L’écrasante opposition américaine
YouGov. CBS News. Axios. Tous les sondages convergent vers la même réalité : l’Amérique ne veut pas la guerre au Venezuela. Quarante-cinq pour cent des Américains s’opposent explicitement à l’utilisation de la force militaire pour renverser Maduro. Seulement dix-sept pour cent la soutiennent. Les autres ? Ils ne savent pas. Ils hésitent. Ils ont peur. Mais quand on regroupe les chiffres, que ce soit une invasion complète ou juste des opérations militaires limitées, le message est identique : non.
Et ce qui tue vraiment les plans de Rubio et de ses alliés ? C’est l’absence de menace perçue. Seulement 15% des Américains considèrent le Venezuela comme une urgence nationale. Quinze pour cent ! Pendant que les épiceries disparaissent du pays. Pendant que l’inflation grignote les salaires. Pendant que les sans-abri prolifèrent dans les rues. Et on voudrait que les gens s’inquiètent du Venezuela ? On voudrait qu’ils soutiennent une invasion coûteuse pour un régime lointain que la majorité ne comprend pas.
Le sondage CBS de novembre 2025 révèle quelque chose de plus révélateur encore : trois Américains sur quatre demandent au Congrès de voter avant toute action. Même parmi les républicains—les supporters de Trump—plus de la moitié exigent ce débat démocratique. C’est une protestation silencieuse. Massive. Elle dit : nous ne faisons confiance à aucun président pour agir seul dans ce domaine.
J’ai passé des heures à décortiquer ces sondages hier. Et ce qui m’a frappé, c’est pas juste l’opposition. C’est l’absence de conviction dans le soutien. Les 15-17% qui appuient l’intervention ? Ils sont faibles. Mous. Peu engagés. C’est pas l’enthousiasme belliqueux du passé. C’est une acceptation molle. Un acquiescement sans passion. Comme si même ceux qui voudraient la guerre savaient que c’était une mauvaise idée.
L’ignorance stratégique du public
Et puis il y a ce chiffre qui devrait terrifier la Maison Blanche : un seul Américain sur cinq a entendu parler du renforcement militaire aux Caraïbes. Un sur cinq ! Alors que le Pentagone déploie une douzaine de bateaux de guerre. Alors que les opérations secrètes se multiplient. Alors que le dispositif militaire grandit chaque jour. L’Amérique dort. Elle ignore. Elle ne sait pas ce qui se prépare à son nom et avec ses impôts.
C’est une incompétence massive en matière de communication. Ou c’est intentionnel. Trump avance discrètement. Il laisse les militaires faire. Il garde ses distances rhétoriques. Il dit « je doute qu’on entre en guerre avec le Venezuela » tout en envoyant des dizaines de navires. C’est de la tromperie tactique. C’est du mensonge par omission.
Les Américains n’ontpas—ne peuvent pas—débattre d’une guerre dont ils ignorent l’existence. Et c’est peut-être le vrai calcul. Que pendant que les médias parlent de prix alimentaires et d’économie, l’administration bâtit sa machine de guerre. Que quand les bombes commenceront à tomber, il sera trop tard pour protester.
Ce manque d’information, c’est pas un accident. J’en suis convaincu. Quand une administration militaire renforce sa présence aussi visiblement—avec des médias qui couvrent—et que seul 20% du public le sait, ce n’est pas une faiblesse en communication. C’est une stratégie délibérée. Préserver l’ignorance. Construire en silence. Puis annoncer une victoire rapide avant que quiconque puisse s’opposer.
Le fossé entre la politique et le peuple - Quand Washington ignore la rue
Marco Rubio, l’architecte de la guerre qui attend
Marco Rubio. Le nom revient sans cesse. Secrétaire d’État. Homme de Floride. Ennemi juré de Cuba et du Venezuela depuis des décennies. Rubio a passé des années à supplier chaque administration d’intervenir militairement. Pendant le premier mandat de Trump ? Rejeté. Par le vice-président Mike Pence. Par le secrétaire d’État Mike Pompeo. Tous deux ont dit non. Trop cher. Trop risqué. Trop chaotique.
