leur faisant croire qu’un vote pour Mamdani équivaudrait à abandonner des milliards de dollars essentiels au fonctionnement de leur ville. Pourtant, les New-Yorkais ont ignoré ces menaces et ont élu Mamdani avec plus de 50 % des voix.
Le soutien surprise à Andrew Cuomo
Dans un geste qui a surpris beaucoup d’observateurs politiques, Trump a apporté son soutien à Andrew Cuomo, pourtant démocrate et ancien gouverneur de New York, lors de la primaire puis de l’élection générale. Ce soutien tactique illustrait à quel point Trump redoutait une victoire de Mamdani—il était prêt à soutenir n’importe qui, même un adversaire politique traditionnel, pour empêcher l’ascension du socialiste. Cuomo avait perdu la primaire démocrate face à Mamdani mais s’était présenté comme indépendant, créant une course à trois avec le républicain Curtis Sliwa. Malgré ce soutien présidentiel inattendu et la notoriété de Cuomo, Mamdani a remporté l’élection avec près de neuf points d’avance, prouvant que les New-Yorkais avaient choisi leur camp—loin de Washington et de ses menaces.
J’ai vu tant de retournements politiques dans ma carrière, mais celui-ci me laisse sans voix. Comment un homme qui a juré la destruction financière d’un autre peut-il l’inviter quelques semaines plus tard dans le sanctuaire du pouvoir américain ? C’est toute l’hypocrisie de la politique moderne qui se dévoile ici—les convictions s’effacent devant la nécessité du moment. Trump réalise peut-être que son adversaire n’était pas un fantasme idéologique mais une réalité électorale qu’il doit désormais affronter.
La victoire de Mamdani malgré tout
Le 4 novembre, Zohran Mamdani a écrit l’une des pages les plus inattendues de l’histoire politique américaine. À 34 ans, cet ancien acteur et député d’État relativement inconnu a remporté l’élection municipale de New York avec 50,4 % des voix, devenant ainsi le plus jeune maire de la ville depuis 1892, le premier musulman, le premier d’origine sud-asiatique et le premier socialiste autoproclamé à occuper cette fonction. Sa victoire a défié tous les pronostics—il a battu Andrew Cuomo, figure politique établie avec des décennies d’expérience, et Curtis Sliwa, le candidat républicain. Cette élection a enregistré la plus forte participation à une course à la mairie depuis plus de cinquante ans, avec plus de deux millions de New-Yorkais qui se sont déplacés pour voter.
Les réactions après le scrutin
Dans son discours de victoire, Mamdani n’a pas hésité à lancer un message clair à Washington : il voulait que New York montre au pays « comment défaire le président ». Pourtant, dès le lendemain, en parlant de ses plans pour « Trump-proofer » la ville—la protéger contre les politiques de l’administration fédérale—le nouveau maire élu a aussi déclaré qu’il était prêt à travailler avec n’importe qui, y compris Trump, si cela pouvait aider les New-Yorkais. Cette nuance dans son discours a surpris certains de ses partisans les plus radicaux. La gouverneure de l’État, Kathy Hochul, démocrate centriste, a félicité Mamdani et déclaré qu’elle se réjouissait de travailler avec lui « pour rendre notre ville plus abordable et plus agréable à vivre ».
Trump face à la réalité électorale
Après avoir passé des semaines à dénigrer Mamdani, Trump s’est retrouvé face à une réalité incontournable : le « communiste » qu’il détestait était désormais le maire de sa ville natale, New York, et il devrait traiter avec lui pendant au moins quatre ans. Le président, toujours pragmatique malgré sa rhétorique incendiaire, a rapidement compris qu’il ne pouvait pas ignorer le dirigeant de la plus grande ville des États-Unis. Dès le 16 novembre, Trump a indiqué aux journalistes qu’il prévoyait de rencontrer Mamdani, déclarant qu’ils allaient « arranger quelque chose ». Ce revirement brutal—du mépris à l’ouverture—illustre la capacité de Trump à s’adapter lorsque ses menaces ne produisent pas les résultats escomptés. Mais cette rencontre sera-t-elle sincère ou simplement un exercice de relations publiques ?
