John Thune dit «je ne suis pas d’accord» et puis baisse la tête
John Thune. Le leader républicain au Sénat. L’homme qui dirige 53 sénateurs. Quand on lui pose la question, il répond : «Je ne suis pas d’accord avec cela». Quatre mots. C’est tout. Pas de condamnation ferme. Pas de déclaration que Trump a dépassé toute limite. Juste une petite protestation inefficace, rapidement suivie par une critique des démocrates. Parce que bien sûr — il les critique aussi. «Ce qu’ils ont fait était imprudent, inutile et provocateur», dit-il. Voilà le calcul. Voilà la danse macabre de la politique républicaine en 2025. Critiquer légèrement Trump tout en blâmant les démocrates pour que tout le monde sache où tu te ranges vraiment.
J’étais en train de lire la réaction de Thune quand j’ai réalisé quelque chose : il a choisi ses mots avec une précision chirurgicale. «Je ne suis pas d’accord» au lieu de «c’est inacceptable». «Ce qu’ils ont fait» au lieu de «Trump est devenu un autoritaire». C’est du wordplay politique. C’est l’art d’être juste assez critique sans risquer de déranger ta base électorale. C’est moche. C’est calculé. Et ça fonctionne.
Les autres? Ils ne disent rien du tout
Et les autres? Les autres sénateurs républicains? Le silence est stratégique. Absolument stratégique. Parce que dire quelque chose — vraiment dire quelque chose — ça veut dire s’opposer directement à Trump. Et s’opposer à Trump en 2025, c’est un suicide politique. Tes électeurs se tournent contre toi. Tu te retrouves avec un adversaire nommé par Trump dans ta primaire. Tu perds ton siège. Tu finis comme les quelques républicains courageux qui ont osé dénoncer Trump après le 6 janvier — ou pire, tu termines dans l’obscurité politique. Donc tu fais quoi? Tu dis rien. Tu vas à tes réunions. Tu votes comme il faut. Tu souris pour la caméra. Et tu espères que tout le monde oublie que le président a appelé à l’exécution de dix-huit millions d’Américains.
Il y a une beauté sinistre dans ce calcul. C’est presque honnête, en un sens. Personne ne se cache sous des principes de libre marché ou de valeurs conservatrices. C’est juste : survie politique. Garde ta tête bas. Ne fais pas de vagues. Laisse le dictateur faire ses dictatures. C’est plus simple comme ça. C’est ce qui se passe quand la peur remplace la conscience.
L'infrastructure du silence — pourquoi les républicains se taisent
La menace invisible mais omniprésente
Les sénateurs républicains savent exactement ce qui se passe. Ils sentent le poids de la menace qui plane sur le parti comme une épée de Damoclès. Un sénateur ose critiquer Trump? Dans trois mois, un candidat trumpiste primaire l’affronte. Un représentant émet un doute? Les médias pro-Trump se déchaînent. C’est pas explicite, mais c’est clair comme de l’eau de roche. C’est un système de contrôle par la peur. Et ça marche à merveille.
Quand j’ai compris le vrai mécanisme — la peur, pas la conviction politique — tout a soudain pris sens. Les silences longs des sénateurs quand on les questionne. Les réponses courtes et plates. Les petites critiques sans force. Ce ne sont pas des hommes en désaccord profond avec Trump. Ce sont des prisonniers qui ont appris à marcher dans leurs chaînes sans bruit.
Les 360 militaires et diplomates qui crient dans le désert
Entre-temps, plus de 360 anciens officiers militaires et diplomates publient une déclaration. Trois cent soixante. Des généraux retraités. Des responsables de la CIA. Des vétérans décorés. Ils disent tous la même chose : désobéir aux ordres illégaux, c’est la fondation du contrôle civil. C’est la Constitution. C’est la démocratie. Et où sont les républicains? Où sont les sénateurs qui jurent défendre la Constitution? Nulle part. Ils sont dans leurs bureaux climatisés, à prier que tout ça passe vite et qu’on parle d’autre chose demain.
Cette déclaration de 360 militaires aurait dû être une ligne rouge. Aurait dû. Mais c’est passé inaperçu dans les médias. Parce que les médias suivent la Maison-Blanche, et la Maison-Blanche parle de Trump qui appelle à l’exécution, et puis c’est l’absurdité qui prend toute la place et tue le sens. Trois cent soixante voix autoritaires qui crient. Et le silence républicain qui les écrase.
Le mensonge du «je ne vois rien»
Karoline Leavitt joue les acrobates verbales
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, en conférence de presse. On lui pose la question directement : le président veut-il vraiment exécuter des membres du Congrès? Elle répond : «Non». Non. Une syllabe. Et puis elle pivote. Elle change le sujet. Elle dit que tous les ordres du président sont légaux. Que ceux qui les contestent sont des traîtres. C’est du gaslighting en direct à la télévision nationale. C’est de la manipulation politique éhontée. Et les sénateurs républicains? Ils regardent ça. Ils le voient. Et ils disent rien.