Mais maintenant ? Rubio a l’oreille de Trump. Et plus important encore—il a le contrôle de la politique étrangère. C’est un homme qui a attendu des années pour cette opportunité. Et aucun sondage ne va l’arrêter. Aucune majorité d’Américains ne va le convaincre. Parce que Rubio ne sert pas l’Amérique. Il sert une vision idéologique. Un rêve de changement de régime en Amérique latine.
Trump, lui, hésite. C’est visible. Il a dit « je doute », « je ne pense pas ». Mais pendant qu’il hésite, ses généraux ne restent pas inactifs. Ils déploient. Ils positionnent. Ils se préparent. Et si la décision vient à être prise, les dés seront déjà jetés. L’armée américaine sera déjà si impliquée qu’il sera presque impossible de se retirer.
Rubio incarne quelque chose que je déteste en politique. L’idéologue qui refuse d’admettre l’évidence. L’homme qui a attendu trente ans pour sa revanche. Pour son croisade. Et maintenant qu’il a le pouvoir, il ne le lâchera pas. Sondages ou pas. Opposition du peuple ou pas. Rubio ira de l’avant parce que c’est sa mission. Et Trump ? Trump va le laisser faire parce que Trump n’a jamais su dire non à quelqu’un de son cabinet.
Le paradoxe républicain : la base refuse, le leadership agit
Voilà le scandale silencieux : même les républicains ne sont pas unanimes. Oui, 50% des républicains voient le Venezuela comme une menace. Oui, 85% des républicains approuvent les attaques contre les bateaux supposément liés au trafic de drogue. Mais quand on monte en escalade ? Quand on parle d’invasion ? Quand on demande une intervention massive ? Le soutien s’évapore.
Et surtout—le clivage est révélateur. Les MAGA Republicans (les vrais fidèles de Trump) soutiennent davantage l’intervention. Mais les républicains classiques—les conservateurs non-MAGA—sont plus hésitants. C’est un signal que Trump joue en équilibriste. Ses supporters hard-liners veulent du spectacle. Veulent de l’action. Veulent voir Trump remplacer Maduro et crier victoire. Mais le reste du parti ? Le reste de l’Amérique ? Ils rêvent de paix.
Ce clivage va déchirer le GOP. Et Trump le sait. C’est pourquoi il reste ambigu. C’est pourquoi il dit « peut-être » tout en disant « probablement pas ». Il joue sur le suspense. Il garde ses options ouvertes. Il regarde les sondages. Il voit que 70% des Américains refusent. Et il se demande : combien de capital politique je dois dépenser pour cette victoire ?
Les fissures dans le GOP me fascinent. Et me terrfient. Parce qu’elles montrent que même dans un parti unifié autour de Trump, il existe une limite. Une ligne qu’on ne franchit pas sans douleur. Et cette ligne c’est Venezuela. C’est une guerre lointaine qu’on ne peut pas justifier quand l’économie intérieure s’effondre.
L'Amérique latine dit oui. L'Amérique dit non. Le contraste qui expose tout
Le soutien latino-américain : une surprise qui n’en est pas une
Pendant que 70% des Américains disent non, 53% des Latino-Américains disent oui. Ils veulent une intervention. Ils supportent une invasion. Parce qu’ils vivent à côté du chaos. Parce qu’ils voient les réfugiés arriver. Parce qu’ils savent que Maduro est un dictateur brutal qui tue son peuple.
En Équateur, au Pérou, en Bolivie ? Soixante-sept pour cent supportent une intervention américaine. En Colombie, au Brésil ? Cinquante-cinq pour cent. Le continent sud-américain regarde vers le nord et crie : s’il vous plaît, sauvez-nous de ce monstre. Même au Venezuela—le cœur du problème—34% supportent une intervention. Et chez les réfugiés vénézuéliens dispersés à travers l’hémisphère ? 64%. Presque deux tiers.