Quand les menaces échouent, reste la négociation. Trump sait qu’il ne peut pas diriger en ignorant New York—trop de pouvoir économique, trop d’influence médiatique, trop de symboles. Mamdani, lui, comprend qu’il doit composer avec Washington s’il veut réaliser ne serait-ce qu’une partie de son programme ambitieux. Deux hommes pris au piège de leurs propres ambitions, forcés de jouer une comédie qu’aucun des deux n’a vraiment choisie. C’est fascinant et pathétique à la fois.
Zohran Mamdani, l'outsider devenu symbole
Un parcours hors du commun
Zohran Mamdani est né le 18 octobre 1991 à Kampala, en Ouganda, de parents d’origine indienne. Son père, Mahmood Mamdani, est un professeur d’anthropologie reconnu. Sa mère, Mira Nair, est une célèbre réalisatrice indo-américaine. La famille a d’abord déménagé au Cap, en Afrique du Sud, avant de s’installer à New York lorsque Zohran avait sept ans. Diplômé de la Bronx High School of Science, il a ensuite obtenu une licence en études africaines au Bowdoin College en 2014, où il a cofondé la section locale de Students for Justice in Palestine. Avant de se lancer en politique, Mamdani a travaillé comme acteur—on l’a vu dans plusieurs films, dont celui de sa mère—et comme organisateur communautaire dans le Queens.
L’ascension politique fulgurante
En 2019, Mamdani a annoncé sa candidature à l’Assemblée de l’État de New York pour le 36e district, représentant Astoria et Long Island City dans le Queens. Soutenu par les Socialistes démocrates d’Amérique, il a mené une campagne axée sur le contrôle des loyers et la fin de l’incarcération de masse. En juin 2020, il a remporté une primaire serrée contre la députée sortante Aravella Simotas, puis a été élu sans opposition républicaine en novembre. À l’Assemblée, il s’est imposé comme une voix de la gauche progressiste, avec le soutien d’Alexandria Ocasio-Cortez et Bernie Sanders. Réélu sans opposition en 2022 et 2024, il a annoncé sa candidature à la mairie de New York en octobre 2024—une décision qui a surpris le monde politique.
Un programme radical qui séduit
Le programme de Mamdani est audacieux et coûteux. Il propose de geler pendant quatre ans les loyers d’environ un million d’appartements « stabilisés », de construire 200 000 logements subventionnés sur dix ans, de rendre gratuits les bus new-yorkais qui desservent plus d’un million d’usagers quotidiens, et d’étendre la garde d’enfants gratuite. Le tout représente des dizaines de milliards de dollars de dépenses supplémentaires. Mamdani affirme qu’il financera ces mesures en taxant davantage les entreprises et les plus riches, mais cette stratégie nécessite l’approbation de la gouverneure de l’État, Kathy Hochul, qui est plus centriste. Son programme a néanmoins séduit une large coalition d’électeurs new-yorkais frustrés par l’explosion des loyers et le coût de la vie.
Voilà un homme qui incarne tout ce que l’establishment politique redoute : jeune, idéaliste, déterminé, et surtout capable de mobiliser des masses d’électeurs désabusés. Mamdani représente un danger pour l’ordre établi, pas parce qu’il est radical, mais parce qu’il prouve que les électeurs sont prêts à prendre des risques pour obtenir du changement. C’est exactement ce type de figure qui fait trembler les Trump et les Cuomo de ce monde.
Le charisme et les réseaux sociaux
Contrairement aux politiciens traditionnels, Mamdani a construit sa campagne sur une présence massive et efficace sur les réseaux sociaux. Ses vidéos percutantes, son charisme naturel et sa capacité à simplifier des enjeux complexes ont enthousiasmé les jeunes électeurs et les communautés marginalisées. Il a su utiliser les codes de la culture internet pour créer un mouvement viral autour de sa candidature, transformant chaque apparition publique en moment partageable. Cette stratégie digitale, combinée à un discours économique axé sur la justice sociale, lui a permis de compenser le manque de financement et de soutiens institutionnels face à des adversaires mieux établis comme Cuomo.
Les défis à venir
Mamdani sera investi maire de New York le 1er janvier 2026. Mais la réalité du pouvoir municipal new-yorkais est complexe. Le maire n’a pas toutes les cartes en main pour appliquer sa politique et dépend notamment de l’État pour augmenter les impôts ou modifier les régulations. Il devra convaincre la gouverneure Hochul, qui vise une réélection compliquée en 2026 et aura besoin du soutien de la base progressiste que Mamdani a mobilisée. Par ailleurs, le conseil municipal de New York, bien que majoritairement démocrate, compte de nombreux élus modérés qui pourraient s’opposer aux mesures les plus radicales du nouveau maire. Sans parler de Trump et du gouvernement fédéral, qui contrôlent une partie substantielle du financement de la ville.