J’ai regardé cette conférence de presse plusieurs fois. J’ai étudié chaque pivot verbale, chaque détournement. C’est fascinant en horreur. C’est comme regarder quelqu’un jouer les contorsionnistes pour justifier l’injustifiable. Et ce qui me tue vraiment, c’est que ça marche. Les gens gobent ça. Ou ils pretendent de gober. Et le système continue, propulsé par des mensonges déclamés avec assurance.
Stephen Miller défend l’indéfendable
Stephen Miller, le directeur de cabinet adjoint, avant même que Trump ne parle, dénonce la vidéo des démocrates comme un «appel à la rébellion». Un appel à la rébellion. Pas une explication légale. Pas une nuance constitutionnelle. Un appel à la rébellion. C’est du langage de coup d’État. C’est du langage totalitaire pur. Et il le dit en direct, à la Maison-Blanche, comme si c’était normal.
Miller me rappelle ces figures historiques qui défendaient l’indéfendable avec une rhétorique brillante. Il y a quelque chose d’terrifiant dans sa capacité à transformer «rappeler la Constitution» en «inciter à la rébellion». C’est du sophisme politique. Et les républicains le laissent faire.
Le moment où la démocratie se brise silencieusement
Dick Cheney mort le même jour où Trump appelle à la mort
Jeudi 20 novembre. L’Amérique enterre Dick Cheney, ancien vice-président républicain. Le même jour, Trump appelle à l’exécution des démocrates. L’ironie serait comique si elle n’était pas tragique. Cheney, un homme que Trump méprisait, représentait au moins une forme de conservatisme institutionnel. Une loyauté envers le parti, envers la structure. Trump? Trump représente l’implosion du système. Et les républicains choisissent Trump.
Ce contraste — l’enterrement d’un conservateur institutionnel le même jour qu’un appel à l’exécution politique — c’est l’image parfaite de ce qui se passe. Le vieux GOP meurt. Le nouveau GOP naît, et il est autoritaire. Et personne ne le dit à haute voix parce que dire à haute voix, c’est avouer qu’on a perdu.
Le silence comme complicité acceptée
Le silence des républicains est chose élue — pas accidentelle. C’est un choix. Un choix conscient. Parce que faire du bruit, c’est accepter de perdre. Perdre son siège, son influence, son pouvoir. Et dans cette calcul, la Constitution vaut moins qu’une réélection. Les institutions valent moins qu’un vote de primaire. Les principes valent moins qu’une carrière politique. C’est le prix de rester silencieux. Et les républicains l’ont accepté.
Quand je pense à ce silence, je pense à la Somme en 1916. À des hommes debout dans des tranchées, regardant des ordres absurdes, et qui partaient quand même se faire massacrer parce que dire non, c’était la mort certaine. Ici, ce n’est pas la mort physique, c’est la mort politique. Mais c’est toujours du choix fait sous la menace. Et c’est toujours une trahison.
Conclusion — le moment après le silence
Quand le silence devient de la trahison
Il va arriver un moment — peut-être pas demain, peut-être pas cette année — où quelqu’un demandera aux sénateurs républicains : où étiez-vous le jour où le président a appelé à exécuter ses ennemis politiques? Et ils devront répondre. Ils pourront prétendre qu’ils ne savaient pas. Qu’ils n’avaient pas le choix. Qu’ils faisaient du mieux qu’ils pouvaient. Mais ça sera des mensonges. Ils savaient. Ils avaient le choix. Et ils ont choisi le silence. Ils ont choisi Trump plutôt que la démocratie. Ils ont choisi leur carrière plutôt que leurs principes.
En 2025, le silence est devenu un acte politique. Le silence des républicains face aux appels de Trump à l’exécution n’est pas de la neutralité — c’est de la collaboration. C’est de l’acceptation tacite. C’est dire au monde : oui, on va laisser ça se passer. Oui, on va laisser le président appeler à la mort de ses ennemis politiques. Oui, on va laisser la Constitution se faire piétiner. Et pourquoi? Parce que c’est politiquement pratique. Parce que c’est plus facile. Parce que le courage politique est devenu une espèce menacée au Capitole. Les élus républicains ne font aucun commentaire parce que le commentaire qu’ils feraient les condamnerait eux-mêmes.
Je finalis cet article en imaginant ce moment dans l’histoire. Ce moment où on demandera aux témoins : comment avez-vous laissé ça se passer? Et la réponse sera : nous étions simplement silencieux. Nous faisions nos emplois. Nous votions en bloc. Nous avions peur. Et ce silence? Ce silence sera enregistré. Ce silence sera le jugement de la postérité. Parce qu’en politique comme ailleurs, le silence c’est une signature. Et cette signature, c’est celle de la complaisance.
Source: RawStory
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