C’est le fossé moral de cette histoire. Ceux qui souffrent directement veulent l’aide. Ceux qui la donnent refusent. C’est l’inversion classique de l’impérialisme. Normalement c’est l’inverse : l’Occident s’impose, la victime refuse. Ici ? Les victimes demandent. L’Occident refuse.
Ce chiffre de 64% parmi la diaspora vénézuélienne m’a glacé. Ce sont des gens qui ont perdu leur pays. Qui ont dû fuir. Qui n’ont rien. Et même eux, 64%, veulent que l’Amérique intervienne. Et l’Amérique elle-même dit « non merci ». Il y a quelque chose de profondément injuste là-dedans. Quelque chose qui ronge le cœur. Les victimes supplient. Les forts refusent.
Le contexte humanitaire : pourquoi les chiffres ont du sens
Aucun de ces sondages ne tombe du ciel. Chaque chiffre a une histoire. Huit millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2014. Huit millions. C’est le plus grand exode récent du continent. Comparé à la Syrie. Comparé à l’Afghanistan. C’est une catastrophe humanitaire qui se déroule à trois cents kilomètres de Miami.
Maduro ne gouverne pas. Il règne par la terreur. Les généraux qui le soutiennent—le « Cartel de los Soles »—dirigent un État narco-mafieux. Ils trafiquent la drogue. Ils torturent les opposants. Ils vendent le pétrole à la Russie et à la Chine pendant que les enfants meurent de faim. Seventy-six pour cent des Latino-Américains désapprouvent Maduro. Soixante-douze pour cent pensent que l’élection de 2024 a été volée. Et elles ont raison.
Alors quand 70% des Américains refusent une intervention… ce n’est pas par ignorance morale. C’est par défiance. C’est parce que chaque promesse de guerre rapide s’est transformée en bourbier. C’est parce que l’Irak était censé durer mois et a duré ans. C’est parce que l’Afghanistan allait être simple et s’est révélé impossible. Les Américains ont subi. Ils ont compris la leçon. Et maintenant ils refusent de répeter.
Et c’est ça qui me brise le cœur. L’Amérique a raison—moralement—d’hésiter. Parce que les guerres coûtent du sang. Du vrai sang. Des cercueils qui rentrent. Mais l’absence d’action a aussi un coût. Les gens qui souffrent continuent de souffrir. Maduro continue de régner. Et la Chine et la Russie renforcent leur influence. Il n’y a pas de bonne réponse. Juste des mauvaises réponses. Et l’Amérique—c’est ce moment—choisit la mauvaise réponse par défaut.
Conclusion - Le silence avant la tempête
Soixante-dix pour cent. Ce chiffre devrait suffire. Devrait arrêter les plans. Devrait intimider l’administration. Devrait faire reculer Rubio et ses faucons. Mais nous savons tous que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Les administrations écoutent les sondages jusqu’à ce que les sondages les dérangent. Puis elles les ignorent.
Trump a été élu en promettant la fin des guerres. En clamant que l’Amérique était fatiguée de jeter de l’argent et des vies dans des pays lointains. Et l’Amérique l’a cru. L’Amérique l’a voté. Maintenant l’Amérique découvre que les promesses et la réalité—ce n’est jamais pareil. Qu’il y a toujours une exception. Toujours une raison. Toujours un endroit où il faut intervenir.
Et le Venezuela pourrait être ce test. Ce moment où l’administration Trump montre si elle tient ses promesses ou les abandonne. Où elle respecte le peuple ou le méprise. Les Américains ont parlé. Clairement. Sans ambiguïté. Soixante-dix pour cent ont dit non. Le silence qui suit sera lourd. Terrifiant. Rempli de promesses non tenues et de guerres qui ne devraient jamais commencer. Mais qui commencent quand même. Parce que c’est toujours comme ça que ça fonctionne. L’Amérique promet. Puis l’Amérique oublie ses promesses. Et une autre génération de jeunes gens part mourir pour une cause qu’ils ne comprennent pas.
Source : telesurenglish
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