La rencontre du 21 novembre : stratégie ou réconciliation ?
L’annonce sur Truth Social
Mercredi 19 novembre, Trump a surpris tout le monde en annonçant sur Truth Social : « Le maire communiste de New York, Zohran ‘Kwame’ Mamdani, a demandé à ce que l’on se rencontre. Nous avons décidé que cette rencontre aura lieu dans le Bureau ovale, vendredi 21 novembre. » Le ton du message restait provocateur—Trump n’a pas pu s’empêcher d’utiliser le qualificatif « communiste » et d’ajouter un deuxième prénom à Mamdani—mais l’acceptation de la rencontre constituait un revirement complet par rapport à ses positions antérieures. L’annonce a immédiatement déclenché une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux, certains y voyant une capitulation de Trump, d’autres une tentative de cooptation du jeune maire.
Qui a demandé la rencontre ?
Selon les déclarations de Mamdani plus tôt dans la semaine, son équipe avait contacté la Maison Blanche pour organiser une rencontre, conformément à une promesse qu’il avait faite aux New-Yorkais durant sa campagne. « Mon équipe a contacté la Maison Blanche afin de réaliser une promesse que j’ai faite aux New-Yorkais durant ma campagne », a-t-il déclaré lundi aux journalistes. Cette démarche proactive du maire élu montre qu’il ne cherche pas l’affrontement systématique mais plutôt une relation fonctionnelle avec le gouvernement fédéral. Un porte-parole de Mamdani a précisé mercredi que le maire élu prévoyait de discuter de « sécurité publique, sécurité économique et accessibilité » lors de la rencontre. Une approche pragmatique qui contraste avec la rhétorique combative de la campagne.
Qui tend réellement la main ici ? Mamdani, en demandant cette rencontre, montre une maturité politique étonnante pour un homme de 34 ans. Il refuse de jouer le jeu de l’opposition stérile et choisit le dialogue, même avec son pire ennemi. Trump, de son côté, accepte parce qu’il n’a pas d’autre choix—ignorer le maire de New York serait politiquement suicidaire. Cette danse délicate entre pragmatisme et idéologie nous révèle beaucoup sur l’état actuel de la politique américaine.
Les enjeux de la discussion
Cette rencontre portera sur des sujets cruciaux pour New York : la sécurité publique, la sécurité économique et l’accessibilité au logement. Ces trois thèmes représentent le cœur du programme de Mamdani mais aussi des domaines où le gouvernement fédéral détient une influence considérable, notamment via le financement. Trump pourrait utiliser cette rencontre pour imposer des conditions en échange du maintien des fonds fédéraux—une forme de chantage déguisé en négociation. Mamdani, de son côté, cherchera probablement à obtenir des garanties sur le financement et à établir un canal de communication direct avec la présidence, contournant ainsi les obstacles bureaucratiques. Les observateurs politiques s’attendent à ce que la rencontre soit tendue, malgré les apparences de cordialité.
Les calculs politiques de Trump
Pour Trump, cette rencontre représente une opportunité de reprendre le contrôle du récit politique. Après avoir échoué à empêcher l’élection de Mamdani, le président cherche maintenant à démontrer qu’il peut travailler avec n’importe qui, y compris ses adversaires les plus virulents. Cette posture de « rassembleur » contraste fortement avec ses attaques précédentes mais correspond à une stratégie classique : coopter l’opposition plutôt que de la combattre frontalement. En recevant Mamdani dans le Bureau ovale, Trump lui accorde une légitimité et une visibilité nationale—un risque calculé qui pourrait aussi servir à normaliser le nouveau maire aux yeux des électeurs modérés qui se méfient de son étiquette socialiste.
