20 faits sur Pablo Escobar, le caïd colombien

Au sommet de son pouvoir, Escobar disposait de milliers d’hommes armés. Il s’agissait de tueurs à gages, de gardes du corps et d’hommes de main équipés de fusils automatiques, d’explosifs et même de véhicules militaires.

En 1989, le magazine Forbes a classé Escobar au septième rang des hommes les plus riches du monde. Sa fortune personnelle s’élevait à 25 milliards de dollars (50 milliards en monnaie d’aujourd’hui) et son cartel réalisait un chiffre d’affaires quotidien estimé à 200 millions de dollars.

Dans les années 1980, Escobar aurait proposé de rembourser la dette colombienne de 10 milliards de dollars en échange d’une immunité d’extradition. Cependant, il s’agissait plus d’un coup de relations publiques que d’une offre réelle, destinée à le faire passer pour un patriote auprès du public.

Escobar était si riche qu’il possédait son propre zoo privé dans son immense propriété, l’Hacienda Nápoles. Il importait une variété d’animaux exotiques tels que des hippopotames, des éléphants, des girafes, des zèbres, des oiseaux exotiques et de grands félins.

Escobar a dépensé d’importantes sommes d’argent pour construire des écoles, des hôpitaux, des terrains de football et des logements pour les pauvres. Cela lui a valu l’image d’un « Robin des Bois » bienveillant et l’a aidé à gagner le soutien de la population locale, en dépit de ses activités criminelles.

Escobar s’est évadé de prison en 1992 après que les autorités colombiennes ont tenté de le transférer de la luxueuse prison qu’il avait construite à une prison normale. Il est sorti de la prison qu’il avait contribué à construire, entouré de ses fidèles gardes du corps. Cette évasion a déclenché une chasse à l’homme dans tout le pays.

Au début des années 1980, Escobar a voulu gagner en légitimité en entrant en politique. Il a été élu membre suppléant de la Chambre des représentants colombienne, mais ses espoirs ont été anéantis par l’opposition, qui a révélé ses liens criminels. Il est contraint de démissionner et le ministre de la justice qui a mené l’enquête est assassiné.

Escobar est responsable de la mort d’environ 4 000 personnes, dont des candidats à la présidence, des ministres, des juges de la Cour suprême, des policiers, des journalistes et des civils innocents. Son cartel aurait même fait exploser un avion transportant 100 personnes.

En 1991, il a proposé au gouvernement colombien de se rendre à condition de pouvoir purger sa peine dans une prison de son cru. C’est ainsi qu’est née la somptueuse « La Catedral », qui disposait de son propre club, d’une salle de sport, d’un terrain de football, d’un bar, d’un jacuzzi et d’une cascade.

Le cartel de Medellín d’Escobar contrôlait 80 % de la cocaïne mondiale. Chaque jour, ils introduisent en contrebande environ 15 tonnes de cocaïne aux États-Unis.

Escobar a lancé une guerre contre le gouvernement colombien après que celui-ci a menacé d’extrader les trafiquants de drogue vers les États-Unis. Il a utilisé la stratégie « plata o plomo » (argent ou plomb), qui signifie qu’il faut accepter un pot-de-vin ou risquer l’assassinat, pour contrôler les représentants du gouvernement.

L’évasion d’Escobar s’est avérée être son ultime chute. Le pays s’est lancé dans une véritable chasse à l’homme, qui a culminé par une fusillade avec la police nationale colombienne le lendemain de son 44e anniversaire.

Escobar possédait plusieurs propriétés luxueuses, des jets privés et une vaste collection de voitures de luxe. Il recevait souvent des invités de marque et organisait des fêtes extravagantes. Il se promenait avec des sacs remplis d’argent et était connu pour brûler littéralement de l’argent.

Escobar a importé des animaux exotiques d’Afrique et d’Inde pour son zoo privé, dont des hippopotames. Les hippopotames ont fini par devenir une espèce envahissante en Colombie. Ils continuent de prospérer dans les rivières du pays.

Le cartel de Medellín d’Escobar s’est largement effondré après sa mort en 1993. Les conflits internes se sont intensifiés et la pression juridique et militaire s’est accrue, profitant de l’affaiblissement des dirigeants.

Avant d’être un célèbre baron de la drogue, Escobar trafiquait des pierres tombales, effaçant les inscriptions sur les plus anciennes et les revendant. Il volait également des voitures, vendait des cigarettes et de faux billets de loterie.

Les rentrées d’argent étant très importantes, Escobar a dû faire preuve d’imagination pour les dissimuler. Une grande partie de l’argent a été enterrée ou cachée dans des murs qui, au fil du temps, ont été infestés par les rats. Environ 10 % (millions de dollars) de l’immense fortune d’Escobar auraient été dévorés par les rats.

Malgré la terreur qu’il a fait régner sur son propre peuple, les funérailles d’Escobar ont été un véritable spectacle. Elles ont attiré plus de 25 000 personnes, dont beaucoup étaient issues de familles pauvres qui avaient bénéficié de ses travaux publics.

Escobar avait une devise : « Nous préférons une tombe en Colombie à une cellule aux États-Unis » Cela a conduit de nombreux proches à penser qu’il n’avait pas été abattu par la police, mais qu’il s’était suicidé.

Escobar a été responsable de la mort de milliers de personnes et a semé la terreur et la souffrance dans son sillage. Cependant, il a également injecté de l’argent dans les communautés pauvres, ce qui lui a valu un héritage contradictoire. Certains le considèrent comme un terroriste impitoyable, d’autres comme un héros populaire.