Les risques pour Mamdani
Pour Mamdani, cette rencontre comporte des risques importants. Une partie de sa base électorale pourrait voir cette démarche comme une trahison ou une normalisation de Trump. Les militants progressistes qui l’ont soutenu s’attendent à ce qu’il reste ferme face au président, pas qu’il négocie dans le Bureau ovale. Si Mamdani accepte des compromis trop importants pour obtenir des fonds fédéraux, il risque de perdre la confiance de ses partisans les plus engagés. À l’inverse, s’il adopte une posture trop combative et repart les mains vides, il sera critiqué pour son manque de pragmatisme. Cette rencontre est un numéro d’équilibriste politique extrêmement délicat pour un maire qui n’a même pas encore pris ses fonctions.
Les précédents historiques
Les rencontres entre présidents et maires de grandes villes ne sont pas rares, mais celle-ci est exceptionnelle par le contexte et la rhétorique violente qui l’a précédée. Historiquement, les présidents républicains ont souvent eu des relations tendues avec les maires démocrates des grandes villes, mais rarement avec des menaces financières aussi explicites. La dernière fois qu’un président a menacé de couper les fonds d’une grande ville, c’était sous l’administration Trump elle-même, lorsqu’il avait ciblé les « villes sanctuaires » qui refusaient de coopérer avec les autorités fédérales d’immigration. Mais jamais un président n’avait formulé de telles menaces pendant une campagne électorale municipale, transformant une course locale en enjeu national.
L’histoire se répète souvent, mais rarement de façon aussi grotesque. Nous assistons à un théâtre politique où les acteurs jouent des rôles écrits d’avance—le président autoritaire, le jeune rebelle idéaliste—mais où personne ne sait vraiment comment la pièce va se terminer. Cette rencontre du 21 novembre pourrait devenir un moment charnière ou simplement une photo opportuniste qui ne changera rien. J’ai appris à me méfier des grandes annonces.
Les tensions idéologiques qui persistent
Le fossé entre socialisme et conservatisme
L’affrontement entre Trump et Mamdani représente bien plus qu’un simple conflit personnel—c’est le choc de deux visions radicalement opposées de l’Amérique. Trump incarne un conservatisme populiste axé sur la déréglementation, la réduction des impôts pour les riches, le nationalisme économique et une approche sécuritaire de l’immigration. Mamdani, lui, défend un socialisme démocratique qui prône l’intervention massive de l’État dans l’économie, la redistribution des richesses, les droits des travailleurs et l’accueil des immigrants. Ces deux philosophies sont fondamentalement incompatibles, et aucune poignée de main ne pourra effacer ce fossé idéologique profond qui structure désormais le débat politique américain.
La question palestinienne comme ligne de fracture
Un des points de friction majeurs entre les deux hommes concerne le conflit israélo-palestinien. Mamdani est un militant de longue date de la cause palestinienne—il a cofondé Students for Justice in Palestine pendant ses études et a critiqué ouvertement le soutien américain à Israël durant la guerre à Gaza. Trump, au contraire, est un fervent soutien d’Israël et a déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem durant son premier mandat. Cette divergence ne se limite pas à la politique étrangère : elle reflète des coalitions électorales différentes, Mamdani s’appuyant sur les communautés musulmanes et progressistes new-yorkaises, tandis que Trump cultive le soutien des évangéliques pro-israéliens. Difficile d’imaginer comment ils pourraient trouver un terrain d’entente sur ce sujet explosif.
L’immigration, terrain miné
L’administration Trump a mené des raids anti-immigration agressifs dans plusieurs grandes villes, dont New York. Mamdani a promis de faire de New York une ville sanctuaire renforcée, protégeant les immigrants sans papiers contre les autorités fédérales. Il a critiqué les politiques de Trump comme inhumaines et contraires aux valeurs new-yorkaises. Trump, de son côté, considère les villes sanctuaires comme des repaires de criminels et a menacé de leur couper les fonds fédéraux—une menace qu’il a déjà mise à exécution dans certains cas. Lors de leur rencontre, cette question sera probablement abordée, et il est difficile d’imaginer comment les deux hommes pourraient trouver un compromis acceptable pour leurs bases respectives.
Certains conflits sont trop profonds pour être résolus par une simple rencontre. Trump et Mamdani ne représentent pas seulement deux individus mais deux Amériques qui se détestent et ne se comprennent plus. L’une veut fermer les frontières, l’autre les ouvrir. L’une vénère le capitalisme débridé, l’autre veut le réguler jusqu’à l’os. Comment dialoguer quand on ne parle même pas la même langue politique ? Cette rencontre sera probablement un dialogue de sourds magnifiquement mis en scène.
New York, ville symbole de la bataille nationale
La ville natale de Trump
New York n’est pas n’importe quelle ville pour Trump—c’est sa ville natale, le berceau de son empire immobilier, l’endroit où il a construit sa réputation avant de conquérir la Maison Blanche. Voir cette ville élire un socialiste autoproclamé représente pour lui une défaite personnelle et symbolique. Trump a toujours eu une relation compliquée avec New York : adulé par certains comme un bâtisseur visionnaire, détesté par d’autres comme un promoteur sans scrupules. Depuis qu’il est devenu président, New York est devenue l’une des villes les plus hostiles à son administration, votant massivement démocrate et organisant régulièrement des manifestations contre ses politiques. L’élection de Mamdani est l’ultime gifle politique pour un homme qui rêvait d’être célébré dans sa propre ville.
Les enjeux financiers colossaux
New York reçoit chaque année des milliards de dollars de fonds fédéraux pour les transports, la sécurité, les programmes sociaux et l’infrastructure. Ces fonds sont essentiels au fonctionnement de la ville, et Trump le sait. En menaçant de les réduire, il a tenté d’exercer un chantage direct sur les électeurs new-yorkais—votez pour Mamdani et vous perdrez cet argent. Mais cette stratégie a échoué, et Trump se retrouve maintenant dans une position délicate : s’il met sa menace à exécution et coupe les fonds, il sera accusé de punir une ville pour des raisons politiques purement partisanes. S’il ne le fait pas, il apparaîtra comme un bluffeur dont les menaces sont creuses. Mamdani, de son côté, devra naviguer dans cette réalité financière tout en maintenant son programme ambitieux.
Le laboratoire politique progressiste
New York sous Mamdani pourrait devenir un laboratoire pour les politiques progressistes à l’échelle nationale. Si le nouveau maire réussit à mettre en œuvre son programme de gel des loyers, de transports gratuits et de garde d’enfants universelle, il démontrera que ces idées ne sont pas de simples utopies mais des politiques réalisables dans une grande métropole américaine. Ce succès potentiel constitue une menace directe pour Trump et les républicains, qui ont toujours affirmé que les politiques socialistes mènent inévitablement à la catastrophe économique. À l’inverse, si Mamdani échoue ou si ses politiques créent des problèmes majeurs, Trump et ses alliés auront un exemple parfait pour discréditer l’ensemble de l’aile progressiste du Parti démocrate.
New York est devenue l’arène où se joue l’avenir politique de l’Amérique. Ce n’est plus juste une ville mais un symbole, un champ de bataille idéologique où chaque décision de Mamdani sera scrutée, analysée, weaponisée par ses adversaires. Trump le comprend parfaitement, d’où son obsession à contrôler le récit autour de cette ville qu’il aime et déteste à la fois. Cette rencontre du 21 novembre n’est que le premier round d’un combat qui durera des années.
Conclusion
Cette rencontre du 21 novembre entre Trump et Mamdani dans le Bureau ovale restera gravée comme l’un des moments les plus surréalistes de la politique américaine moderne. Deux hommes qui se sont mutuellement déchirés pendant des mois, qui représentent des visions diamétralement opposées de l’Amérique, qui incarnent des coalitions électorales incompatibles, vont s’asseoir face à face et tenter de trouver un terrain d’entente—ou du moins de faire semblant. Trump, qui a menacé de ruiner financièrement New York si Mamdani était élu, reçoit maintenant ce même « communiste » dans le sanctuaire du pouvoir américain. Mamdani, qui a promis de montrer au pays comment défaire Trump, accepte de négocier avec lui avant même d’avoir pris ses fonctions. Cette rencontre révèle toute la complexité, l’hypocrisie et le pragmatisme brutal de la politique américaine contemporaine. Au-delà du théâtre et des postures, des enjeux concrets sont en jeu : des milliards de dollars de financement fédéral, le sort de millions de New-Yorkais, et peut-être l’avenir du mouvement progressiste américain. Vendredi, le monde observera si ces deux ennemis jurés peuvent mettre de côté leurs différences pour le bien de la plus grande ville du pays—ou si cette rencontre ne sera qu’une photo opportuniste masquant des conflits qui ne feront que s’intensifier dans les années à venir. Une chose est certaine : rien ne sera plus jamais pareil entre New York et Washington.
Source : Jerusalem Post
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